Instabilité, Austérité et l’Impératif Schumpétérien : Le Financement de l’Innovation Française (29 Septembre – 16 Octobre 2025)
L’actualité française d’octobre 2025 illustre une tension aiguë entre rigueur budgétaire et impératif d’innovation. Alors que l’instabilité politique fragilise la visibilité des entreprises, la consécration mondiale de l’économiste Philippe Aghion, prix Nobel d’Économie, rappelle la nécessité de soutenir l’investissement et la prise de risque, moteurs d’une croissance durable. Le dépôt simultané des PLF et PLFSS 2026 le 14 octobre a symbolisé cette opposition entre discipline financière et stratégie d’avenir.
La démission implicite du Gouvernement Lecornu II a ravivé l’incertitude politique, pesant sur la confiance des investisseurs et l’attractivité des talents. Selon l’OFCE, cette instabilité pourrait coûter 0,5 point de croissance d’ici fin 2025, soit 15 milliards d’euros. Les entreprises innovantes, déjà exposées au risque technologique, subissent désormais un risque réglementaire accru.
La France perd en crédibilité comme « Nation Startup », d’autant que 20 % des fonds de capital-risque reposent sur des ressources publiques en baisse, accentuant la dépendance du secteur à la politique budgétaire.
Le PLF 2026 vise un déficit à 4,7 % du PIB et maintient le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) et le Crédit d’Impôt Innovation (CII). Mais cette stabilité masque l’absence de rétablissement de dispositifs essentiels :
suppression de l’avantage Jeune Docteur,
baisse des frais de fonctionnement (43 % à 40 %),
disparition du Crédit d’Impôt Collaboration (CICO) fin 2025.
Ces choix privilégient la maîtrise de la dette à la compétitivité future et affaiblissent la recherche académique et les partenariats public-privé.
Le PLFSS 2026 accentue cette rigueur. L’Article 9 durcit le statut Jeune Entreprise Innovante (JEI) en relevant le seuil minimal de dépenses de R&D, fragilisant l’amorçage Deeptech et Biotech.
En parallèle, la non-prorogation du taux majoré de 25 % de l’IR-PME (Madelin) pour les FCPI pourrait freiner l’investissement privé, privant le capital-risque d’un levier psychologique majeur.
L’attribution du Nobel d’Économie à Philippe Aghion le 13 octobre, pour ses travaux sur la croissance endogène et la destruction créatrice, contraste avec la logique d’austérité budgétaire.
L’impératif schumpétérien qu’il défend – investir dans l’innovation, le capital humain et l’amorçage – s’oppose aux coupes opérées dans les dispositifs JEI, CICO et IR-PME. En affaiblissant les incitations au risque, la France prend le contre-pied du modèle qu’elle célèbre : celui d’un État stratège, moteur de la transformation productive.
L’austérité appliquée à la R&D menace ainsi la croissance potentielle, risquant de transformer une politique de redressement en stagnation prolongée.
Pour restaurer la cohérence entre rigueur et compétitivité :
Préserver le régime JEI en renonçant au relèvement du seuil de R&D.
Rétablir l’avantage Jeune Docteur dans le CIR.
Proroger le taux IR-PME de 25 % pour les FCPI afin de soutenir le capital-risque.
Entre austérité immédiate et vision schumpétérienne, le Parlement devra choisir le modèle de croissance qu’il souhaite pour la France.
I. Instabilité Politique et Défi de VisibilitéII. Arbitrages Budgétaires 2026 : La Rigueur PrimeIII. Le Plébiscite d’Aghion et la Dissonance FrançaiseIV. Recommandations Stratégiques
La première quinzaine de septembre 2025 restera comme celle où l'ambition d'un redressement budgétaire brutal a plongé le pays dans une crise politique majeure, laissant le secteur de l'innovation suspendu à un avenir incertain. En deux semaines, la France a vu un gouvernement tomber, sa note financière dégradée, et l'écosystème technologique exprimer publiquement ses craintes.
