Hélène Duret est clarinettiste, chanteuse et compositrice. Elle joue et compose pour de nombreux groupes : Synesthet, FUR, Brut Ensemble, Couple Sympathique. Depuis quelques années, elle développe aussi son solo. L'histoire de FUR comme celle du duo Couple Sympathique témoignent de sa capacité à s'adapter (le premier est une déclinaison d'un quintet, le second s'est créé dans la contrainte du confinement) et en même temps de sa volonté d'ouvrir son spectre musical.
Dans cet épisode on se concentre donc beaucoup sur le travail de composition. Avec un enjeu, souvent au cœur du processus : que les membres du groupe s'emparent du son et ne forment ensemble qu'un seul instrument.
Cette polyvalence fut aussi le prétexte idéal pour aussi poser plein de questions sur la composition, comme par exemple : Par quoi commence un morceau ? Ou encore, comment la session d'improvisation peut-elle s'écrire ?
Les morceaux diffusés durant l'épisode :
"Le bonnet" de Synesthet, album Live in Belgium, avec Hélène Duret (clarinette, clarinette basse), Sylvain Debaisieux (saxophone tenor), Benjamin Sauzereau (guitare électrique), Fil Caporali (contrebasse), Maxime Rouayroux (batterie).
"En attendant" de FUR, album Bond, avec Hélène Duret (clarinette, clarinette basse), Benjamin Sauzereau (guitare électrique), Maxime Rouayroux (batterie).
"Joie" de Brut Ensemble, avec Hélène Duret (clarinette, clarinette basse), Quentin Biardeau (saxophone ténor), Delphine Joussein (flûte traversière), Léa Ciechelski (saxophone alto), Jessica Simon (trombone), Ariel Tessier (batterie).
"Toudu", album Le monde qui tombe, avec Hélène Duret (synthé, clarinette, voix) et Quentin Biardeau (synthé, saxophone, voix).
Photo © Laurent Vilarem
Delphine Joussein fait partie de ces personnalités solaires et énergiques. Je l’ai vue jouer dernièrement durant le festival des Rendez-vous de l’Erdre avec le trio Nout. Sur scène, la flûtiste, munie de ses nombreuses pédales d’effet, a l’air de vouloir en découdre : droite sur ses appuis, elle souffle vigoureusement dans son instrument, de manière efficace et mécanique elle active et désactive ses pédales qui transforment totalement le son qu’elle produit.
Delphine Joussein n’a eu d’enseignement instrumental que jusqu’au bac, ce qui n’est pas si fréquent dans ce milieu. Aujourd’hui, elle fait partie des artistes qui conjuguent le mot jazz à ceux de rock ou de noise. En plus de cette ouverture esthétique, elle maitrise aussi les champs administratifs liés à la gestion de concerts ou même de label.
Bonne écoute !
Les extraits de morceaux diffusés :
"Calamity", solo de Delphine Joussein. "Not so Beautiful Planet" de Boolvar (Delphine Joussein et Sheik Anorak), "Gros Canard" de Nout (Delphine Joussein, Blanche Lafuente et Rafaëlle Rinaudo), "The last train" de Nout feat Mats Gustafson.
Robin Fincker est saxophoniste et clarinettiste et se désigne comme un « musicien européen ».
Il s’intéresse particulièrement aux musiques folks, matière qu'il travaille et retranscrit à sa manière. Il est aussi très reconnu sur la scène jazz européenne et pour preuve, son actualité discographique est très féconde : au moins une sortie par an ces dix dernières années. Il ne cache pas son attachement à l’objet mais aussi à la musique enregistrée elle-même, qui diffère de celle du concert.
Robin Fincker est en quête de « Maison » pour ces musiques, des lieux, des repères où s’ancrer en tant que musicien, où se sentir bien, afin d'assurer l'avenir de ces musiques.
Alors avec Robin, nous avons parlé de ce parcours international, de cet intérêt pour les musiques improvisées et popualires, de lieux de musique qu’il affectionne à travers l’Europe. Il m’a dévoilé quelques coulisses du métier du musicien : les enregistrements studio, les tournées, ce que représente un disque aujourd’hui.
Pour lui, les musiques doivent circuler entre les pays et surtout entre les gens.
Quatre extraits sonores illustrent l'épisode : "John Axon & the Repeal" de Bedmakers (Robin Fincker, Mathieu Werchowski, Dave Kane, Fabien Duscombs), "Maen Kuz" du duo Vison Visu (Robin Fincker et Janick Martin), l'album parait en octobre 2025. Les deux derniers proviennent du morceau "Georgie" du trio Shadowlands (Robin Fincker, Lauren Kinsella, Kit Downes).
Photo © Sylvain Gripoix
Après 36 ans à la tête de Jazzdor, Philippe Ochem part à la retraite.
Musicien de formation, Philippe Ochem a pris les rênes du festival Jazzdor de Strasbourg en 1989. Aujourd'hui, Jazzdor est une SMAC : Scène de Musiques Actuelles, qui a une programmation à la saison et non pas un, mais trois festivals dans trois grandes villes européennes : à Strasbourg, Berlin et Budapest.
Le directeur, qui quittait son poste un mois après cet enregistrement, ne cache pas sa difficulté à partir. Après avoir vu et programmé des milliers de concerts, cette musique, il l'aime toujours autant, l'excitation de voir sa programmation prendre forme revient sans cesse et son attachement aux artistes est très fort.
