Dans les couloirs sombres de sa propre maison, un homme en apparence ordinaire bascule lentement dans la folie. Rongé par l’alcool, il commet l’irréparable, puis se voit traqué — non par la justice, mais par un chat noir, mystérieux et insaisissable, aux allures de spectre vengeur.
Publiée en 1843, Le Chat noir d’Edgar Allan Poe est une plongée suffocante dans une conscience coupable, où la frontière entre hallucination et surnaturel se brouille. Ce récit glaçant explore les mécanismes de la folie, la peur du châtiment, et le poids inéluctable de la culpabilité.
Dans les rues du Quartier latin, un jeune étudiant fait la connaissance d’un homme étrange, Octave Michaud, silhouette solitaire et voûtée, au regard hanté. Derrière son mutisme poli, Michaud cache un secret accablant : une peur panique, maladive, obsédante… celle de la mort.
Publiée en 1888 dans la Revue des journaux et des livres, Un homme peureux d’Henri Lavedan sonde les tréfonds d’une terreur intime et universelle. Elle interroge la solitude, la fragilité de la raison, et le vertige de notre condition mortelle, avec une force évocatrice digne de Poe ou de Maupassant.
Les Morts se vengent (1856) est une nouvelle de l'injustement méconnue Claude Vignon (pseudonyme de Marie-Noémi Cadiot), issue de son recueil Contes à faire peur. Dans une atmosphère feutrée de veillée de Toussaint, un médecin respectable raconte à une assemblée mondaine un souvenir terrifiant : enfermé par erreur dans un amphithéâtre de dissection, il aurait vu les cadavres s’animer… et réclamer justice.
Entre hallucination, cauchemar et vengeance d’outre-tombe, le récit oscille subtilement entre le fantastique et l’horreur psychologique. Une plongée glaçante dans les méandres de la mémoire et de la culpabilité, à la croisée du conte gothique et du monologue hanté.
L’Assassin nu (1876) est une nouvelle noire et haletante, au croisement du réalisme social et du fantastique macabre. Elle nous entraîne dans l’esprit torturé de Pierre Lurier, ancien valet devenu voleur récidiviste. Libéré après quinze années de prison, il erre sans ressources dans une France rurale dure et indifférente. Résolu à commettre un dernier crime pour échapper à la misère, il retourne dans son village natal, où il planifie avec minutie le cambriolage sanglant d’un couple de vieillards qu’il a autrefois servis. Tout semble se dérouler selon ses plans, jusqu’à ce que le destin ne vienne lui tendre un redoutable piège...
Publiée dans le recueil Les Morts bizarres (1876), L'Assassin nu interroge la fatalité, la misère sociale et le poids du passé, le tout teinté d'humour noir.
Dans La Main (1883), reprise de sa toute première nouvelle La Main d’écorché (1875), Guy de Maupassant nous plonge dans une atmosphère sombre et troublante, typique du fantastique du XIXe siècle. Le récit, bref mais percutant, met en scène un juge retraité qui, lors d’un dîner, raconte une histoire étrange : celle d’un homme qui gardait chez lui une main humaine coupée, enchaînée au mur comme un trophée macabre. Mais cette main ne restera pas aussi inerte qu’elle en a l’air…
Inspiré par une visite chez son ami, le poète anglais Algernon Swinburne, Maupassant brouille les frontières entre le réel et l’étrange. Il joue avec nos peurs instinctives, suggère plus qu’il ne montre, et nous laisse — lecteurs ou auditeurs — seuls face à l’inexplicable.