Bienvenus dans Les Voix du Corps.
Dans ce podcast on se confie, on raconte la vie du corps dans toute sa beauté, son quotidien, sa sensualité, sa violence : des instants où le corps a pris sa place centrale.
Dans chaque épisode, vous entendrez des notes vocales brutes et sans fards sur des anecdotes qu’on peut croire anodines mais dessinent enfait les contours de la relation la plus intime et la plus longue de notre vie: celle de soi à soi. Bourrée de contradictions : changeante et complexe.
On propose de regarder le corps d’un œil neuf, comme un lieu charnière, un lieu d'enjeux personnels qui, collectivement, deviennent enjeux systémiques.
Parce que l'intime est politique.
Les Voix du Corps est un podcast écrit et réalisé par Cécile Beauvillard Burman, la musique originale est composée et interprétée par Nicholas Burman.
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Dans ce podcast on se confie, on raconte la vie du corps dans toute sa beauté, son quotidien, sa sensualité, sa violence : des instants où le corps a pris sa place centrale.
Dans chaque épisode, vous entendrez des notes vocales brutes et sans fards sur des anecdotes qu’on peut croire anodines mais dessinent enfait les contours de la relation la plus intime et la plus longue de notre vie: celle de soi à soi. Bourrée de contradictions : changeante et complexe.
On propose de regarder le corps d’un œil neuf, comme un lieu charnière, un lieu d'enjeux personnels qui, collectivement, deviennent enjeux systémiques.
Parce que l'intime est politique.
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Comment savoir si nos désirs viennent vraiment de nous-mêmes ou d'une pression pour correspondre à certaines images ? Dans cet épisode, cinq femmes partagent leur expérience de la chirurgie esthétique, explorant la quête de confiance en soi, la pression sociale et le désir de transformation profonde pour se sentir véritablement elles-mêmes. Elles évoquent également leurs doutes, peurs et les jugements souvent associés à ces choix.
Les données des dernières années confirment une forte augmentation des interventions de médecine et de chirurgie esthétique, en particulier chez les jeunes de 18 à 34 ans, qui commencent à remplacer la patientèle historique, généralement âgée de 50 à 60 ans. Dans "Génération bistouri : Enquête sur les ravages de la chirurgie esthétique chez les jeunes", Elsa Mari et Marianne Riou tirent la sonnette d’alarme. Elles parlent de ces jeunes patientes, obsédées par un physique en sablier à la Kardashian, qui prennent des rendez-vous via Instagram.
Les raisons de s’inquiéter de l'importance, pour les femmes représentant la grande majorité des patientes, d'avoir un physique "parfait" ou de lutter contre le vieillissement, sont nombreuses. Cependant, il existe aussi des témoignages d’opérations ayant soulagé et libéré des complexes douloureux.
La chirurgie esthétique est un sujet chargé d’émotions, d’ambivalences et de questionnements intimes. Personnellement, j’ai toujours pensé qu'il fallait travailler sur moi en thérapie et pratiquer le sport pour tout résoudre. Mais parfois, je me dis qu'en quelques heures, suivies de semaines de récupération, je pourrais éliminer les zones qui me complexent depuis des années ou rehausser mes seins alourdis par les allaitements. j'écoute attentivement…Qui vivra verra.
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Quand j’ai planifié cet épisode il y a plusieurs mois, j’avais noté ce bout de phrase dans mon carnet : c’est marrant, il y a des moments de vie ou le rapport au temps change totalement. Dans la grossesse, et lors des premiers mois de vie d’un enfant, tu penses en jours, en semaines, en moi : tu peux dire des phrases comme : « ma fille a fêté ses 7 mois il y a 10 jours », des phrases qui n’ont aucun sens dans la vraie vie. L’autre moment ou le temps se compte, s’étire et se rétracte d’une manière complètement étrangère, c’est dans le chagrin d’amour : « je ne lui ai pas parlé depuis 5 semaines et deux heures. »
J’avais envie de parler de chagrin d’amour dans cet épisode parce que j’en ai vécu pas mal, et à chaque fois avec la nette sensation de vivre le pire, le plus bouleversant, le plus douloureux, le plus tragique, à m’agripper aux livres et à la musique comme à des radeaux, pour me rappeler que l’humanité entière en vit depuis toujours, des gros chagrins. Et puis finalement c’est vrai, le temps passe, le creux au fond du ventre aussi, et puis un jour, on aime quelqu’un d’autre.