Le choc Bayrou et la chute (1er - 8 septembre)
Dès le 1er septembre, le ton est donné. Le débat public est saturé par le plan budgétaire de François Bayrou, présenté fin août : 44 milliards d'euros d'économies, une "année blanche" pour certaines dépenses, et la menace de supprimer des agences publiques jugées "improductives". Pour l'innovation, le projet est à double tranchant : une réorientation des crédits de France 2030 vers l'IA et la cybersécurité est promise, mais la rigueur annoncée fait craindre des coupes claires dans les budgets de soutien (ANR, Ademe, Bpifrance) et les dispositifs fiscaux.
La semaine culmine le 8 septembre à l'Assemblée Nationale. Dans un discours grave, François Bayrou pose une "question historique" sur la survie du modèle français face à la dette. Il engage sa responsabilité. La réponse des oppositions est unanime et cinglante. De Mathilde Panot (LFI) à Marine Le Pen (RN), en passant par Boris Vallaud (Socialistes) et Laurent Wauquiez (LR), tous dénoncent un "programme d'austérité d'une violence inouïe" et refusent la confiance. Le gouvernement tombe.
Instabilité politique, sanction économique (9 - 13 septembre)
La crise est immédiate. Sébastien Lecornu est nommé Premier ministre le 9 septembre avec la lourde tâche de trouver une majorité. Ses premiers gestes sont conciliants, abandonnant la mesure symbolique sur les jours fériés et entamant des consultations. Mais le mal est fait. Le 12 septembre, l'agence de notation Fitch dégrade la note de la France. Le motif est sans équivoque : "l'instabilité politique" qui complique la mise en œuvre de réformes et la consolidation budgétaire. La crise politique a désormais un coût économique tangible, affectant la crédibilité du pays auprès des investisseurs.
La voix inquiète de l'écosystème (14 septembre)
Pendant que les agences publiques comme l'ANR et l'Ademe, potentiellement visées par les coupes, observent un silence prudent, le secteur privé monte au créneau. Le 14 septembre, dans une tribune au vitriol, France Digitale et plusieurs associations de la Tech tirent la sonnette d'alarme. Face au chaos politique, ils s'inquiètent de l'avenir de dispositifs clés, citant la réforme du statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI), le possible non-renouvellement du Crédit d'Impôt Innovation (CII) après 2027, et les modifications déjà actées du Crédit d'Impôt Recherche (CIR). Leur message est clair : sans stabilité et sans une stratégie pro-innovation lisible, les investissements et les talents iront voir ailleurs.
Au 15 septembre, la situation est en suspens. Le nouveau Premier ministre poursuit ses consultations pour former un gouvernement et trouver un chemin pour le budget 2026. Mais pour les acteurs de l'innovation, l'incertitude est totale. Le plan Bayrou est mort, mais l'exigence de rigueur demeure, désormais aggravée par la méfiance des marchés. La question qui hante le secteur n'est plus de savoir comment le budget va soutenir l'innovation, mais si l'innovation ne sera pas la première variable d'ajustement sacrifiée sur l'autel d'une fragile paix politique.
Le 25 août 2025, dans un contexte d’urgence budgétaire et de crise politique, le Premier ministre François Bayrou a présenté le Projet de Loi de Finances 2026. La dette publique atteint 3 400 milliards d’euros, et les intérêts de la dette pourraient dépasser 100 milliards par an d’ici 2030, devenant le premier poste de dépenses de l’État. Sans majorité à l’Assemblée, le gouvernement joue une partie institutionnelle à haut risque.
Le plan repose sur deux axes majeurs :
Le gouvernement instaure une “année blanche” en 2026, gelant la quasi-totalité des dépenses publiques :
Pas d’indexation des pensions, salaires publics ni prestations sociales.
Réduction des effectifs : 3 000 suppressions de postes dans la fonction publique et 1 000 à 1 500 supplémentaires via la suppression d’agences jugées “improductives”.
Réforme de l’abattement fiscal sur les retraites.
Contribution ciblée sur les hauts revenus et les grandes entreprises.
Suppression de 2 jours fériés pour relancer la production.
Pour compenser l’austérité, le gouvernement annonce :
900 M€ de financements en fonds propres pour les entreprises.
Un mouvement de “débureaucratisation” par ordonnances.
Des mesures symboliques (jours fériés) pour “récompenser le travail”.
Ce double discours crée une tension stratégique :
La rigueur budgétaire vise à rassurer les marchés.
