Jean-Jacques Hublin est paléoanthropologue, auteur de nombreux travaux sur l'évolution des néandertaliens et sur les origines africaines des hommes modernes.
Il a joué un rôle pionnier dans le développement de la paléoanthropologie virtuelle, qui fait largement appel aux techniques de l'imagerie médicale et industrielle et à l'informatique pour reconstituer et analyser les restes fossiles. Il s'est aussi intéressé à l'évolution des rythmes de croissance et au développement cérébral chez les hominidés ainsi qu'à l'histoire de sa discipline.
Après une carrière de chercheur au Centre national de recherche scientifique, Jean-Jacques Hublin à été nommé professeur à l'université de Bordeaux 1 (1999). Il est depuis 2004 professeur à l'Institut Max Planck d'Anthropologie Evolutionnaire de Leipzig (Allemagne) où il a créé le Département d'Évolution humaine. Il a enseigné à l'Université de Californie à Berkeley (1992), à l'Université d'Harvard (1997) et à l'Université de Stanford (1999 et 2011). Depuis 2010, il dispense régulièrement des cours à l'Université de Leiden (Pays-Bas). En 2011, il a été choisi pour être le premier Président de la Société européenne pour l'étude de l'évolution humaine (ESHE) nouvellement fondée.
Née le 5 mars 1965 à Londres (Angleterre).
Edith Heard est généticienne de formation. Elle a suivi des études en sciences naturelles à l'Université de Cambridge au Royaume-Uni et a préparé son doctorat au « Imperial Cancer Research Fund » à Londres. Edith Heard est arrivée en France, à l'Institut Pasteur en 1990. Elle dirige aujourd'hui à l'Institut Curie, l'Unité de Génétique et biologie du développement et l'équipe « Épigenèse et développement des mammifères ».
Elle a reçu de nombreuses distinctions pour ses travaux de recherche, comme la Médaille d'argent du CNRS, en 2008, le prix Jean Hamburger de la ville de Paris, en 2009, l'ERC Advanced Investigator Award du Conseil européen de la recherche en 2010 et le Grand Prix de la FRM en 2011. Elle est en outre membre élu de la prestigieuse Organisation européenne de biologie moléculaire (EMBO) depuis 2005. En 2012, elle a été nommée Professeure au Collège de France.
Edith Heard se consacre depuis plusieurs années à l'étude des processus épigénétiques, tel que l'inactivation du chromosome X chez les mammifères, un modèle classique dans ce domaine. Ses travaux ont contribué à la compréhension des premiers événements qui accompagnent l'inactivation du chromosome X au cours de l'embryogenèse. Son équipe a mis en évidence une dynamique remarquable des changements épigénétiques au cours du développement précoce et a élucidé une partie des mécanismes responsables du processus d'inactivation du X. Elle a aussi démontré la diversité de stratégies mises en œuvre dans ce processus entre des mammifères mêmes très proches au cours de l'évolution. L'ensemble de ces travaux sont largement reconnus dans le domaine, car des mécanismes similaires semblent être impliqués dans d'autres processus épigénétiques.
Les systèmes nerveux et immunitaires régissent les interactions entre les organismes vivants et le monde qui les entoure : ils régulent les différents aspects de ces interactions, de la perception sensorielle à la réponse aux infections virales, jusqu'aux conditions de vie en symbiose avec l'ensemble des microorganismes formant le microbiote.
Si ces deux grands systèmes ont traditionnellement été étudiés de manière séparée, de nombreuses études ont mis en évidence, ces dernières années, l'importance des régulations neuro-immunitaires croisées. Celles-ci sont observables à l'échelle cellulaire et moléculaire, et mettent en évidence un dialogue constant entre le système nerveux et le système immunitaire. Pour n'en citer que quelques exemples : les rôles des cellules immunitaires dans le développement, la physiologie et les pathologies cérébrales, notamment les maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer ; les effets d'infections virales ou bactériennes et du microbiote sur les fonctions cérébrales tout au long de la vie ; l'effet placebo qui peut influencer certaines réponses immunitaires. Comment ces nouvelles données scientifiques modifient-elles notre vision du fonctionnement du cerveau, et du corps en général ? Comment les études sur la physiologie normale peuvent-elles nous aider à mieux comprendre les maladies ? Comment intégrer ces résultats scientifiques dans un cadre conceptuel scientifique et rationnel ?
L'objectif de cette chaire est de présenter ces avancées et de discuter de ces nouvelles études, qui constituent un champ émergent, en partant de travaux de recherche fondamentale et appliquée. Caractériser ces interactions neuro-immunitaires est source d'espoir, et potentiellement d'illusions, pour le développement de nouvelles approches thérapeutiques ciblant différentes pathologies. C'est pourquoi il est primordial de replacer les faits scientifiques au cœur de la discussion, préciser ce qui est établi dans des modèles animaux, mais reste à explorer chez l'homme, afin d'accompagner la progression des savoirs et des connaissances de manière rationnelle.
