Dans cet épisode, je reçois Lou Lubie, scénariste et dessinatrice de bandes dessinées, pour parler de sa dernière bande dessinée, Eurydice.

Lou Lubie est l'autrice de douze livres, qui parlent d'émotions, de rapport à soi et de sujets de société. Originaire de l'île de la Réunion, elle publie son premier roman à l'âge de dix-huit ans, avant de s'orienter vers la BD. Son album Goupil ou face – BD de vulgarisation sur la bipolarité –, la fait connaître en métropole.

Depuis, Lou Lubie traite de sujets variés comme les relations LGBT (La Fille dans l’écran), les angoisses (L'Homme de la situation), les contes de fées (Et à la fin, ils meurent), les surdoués (Comme un oiseau dans un bocal) et la place des cheveux crépus dans la société (Racines).

Sa dernière bande dessinée, Eurydice, parue en octobre 2024, propose une réécriture autour d’Eurydice, cette nymphe des arbres, qui fut la compagne du poète et musicien Orphée, qui mourut mordue par un serpent alors qu’elle tentait d’échapper à un viol par Aristée le jour de son mariage, et qu’Orphée tenta, mais échoua, à ramener des Enfers.

Désormais, l’action est située dans une cité de papier au milieu du désert, où habite Orphée et où, surtout, habiteraient les dieux de l’Olympe, ce qui attire moultes pèlerins et cortèges, parmi lesquels, dans la suite du prince Aristée, nous retrouvons Eurydice.

Attention, pour celles et ceux qui comptaient lire la bande-dessinée, il s’agit d’une analyse critique de son œuvre, donc il y a forcément quelques spoilers, même si cela ne vous empêchera pas d’apprécier ni l’histoire ni les magnifiques illustrations de Solen Guivre. 

Dans cet épisode, nous avons donc parlé d’Eurydice, Nous avons parlé :

• Du mythe d’Eurydice et Orphée, du dieu Hadès et de la muse Calliope, ainsi que d’un autre mythe que tisse Lou Lubie dans son oeuvre, celle du sculpteur Pygmalion et de sa statue vivante Galathée ; 
• D’Eurydice comme objet passif - de désir, de quête - et des échos contemporains du mythe, du consentement, de pauvreté, de religion, de suicide et de fin de vie assistée ;
• Du travail derrière cet ouvrage, des inspirations tant dans le scénario que les dessins, de mêler mythe et imagination, et du statut des artistes, des muses d’hier aux autrices d’aujourd’hui

Merci à la bibliothèque de Vincennes d’avoir accueilli cet enregistrement !

Textes lus : Ovide, Métamorphoses, Livre X, I, Traduction de Désiré Nisard, 1850

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✨ La Nymphe et la Sorcière, le podcast qui raconte les héroïnes antiques.

Circé, Lilith, Nefertiti, Agrippine… de la Grèce à l’Égypte, de Rome à la Syrie, l’Antiquité regorge de femmes fascinantes.

Déesses, nymphes, sorcières… ou reines, scribes, pirates et médecins, elles ont marqué l’histoire et les mythes

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Illustration : Morwenna Descottes

Extraits : Laëtitia Porlouis

Réalisation : Servane Hardouin-Delorme

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Quand on pense à Bouddica, on imagine souvent une héroïne de cinéma : une guerrière rousse, drapée de fourrure, le regard de feu et la vengeance au cœur.

Mais derrière le cliché, qui était vraiment Bouddica ? Une reine celte insurgée contre Rome ? L'icône des reines Victoria et Elisabeth, presque féministe avant l’heure ? Un mythe nationaliste et libertaire façonné par les siècles ?

Pour répondre à ces questions, j’ai réuni deux invitées fascinantes :

• Samantha Frénée, maîtresse de conférences à l’Université d’Orléans, autrice de Boudica’s Odyssey in Early Modern England et du roman Boudica’s Shadow (Holand Press, 2025).
• Gaëlle Perrot, docteure en histoire romaine, chercheuse associée au HiSoMA et professeure d’histoire à Lyon.

🎧 Cet épisode, enregistré en direct aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois 2025, explore les multiples visages de Bouddica : femme humiliée, mère protectrice, reine vengeresse, cheffe de guerre sans pitié, symbole politique, héroïne littéraire et figure culturelle.

Textes lus

• Tacite, Annales, Livre XIV
• Dion Cassius, Histoire romaine, tome IX, Livre LXII, traduction E. Gros

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✨ La Nymphe et la Sorcière, le podcast qui raconte les héroïnes antiques.

Circé, Lilith, Nefertiti, Agrippine… de la Grèce à l’Égypte, de Rome à la Syrie, l’Antiquité regorge de femmes fascinantes.

Déesses, nymphes, sorcières… ou reines, scribes, pirates et médecins, elles ont marqué l’histoire et les mythes

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Cet épisode aborde la figure d'Electre, membre de la famille maudite des Atrides - qui a d’ailleurs inspiré la famille des Atréides du cycle de Dune.

Dans la mythologie grecque, Electre est une princesse de Mycènes, fille du grand roi Agamemnon, et dernier maillon d’une chaîne de violence. 

• Quand sa tante, Hélène de Troie, quitte son oncle Ménélas, pour rejoindre Troie, son père Agamemnon prend la tête de la coalition grecque. Il sacrifie alors la sœur d'Électre, Iphigénie, afin d’obtenir de bons vents pour naviguer vers Troie.
• Sa mère, Clytemnestre, ne pardonne jamais à Agamemnon d’avoir tué leur fille. Après 10 ans de guerre, quand Agamemnon revient à Mycènes, Clytemnestre l’assassine dès son retour, ainsi que Cassandre, sa prisonnière qu’elle voit comme une rivale. 

Ainsi, après avoir vu son père assassiner sa sœur, Electre voit sa mère assassiner son père.

La troisième et dernière étape de ce rouleau compresseur macabre, presque logique, sera Electre qui prend les armes, avec son frère Oreste, pour tuer leur propre mère.

Pour en discuter, j’ai invité Chloé Drappier.

• Normalienne et agrégée de lettres classiques, elle enseigne dans le secondaire en Provence, après avoir été chargée de cours à Sorbonne Université et l’Université Lyon III. 
• Chloé a soutenu sa thèse de doctorat en littérature grecque sur les figures de mères et les représentations de la maternité dans les comédies d’Aristophane.

Ensemble, nous avons donc parlé d’Electre, et :

• D’une famille violente, d’un cycle de vengeances, de colère, de ruses cruelles, d’assassinats, d’infanticide, de matricide, de comédie et de tragédie.
• De relation mère-fille, de ressembler à son père plutôt qu’à sa mère, de vengeance féminine, d’inversion des codes du genre, d’anomalie - voire de déviance.
• D’autres figures féminines se revendiquant d’ascendances masculines et de la violence, de la grève du sexe de Lisystrata, et de subvertir les assertions au mariage et à la maternité.