Le soutien à la production reste limité et menacé par le gel des contrats publics.
L’effet sur l’investissement et la recherche reste incertain.
France 2030 : recentrage sur IA et cyber, présentées comme secteurs stratégiques.
Crédit d’Impôt Innovation (CII) : prolongé jusqu’à 2027, mais taux abaissé de 30 % à 20 %.
Crédit d’Impôt Recherche (CIR) : dans le viseur. Malgré des déclarations contradictoires, son avenir reste incertain, générant de l’instabilité pour les investisseurs.
Opérateurs publics (ANR, Ademe, Bpifrance) : exposés à des coupes ou gels budgétaires.
Conséquence : une innovation à deux vitesses, centrée sur l’IA, au détriment des PME innovantes.
Opposition (LFI à RN) : unanime pour dénoncer un budget “injuste” et “antisocial”, appelant à faire tomber le gouvernement.
Consensus parlementaire sur la sanctuarisation de l’innovation : un amendement ajoute 150 M€ aux universités et à la recherche.
Bayrou convoque un vote de confiance le 8 septembre, perçu comme un coup de force politique.
Sa survie gouvernementale est jugée peu probable.
CPME : partage le diagnostic mais juge le plan “trop vague”, appelle à un véritable discours de prospérité.
Rexecode : salue la rigueur mais critique l’absence de stratégie de long terme, et pointe un risque sur la compétitivité si le CIR est remis en cause.
En résumé, le Plan Bayrou répond à une urgence budgétaire, mais manque d’une vision économique de long terme. La trajectoire de l’innovation française reste suspendue aux débats parlementaires à venir, dans un climat de tension sociale, politique et institutionnelle.
1. Rigueur budgétaire – “Stop à la dette !”2. Soutien à la production – “En avant la production !”Un paradoxe budgétaireUne politique d’innovation fragiliséeRéactions politiquesRéactions économiques
La semaine du 21 au 27 juillet 2025 a été marquée par les premières tensions politiques autour des orientations du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2026. Au cœur des débats : la politique publique d’innovation, les dispositifs fiscaux comme le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), et la nécessité de concilier rigueur budgétaire et ambitions industrielles dans un contexte de déficit public élevé (5,8 % du PIB en 2024) et d’une dette publique atteignant 116,4 % du PIB fin 2025.
Le CIR, principal outil de soutien à la R&D privée (environ 7 Md€/an), est ciblé par le gouvernement pour d’éventuelles économies. Les réformes déjà opérées dans le PLF 2025 ont réduit son assiette (exclusion des frais de brevets, veille technologique, suppression du régime “jeune docteur”) et modifié le taux de prise en compte des frais de fonctionnement. Ces changements ont provoqué une crise de confiance parmi les acteurs économiques, notamment le MEDEF, qui milite pour éviter de nouvelles coupes et restaurer la crédibilité du dispositif.
Au-delà du CIR, les débats révèlent des visions divergentes de l’innovation :
Innovation infrastructurelle : Philippe Bolo (majorité) demande une hausse du budget CAS Facé (électrification rurale), qu’il relie à la transition énergétique et aux énergies renouvelables. Cette approche étend la notion d’innovation aux dépenses d’infrastructure stratégique.
Innovation sociale et écologique : Sylvain Carrière (opposition – LFI) propose de baisser la TVA sur les transports collectifs, défendant une innovation axée sur le progrès social et organisationnel. Ces deux propositions parlementaires sont restées sans réponse.
Parallèlement, une mobilisation croissante des acteurs économiques et scientifiques se dessine :
Le patronat (MEDEF, CPME) soutient publiquement l’effort de redressement budgétaire, tout en plaidant discrètement pour le maintien des dispositifs R&D.
Le monde de la recherche (ANDès, CNRS) alerte sur la suppression du régime “jeune docteur” et sur le non-respect des engagements de la Loi de Programmation de la Recherche (LPR), pointant un risque de perte d’attractivité pour la recherche publique.
La Cour des Comptes, quant à elle, joue un rôle d’influence important. Ses rapports soulignent la dégradation des finances publiques et appellent à une évaluation plus rigoureuse de l’efficacité des dépenses, notamment en matière d’innovation. Ses recommandations thématiques, comme celles sur l’innovation agricole, encouragent une meilleure cohérence stratégique.
