Bienvenus dans Les Voix du Corps.
Dans ce podcast on se confie, on raconte la vie du corps dans toute sa beauté, son quotidien, sa sensualité, sa violence : des instants où le corps a pris sa place centrale.
Dans chaque épisode, vous entendrez des notes vocales brutes et sans fards sur des anecdotes qu’on peut croire anodines mais dessinent enfait les contours de la relation la plus intime et la plus longue de notre vie: celle de soi à soi. Bourrée de contradictions : changeante et complexe.
On propose de regarder le corps d’un œil neuf, comme un lieu charnière, un lieu d'enjeux personnels qui, collectivement, deviennent enjeux systémiques.
Parce que l'intime est politique.
Les Voix du Corps est un podcast écrit et réalisé par Cécile Beauvillard Burman, la musique originale est composée et interprétée par Nicholas Burman.
Hebergé par Acast.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Bienvenus dans Les Voix du Corps.
Dans ce podcast on se confie, on raconte la vie du corps dans toute sa beauté, son quotidien, sa sensualité, sa violence : des instants où le corps a pris sa place centrale.
Dans chaque épisode, vous entendrez des notes vocales brutes et sans fards sur des anecdotes qu’on peut croire anodines mais dessinent enfait les contours de la relation la plus intime et la plus longue de notre vie: celle de soi à soi. Bourrée de contradictions : changeante et complexe.
On propose de regarder le corps d’un œil neuf, comme un lieu charnière, un lieu d'enjeux personnels qui, collectivement, deviennent enjeux systémiques.
Parce que l'intime est politique.
Les Voix du Corps est un podcast écrit et réalisé par Cécile Beauvillard Burman, la musique originale est composée et interprétée par Nicholas Burman.
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« Plus que ma grand-mère, mes tantes, images épisodiques, il y a celle qui les dépasse de cent coudées, la femme blanche dont la voix résonne en moi, qui m’enveloppe, ma mère. Comment, à vivre auprès d’elle, ne serais-je pas persuadée qu’il est glorieux d’être une femme, même, que les femmes sont supérieures aux hommes. Elle est la force et la tempête, mais aussi la beauté, la curiosité des choses, figure de proue qui m’ouvre l’avenir et m’affirme qu’il ne faut jamais avoir peur de rien ni de personne. » Annie Ernaux, la femme gelée
J’ai la sensation, depuis que dans mon groupe d’amies on est beaucoup à être devenues mères, qu’il y a un truc qui revient souvent, comme une petite musique, on se dit « ma mère est là cette semaine » et ça s’accompagne d’un léger clin d’œil, un sourire en coin, une grimace qui dit : « pas simple, je compatis. » - comme si on entendait déjà leurs critiques, réelles ou imaginaires, sur nos fringues, la manière de nourrir l’enfant, la frange qu’on a coupé seule. Comme si à peine arrivées, on voudrait déjà qu’elle reparte dans cette ville ou cette maison dans laquelle elle habite, celle dans laquelle on ne vit plus.
Et pourtant. Combien de fois j’ai vu cette silhouette s’en aller, après qu’elle m’a pris la tête sur trois jours, pour sentir les larmes monter, comme si c’était la dernière fois, comme si je n’avais pas réussi ce moment ensemble.
Pêlemêle, Maman, toi c’est : la pate à sel, l’amour des livres, la vie toute en musique, l’exigence d’être soi, de tracer sa route, l’obsession du 38, donner ton avis quand je ne l’ai pas demandé, la sieste intransigeante, la totale foi en moi, le changements d’humeur brusques, ta patience infinie, les mots d’amour qu’on n’a jamais peur de dire, ta manière de prendre soin de ceux que tu aimes, la reine da la fete, le soleil qui quitte la pièce quand tu t’en vas.
On parle de plus en plus d’ambivalence maternelle, celle en relation avec ses enfants à soi, mais quid de l’ambivalence envers sa propre mère, cet amour complètement unique dans une vie, cet amour charnel et infini dans sa complexité et ses nuances. Cet amour proche d’une passion, parfois violente, qui change de forme avec les grands événements de la vie.
Qu’est-ce qui se joue dans cette relation originelle, cette personne avec qui on vit un premier corps à corps ? Quels sont les héritages qu’on porte et les cadeaux qu’on reçoit ? Comment est-ce qu’on s’attaque à ce chantier, de savoir ce qu’il est bon de garder, de transmettre à nos propres enfants et ce dont il est impératif de se débarrasser? Comment est-ce qu’on surmonte la perte de sa mère alors qu’on le devient ?
C’est comme s’il fallait des années, des décennies pour regarder nos mères comme autre chose que juste ça : comme des femmes avec leur prouesses et leurs zones d’ombres.
Il faut parfois du temps pour réussir, de mère en fille, à se regarder juste comme ça : de femme à femme.
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