Pour tout cela, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Chloé au sujet d’Electre.

Textes lus

• Electre, Sophocle, Trad. Nicolas Artaud, 1859
• Electre, Euripide, Trad. A.-Ferdinand Herold, 1908
• Iphigénie à Aulis, Euripide, Trad. Leconte de Lisle, 1884

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On a l’impression d’avoir tout vu, sur Cléopâtre, fatigués par la quantité d’informations, d’angles, de clichés et de discours sur cette reine, qui semble écrasée sous sa propre légende.

Pourtant, il y a tant de choses à dire sur Cléopâtre, au-delà de Jules César et de son nez, de ses amants et de sa beauté. Cléopâtre VII était une souveraine d’Egypte, fine administratrice, stratège et diplomate, issue de la dynastie lagide, dynastie grecque qui régnait sur l’Egypte depuis Alexandre le Grand.

Ainsi, j’ai pris le prétexte d’une exposition à l’Institut du monde arabe, à Paris afin de m’y replonger. Cette exposition, “Le Mystère Cléopatre” (11 juin 2025-11 janvier 2026) propose un point de vue historique et contemporain sur la reine, sur son règne mais aussi sur la création de sa légende à travers les siècles, tant en bien qu’en mal.

Pour en discuter, j’ai eu l’immense honneur de recevoir Christiane Ziegler, l’une des commissaires scientifiques de cette exposition, et l’une des grandes égyptologues francophones d’aujourd’hui - et une vraie légende pour les anciens étudiants en égyptologie comme moi.

Christiane Ziegler est :

• Directrice honoraire du Département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre
• Directrice de publication des fouilles du Louvre à Saqqarah en Egypte. 
• Agrégée d'histoire et docteur en égyptologie, autrice de nombreux ouvrages et articles scientifiques, tout en dirigeant les fouilles du musée du Louvre en Egypte pendant vingt ans. 
• Commissaire de grandes expositions internationales comme "Egyptomania" au musée du Louvre, "Reines d’Egypte" au Grimaldi Forum, et donc "Le mystère Cléopâtre" à l’Institut du monde arabe.

Dans cet épisode, nous discutons de Cléopâtre VII et :

• De son amant Jules César, sa soeur Arsinoé, son dieu Dionysos, sa déesse Isis, son fils Césarion, son allié Marc Antoine et son ennemi Octave
• De gouverner l’Egypte, de diplomatie et d’économie, d’un trésor de guerre et d’un monopole du papyrus, de la bataille d’Actium et du tombeau de Cléopâtre englouti dans la mer
• De sa légende noire, d’une manipulatrice tentatrice et prostituée, de tableaux orientalistes et sensualisants de harem
• De femme fatale, de Sarah Bernhardt, Liz Taylor et Monica Bellucci, de sa beauté de femme fatale fantasmée et de son très fantasmé nez.

Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Christiane au sujet de Cléopâtre VII.

Lectures

• Plutarque, Vie d'Antoine
• Flavius Josèphe, Antiquités Juives XV, 89-90
• Properce, Elégies, Livre III, Elegie XI “sur le pouvoir des femmes”
• Jean de Nikiou, Chronique, Chapitre LXVII
• al-Maçoudi, les Prairies d’or

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Cassandre est l’une des figures les plus fascinantes de la mythologie grecque : princesse troyenne, dotée du don de prophétie, mais condamnée à n’être jamais crue. Entre malédiction d’Apollon, guerre de Troie, visions tragiques de futurs sombres et accusation de mensonge ou de folie, Cassandre incarne une voix vraie, mais inaudible.

Avec Dr. Anne Morvan, spécialiste de la réception du théâtre antique, qui a réalisé sa thèse de doctorat sur Cassandre, nous explorons :

• Les prédictions et prophéties de Cassandre et leurs conséquences
• Sa posture de marginale dans la famille royale de Troie
• Sa place dans les tragédies grecques et leurs réécritures à la Renaissance
• Les réappropriations modernes, de la peinture à la politique

Un épisode entre mythologie, tragédie et prophétie, pour redonner sa force à la parole de Cassandre.

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Cet épisode porte sur la figure de la Vierge Marie, telle que pensée et construite dans l’Antiquité, et dans l’Antiquité tardive. Puisqu’il y aurait tant à dire sur ce personnage, et par tant d’angles, de périodes, et de disciplines différentes, nous avons choisi de nous resserrer le sujet :

1. Nous nous concentrons sur les textes et les sources datant de l'Antiquité et des premiers siècles de notre ère, écartant aussi bien les textes religieux ultérieurs, tels le Coran ou les dogmes proclamés par la Papauté, que les productions culturelles post-antiques, peinture médiévale ou musique baroque par exemple.
2. Bien que, contrairement à nos autres héroïnes, Marie soit la protagoniste d'une religion encore active, nous nous intéressons à Marie en tant que personnage fictionnel, qui a été construit à travers les récits, les textes, les images et les pratiques populaires.
3. Enfin, nous l’étudions sous l’angle des femmes et de la société, en nous demandant comment les récits sur Marie ont été construits dans l’Antiquité pour transmettre et imposer des modèles de comportement.

L'invitée : Apolline Gay, doctorante à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE) et à l'Université libre de Bruxelles. Formée en histoire de l'art byzantin, et diplômée de l’Ecole du Louvre, Apolline mène des recherches sur l'iconographie chrétienne dans l'Egypte de l'Antiquité tardive. Sa thèse, débutée en 2022, étudie la représentation des figures féminines de la Bible dans l’Antiquité tardive égyptienne. Elle s'intéresse aux fonctions des images de figures féminines, à leur mise en forme, et à ce qu'elles révèlent de la société qui les a produites.

Dans cet épisode, nous avons parlé : 

• de la biographie de Marie ; d’une enfant particulière, d’une adolescente vivant recluse au temple, d’un jeu de courte-paille pour la confier à Joseph, de son accouchement seule dans une grotte, de son rôle auprès de Jésus ; 
• de sa réception dans les premières siècles en Egypte et en Méditerranée orientale, de papyrus, de bracelets, de Marie sur les amulettes des femmes et sur les sceaux des scribes, et de son lien supposé à la déesse Isis ; 
• de fiction et de normativité ; de comment les récits ont construit un personnage fictionnel à l’historicité non avérée, et ont imposé des modèles normatifs, de virginité, de maternité, et d’un consentement féminin passif.

Bonne écoute !

