
Le gouvernement français, dirigé par François Bayrou, a présenté le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 et le plan « Stop à la Dette », visant à ramener le déficit public de 5,4 % du PIB en 2025 à 4,6 % en 2026, puis à 2,8 % d’ici 2029. Cet effort d’économies de 43,8 milliards d’euros repose principalement sur la réduction des dépenses, dans un contexte où la dette publique atteint 3 300 milliards d’euros, et où les intérêts de la dette constituent désormais le premier poste budgétaire de l’État.
Année blanche sociale
Aucune revalorisation des prestations sociales (RSA, AAH, allocations familiales) ni des pensions de retraite. Cette mesure vise 7 Md€ d’économies. Le gouvernement invoque une inflation quasi nulle, mais l’impact sur le pouvoir d’achat pourrait atteindre 3 % pour certains retraités.
Fiscalité des retraités
L’abattement de 10 % sur les pensions sera remplacé par un forfait fixe d’environ 2 000 € par an, réduisant l’avantage pour les retraites les plus élevées.
Réduction de la fonction publique
Suppression de 3 000 postes en 2026, application d’un non-remplacement d’un départ sur trois, et fusions d’agences d’État jugées "improductives". Jusqu’à 1 500 postes supplémentaires pourraient être supprimés.
Économies en santé
Objectif de 5 Md€ d’économies, notamment via le doublement du plafond des franchises médicales (50 à 100 €) et des remboursements partiels pour certains patients atteints d’affections longue durée.
Réforme du marché du travail
Assouplissement des contrats (CDI de chantier, CDD, intérim), facilitation de la monétisation de la 5e semaine de congés payés, et durcissement des règles d’assurance chômage.
Suppression de jours fériés
Proposition de supprimer le lundi de Pâques et le 8 mai pour stimuler la productivité. Mesure hautement symbolique, estimée à plusieurs milliards d’euros.
Contribution de solidarité & lutte contre la fraude
Nouvelle contribution sur les hauts revenus, réforme des niches fiscales, et objectif de récupération de 15 Md€ de fraudes fiscales et sociales.
Majorité gouvernementale
Présente le plan comme "nécessaire" et "juste", appelant à un "effort partagé".
Oppositions
Gauche (LFI, PS, Écologistes) : dénoncent un "budget injuste", une "attaque contre le modèle social", et envisagent une motion de censure.
Les Républicains : partagés, saluent certaines mesures tout en appelant à la vigilance.
Rassemblement National : rejette fermement le plan, le qualifiant d’"attaque contre la France du travail".
Partenaires sociaux
Syndicats (UNSA, FO, FSU) : appellent à la mobilisation, dénonçant une "attaque contre les services publics".
Patronat (Medef, CPME) : soutien mesuré, favorable aux simplifications.
Analystes et opinion publique
Certains économistes regrettent l’absence de mesures sur la fiscalité du capital.
Selon un sondage Odoxa :
75 % des Français jugent le plan inefficace sans hausse d’impôts
26 % le jugent juste
23 % seulement soutiennent la suppression des jours fériés.
Le Plan Bayrou 2026 illustre un tournant vers une rigueur budgétaire affirmée, reposant sur la réduction des dépenses plus que sur l’impôt. Mais il ouvre aussi une fracture sociale et politique, avec un risque accru de tensions, de blocages parlementaires et de contestation populaire.