J’avais envie de faire un épisode sur le chagrin d’amour et puis finalement ce sont des notes vocales sur la dépression qui sont arrivées. Des témoignages bouleversants sur la vie avec cette ombre-là, ce qu’elle fait au cœur, à l’esprit, aux idées, sur ce que la prise de médicaments fait au corps. C'est vital de parler de ces sujets là, de s'affranchir de la stigmatisation des maladies mentales. Merci aux femmes courageuses qui se sont confiées sur ce sujet important.
Des témoignages du corps qui surmonte le chagrin, la douleur, qui vit avec, qui vit pendant, qui vit après.
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La semaine prochaine c’est mon anniversaire. Les anniversaires, le mien, celui des autres, c’est toujours une période de très grande joie. J’adore le fêter, généralement en grande pompe : c’est plus un jour de fête, à la maison, c’est un mois entier en célébrations, et je ne me résous à jeter les ballons qui jonchent le salon qu’une fois tristement dégonflés d’eux-mêmes.
J’ai eu mes premiers cheveux blancs vers 28 ans. Au départ, ils n’étaient qu’une dizaine. Aujourd’hui, si je laissais assez de semaines s’écouler entre deux passages chez le coloriste, je pourrais profiter d’un look châtain sel, et j’avoue ne pas très bien le vivre. Je vais avoir 35 ans et on m’a dit : c’est à 35 ans qu’il faut commencer le Botox.
Mes copines qui gravitent autour des 40 s’échanges les coordonnées de médecins esthétiques. Moi j’ai déjà passé tellement d’années à me trouver grosse que je ne sais pas s’il me reste l’énergie de me trouver vieille. C’est comme si j’avais épuisé mes crédits de détestation de soi. En tous cas j’en suis au stade ou vieillir, je trouve ca génial. Je me sens plus forte, mieux dans mes baskets que je l’étais à vingt et même à trente. Alors peut-être que c’est juste que je ne suis pas « assez » vieille pour en sentir le poids ou les effets, mais je regarde ma mère vieillir, je repense à ma grand-mère, que je trouvais si belle même dans ces dernières années, je regarde ces icones comme Andy Macdowell, les cheveux argentés sur les tapis rouge, et je me dis qu’on vit une époque chouette ou l’âge aussi a de la valeur.
J’avais envie d’entendre des femmes de tous âges parler de leur rapport au corps qui vieillit, aux années qui passent et ca se voit, des femmes qui parlent de peurs, de privilège, de joies et de désir.
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« T’es stressée, toi non ? Mets-toi au Yoga ! »
Combien de fois je me suis retrouvée sur un tapis, à regarder cette nana si souple devant moi, ou celle dix fois plus forte qui fait un headstand, à me comparer et à ressortir du cours plus stressé que je n’y étais entrée. Quand j’y pense, les seuls cours de Yoga que j’ai vraiment aimé ont été ceux que j’ai fait enceinte. Etrangement c’est en portant mes enfants que j’ai trouvé le plus facile de me connecter à moi-même. En tous cas, j’ai beaucoup voulu être gracieuse et puissante dans mon leggings mais j’ai jamais vraiment réussi à lâcher ce qu’on doit lâcher pour vraiment trouver dans le yoga le bien-être qu’il promeut. Donc a priori, un épisode sur le Yoga, bof. Mais j’ai tellement d’amies qui le pratiquent que je me suis posée la question de cette discipline, de ce que cette pratique permet : est-ce quand on écoute son corps dans le flow permis par le yoga, on entend mieux le monde ?
Perso, quand j’entends Louise, Hélène et Vanessa, j’ai envie de dérouler mon tapis.
Namaste !
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En France au 17e siècle, un mec qui s’appelle René Descartes a dit « je pense donc je suis », et, disons-le, il nous a un peu mis dans la merde. En tous cas, en théorisant la totale supériorité de l’esprit sur le corps, sa philosophie a imprimé dans la pensée occidentale que le corps est une bete à dompter, une bete avec des besoins primaires, bruts, ras des paquerettes quoi, et que c’est l’esprit rationnel qui l’élève.
Comme si le réfléchi était plus juste que l’instinct,
comme si la pensée avait pour vocation d’écraser le ressenti.
Dans l’épisode de la saison 1 consacré au corps face à la violence, Roxane dit « que dirait mon corps s’il pouvait parler » : et c’est là le sujet de l’épisode d’aujourd’hui : le corps qui parle. Comment notre corps, avant même que nous n’ayons les mots, peut-il exprimer ce que l’on ressent, parfois en silence ? Pourquoi parfois, un trouble ou une douleur s’installe dans notre corps, avant même que notre esprit puisse verbaliser ou comprendre ce qui se passe ?