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TW : suicide, inceste, meurtre

Cet épisode aborde la figure de Phèdre, personnage féminin du mythe et du théâtre antique, protagoniste principal d’un drame puissant, profond, construite comme plein de couches successives de sens que nous allons chercher à démêler. 

• Phèdre : une princesse crétoise d’une famille bien connue, sœur d’Ariane et demi-soeur du Minotaure. Et si c’est Ariane qui aide le héros Thésée à sortir du labyrinthe avec son fil, c’est finalement Phèdre qu’il épouse, et Ariane qu’il abandonne. 
• Phèdre : une histoire d’amour déchirante et douloureuse, un amour qui ronge, qui épuise, qui torture, un amour souvent qualifié d’interdit ou d’impossible, aussi, car il porte sur le fils que son époux a eu d’un premier mariage, Hippolyte. 
• Phèdre ; une histoire de paroles, de mot. Tout l’enjeu de la pièce de Racine, mais aussi de ceux qui l’ont précédé, le grec Euripide, le romain Sénèque, est celui de dire, ou plutôt d’avouer, avec ou sans intermédiaire, avec ou sans mensonges.

Autant de matériaux riches et de thèmes puissants pour décrypter une héroïne complexe, souvent mécomprise, souvent sous-estimée. Phèdre a beaucoup à dire et il y a finalement beaucoup, à dire, sur Phèdre.

Pour en discuter, j’ai invité Lucie Thévenet :

• Maîtresse de conférences en langue et littérature grecques à Nantes Université. 
• Spécialiste de la tragédie grecque antique, en conjuguant la question de l’adaptation de la matière mythologique au théâtre avec celle des contraintes de représentation scénique. 
• Travaille sur la réception du théâtre antique, de l’Antiquité à l’époque contemporaine, cf. son ouvrage "Phèdre à Hippolyte. Scènes d’aveux antiques et contemporaines" (Belles Lettres, 2022). 

Ensemble, nous avons donc parlé de Phèdre. Nous avons parlé

• d’amour, d’amour impossible, d’amour avoué, d’amour rejeté, d’amour meurtrissant ; de coup de foudre sous le matronage de Déméter ou de malédiction amoureuse sous celui d’Aphrodite.
• de théâtre, de scène, de parole, de dits et de non-dits, de calomnie, d’écritures et de réécritures, de modifications, d’inventions, et de ce que la mythologie produit sur notre façon de modeler les récits.
• de femmes, de parole de femmes, de mort de femmes, de la figure de la femme âgée qui fait des avances à un jeune homme, de dramaturges féminines du 20e siècle, et du problème qui semble encore poser Phèdre pour des réécritures féministes.

Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Lucie au sujet de Phèdre.

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Extraits : Laëtitia Porlouis

Réalisation : Servane Hardouin-Delorme

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Bonjour ! Bienvenue dans les hors-série artistiques du podcast La Nymphe et la Sorcière, où je vous fais rencontrer, non des chercheuses et historiennes, mais des artistes qui continuent d’interpréter et de faire vivre les femmes de l’Antiquité.

Dans cet épisode, j’invite l'artiste contemporaine Prune Nourry. Née en 1985, diplômée de l'Ecole Boulle, elle vit et travaille entre New York et Paris. Les œuvres qu’elle produit associent sculpture, installation, performance, et font souvent l’objet de rituels, qu’elle documente par la photographie et la vidéo. Elles renvoient à l’inconscient collectif à travers les mythes fondateurs, mettant en lumière ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise.

Nous avons surtout discuté de son projet en cours, les "Vénus dionysiennes", un ensemble de statues en terre inspirées des statuettes préhistoriques figurant des femmes nues, aux courbes souvent jugées "fertiles". Nous avons aussi abordé d'autres projets, des déesses vaches indiennes aux guerrières amazones, en passant par l'armée de terre de Chine.

Plan de l'épisode :

03:00 VENUS DIONYSIENNES - 108 sculptures de Vénus préhistoriques, qui seront installées dans la gare Saint-Denis-Pleyel, qui sera inaugurée en 2026.

28:30 MATER EARTH - sculpture troglodytique installée au Château La Coste, dans le Lubéron, qui représente une femme enceinte allongée sur le dos, comme émergeant du paysage.

33:00 HOLY DAUGHTERS - statues de vaches sacrées humanisées, placées en Inde, dans les rues, et plongées dans les eaux du Gange lors d'une procession religieuse

36:00 TERRACOTTA DAUGHTERS - "armée" de 108 filles chinoises modelées en terre cuite, qui a été ensevelie en Chine, dans un lieu tenu secret jusqu’à son excavation en 2030.

45:30 AMAZONES - sculpture cathartique monumentale au moment de son cancer du sein, dont elle détruira le sein droit, comme les guerrières amazones

Pour approfondir : L'exposition des Vénus de Prune Nourry est ouverte cet été et jusqu’au 21 septembre 2025, au musée d’art et d’histoire Paul Eluard de Saint-Denis !

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Extraits : Laëtitia Porlouis

Réalisation : Servane Hardouin-Delorme

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Pour moi, les sirènes ont d’abord été des références modernes, La Petite Sirène d’Andersen puis de Disney, la série australienne H2O de Disney Channel. Les sirènes étaient pour moi des femmes avec des queues de poisson, des coquillages sur la poitrine et de jolies chevelures qui ondulent dans une mer translucide.

Faux, faux, et archi faux.

Dans cet épisode, nous explorons la figure mythologique des sirènes, pas celle du folklore scandinave ni celle des productions américaines, mais celle de l’Antiquité grecque, qui est une femme-oiseau, qui agit sur les hommes par la parole, qui affronte les héros sur les mers et dont la féminité effraie.

Pour en discuter, j’ai invité Dr. Muriel Lafond. 

• Maîtresse de conférences à Université Côte d’Azur
• Elle consacre sa recherche à l’exégèse antique, dont de Servius dont elle a traduit le commentaire sur l'Énéide de Virgile.
• Elle s’intéresse à la réception de l’Antiquité dans les arts, comme de Néron et des empereurs fous au cinéma.

Muriel a une théorie particulière, qui propose que les sirènes se sont incarnées, dans le film noir hollywoodien, à travers la figure de la femme fatale. C’est donc aussi un aspect que nous avons développé dans cet épisode : comment certains films rappellent les attributs de la sirène antique, marginale, tentatrice, ambiguë, indépendante, monstrueuse.