Depuis 2020, Sonia Garel est titulaire de la chaire Neurobiologie et immunité. Ses recherches portent sur le développement des circuits cérébraux, aussi bien d'un point de vue fondamental qu'appliqué à la compréhension de certaines pathologies. Ses travaux l'ont menée à décrypter le rôle de la migration cellulaire et des interactions transitoires dans le développement cérébral, avec un focus sur les cellules immunitaires résidentes du cerveau, les microglies.
Depuis vingt-cinq ans, Lluis Quintana-Murci consacre sa recherche à l'étude de la diversité du génome humain, aussi bien d'un point de vue fondamental qu'appliqué à la compréhension de certaines pathologies. Il fut le premier à fournir des preuves génétiques soutenant l'hypothèse d'une sortie côtière de l'Homme moderne d'Afrique il y a ~ 60 000 ans. Depuis cette étude majeure en génétique des populations, il a utilisé son expertise pour s'attaquer à des questions relatives à la diversité génétique et épigénétique de notre espèce, à l'histoire démographique des populations humaines, aux mécanismes d'adaptation de l'homme à des changements environnementaux, en particulier aux pressions exercées par les pathogènes et les maladies infectieuses, ainsi qu'à la contribution de la variabilité génétique et épigénétique de l'hôte à des différences de réponses immunitaires.
La mission de ce laboratoire est d'analyser les bases cérébrales des fonctions cognitives, chez l'homme normal et chez certains patients neurologiques, en développant et en exploitant les méthodes modernes de la neuro-imagerie conjointement à l'utilisation de paradigmes expérimentaux issus de la psychologie cognitive.
Stanislas Dehaene est ancien élève de l'École normale supérieure et docteur en psychologie cognitive. En septembre 2005, il a été nommé professeur au Collège de France, sur la chaire nouvellement créée de Psychologie cognitive expérimentale, après avoir occupé pendant près de dix ans la fonction de directeur de recherche à l'Inserm. Ses recherches visent à élucider les bases cérébrales des opérations les plus fondamentales du cerveau humain : lecture, calcul, raisonnement, prise de conscience. Ses travaux ont été récompensés par plusieurs prix et subventions, dont le prix Louis D. de la Fondation de France (avec D. Le Bihan), le prix Jean-Louis Signoret de la Fondation Ipsen et la centennial fellowship de la fondation américaine McDonnell.
Les nombres dans le cerveau
Stanislas Dehaene est l'expert reconnu des bases cérébrales des opérations mathématiques, domaine dont il a été le pionnier. Il a conçu de nouveaux tests psychologiques de calcul et de compréhension des nombres, et les a appliqués aux patients atteints de lésions cérébrales et souffrant de troubles du calcul. Son travail a conduit à la découverte que l'intuition des nombres fait appel à des circuits particuliers du cerveau, en particulier ceux du lobe pariétal. Stanislas Dehaene a utilisé les méthodes d'imagerie cérébrale afin d'analyser l'organisation anatomique de ces circuits, mais aussi leur décours temporel, démontrant notamment dans un article paru dans Science en 1999 que le calcul approximatif fait appel à des régions partiellement différentes de celles du calcul exact. En collaboration avec le neurologue Laurent Cohen, il a observé de nouvelles pathologies de ces régions, qui conduisent certains patients « acalculiques » à perdre toute intuition du nombre. Il a également montré des homologies frappantes entre les traitements des nombres chez l'homme et chez l'animal. Ainsi, les fondements de nos capacités arithmétiques trouvent leur origine dans l'évolution du cerveau.
Les travaux de Stanislas Dehaene montrent que des pathologies de la région pariétale, d'origine traumatique ou génétique, peuvent exister chez l'enfant. Elles entraînent une « dyscalculie » – un trouble précoce du développement comparable à la dyslexie, mais affectant l'intuition du nombre. Le diagnostic, la compréhension et la rééducation de la dyscalculie, par le biais de logiciels de jeux éducatifs, constituent des objectifs majeurs du laboratoire. Stanislas Dehaene a résumé ses recherches sur le cerveau et les mathématiques dans un livre à destination du grand public : La Bosse des maths (Éditions Odile Jacob ; Prix Jean Rostand en 1997), dont une édition révisée a été publiée en 2010.
🎙️ Plongez dans 40 ans de biologie, de recherche, de science avec notre série audio inédite !
Parce qu’aller de l’avant c’est savoir prendre du recul, nous proposons à la communauté scientifique une plongée dans l’histoire et une vision de l’avenir.
Grandes avancées et petites anecdotes, moments de réflexion et perspectives, le tout à travers le regard et la voix de scientifiques, chercheurs, partenaires et membres de l'équipe Ozyme.
Qui sommes-nous ?
Ozyme est une distributeur français de produits et solutions pour les laboratoires de recherche créé en 1984 par Martin Lauriot Prévost.
Ce podcast n'a rien de commercial et fait intervenir des chercheurs et experts indépendants livrant leur point de vue sur l'évolution de la biologie au cours de ces 40 dernières années et sur les progrès techniques.déjà présents ou à venir.
Aucun intervenant n'a fait l'objet d'une rémunération ou d'une compensation d'aucune sorte pour sa participation à ce podcast.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.