Pendant longtemps les territoires d’Outre-mer et les anciennes colonies étaient représentés dans les films seulement comme des décors exotiques. Lointain, observés du point de vue occidental, placé au centre de l’histoire. Mais une nouvelle génération de cinéastes change la donne.
De "La Rue Cases-Nègres" d’Euzhan Palcy à Zion de Nelson Foix, en passant par les initiatives en Guyane, en Guadeloupe ou à La Réunion : un cinéma ancré dans les réalités locales émerge, porté par des récits puissants, des voix singulières et une vraie volonté de raconter depuis l’intérieur.
Dans ce nouvel épisode de podcast , j’ai tendu le micro à celles et ceux qui font le cinéma ultramarin d’aujourd’hui.
En Kanaky – Nouvelle-Calédonie, 40 langues kanak coexistent, porteuses d’histoires, de savoirs et marqueurs d’une continuité culturelle.
Mais ces langues ont été interdites à l’école pendant plus de 100 ans, considérées comme un frein à la réussite.
Aujourd’hui encore, malgré les avancées politiques (enseignement au bac, Académie des langues kanak, licence universitaire…), la transmission reste fragile.
Et si parler une langue kanak était un acte d’éveil et d’émancipation ?
🎙 Dans cet épisode, j’ai tendu le micro à :
Djodie Boi, doctorante en en sciences de l’éducation et de la formation, qui explore l’insécurité linguistique et les questions d’identité
Gérald Gounou, artiste et conteur, qui sauvegarde sa langue, le caac, à travers l’art et les récits
Yvonne Michel Villaz, militante culturelle et vice-présidente de l’association Fatije, qui œuvre à la transmission des langues dans la commune de Voh, au Nord du pays
🌱 Ensemble, ils parlent de résistance, de dignité, de mémoire. Et surtout, de la nécessité de réaffirmer le droit de parler sa langue.
*Rectification :La Nouvelle-Calédonie mesure 400km de long et non 400mIl y a 8 langues qui sont officiellement parlées à Voh et non 10.
Le shatta peut-il être féministe ? Dans cet épisode de Quêtes, on plonge dans les quartiers populaires de Fort-de-France avec Noor-Sharina Grondin, doctorante en histoire de l’art et spécialiste de la musique urbaine martiniquaise.
Né à la fin des années 2000, le shatta est à la fois une musique conçue pour être festive et un genre marqué par le sexisme, l’hypersexualisation et parfois la misogynie.
Mais à travers l’engagement de figures comme Maureen ou Kryssy, certaines femmes s’emparent du genre pour renverser les imaginaires, affirmer leur liberté, leur désir, leur pouvoir.
Peut-on transformer une musique festive en outil d’émancipation féminine ?
Écriture et réalisation : Chloé Denis, Cannelle Louisy-Gabriel, Astrid Jurmand
Dans ce nouvel épisode , nous nous questionnons sur l’imaginaire et la représentation des personnes LGBT+ en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, aux Antilles et en Polynésie.
À travers :
Le témoignage de ma soeur Saphira, jeune femme kanak, on suit le chemin difficile de son coming-out et de sa quête de fierté et d’amour. L’analyse d’Ary Gordien, anthropologue et chercheur au CNRS, qui explique comment la colonisation et l’imposition de valeurs chrétiennes ont façonné les représentations de genre et de sexualité dans les territoires ultramarins. Et Le parcours de Brahima, femme dite trans originaire de Wallis et Futuna, élue Miss Papillon en 2015.
Cet épisode interroge les héritages, les résistances et les évolutions en cours dans des territoires souvent absents des récits nationaux sur les droits LGBT.
Après l’abolition de l’esclavage, les anciens états esclavagistes mettent en place un système de travail sous contrat, alors appelé : immigration réglémentée.
Indiens, Africains, Chinois, Vietnamiens, Indonésiens, embarquent dans des navires jusque dans les colonies pour servir de main-d'œuvre. Ouvriers agricoles dans les champs de canne, dans les "caféries", ou encore ouvriers dans les mines, leurs conditions de travail étaient souvent proches de l'esclavage.
Voici l'histoire méconnue des travailleurs engagés.
“Tout peuple colonisé- c’est-à-dire tout peuple au sein duquel a pris naissance un complexe d’infériorité, (du fait de la mise au tombeau de l’originalité culturelle locale)- se situe vis-à-vis du langage de la nation civilisatrice, c'est-à-dire de la culture européenne”.
Frantz Fanon, penseur et psychiatre martiniquais écrivait ces mots il y a plus de 70 ans.
Aujourd’hui, est-ce qu’ils résonnent toujours en nous, ultramarins? Souffrons-nous toujours du même complexe d’infériorité ? Et de cette même infériorisation culturelle et linguistique vis-à-vis de l’Hexagone ?
Dans cet épisode j’ai voulu partager le récit de deux de mes amies, toutes deux originaires de Kanaky Nouvelle-Calédonie. Comme moi, elles sont venues en Hexagone pour leurs études et se sont confrontées aux stéréotypes, l’ignorance, l’intolérance parfois mais aussi à leurs propres doutes.
Leurs parcours sont symboles de résistances, et je sais qu’ils sauront trouver des échos.
En 2022, j’ai quitté la Nouvelle-Calédonie pour poursuivre mes études en laissant ma famille, mes amis et une partie de mon identité. Un départ, que je vis parfois comme un exil. 40% des étudiants ultramarins et de nombreux jeunes actifs partent en Hexagone en quête de meilleures opportunités.
Certains, ne parviennent parfois jamais à retourner définitivement dans leurs territoires d’origine faute de moyens ou d’opportunités professionnelles, se sentant alors prisonniers de la métropole. Dans cet épisode, nous suivrons mon récit, ainsi que celui d’un artiste peintre sculpteur et d’une retraitée d’origine réunionnaise qui espère pouvoir mourir chez elle.