Ensemble, nous avons donc parlé sirènes. Nous avons parlé :

• De sirènes poissons versus oiseaux, de monstres, de chant, des sirènes versus Ulysse, versus Jason, d’une battle de chants entre héros et sirènes
• De charme, de séduction, de femme fatale, de la sirène chez les chrétiens, de la sexualité féminine comme d’un danger mortel pour les hommes
• De la sirène au cinéma, de Méliès, de la petite sirène, de David Lynch, d’Humphrey Bogart, de Disney

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✨ La Nymphe et la Sorcière, le podcast qui raconte les histoires des héroïnes de l’Antiquité.

Circé, Isis, Lilith, Cléopâtre, Aphrodite, Salomé, Sappho, Néfertiti, Ishtar… De la Grèce à l’Égypte, de la Syrie à Rome, l’Antiquité méditerranéenne regorge de figures féminines fascinantes. Qui étaient-elles vraiment ?

Déesses, nymphes, sorcières, sirènes, gorgones… Mais aussi reines, scribes, pirates, poétesses et guérisseuses, elles ont marqué l’histoire et les mythes.

🎙️ Un épisode, une héroïne. Au micro de Servane Hardouin-Delorme, des historiennes, artistes et archéologues vous partagent les vies de ces femmes, entre mythologie, histoire et féminisme.

⭐ Si cet épisode vous a plu, faites-le savoir !

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Illustration : Morwenna Descottes

Réalisation, production, montage : Servane Hardouin-Delorme

Extraits littéraires : Laëtitia Porlouis

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Qui est la plus grande déesse de la Mésopotamie antique ? Ishtar, sans aucun doute, vient en esprit. 

Aussi connue à la fois sous son nom sumérien d’Inana, et son nom akkadien d’Ishtar, cette grande déesse fut celle de l’amour et de la guerre, du pouvoir royal et de la mort. 

Ishtar est une déesse à la personnalité forte, infatigable, dans l’intensité voire dans l’excès, aussi bien dans l’amour que dans la guerre ; et une déesse au physique de battante, armes dans le dos, lion en laisse dans la main et jambe sortant de la robe pour mieux combattre.

C’est aussi une déesse à la grande longévité, vénérée pendant les trois millénaires de l’histoire mésopotamienne, et laissant sa trace dans nombre d’autres grandes déesses sur toutes les rives de la Méditerranée. 

Pour en parler, j’ai invité Laura Battini. 

Laura est historienne et archéologue, spécialiste de la Mésopotamie. Après avoir enseigné à l’Université de Clermont-Auvergne, puis de Tours, elle travaille aujourd’hui au CNRS, tout en étant l’éditrice de la revue Ancient Near Eastern Archaeology.

Laura a publié une dizaine d’ouvrages sur la civilisation mésopotamienne, plus de 300 articles, et continue d’enseigner son savoir, comme lors d’un séminaire au Collège de France en 2024, sur l’origine du monde dans la pensée mésopotamienne.

Ensemble, nous avons donc parlé :

• De sexualité en Mésopotamie, de chants presque pornographiques à la déesse, de l’hypothèse d’une prostitution sacrée dans les temples et des amants épuisés de la déesse inassouvie.
• De guerre et de conquête, d’une déesse jugée virile, qui protège les rois, qui se fait tantôt leur épouse tantôt leur mère et qui toujours leur donne la victoire.
• D’une déesse puissante, excessive, subversive, qui défie la mort et qui danse comme une équilibriste sur le fil entre l’ordre et le chaos.

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(Artistes) Bienvenue dans les hors-série artistiques du podcast La Nymphe et la Sorcière, où je vous fais rencontrer des artistes qui continuent d’interpréter et de faire vivre les femmes de l’Antiquité.

Aujourd’hui : Lea Desandre, chanteuse lyrique, mezzo-soprano francoitalienne, l’un des talents les plus inspirants de sa génération.

• Formée au chant et à la danse classique, membre de l’Académie du Festival d’Aix-en-Provence
• Révélation lyrique des Victoires de la Musique 2017, Artiste lyrique de l’année aux Opus Klassik 2022
• Léa se produit au Festival de Salzburg, au Festival d’Aix-en-Provence, à l’Opéra de Zurich ou à l’Opéra de Paris

Lea a interprété plusieurs grands rôles, souvent Chérubin des Noces de Figaro, mais aussi plusieurs femmes de l’Antiquité :

• la légendaire reine Didon de Carthage dans l’opéra Didon et Enée au Théâtre Royal de Madrid
• l’impératrice romaine Poppée dans l’opéra Aggripine à l’Opéra de Zurich
• la poétique Sapho dans la pièce Les Fêtes d’Hébé à l’Opéra comique.

Surtout, elle a interprété le rôle titre dans l’opéra Médée pour l’Opéra national de Paris en 2024. L’opéra était Médée de Thomas Corneille (petit frère du dramaturge Pierre Corneille), mis en musique par le compositeur baroque Marc-Antoine Charpentier, en 1893.

Ce rôle a marqué Léa - et c'est ce dont nous avons parlé :

• De Médée, de Jason et de magie, de ses nuances, de sa charge émotionnelle, de sa complexité
• De chanter, de danser, de comment préparer un rôle si complexe sans se faire écraser
• De ce que Médée a représenté pour Léa et de ce que Léa a découvert en Médée, de devenir femme et féministe
• De Didon et de Poppée, de l’album de Léa dédié aux guerrières Amazones
• Du fait que l’Antiquité inspire nos sentiments de beauté, mais aussi nos combats de demain.

Tous les passages musicaux que vous entendrez sont chantés par Léa, et sont extraits soit de l’Opéra Médée, soit de l’album Amazones.

J’espère que vous serez aussi fascinés par cet échange que je l’ai été, et je vous invite à rejoindre ma conversation avec Léa au sujet de Médée.

Et si vous voulez retrouver Lea Desandre :

• Cet été, son dernier disque, Idylle, sera en tournée en France et en Europe
• De juin à août, vous pourrez la croiser à Salzbourg, pour "Hotel Metamorphosis" de Vivaldi et "Zaïde" de Mozart
• En septembre, sortie de son nouveau disque "Songs of Passion" (programme Dowland / Purcell) et tournée internationale

CREDITS

Extraits audio :

• Lea Desandre, opéra Médée, écriture Corneille, musique Charpentier, production Opéra national de Paris, captation Arte, diffusion YouTube
• Lea Desandre, album Amazone, pièce "Amazones", composition Thomas Dunford, Warner Classics/Erato, 2021 Ensemble Jupiter under exclusive licence to Parlophone Records Limited

Photographie : Lea Desandre (Médée) © Elisa Haberer/OnP

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Si la lune devait être une déesse, comment serait-elle ? D’apparence elle serait pâle et lumineuse, mais en termes de personnalité, de caractère, de pouvoirs ?