Chez moi, je pense à ce mal de dos intense à en pleurer, cette épaule gauche qui se bloquait dans un spasme dès que j’avais un coup de stress, ou bien à une nausée insupportable qui me saisit quand je suis très contrariée mais dans le déni de l’etre.
On plonge aujourd’hui dans la manière dont nos émotions et nos expériences prennent forme dans le corps, comment il nous parle, et surtout, comment apprendre à l’écouter, à décoder les messages qu’il nous envoie.
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Comme plein de filles aux cheveux bouclés, je les ai toujours voulus raides – on me dit dans l’oreillette que la réciproque existe. La triste vérité c’est qu’au collège je repassais chez moi au lieu d’aller à la cantine pour me « relisser la frange » et très tôt j’ai flambé mon argent de poche dans des produits capillaires, tantôt pour galber mes boucles ou pour me les raidir au maximum. Je pense que j’ai testé toutes les marques de décoloration et coloration de supermarché, au grand désespoir de ma mère, et que la première semaine ou j’ai connu mon mec il m’a vue rousse le lundi, blonde le mercredi et brune le samedi. Encore aujourd’hui, la santé de mes cheveux et le soin que je leur consacre est un élément central de ma routine beauté – autant que je me fous du maquillage, d’ailleurs. Pour moi, si la crinière va, tout va. Comme le dit mon héroïne favorite Fleabag dans la série éponyme : Hair is everything.
Et nos poils alors ? Pareil, je crois que j’ai testé tous les modes d’épilation sur terre et connu quelques gros ratés avant de réunir assez d’argent pour m’offrir un bienheureux laser, mais je me demande ce que cette frénésie épilatoire révélait de moi, de notre époque, des images de femmes toutes lisses qu’on avait en tête.
J’ai voulu parler rapport que nous entretenons avec nos poils et nos cheveux dans Les Voix du Corps : parce qu’il me dire beaucoup des attentes culturelles et de nos rituels personnels. Ils sont des marqueurs identitaires, des symboles de féminité, de liberté, de rébellion ou de conformisme.
Les poils et les cheveux, c’est toute une histoire : entre complexes, normes imposées par la société, choix personnels, et parfois même, véritables luttes intérieures. Pourquoi sommes-nous poussé(e)s à les enlever, à les couper, à les colorer, ou au contraire à les revendiquer, à les laisser pousser ? Quelles significations leur attribuons-nous, selon les cultures, les familles, les époques ?
Cet épisode explore comment nos poils et nos cheveux deviennent des terrains d’expression de soi, mais aussi des zones de tension où se croisent exigences sociales, pressions esthétiques, revendications personnelles et désir d’être soi.
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Bienvenue dans cet épisode des Voix du Corps. L’épisode d’aujourd’hui explore le rapport souvent conflictuel entre notre corps et notre travail : comment le stress, la pression, les conditions physiques difficiles ou les défis du retour après une absence impactent notre bien-être et l’image de soi.
Le corps, au travail, est parfois vu comme un outil à exploiter, mais il porte aussi des signes de fatigue, de douleur ou de résilience. Qu’on l’enferme dans un bureau, assis, pendant des heures, lui fasse porter des charges lourdes, ou que l’on jongle entre les exigences professionnelles et familiales, la tension entre ce que notre corps peut supporter et ce que notre environnement nous demande est un questionnement central dans une société qui donne une telle place au travail.
Les notes vocales de cet épisode parlent de tout cela : la gestion du stress, la pression de retourner au boulot après un congé maternité, l’épuisement physique et mental… comment réussir à prendre soin de soi, de son corps, dans une société productiviste qui exhorte sans cesse à la performance et au « dépassement de soi » ? J’espère que vous entendez les guillemets. des témoignages de vies réelles, des voix brutes, qui nous rappellent que la manière dont nous vivons notre corps au travail dit beaucoup de la place que l’on accorde à notre santé et à notre humanité dans nos sociétés modernes. Je me permets ici de vous souhaiter de trouver l’équilibre et surtout, de vous communiquer mon militantisme farouche pour le droit à la paresse, au dolce far niente chéri des italiens, à la révolution de la sieste, au droit de gagner sa vie, le corps serein.
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De l’achat de ma première brassière Sissi impératrice, à l’apprentissage de leur mise en valeur par la lingerie, à la découverte de la fascination dont ils faisaient l’objet chez les hommes que j’ai aimé, à leur transformation pendant mes grossesses et allaitements, et la nécessaire mais complexe gestion de leur volume pendant mes sorties d’équitation plus jeune, mes seins, et les seins, c’est un sujet.