Face à ces tensions, trois scénarios principaux se dessinent pour le PLF 2026 :
Scénario de l’Austérité : priorité au redressement des finances publiques, avec réduction des dépenses fiscales liées à l’innovation (CIR) et gel des crédits pour la recherche.
Scénario du Compromis Stratégique : maintien partiel des réformes, couplé à des concessions ciblées comme la réintégration du dispositif “jeune docteur” ou des subventions sectorielles (jugé le plus probable).
Scénario du Recadrage : redéfinition de la politique d’innovation via un repositionnement narratif (plan infrastructures d’innovation, fiscalité écologique) permettant de réduire la pression budgétaire tout en affichant une ambition réformée.
En conclusion, le PLF 2026 s’annonce comme un moment charnière. Il devra arbitrer entre une nécessité de consolidation budgétaire stricte et une volonté affirmée de faire de l’innovation un moteur de transformation économique. Le CIR, symbole des politiques de soutien à la R&D, est au centre de ces choix, qui détermineront l’orientation stratégique de la France en matière d’innovation pour les années à venir.
Le gouvernement français, dirigé par François Bayrou, a présenté le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 et le plan « Stop à la Dette », visant à ramener le déficit public de 5,4 % du PIB en 2025 à 4,6 % en 2026, puis à 2,8 % d’ici 2029. Cet effort d’économies de 43,8 milliards d’euros repose principalement sur la réduction des dépenses, dans un contexte où la dette publique atteint 3 300 milliards d’euros, et où les intérêts de la dette constituent désormais le premier poste budgétaire de l’État.
Année blanche sociale
Aucune revalorisation des prestations sociales (RSA, AAH, allocations familiales) ni des pensions de retraite. Cette mesure vise 7 Md€ d’économies. Le gouvernement invoque une inflation quasi nulle, mais l’impact sur le pouvoir d’achat pourrait atteindre 3 % pour certains retraités.
Fiscalité des retraités
L’abattement de 10 % sur les pensions sera remplacé par un forfait fixe d’environ 2 000 € par an, réduisant l’avantage pour les retraites les plus élevées.
Réduction de la fonction publique
Suppression de 3 000 postes en 2026, application d’un non-remplacement d’un départ sur trois, et fusions d’agences d’État jugées "improductives". Jusqu’à 1 500 postes supplémentaires pourraient être supprimés.
Économies en santé
Objectif de 5 Md€ d’économies, notamment via le doublement du plafond des franchises médicales (50 à 100 €) et des remboursements partiels pour certains patients atteints d’affections longue durée.
Réforme du marché du travail
Assouplissement des contrats (CDI de chantier, CDD, intérim), facilitation de la monétisation de la 5e semaine de congés payés, et durcissement des règles d’assurance chômage.
Suppression de jours fériés
Proposition de supprimer le lundi de Pâques et le 8 mai pour stimuler la productivité. Mesure hautement symbolique, estimée à plusieurs milliards d’euros.
Contribution de solidarité & lutte contre la fraude
Nouvelle contribution sur les hauts revenus, réforme des niches fiscales, et objectif de récupération de 15 Md€ de fraudes fiscales et sociales.
Majorité gouvernementale
Présente le plan comme "nécessaire" et "juste", appelant à un "effort partagé".
Oppositions
Gauche (LFI, PS, Écologistes) : dénoncent un "budget injuste", une "attaque contre le modèle social", et envisagent une motion de censure.
Les Républicains : partagés, saluent certaines mesures tout en appelant à la vigilance.
Rassemblement National : rejette fermement le plan, le qualifiant d’"attaque contre la France du travail".
Partenaires sociaux
Syndicats (UNSA, FO, FSU) : appellent à la mobilisation, dénonçant une "attaque contre les services publics".
Patronat (Medef, CPME) : soutien mesuré, favorable aux simplifications.
Analystes et opinion publique
Certains économistes regrettent l’absence de mesures sur la fiscalité du capital.
Selon un sondage Odoxa :
75 % des Français jugent le plan inefficace sans hausse d’impôts
26 % le jugent juste
23 % seulement soutiennent la suppression des jours fériés.