Cet épisode est dédié à Séléné, déesse lune de la mythologie grecque, fille des Titans Hypérion et Théia, sœur du soleil Hélios, tante de Circé, souvent assimilée à Artémis ou Diane.

Contrairement à Diane, Séléné n’est pas tant la déesse de la lune que LA lune, à la fois l’astre et la déesse, qui comme l’astre sera cyclique, mystérieuse, lointaine, puissante, froide, instable… féminine.

Dans cet épisode, nous avons parlé :

• de titans et de dieux, de Zeus et d’Hélios, des déesses Artémis et Hécate
• d’éclipses, de cratères, d’astronomie, de voyage lunaire, de Gulliver, de Méliès, de la Lune comme d’un miroir suspendu dans le ciel
• de magie et de féminité, de formules magiques pour faire tomber la lune du ciel, d’une déesse ombrageuse, prédatrice et imparfaite

Avec comme invitée Dr. Julia Wang, agrégée de lettres classiques, docteure en histoire antique et chargée d'enseignement à l'ENS.

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✨ La Nymphe et la Sorcière, le podcast qui raconte les histoires des héroïnes de l’Antiquité.

Circé, Isis, Lilith, Cléopâtre, Aphrodite, Salomé, Sappho, Néfertiti, Ishtar… De la Grèce à l’Égypte, de la Syrie à Rome, l’Antiquité méditerranéenne regorge de figures féminines fascinantes. Qui étaient-elles vraiment ?

Déesses, nymphes, sorcières, sirènes, gorgones… Mais aussi reines, scribes, pirates, poétesses et guérisseuses, elles ont marqué l’histoire et les mythes.

🎙️ Un épisode, une héroïne. Au micro de Servane Hardouin-Delorme, des historiennes, artistes et archéologues vous partagent les vies de ces femmes, entre mythologie, histoire et féminisme.

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Illustration : Morwenna Descottes

Recherche, interview, production, montage : Servane Hardouin-Delorme

Extraits littéraires : Laëtitia Porlouis

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Pour moi, Méduse a toujours été un monstre à abattre. Il y a un monstre, laid et terrifiant, dangereux, et le héros, un homme fort et bienfaiteur, va héroïquement l’assassiner et sauver l’humanité.

Quand j’ai replongé dans les mythes, j’ai été effarée. Car Méduse ne devient un monstre qu’en châtiment pour un crime qu’elle n’a non seulement pas commis mais dont elle est en plus la victime. Un viol, par le dieu Poséidon, lui vaut d’être changée en monstre ; puis traquée et abattue parmi ses sœurs. 

Heureusement, le monde n’a pas attendu que j’ai cette épiphanie pour se réapproprier la figure de Méduse. De la peinture au tatouage, des romans de fiction à l’activisme féministe, la société a compris que Méduse était la victime d’un dieu et d’un système, et a décidé d’en faire l’héroïne qu’elle aurait toujours dû être.

Une invitée exceptionnelle et un format hybride, mêlant une exploration 360 d’un personnage antique, et une rencontre avec une artiste et militante féministe, avec un lien très fort à Méduse : Noémie Fachan, alias @maedusa_gorgon.

Dans cet épisode, nous avons parlé de Méduse, des mythes au féminisme, en passant par la pop culture :

• des Gorgones, de serpents, de monstres, de laideur, de marginalité ; du héros Persée, de la rivalité entre Athéna et Poséidon, de métamorphoses
• de Percy Jackson, des X-Men ou de Superman, d’amulettes et de tatouages, de Freud et de Marc Zuckerberg, d’Instagram et de bande-dessinée
• de violence à l’encontre des femmes, de patriarcat ou de matriarcat, de rivalité féminine, de sororité, de réécriture féministe des mythes

Bonne écoute !

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Déesses, nymphes, sorcières, sirènes, gorgones… Mais aussi reines, scribes, pirates, poétesses et guérisseuses, elles ont marqué l’histoire et les mythes.

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(Brief) Dans cet épisode, nous évoquons la figure de Néfertiti, reine iconique de l’Egypte ancienne, épouse d’Akhénaton, potentielle mère de Toutankhamon (c’est débattu).

On la connaît pour son buste magnifique, pommettes taillées et lèvres rouges, au musée de Berlin. Icône de beauté, archétype féminin, reprise dans les films, les publicités, comme la représentation d'un visage féminin la plus célèbre après La Joconde. On sent qu’elle était particulière, fascinante ; belle. D’ailleurs, en égyptien, son nom signifie “la belle est arrivée”, sur la base de “neferet”, “belle” - qu’on retrouve d’ailleurs dans le nom de Néfertari, l’épouse de Ramsès II.

Et cette fascination dure depuis plus d’un siècle. Tout ça commence quand l’archéologue Ludwig Borchardt fouille la cité d’Amarna, en Egypte, et découvre, dans la maison du sculpteur royal Thoutmose, le buste de Néfertiti. On révèle au public, il devient une icône. Quelques années plus tard, en 1922, Howard Carter découvre la tombe de Toutankhamon, enfant-roi lié dont on pense qu’il est le fils de Néfertiti, et l’engouement du public redouble.

Pourtant, le discours sur la beauté de Néfertiti relève de théories : on ne sait pas à quoi ressemblait vraiment Néfertiti, et ce qu’on a en représentation iconographique est une beauté idéale.

Dans cet épisode, je me concentre donc sur un aspect majeur de la vie de Néfertiti sur lequel on a des idées précises : l'idéologie et la religion. Néfertiti a joué un rôle clé dans l’un des changements les plus radicaux de l’histoire égyptienne : la révolution religieuse d’Akhénaton. Ce pharaon monothéiste a fait une réforme politico-religieuse audacieuse, imposant le culte d’un Dieu unique, celui d'Aton, le disque solaire.

Ainsi, je ne vais pas retracer la biographie de Néfertiti, ni vous parler du buste ni de sa beauté, mais me concentrer sur une question : quelle importance Néfertiti a-t-elle eu dans la plus grande révolution religieuse de l'Egypte ancienne ?

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À quoi pouvaient ressembler l’œuvre et la vie d’une femme savante dans l’Antiquité à Alexandrie ? 

Pour le savoir, j’ai exploré la figure d’Hypatie. Mathématicienne, philosophe et astronome au 4e siècle après JC. Aux premiers abords, apparaît déjà une personnalité riche et complexe. Hypatie était une femme grecque, en Egypte, dans l’empire romain. Elle était :

• femme savante dans un monde d’hommes
• femme célibataire dans une société traditionnelle
• femme païenne dans la chrétienté émergente

Rendue populaire par le film Agora, du réalisateur Aménabar en 2009, jouée par l’actrice Rachel Weisz, Hypatie détonne avec ce qu’on s’imagine des femmes antiques. Pourtant, l’Antiquité a compté d’autres femmes savantes, et c’est l’un des thèmes de cet épisode : comment est-ce que, dans l’Alexandrie du 4e siècle, c’était une femme qui enseignait, à de futurs magistrats comme à de futurs évêques, l’astronomie et les mathématiques ?