J’ai détesté qu’ils débarquent si tôt dans ma vie, en CM2 et prennent autant de place. J’ai détesté que leur taille me dicte la manière dont je devais m’habiller, je déteste la sensation de porter un soutien-gorge – sauf si j’ai envie de parader en lingerie fine, et avec l’avancée dans la trentaine, je m’attriste de les voir découvrir le concept de gravité, eux qui étaient si hauts et fermes. Mais, j’ai aimé, les regards de convoitise chez ceux qui emblaient découvrir l’ile aux trésors sous mon pull, j’ai trouvé fantastique de pouvoir nourrir mes enfants de mon corps n’importe ou n’importe quand, et j’ai appris à les admirer moi aussi.
On a entendu par la petite porte de fantastiques témoignages sur les seins dans les épisodes précédents sur l’allaitement ou la maladie, mais celui-ci leur fait une place particulière.
Les témoignages de cet épisode explorent cette relation ambivalente : entre fierté et malaise, acceptation et rejet, entre les normes sociétales et l’expérience personnelle. On tente de de comprendre comment nos seins, ces symboles parfois lourds de sens, influencent notre image de soi, nos sexualités et nos rapports à au corps.
Comme toujours, ce sont des voix authentiques, sans filtres, qui nous accompagneront dans cette réflexion.
Vous écoutez une nouvelle saison des Voix du Corps, avec un premier épisode de peau, à fleur de soi.
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Impossible de ne pas parler d'elle. Ahoo Daryaei.
On est toutes abasourdies par son courage, et effrayée par ce qu'il lui arrive.
On en parle entre nous, on est bouleversées, remuées, renversées par sa posture, sa démarche, sa bravoure révolutionnaire.
On s'envoit des notes vocales et on dit son nom. L'une de mes amies m'a envoyé cette note vocale ce matin. Je l'ai trouvé si belle que j'ai voulu la publier.
Ahoo Daryaei.
Femme, Vie, Liberté ژن، ژیان، ئازادی
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« Le corps amoureux, c’est le corps agité, ou le corps serein ? »
« Ce magnétisme, ce besoin de fusion, qu’est-ce qu’il appelle, et pourquoi cette personne-là ? »
« Est-ce qu’on a forcément besoin de passer par le corps pour vivre l’amour ? »
« Comment le plaisir permet d’entrer dans son corps ? »
Voilà quelques questions fondamentales qui se posent dans l’épisode.
On y entend Mathilde et Océane, la petite vingtaine et un grand bagage philosophique, qui ont pris l’initiative de se poser dans un café et de s’enregistrer discutant du corps amoureux, plutôt que d’envoyer deux notes vocales séparées. J’étais trop contente en l’écoutant.
Je commence à réunir les témoignages de la Saison 3.
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J’aimerais beaucoup beaucoup recueillir la parole des hommes, donc si vous en connaissez, faites-leur passer le mot.
J’espère que cette saison des Voix du Corps vous a plu, et que vous serez au rendez vous de la saison 3.
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Je me rappelle quand Facebook est devenu un truc « in », j’étais au lycée, en première. Mes amies qui avaient des bouts de famille aux Etats-Unis nous en ont parlé, ont montré leur compte dans la cour, nous ont encouragé à en créer un. Je me rappelle m’être dit : « mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir y montrer, moi ? »
Quand je vois la place qu’ont pris les réseaux sociaux dans ma vie depuis et jusqu’à aujourd’hui, il m’arrive de repenser à ce temps béni de l’insouciance ou je n’avais qu’une seule image à gérer, celle de la moi en chair et en os, la Cécile « pour de vrai », ce temps ou je savais encore m’ennuyer, et ou je n’avais pas des centaines de vitrines d’autres plus belles ou mieux foutues que moi, qui avait une vie vraiment plus cool que la mienne.
Mais au-delà des discours de vieux cons et du « c’était mieux avant », j’ai voulu ici entendre les voix de trois femmes qui ont une expérience plutôt positive par rapport au fait de s’exposer sur les réseaux sociaux, et qui le font avec, je trouve, énormément de discernement et une grande analyse de ce que ça représente de se montrer à des centaines voir des milliers d’inconnus sur Internet.