Pour éviter la rupture brusque, il devient Président de l'Orchestre National de Jazz, une manière de continuer à accompagner sa directrice et musicienne Sylvaine Hélary.
Dans cet épisode, vous entendez 4 extraits musicaux, les 3 sont des enregistrements du festival Jazzdor Strasbourg Berlin 2025.
1. Äether avec Amalia Umeda (violon), Aleksandra Kryńska (violon), Maëlle Desbrosses (alto), Adèle Viret (violoncelle). 2. The Ocean within Us de Pascal Niggenkemper (contrebasse) avec Gerald Cleaver (batterie), Sakina Abdou (saxophone), Liz Kosack (claviers). 3. Puzzle d'Hélène Labarrière (contrebasse) avec Catherine Delaunay (clarinette), Robin Fincker (saxophone), Stéphane Bartelt (guitare), Simon Goubert (batterie). 4. "Traditional : Bobangi" de l'album African Rhythms de Pierre-Laurent Aimard.
Photo © Ulla C. Binder
Le terme "multi instrumentiste" correspond bien à Maëlle Desbrosses : parmi la liste des instruments qu'elle maitrise cohabitent l'alto, la contrebasse, le violoncelle, la voix, la viole d'amour... Un seul instrument ne lui suffit pas. Véritable tournant dans son parcours, sa participation au dispositif Jazz Migration l'a menée vers d'autres formations : Footprints, l'International Jazz Platform, Transversales. Maëlle Desbrosses ne s'arrête pas d'apprendre.
Avec elle, nous avons ainsi échangé sur ce choix de multi instruments, ses goûts musicaux larges, ses blocages vis à vis de l'improvisation ou encore l'intérêt toujours actuel que présente Jazz Migration pour elle.
Deux extraits musicaux présentés au fil de l'épisode proviennent d'un solo et le troisième, de son trio Ignatus.
Mind the gap ! Dans cet épisode, je m'attaque à la grande question du transport des instruments. Comment font les harpistes et les contrebassistes ? À quel point cela pèse-t-il dans leur quotidien ? On parle donc beaucoup de la SCNF et de sa réglementation de février dernier
En seconde partie d'épisode, j'interroge ceux et celles pour qui cette question du transport est inexistante. Qu'est-ce que ça fait de jouer sans cesse sur un autre instrument que le sien ? Est-ce un effort ou des automatismes ? Une contrainte ou un avantage dans sa pratique ?
Merci à toutes les personnes interviewées : Sophie Agnel, pianiste. Sébastien Boisseau, contrebassiste. Claude Tchamitchian, contrebassiste. Blanche Lafuente, batteuse. Mélanie Loisel, contrebassiste. Rafaëlle Rinaudo, harpiste électrique. Camille Pavageau, administratrice de production au Pannonica, scène jazz et musiques improvisées de Nantes.
Valentin Ceccaldi a la particularité de jouer et de tourner avec deux instruments : la basse électrique et le violoncelle. Ce qui l'intéresse dans sa pratique, c'est l'étendue des possibilités permise par ses instruments.
Son autre particularité c'est qu'il a grandi dans une famille de musicien : son frère Théo est violoniste et son papa, en plus d'être musicien, a fondé une école de musique à Orléans. Ce terreau familial et musical a forcément influé sur sa carrière. La famille c'est aussi ce que construit Valentin autour de lui au travers de nombreuses longues amitiés musicales. Les liens de confiance sont primordiaux pour le musicien, pour qui compte avant tout l'épanouissement de chacun·e dans ces projets de création.
Les extraits que vous entendez durant l'épisode proviennent du second album du groupe Bonbon Flamme "Calaveras Y Boom Boom Chupitos" paru en 2025 chez BMC records. (Valentin Ceccaldi : violoncelle / Luis Lopes : guitare / Etienne Ziemniak : batterie / Fulco Ottervanger : claviers)
1er épisode de Jazzpunkt !
Emilie Škrijelj est compositrice, platiniste et accordéoniste... enfin pas vraiment. La musicienne a sa manière bien à elle de jouer. Elle détourne son accordéon et s'en sert surtout comme d'une caisse de résonance. Elle en fait aussi un accordéon préparé, c'est à dire qu'elle en module les sonorités par l'ajout d'objets divers, à l'extérieur de l'accordéon (pour le piano dit "préparé", les objets sont ajoutés à l'intérieur).
Avant d'échanger avec elle, j'étais très curieuse de l'interroger sur sa manière de déconstruire la musique, de dépasser les limites de son instrument et d'affirmer que le son est un véritable matériau avant tout.
L'extrait que vous entendez à plusieurs reprises dans cet épisode, vient de son solo intitulé Glitch.
Parlons de création et de libertés !
Jazzpunkt, c'est le podcast qui donne la parole à ceux et celles qui font aujourd'hui vivre le jazz et les musiques improvisées, en France. Sous forme d'interview et avec un épisode par mois il vous emmène à la découverte du métier, vraiment pas banal, de musicien de jazz et de musiques improvisées. Faisons le point ensemble, donc, sur ce qu'est aujourd'hui cette musique "jazz" et l'une de ses caractéristiques : l'improvisation.
Rendez-vous dans quelques jours pour découvrir le premier épisode.
Extraits musicaux de la bande annonce : "The Real", Andy Emler, Claude Tchamitchian et Éric Échampard, "Take over the World", Jaimie Branch, "Nuit sur les Champs-Élysées" thème du film Ascenseur pour l'échafaud, Miles Davis et "Hammer the Leaf" Toma Gouband, Marta Warelis et Sakina Abdou.