Pour cela, nous avons invité la chercheuse Alexandra Michalewski :

• Historienne de la philosophie, spécialisée dans le platonisme de l’Antiquité tardive
• Directrice de recherche au CNRS, directrice adjointe du Centre Léon Robin à Sorbonne Université.
• Autrice d'un ouvrage consacré au philosophe Plotin (2014), suivi en 2024 de Le dieu, le mouvement, la matière (Belles-Lettres)
• Chercheuse sur le rôle et la place des femmes philosophes dans l’histoire du platonisme
• Membre des « 40 sœurs d’Hypatie » visant à inscrire les noms de 40 femmes scientifiques sur la Tour Eiffel.

Dans cet épisode, nous parlons de :

• astronomie, philosophie, Platon, Aristote, préfet Oreste, évêque Cyrille, grande bibliothèque d’Alexandrie, rouleaux de parchemins, femme de science et de conviction dans l’Empire romain
• dieu Sérapis, déesse Isis, moines du désert, philosophe Voltaire, poésie décadente, art féministe, film Agora d'Aménabar, peintures de Raphaël au Vatican
• femme et science, science et religion, liberté de pensée et fanatisme, une femme savante tantôt accusée de sorcellerie tantôt vierge martyre et tantôt symbole d’un déclin

Bonne écoute !

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Circé, Isis, Lilith, Cléopâtre, Aphrodite, Salomé, Sappho, Néfertiti, Ishtar… De la Grèce à l’Égypte, de la Syrie à Rome, l’Antiquité méditerranéenne regorge de figures féminines fascinantes. Qui étaient-elles vraiment ?

Déesses, nymphes, sorcières, sirènes, gorgones… Mais aussi reines, scribes, pirates, poétesses et guérisseuses, elles ont marqué l’histoire et les mythes.

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Pour moi, il n’y a jamais eu grand chose à dire sur Déméter. Déesse grecque des moissons, femme en robe avec une gerbe de blés. L’agriculture sous le soleil. Certes. Elle avait l’air sage, bienveillante, nourricière. Statique. Les saisons se renouvellent et Déméter fait toujours bien son travail. Que dire de plus ?

Pourtant, je me trompais. Dans les mythes autant que dans les rites, Déméter est plus sombre, plus agitée, plus tranchée.

Déméter, c’est :

• la mère de Perséphone ; celle qui, face à l’enlèvement de sa fille, face au crime commis par ses frères Zeus et Hadès, va retourner ciel et terre pour la sauver. 
• une déesse qui bénéficie de cultes féminins, l’objet des mystères d’Eleusis, vénérée à l’échelle de la Grèce entière dans le secret des temples...
• une déesse des femmes - mais ni des épouses dévouées, ni des jeunes filles innocentes - une déesse des femmes dans leur indépendance et leur colère. 

Pour en discuter, j’ai invité Manon Sauvage-Cerisier, docteure en archéologie grecque de l’Université de Lille. Dans sa thèse, intitulée “Déméter dans le Péloponnèse : une étude historique et archéologique des cultes”, elle s’est spécialisée sur l’étude des cultes de Déméter dans l’Antiquité grecque.

Ensemble, nous avons parlé :

• de Chronos qui mange ses enfants, de l’enlèvement de Perséphone par Hadès, d’agriculture et de famine, des saisons, des crimes de Zeus, Hadès et Poséidon.
• des mystères d’Eleusis, de prêtresses, de sacrifier des porcs, de ligoter un général sparte à un arbre, de bande-dessinées et de jeux vidéos. 
• d’un duo mère-fille, de colère féminine ou de chagrin, de non-citoyenneté des femmes, de la vieille folle acariâtre, de la puissance des mères.

Pour tout ça, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Manon au sujet de Déméter.

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Chapitres

MYTHE

03:30 Parents, naissance

07:15 Perséphone

14:45 Errances de Déméter

20:00 Saisons & Agriculture

23:30 Déesse mère

30:30 Colère

CULTE

36:45 Temples 

39:00 Mystères d'Eleusis

43:15 Thesmophories

46:00 Non-mixité, culte de femmes

48:15 Culture d'élite

50:15 Prêtresses et citoyenneté

RECEPTIONS

52:15 Hymnes homériques

55:45 Culte chrétien

59:00 Echos féministes

01:03:00 Pop culture - BD, série, jeux vidéos

01:06:15 Perséphone in love vs. Déméter reloue 

01:11:00 Pourquoi Déméter ?

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Textes lus

Théogonie, Hésiode, trad. Anne Bignan, dans Les Petits poèmes grecs, Texte établi par Ernest Falconnet, Louis-Aimé Martin, Desrez, 1838 

Les Métamorphoses, Livre V, d’Ovide, Trad. G.T. Villenave, Paris, 1806

Hymnes Homériques, Hymne XXXIII - À Déméter, de Homère, Trad. Leconte de Lisle. Ed. A. Lemerre, 1893

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Pour plus d'informations sur Déméter - dont des images, une bibliographie et des ressources, c'est sur le site internet du podcast : www.lanympheetlasorciere.com

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(Lectures de textes antiques)

Hello ! Aujourd’hui je vous propose un épisode bonus, dans la série des lectures de textes antiques écrits par des femmes antiques OU sur des femmes antiques. 

En l'occurrence, ce texte satisfait les deux critères, puisqu’il a été écrit par la prêtresse-princesse-poétesse Enheduanna, qui a vécu autour de -2300 au royaume d’Akkad en Irak actuel, et porte sur la déesse mésopotamienne Inanna, aussi connue sous le nom de Ishtar.

Nous venons de dédier un épisode à Enheduanna, au format entretien avec une chercheuse, donc je vous recommande de l’écouter avant ou après pour plus d’informations.

Le texte que je vais vous lire est très important pour l’histoire. En fait, Enheduanna serait la première auteur.e, hommes et femmes confondus, de l’histoire de l’humanité. Puisque, en écrivant des hymnes à la déesse en -2300, elle précède Homère ou les personnes s’appelant Homère de 1500 ans.

Il y a plusieurs textes qu’on tente d’attribuer à Enheduanna, mais plusieurs sont débattus ; néanmoins, celui que je m’apprête à vous lire est le plus certain. On l’appelle l’Exaltation d’Inanna à l’époque moderne, et on lui attribue comme titre ancien Ninemesara, qui sont tout simplement les premiers mots, qui signifient « Maîtresse aux innombrables pouvoirs ».