C’est quoi l’intimité ? Les réseaux sociaux servent-ils à documenter sa vie telle qu’elle est, ou au contraire sont-ils une plateforme de réinvention, sorte de lieu d’un avatar qui nous plait ? Est-ce que c’est possible de poster des photos de soi, de son corps, et d’y voir un outil d’empouvoirement, de reprise de contrôle d’un corps autrement assujetti ?
Comme je suis mère, c’est un truc qui me fait un peu flipper moi, quand je vois les statistiques qui mettent en évidence la corrélation entre le mal-être adolescent, particulièrement chez les filles, les taux de tentatives de suicide, aux heures passées à se comparer à des filles filtrées à l’extrême sur Tik Tok.
Je me dis que la Cécile de 2035 elle a intérêt à avoir les idées claires sur les modes de gestion de l’image de soi qu’on renvoie. Pourquoi on se montre, qu’est-ce qu’on donne à voir, quel besoin ça vient combler, d’être une présence active sur les réseaux, d’y montrer son corps ?
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La première chose qui me vient à l’esprit quand je pense au sujet du corps qui perd une grossesse, c’est à quel point le vocabulaire fait défaut à la magnitude de l’expérience. Niveau lexique, je ne sais pas si on peut faire pire que « fausse couche » ou « avortement ».
Dans cet épisode on a réuni des témoignages poignants de femmes qui on subit une interruption de grossesse et de femmes qui l’ont choisi. Ce parti pris de réunir des témoignages de choix en pleine conscience et d’accident de la vie m’a semblé faire sens puisqu’il s’agit d’envisager un corps enceint, qui cesse de l’être : qu’est-ce que ça implique, pour le corps, de ne pas mener une grossesse à terme ? Est-ce que le choix est difficile même quand il est assumé ? Comment est-ce qu’on se remet de la perte d’un enfant très désiré ? Qu’est-ce qu’on fait de tout cet amour imprimé en soi ? Que faire de cette ambivalence totale d’être dans l’amour et le deuil en même temps ?
Cet épisode aborde des questions sensibles et douloureuses, on y mentionne l’IVG, l’IMG et le deuil périnatal. Si vous souhaitez avoir accès à d’autres ressources sur ce dernier sujet, je vous recommande l’écoute d’Au Revoir podcast, un excellent podcast réalisé par Sophie de Chivré.
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Cet épisode est consacré au corps qui crée.
Tant d’artistes ont utilisé leur corps à la fois comme sujet et objet de leur œuvre. Les mises en scène du performance art de Marina Abramovic ou Tracey Emin, les travaux de Sophie Calle, Louise Bourgeois ou Nikki de Saint Phalle, pour ne citer qu’elles, questionnent le rapport au corps de manière fascinante.
Mais que se passe-t-il, vraiment dans le corps qui crée, le corps qui se met littéralement au service de l’art ? Une étude récente menée par l’Université de Bristol démontre, pour la première fois sur une durée longue, l’impact positif du chant choral sur la santé mentale et physique de ceux qui le pratiquent.
Quand les cordes vocales vibrent, que la bouche s’ouvre pour sortir un son
Quand les mains portent un pinceau et tracent une courbe sur une toile
Quand un corps tout entier se met en mouvement pour danser au son de la musique
Qu’est-ce que ça provoque, en soi ? Qu’est-ce qui bouillonne ? Est-ce que le fait de créer, c’est toucher de manière visible et pratique un corps qui vit, vraiment ?
Plusieurs surprises se cachent dans cet épisode, un témoignage de l’artiste-peintre Vera Portatadino dans sa langue maternelle qui est pour moi un pur délice pour les oreilles, ainsi qu’un chant de la thérapeute par le chant Sacha Bonnefond, un chant doux et puissant comme un ralliement.
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Pour emprunter l'accroche de la philosophe Marie Robert: ceci est un combat.
Le champ lexical de la guerre est tellement utilisé quand on parle de la maladie. Il y a parfois le diagnostic qui tombe comme une invasion, le choc intense et puis l'acceptation du corps comme champ de bataille d’un conflit rythmée de douleur et d'avancées, d'espoirs et de rechutes. Parfois la maladie est là dès la naissance ou l'enfance et il y a des années d'errance médicale et de s'entendre dire qu'il n’y a rien à faire et qu’il faut « être courageuse » ,
Si vous les entendez aujourd'hui, ces voix qui témoignent, c'est qu'elles l'ont gagné, cette guerre. Ce sont des récits de survie, de ce qui s'est joué sur le corps pendant la maladie et ensuite, la rémission, les solutions, la vie avec les traitements: ce qui se joue dans le corps quand on a vaincu le monstre. Qu'est-ce qui reste? De la colère face à l'injustice d'avoir été celle qui sait que ça n'arrive pas qu'aux autres? Une saveur nouvelle à cette vie qu'on sait tellement précieuse? Un sentiment d'avoir été trahi par un corps qui failli à sa mission première? Une gratitude, une frayeur, une intense fatigue? Des plans de batailles pour les générations d'après?