Le Plan Bayrou 2026 illustre un tournant vers une rigueur budgétaire affirmée, reposant sur la réduction des dépenses plus que sur l’impôt. Mais il ouvre aussi une fracture sociale et politique, avec un risque accru de tensions, de blocages parlementaires et de contestation populaire.
Le 15 juillet 2025, François Bayrou a présenté les grandes lignes du budget 2026, marquant un tournant net vers la rigueur budgétaire. Dans un contexte de déficit public persistant (entre 5,4 % et 5,8 % du PIB en 2024) et d’une dette atteignant près de 3 300 milliards d’euros (environ 114 % du PIB), le gouvernement vise une réduction du déficit à 4,6 % en 2026, pour atteindre le seuil européen des 3 % à l’horizon 2029. Un effort d’économies de 43,8 milliards d’euros est annoncé.
Contexte macroéconomique
La stratégie budgétaire s’appuie sur une prévision de croissance modérée (+1,3 % en 2026) et une inflation contenue autour de 1 %. Cette orientation est portée par une forte pression des institutions européennes et des agences de notation, dans un contexte post-Covid marqué par un retour des exigences de discipline. En interne, les défis restent nombreux : un chômage élevé (environ 8 %) et des charges d’intérêts de la dette qui pourraient dépasser 60 milliards d’euros par an dès 2029.
Maîtrise des dépenses publiques
2026 est qualifiée d’« année blanche » budgétaire, avec un gel généralisé des dépenses de l’État au niveau de 2025, à l’exception de quelques secteurs :
Défense : augmentation de 3,5 Md€ liée aux tensions géopolitiques.
Charges d’intérêts de la dette : non compressibles.
Les secteurs impactés par le gel ou des réductions spécifiques incluent :
Santé et action sociale : hausse limitée à 5 Md€ (au lieu de 10 Md€ anticipés), compensée par 5 Md€ d’économies (doublement des franchises médicales à 100 €/an, restrictions de remboursement, gestion plus stricte des arrêts maladie).
Prestations sociales : non indexées, générant 7 Md€ d’économies.
Fonction publique : aucune revalorisation générale des salaires.
Éducation et recherche : budgets figés.
Transition énergétique : baisses ciblées, fusions/suppressions d’agences.
Autres secteurs (sécurité, transport, culture) : soumis au même gel.
Jours fériés : proposition de suppression de deux jours fériés (Pâques et 8 mai) pour stimuler la productivité.
Mesures fiscales ciblées
Le budget 2026 n’inclut pas de hausse générale des impôts, mais repose sur une "année blanche fiscale" : les barèmes de l’impôt sur le revenu et des prestations sociales sont figés, entraînant une hausse d’imposition mécanique pour une partie des contribuables (7 Md€ d’économies).
Autres mesures fiscales :
Contribution de solidarité sur les hauts revenus et remplacement de l’abattement de 10 % sur les pensions par un forfait fixe, défavorisant les retraités aisés.
Réduction des niches fiscales et sociales jugées inefficaces ou injustes.
Renforcement de la lutte contre la fraude : un projet de loi prévoit d’intensifier les contrôles pour récupérer jusqu’à 15 Md€ de fraudes estimées.
Ce plan budgétaire est pensé comme un signal de retour à la discipline à destination de Bruxelles et des marchés, en rompant avec la dépendance française aux dépenses publiques. Il marque une inflexion vers une politique plus libérale et vise à fiscaliser la sobriété, tout en affirmant préserver les classes moyennes et populaires.
Sur le plan politique, le gouvernement minoritaire présente ce budget comme un effort partagé. Les catégories les plus aisées sont particulièrement sollicitées, alors que les autres sont partiellement épargnées, du moins en apparence. Le message central : stimuler l’offre, restaurer la crédibilité financière du pays et préparer un rebond de la productivité et de l’emploi.
Le budget 2026 représente la réponse du gouvernement à un triple défi : une dette historique, des exigences européennes strictes et un environnement économique incertain. À travers une maîtrise stricte des dépenses, des mesures fiscales ciblées et une stratégie d’affichage de rigueur, l’exécutif espère restaurer la confiance sans casser la cohésion sociale.