En effet, la prêtresse Enheduanna s’adresse ici à sa maîtresse, c’est-à-dire la déesse Inanna, déesse de l’amour et de la guerre, déesse tutélaire de sa famille, de sa dynastie et de son royaume, pour chanter la force et la puissance assez terrorisante de la déesse, tout en lui demandant de l’aide dans une crise que traverse Enheduanna.

En effet. Enheduanna a été nommée prêtresse durant le règne de son père, le roi Sargon, car c’est un poste stratégique, où les rois nomment leurs filles. Elle le reste apparemment durant le règne de Naram-Sin, le successeur de Sargon, et le neveu d’Enheduanna. Or, Naram-Sin fait face à une grande révolte, conduite par 3 rois rebelles qui se proclament rois à la place du roi.

Selon le récit qu'en a laissé Naram-Sin, les instigateurs de cette révolte sont Iphur-Kish à Kish et Amar-girid à Uruk, qui se proclament roi ; un troisième chef insurgé, Lugal-Ane d'Ur, apparaît aussi dans la documentation. Et selon Enheduanna dans cet hymne, ce Lugal-Ane la destitue de sa position de prêtresse et la chasse de son temple. 

Et c’est ainsi qu’elle appelle la déesse à l’aide.

Il existe plus de 100 copies de cet hymne, sur des tablettes de cunéiformes. Parce qu’en fait, dans les siècles suivant la mort d’Enheduanna, cet hymne est entré dans le corpus des textes classiques étudiés à l’école par les apprentis scribes en Mésopotamie ; il était l’un des 10 textes essentiels copiés par eux, dans ce qu’on appelle la « décade ».

Bonne écoute !

Sources

Texte lu : Innana B (Ninmešara) (4.7.2). Traduction de Pascal Attinger, 2011, actualisé en 2019 

Modifications :

1) J'ai traduit certains termes laissés pour faciliter l'écoute :

• “me” par “pouvoir”
• “ilu” par “prière”
• “balag” par “tambour”
• "masab" par "corbeille"
• "kur" par "enfers" (mais cela signifie aussi "terre" ou "montagne" ou "souterrains")
• "anuna" par "dieux primordiaux"

2) J'ai explicité qui sont les dieux ("le dieu du ciel An" au lieu de "An", "le roi des dieux Enlil" au lieu de "Enlil", "le dieu de la lune Nanna" au lieu de "Nanna") - et j'ai mis leurs noms connus plutôt que leur noms archaïques le cas échéant ("Nanna" au lieu de ses autres noms "Suen" et "Dilimbabbar")

3) J'ai explicité les personnes auxquelles les pronoms font référence : "Lugalane" au lieu de “il” 

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Qui est la première personne à avoir produit un texte littéraire dans l’histoire du monde ? Longtemps, on a pensé que c’était Homère, avec l’Iliade et l’Odyssée. Et puis, on a découvert Enheduanna, qui le précède d’au moins 1000 ans. Et toc.

Enheduanna, c’était une princesse, prêtresse et poétesse de Mésopotamie

• Princesse Enheduanna du royaume d’Akkad, fondé par son père, le roi Sargon, vers -2300.
• Prêtresse-en, ou "grande prêtresse" du dieu Nanna, dieu de la Lune
• Poétesse, autrice d'hymnes à la déesse Ishtar - Inanna, déesse de l'amour et de la guerre.

Pour en parler, j’ai invité Sonia Mzali.

• Sonia rédige sa thèse sur les prêtresses et les prêtres EN de Mésopotamie.
• Co-organisatrice de colloques sur les pratiques cultuelles en Asie de l'Ouest ancienne
• Responsable scientifique du projet "Ama-Mater : regards croisés sur les maternités antiques".

Ensemble, nous avons donc parlé d’Enheduanna. Nous avons parlé :

• Princesses, prêtresses, temples, pyramides, divination, mythe du déluge, capitale encore enfouie sous la terre.
• Stratégie politique, fille d’un conquérant, territoires conquis, écrire des hymnes à la déesse protectrice de la dynastie.
• Ecriture, notion d’auteur, Homère, école des scribes, et d’être ou non, la première écrivaine au monde.

Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Sonia au sujet d’Enheduanna.

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Dieux mésopotamiens

Nanna : dieu de la lune

Inana / Ishtar : déesse de l’amour/guerre

An : dieu du ciel

Utu / Shamash : dieu du soleil

Ningal : déesse, parèdre de Nanna

Enlil : roi des dieux

Vocabulaire

Gépar : lieu de résidence des prêtresses

EN : prêtresse

Akkad : nord de la Mésopotamie ; royaume où Enheduanna est princesse

Sumer : sud de la Mésopotamie

Famille

Enheduanna : notre héroïne

Sargon : grand roi d’Akkad, père d’Enheduanna

Naram-sin : autre grand roi, neveu d’Enheduanna

Enanatuma : autre prêtresse, plus tardive

Textes lus

Hymne à Inana B

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Circé, Isis, Lilith, Cléopâtre, Aphrodite, Salomé, Sappho, Néfertiti, Ishtar… De la Grèce à l’Égypte, de la Syrie à Rome, l’Antiquité méditerranéenne regorge de figures féminines fascinantes. Qui étaient-elles vraiment ?

Déesses, nymphes, sorcières, sirènes, gorgones… Mais aussi reines, scribes, pirates, poétesses et guérisseuses, elles ont marqué l’histoire et les mythes.

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Connaissez-vous la déesse gréco-romaine de la nuit ? On connaît le soleil, Hélios, père de Circé et grand-père de Médée ; on connaît un peu la lune, Séléné, associée à Artémis, la chasseuse, et à Hécate, la magie. Mais la nuit, pour moi, c’était un point d’interrogation.

La déesse de la nuit, c’est Nox, chez les Romains, ou Nyx chez les Grecs, fille du chaos, qui apporte la nuit chaque soir sur son char. C’est un épisode spécial, car on sait peu de choses sur Nox, puisqu’elle était autant une déesse qu’une personnification. Nous allons explorer la déesse en explorant ce qu’elle signifiait, et ce que signifiait la nuit, pour les Romains, de la mort à l’amour, du sexe à la magie, des banquets aux insomnies.

C’est un épisode spécial également, puisqu’il est lié à une exposition, Nox : Au coeur de la nuit, qui se tient au Musée romain de Lausanne-Vidy, en Suisse. Je m’y suis donc rendue, pour visiter l’exposition et surtout rencontrer Karine Meylan, la directrice du musée. 