Il y a tant à prendre de ces récits de battantes, des récits importants, des récits de victoire qui ne sont pas toujours vécues comme telles, des récits d’endurance, de guerrières qui cherchent la paix.
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Après le bouleversement de la grossesse, de l’accouchement, en plein post partum, on découvre encore une nouvelle compétence du corps maternel : celui de nourrir son enfant. Les seins se gorgent de lait, on dit qu’il « monte », dans un moment qui impressionne par sa magie et par la douleur qu’il provoque.
Allaiter au sein ou allaiter au biberon, telle est la question, si tant est qu’on se la pose. Pour les femmes de ma génération, l’allaitement au sein est souvent une option plébiscitée par l’entourage et les professionnels de santé, par opposition à la génération précédente – celle de la deuxième vague féministe – pour qui tout cela rimait avec asservissement non nécessaire à l’heure du lait en poudre.
L’allaitement en somme pose une question fondamentale qui revient souvent dans les grands enjeux de la parentalité : quelle est la meilleure option pour mon enfant, et quelle est la meilleure option pour soi ? Est-ce qu’allaiter change la relation qu’on a avec sa poitrine ? Est-ce que ça change la dynamique de couple, sur le plan charnel sur le partage de la charge de travail parentale ? Pourquoi une telle pression de nombreux professionnels de santé pour l’allaitement au sein? Pourquoi cette attente que mettre un enfant au sein serait « naturel » - pour moi c’est clairement un savoir-faire nouveau, un apprentissage, une compétence à acquérir. Même si on en a envie, c’est difficile – surtout au début.
Mais quand ça fonctionne, quel bonheur… Moi, j’ai adoré. Ces moments de contact plein avec mes enfants, leur petite main sur le sein, yeux dans les yeux. Le confort d’allaiter partout tout le temps. Je me rappelle regarder les cuisses bien dodues de mes enfants et de m’être dit : c’est mon lait, tout ça !
Cet épisode est riche de ces expériences, toutes différentes de mère en mère et d’enfants en enfants. Un grand merci à toutes celles qui s’expriment sur ce sujet, et tout particulièrement à Soraya qui témoigne en tant que femme trans, pour qui l’allaitement de son fils revêt une signification toute particulière de réappropriation de son corps…
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En accouchant je me suis vraiment sentie ultra connectée avec toute la lignée de femmes de ma famille, mais aussi avec toutes les femmes de l’univers, tout court. Je me suis sentie animale, louve, lionne, j’ai arrêté de réfléchir et j’ai juste senti mon corps agir, habile et compétent.
J’ai raconté mes accouchements sur un épisode de la Maison des Maternelles que vous pouvez trouver en ligne : deux déclenchements, un premier accouchement très long, très laborieux, un second très rapide, deux voix basses instrumentales, un avec péridurale, l’autre sans.
Les deux compte-rendu d’accouchement parlaient de naissance traumatique, avec proposition les deux fois de rester plus longtemps à la maternité, que j’ai refusé à chaque fois, très pressée de rentrer chez moi, d’être dans mon lit avec mon bébé, dans nos odeurs et les lumières de notre appartement.
Accouchement traumatique disaient les compte-rendu et pourtant, moi, je n’en garde qu’un souvenir réjouit, des instants dont je me rappelle cheque seconde, auxquels je repense si souvent, dès que j’endure quelque chose de difficile.
C’est dans cette tension entre ce que disait le compte rendu et ce que je sentais moi dans mon corps qu’est né ce projet des Voix du Corps : corps universels, paroles singulières. On passe tous à travers des expériences plus ou moins similaires qu’on vit de manière fondamentalement unique, quel que soit le label posé par les compte-rendu, la société, le regard des autres.
J’ai écrit ce texte juste après la naissance de mon deuxième enfant :
« C’est dans l'accouchement que je me trouve. Je plonge au fond de l'océan, au creux du volcan, je décolle vers la lune, je vole près du soleil, j'atterris sur terre et je recommence, jusqu'à ce qu'il y ait une nouvelle personne dans la pièce. »
D’accouchement on pourrait parler tant d’heures, mais ici on est sur un format court, vignette, un instant T. Celles qui témoignent dans cet épisode racontent un temps fort de ce jour très spécial dans la vie d’une femme, ce qui en ressort, ce qu’on en a gardé, parfois vingt ans après, parfois après seulement quelques semaines, et parfois..... je vous laisse la surprise !!!!
