Dire « chacun sa vérité » paraît tolérant… mais cela tue le dialogue : plus besoin d’arguments, plus d’effort commun.
En 5 minutes, on voit pourquoi le relativisme s’isole (et se contredit), et comment un vrai désaccord devient une occasion d’échanger des raisons plutôt qu’un prétexte à s’ignorer poliment.
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Le triptyque « thèse/antithèse/synthèse » tourne souvent au pour/contre juxtaposé : un dialogue de sourds.
Ici, on apprend le test décisif : si tu peux inverser I et II sans rien changer, ton plan n’avance pas.
Une vraie dialectique fait naître la deuxième partie des limites de la première : chaque voix fait bouger l’autre, et la pensée progresse par nécessité.
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Penser, ce n’est pas « dire ce qu’on pense » : c’est se prêter à l’objection.
En 5 minutes, on apprend à sortir de l’idiôtès (le repli sur soi), à éviter les bulles de confirmation (des salons aux réseaux), et à penser contre soi pour affiner vraiment sa thèse.
Un petit vaccin contre l’illusion d’avoir toujours raison.
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Piège courant : garder le même mot… mais changer sa définition en cours de route.
En 5 minutes, on apprend à repérer ce glissement (liberté = faire ce qu’on veut vs autonomie ; égalité “même chose pour tous” vs équité) et à verrouiller les définitions pour éviter les faux débats.
Fais évoluer une définition explicitement — sinon, l’argument ressemble à un jeu truqué.

Un concept n’existe pas seul : il prend sens dans un réseau (voisins, contraires, complémentaires).
En 5 minutes, on apprend à tracer une carte — façon métro — pour éviter les slogans et éclairer la pensée (ex. nature–culture–technique).
Résultat : des contours nets, des liens explicites, et un raisonnement qui circule au bon niveau.
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Beaucoup de mots se ressemblent… mais ne disent pas la même chose.
En 5 minutes, on apprend à distinguer les concepts voisins (liberté/autonomie, bonheur/plaisir) pour éviter les faux débats et penser plus finement.
Ce n’est pas jouer sur les mots : c’est refuser qu’ils nous trompent — et clarifier ce qui est vraiment en jeu.
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Un concept n’existe jamais seul : il vit dans une hiérarchie (genre → espèces → cas).
Avec l’exemple de la justice (distributive, corrective, pénale…), on apprend à se placer au bon niveau pour éviter les réponses trop générales… ou trop concrètes.
En 5 minutes, un outil d’hygiène de pensée pour clarifier les débats et structurer ton raisonnement.
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Définir, ce n’est pas réciter le dictionnaire : en philosophie, on pose une hypothèse provisoire et on la fait évoluer.
À partir de « qu’est-ce que le travail ? », on voit comment une définition ouvre la réflexion (contrainte, reconnaissance, accomplissement) au lieu de la fermer.
En 5 minutes, on comprend pourquoi, ici, la définition n’est pas un préalable stable mais le fil qu’on tire tout au long du raisonnement.
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Après l’aporie, on ouvre le capot : non pas « c’est compliqué », mais qu’est-ce qui est compliqué dans la question ?
Problématiser, c’est localiser la panne — souvent un mot, une définition, une équivoque (ex. « L’art est-il inutile ? » dépend de ce qu’on appelle « art » et « inutile »).
En 5 minutes, on quitte le relativisme (« ça dépend des avis ») pour clarifier les termes et poser la vraie difficulté qui guidera tout le devoir.
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Devant un sujet, il ne suffit pas d’avoir des idées : il faut faire naître une aporie — ce blocage fécond où deux réponses légitimes s’affrontent.
En 5 minutes, on voit comment cette tension directrice évite l’opinion toute faite et met la copie en mouvement (ex. « Faut-il toujours dire la vérité ? »).
Sans contradiction, pas de pensée ; sans difficulté, pas de réflexion.
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Quand un sujet tombe, on passe en mode examen : on récite, on coche des cases… et la pensée s’éteint.
En 5 minutes, on réapprend à entendre le sujet comme une vraie question, à retrouver l’étonnement qui lance la réflexion (ex. « Peut-on être libre sans lois ? »).
La méthode vient ensuite organiser cet étonnement — elle ne le remplace pas.
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Vingt ans d’enseignement m’ont appris à renverser mes priorités. Longtemps, j’ai cru que le cœur du métier était de « faire de la philosophie » — transmettre des doctrines, ouvrir des horizons. Et je traitais la méthodologie de la dissertation comme un pensum. Puis j’ai compris que ce travail patient et exigeant était, en réalité, la partie la plus noble : un entraînement complet à l’usage correct de la raison.
Dans cet épisode d’ouverture, je raconte ce basculement et l’ambition de L’Art de penser : une série de pastilles de cinq minutes qui déploient une méthodologie intégrale de la dissertation pour former des gestes universels de la pensée (questionner, argumenter, conceptualiser, raisonner). Utile aux étudiants qui veulent réussir leurs copies, et plus largement à toute personne de bonne volonté qui souhaite cultiver une véritable hygiène intellectuelle.
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