D’ailleurs, mise en garde, vous aurez parfois quelques légers « boums », surtout au début, ce sont des portes qui claquent dans les couloirs du musée, car un musée ça vit ! Mais promis ça ne devrait pas déranger trop.

C’est intéressant que le musée se trouve à Lausanne, car la ville moderne est bâtie sur la cité antique de Lousonna. Le musée est bâti autour d’une domus, une villa antique, qu’on aperçoit entre les étages, et gère le parc archéologique qui rassemble des vestiges de la cité romaine.

Pour parler de Nox, j’ai invité Karine Meylan, la directrice du musée romain. Doctorante en archéologie à l’Université de Lausanne, elle est spécialisée en médiation des sciences historiques. Après avoir été conservatrice de l’ArchéoLab de Pully, villa romaine, elle a rejoint le Musée romain comme directrice.

Ensemble, nous avons parlé de Nox, et de la nuit qu’elle personnifie. Nous avons parlé d’être la fille du Chaos, l’épouse des Ténèbres et la mère de la Mort et de la Magie - d’être une déesse primordiale, et d’inspirer la crainte à Zeus même. 

Nous avons parlé de manger des raisins allongés sur un divan, de sexualité féminine méconnue, de pratiquer la magie par vengeance ou par amour, d’interpréter les rêves, et de guérir les insomnies avec de la bile de chèvre. 

Enfin, nous avons parlé de bâtir une exposition, de rendre l’Antiquité accessible au présent, et de ce que la nuit nous inspire encore aujourd’hui.

Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Karine au sujet de la déesse Nox.

Antisèche personnages

Nox : déesse de la nuit

Erèbe : son compagnon, les ténèbres

Enfants de Nox

Héméra : jour

Ether : ciel supérieur

Hypnos : sommeil

Hécate : magie

Thanatos : mort

Némésis : colère

Eris : discorde

Philotès : amour

Oneiroi : songes

Apaté : perfidie

Oyzis : misère

Lyssa : fureur

Textes lus

Quintilien, Institution oratoire, livre X, chapitre 3

Homère, Iliade, Trad. Leconte de Lisle, A. Lemerre, 1866

Ovide, L’Art d’aimer, Livre II, Trad. V.-H. Chappuyzi, Ed. Félix Lemaistre, Garnier frères, 1858

Hésiode, La Théogonie, Trad. Henri Patin, Académie française, 1872

Sénèque, Lettres à Lucilius, 122

Pétrone, Satiricon, Le festin de Trimalcion, XXXIV

Hymnes orphiques, Recueil de Pergame, Hymne 85

Hymnes orphiques, Trad. Robert Brasillach, Anthologie de la poésie grecque

Interprètes

Vincent Bonillo, Cyprien Colombo, Anthony-David Gerber

Crédits : Musée romain de Lausanne-Vidy

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Pour moi, Hélène de Troie, ou Hélène de Sparte, a toujours été la femme magnifique qu’on convoite, qui déclenche une guerre sans faire exprès et qui s’en sort sans vraiment agir. Un joli trophée qu’on déplace à travers la Méditerranée, une sorte de statue de marbre à la beauté parfaite et passive, qui, si on doit lui attribuer une personnalité, est probablement superficielle et insipide.

Bref, pour une belle femme, ce n’était pas joli joli.

Pourtant, Hélène de Troie est tellement plus que ça. Et, même si je le pense à chaque fois, l’épisode que vous vous apprêtez à écouter compte parmi mes préférés de ce podcast, parce que cette conversation a réellement nuancé, approfondi et complexifié l’image que j’avais de la figure choisie. 

Hélène, c’est la femme qui, quand les autres femmes sont dans leurs chambres ou leurs quartiers, se tient sur les remparts de Troie pour lister les généraux grecs qu’elle aperçoit. C’est la femme qui dit non à Aphrodite, qui dit “arrêter de pleurer” à Paris, qui dit “nous entrons dans l’éternité” à Hector.

Hélène, c’est aussi celle qui est trop. Comme Achille qui, du côté grec, est trop fort, trop colérique, Hélène est celle qui, du côté troyen, est trop belle, trop ambigüe, trop compliquée.

Surtout, Hélène c’est une voix, qui participe à la construction de sa propre légende. C’est le premier et le dernier personnage féminin qui parle dans l'Iliade, ce qui fera dire à certains, qu’elle est le double d’Homère.

Pour en discuter, j’ai invité Anaïs Tillier. Docteure associée en lettres et arts à l’Université Grenoble Alpes, Anaïs a rédigé sa thèse sur les adaptations des épopées antiques sur les scènes théâtrales françaises du XXIe siècle. Elle s’est plus particulièrement spécialisée dans les réécritures et adaptations des figures féminines de l'Iliade et de l’Odyssée, au croisement de l’Antiquité, de la dramaturgie et des gender studies.

Ensemble, nous avons donc parlé d’Hélène de Troie. Nous avons parlé de Zeus et de Castor et Pollux, d’Aphrodite et de la pomme d’or, de l’Iliade et de l’Odyssée, du serment des princes, du mariage à Ménélas, de dix ans de siège dans les murs de Troie. 

Nous avons aussi parlé de séries et de cinéma, de Brad Pitt et d’Orlando Bloom, de Barbie, de Marilyn Monroe, de Netflix et de Playboy. 

Surtout, nous avons aussi parlé de femmes, de femme trophée, silenciée, dénudée, objectifiée, érotisée, de déclencher la guerre de Troie versus être un pion des hommes et des dieux, de male gaze, et d’une culpabilité féminine qui arrange bien tout le monde.

Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Anaïs au sujet d’Hélène de Troie.

Antisèche personnages

FAMILLE

Léda : mère d’Hélène, reine de Sparte

Tyndare : père mortel d’Hélène, roi de Sparte

Clytemnestre : soeur d’Hélène, épouse d’Agamemnon

Castor et Pollux : frères d’Hélène 

GRECS

Thésée : fuck boy ultime, enlève Hélène qd elle est enfant

Ménélas : mari d’Hélène, frère d’Agamemnon

Agamémenon : mari de Clytemnestre, roi de Mycènes

Achille, Ulysse : héros grecs

TROYENS

Paris : prince de Troie, enlève/épouse Hélène

Hector : prince de Troie, frère de Paris

Hécube : reine de Troie, mère de Paris

Priam : roi de Troie, père de Paris

Textes lus

Euripide, Les Troyennes, trad. Nicolas Artaud, éd. Charpentier, 1842

Homère, Iliade, Chant VI, trad. Eugène Bareste, éd. Lavigne, 1843

Ovide, Les Héroïdes, Épître XVII - Hélène à Pâris, Oeuvres complètes, dir. M. Nisard, J.-J. Dubochet et cie, éd. Rue de Seine

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