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Il y a ce temps suspendu, ce « juste après », ce calme après la grande tempête de l’accouchement, ce moment ou son corps a traversé une épreuve physique comparable à un triathlon peut-être, ce moment où il doit se réparer parfois. Dans tous les cas, il faut retrouver ses marques. On tient ce nouveau-né contre soi, on porte un slip filet, on soigne ces cicatrices, on découvre des seins qui se préparent à l’allaitement… il y a tant à dire sur ces moments-là : on y consacrera évidemment un prochain épisode.
Dans son excellent podcast La Matrescence, Clémentine Sarlat a rendu célèbre ce néologisme américain, contraction de maternité et d’adolescence qui décrit l’ensemble des bouleversements psychiques et émotionnels qui découlent de l’entrée dans la maternité.
Ici on s’intéresse aux bouleversements physiques que la maternité déclenche dans un temps plus long.
Les enfants grandissent, parfois d’autres suivent, et puis, une nouvelle phase de vie s’ouvre : et pourtant, le corps garde ces marques. On regarde son corps d’une manière différente : sous cette pression absurde de devoir « retrouver » son corps d’ « avant » (vous les entendez, les guillemets ?) on s’observe pour constater qu’il est, définitivement, intrinsèquement, différent. Il a grossi, il a minci, il s’est tonifié par endroit, ramolli par d’autre, qu’il ait allaité ou non change la donne. On se découvre de nouveaux muscles (porter des tout petits, c’est du sport), une nouvelle endurance physique, les seins découvrent quant à eux le concept de la gravité… On l’admire, ce corps, pour sa prouesse quasi sportive, on le critique, mais surtout je crois qu’on le cherche : qu’on essaie, une fois la tête sortie de l’immédiat post partum, de le redécouvrir.
Anna Roy, iconique sage-femme de son état et sans qu’elle le sache un peu marraine de ce podcast, dit : « le post-partum est une chance. Grâce à lui, on grandit, on devient quelqu'un d'autre, on s'apprend, on évolue. C'est l'occasion d'aller plus loin. »
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Il est malheureusement, et sans surprise, impossible de réaliser un podcast sur le corps, qui plus est dans ces saisons initiales sur le corps des femmes, sans parler de violence.
Je me suis longtemps posé la question de la manière dont on pourrait aborder ici un si sujet difficile, et dont les facettes sont si multiples. Après réflexion il m’a semblé que parler de différents types de violences dans un même épisode c’était en montrer le caractère systémique. De la rue au cabinet médical, de la chambre d’enfant au lit conjugal, les femmes sont statistiquement les principales victimes des agressions sur le corps. C’est un système de loi du plus fort, d’impunité, un système de silence qui tisse une toile de honte, souvent toute concentrée du côté de la victime. Un silence et une honte alimentée et ancrée par l’idée qu’il y a toujours pire que soi, que dénoncer de sert à rien, que la justice fait si mal son travail, qu’on sera labellisée à vie, justement comme « victime ». Même le mot fait mal.
L’épisode est difficile à écouter, ménagez-vous. Si vous avez subi des violences, si vous en subissez, si vous avez des amis ou des membres de votre famille qui sont concernés, je pense que cette écoute est nécessaire et je l’espère bénéfique. Qu’on trouve de la force dans le nombre, dans des histoires de reconquête de soi après un trauma.
Merci mille fois à toutes les femmes qui s’expriment dans cet épisode, merci de parler, de montrer qu’on s’en sort, qu’on se répare, même si ça prend du temps.
Le 3919 assure un premier accueil pour toutes les femmes victimes de violences sexistes. En fonction de leur situation, les femmes sont orientées vers les associations locales ou nationales partenaires les mieux à même d'apporter une réponse ou un accompagnement.
Les appels peuvent concerner tous les types de violences sexistes : violences conjugales, violences sexuelles, mariages forcés, mutilations sexuelles féminines, violences au travail.
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« Plus que ma grand-mère, mes tantes, images épisodiques, il y a celle qui les dépasse de cent coudées, la femme blanche dont la voix résonne en moi, qui m’enveloppe, ma mère. Comment, à vivre auprès d’elle, ne serais-je pas persuadée qu’il est glorieux d’être une femme, même, que les femmes sont supérieures aux hommes. Elle est la force et la tempête, mais aussi la beauté, la curiosité des choses, figure de proue qui m’ouvre l’avenir et m’affirme qu’il ne faut jamais avoir peur de rien ni de personne. » Annie Ernaux, la femme gelée
J’ai la sensation, depuis que dans mon groupe d’amies on est beaucoup à être devenues mères, qu’il y a un truc qui revient souvent, comme une petite musique, on se dit « ma mère est là cette semaine » et ça s’accompagne d’un léger clin d’œil, un sourire en coin, une grimace qui dit : « pas simple, je compatis. » - comme si on entendait déjà leurs critiques, réelles ou imaginaires, sur nos fringues, la manière de nourrir l’enfant, la frange qu’on a coupé seule. Comme si à peine arrivées, on voudrait déjà qu’elle reparte dans cette ville ou cette maison dans laquelle elle habite, celle dans laquelle on ne vit plus.
Et pourtant. Combien de fois j’ai vu cette silhouette s’en aller, après qu’elle m’a pris la tête sur trois jours, pour sentir les larmes monter, comme si c’était la dernière fois, comme si je n’avais pas réussi ce moment ensemble.
Pêlemêle, Maman, toi c’est : la pate à sel, l’amour des livres, la vie toute en musique, l’exigence d’être soi, de tracer sa route, l’obsession du 38, donner ton avis quand je ne l’ai pas demandé, la sieste intransigeante, la totale foi en moi, le changements d’humeur brusques, ta patience infinie, les mots d’amour qu’on n’a jamais peur de dire, ta manière de prendre soin de ceux que tu aimes, la reine da la fete, le soleil qui quitte la pièce quand tu t’en vas.
On parle de plus en plus d’ambivalence maternelle, celle en relation avec ses enfants à soi, mais quid de l’ambivalence envers sa propre mère, cet amour complètement unique dans une vie, cet amour charnel et infini dans sa complexité et ses nuances. Cet amour proche d’une passion, parfois violente, qui change de forme avec les grands événements de la vie.
Qu’est-ce qui se joue dans cette relation originelle, cette personne avec qui on vit un premier corps à corps ? Quels sont les héritages qu’on porte et les cadeaux qu’on reçoit ? Comment est-ce qu’on s’attaque à ce chantier, de savoir ce qu’il est bon de garder, de transmettre à nos propres enfants et ce dont il est impératif de se débarrasser? Comment est-ce qu’on surmonte la perte de sa mère alors qu’on le devient ?
C’est comme s’il fallait des années, des décennies pour regarder nos mères comme autre chose que juste ça : comme des femmes avec leur prouesses et leurs zones d’ombres.
Il faut parfois du temps pour réussir, de mère en fille, à se regarder juste comme ça : de femme à femme.
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Les Voix du Corps is back!
Il faut parfois du temps pour se rendre compte de l'importance intime, sociale, du corps dans nos vies. Il me semble important d’y porter un œil neuf : le voir comme un lieu charnière, un lieu d'enjeux personnels qui, collectivement, deviennent enjeux systémiques.
Parce que l'intime est politique.
J'ai lancé ce podcast l'an dernier car je voulais entendre et faire entendre des moments clés, des anecdotes qui semblent parfois anodines mais qui dessinent les contours de la relation la plus intime et la plus longue de notre vie : celle de soi à soi. C'est une relation bourrée de contradictions, de changements, complexe, mouvante... Quand j'ai initié ce projet, je pensais qu'il était peut-être un peu niche, qu'il exigeait tant de vulnérabilité que j'aurais peu de réponses... j'ai été surprise à chaque tournant.
Dans la saison de lancement, on a appris à se connaître. Cette communauté de voix et d'oreilles attentives est chaque jour plus importante et engagée : vos témoignages si touchants, si éloquents, vont bien au-delà de mes espérances.
On écoutera toujours ici des notes vocales brutes, courtes, sans fard, sur des thèmes très beaux, forts et parfois plus lourds qu'en saison un. Post-partum, maladie, mais aussi musique et amour... J'ai hâte de vous faire écouter ces dix nouveaux épisodes, dans lesquels plus de 50 nouvelles voix de femmes partagent leurs expériences.
Dans ce podcast on se confie, on aborde la vie du corps dans toute sa beauté, son quotidien, sa sensualité sa violence.
On raconte des instants où le corps a pris sa place centrale.
Les Voix du Corps revient dans vos oreilles le jeudi 23 mai
On vous attend. Soyez nombreux.
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