Coiffé de la double casquette de journaliste et d’homme politique, Jean-Luc Bennahmias se définit comme un homme libre, un libertaire qui, reconnaît-il, a eu la chance d’avoir des parents de gauche.
Très tôt devenu journaliste dans la presse alternative écologiste et sociale, puis à Télé 7 Jours, La Vie et L’Évenement du Jeudi, Jean-Luc Bennahmias sera également l’un des acteurs principaux de la création du mouvement des Verts dont il sera le patron.
Cet esprit libre pour qui la politique devrait être un outil de cohésion, sera au côté de François Bayrou lorsque sera créé le MoDem. Plusieurs fois élu député européen, il a aussi siégé au Conseil Régional de Provence Alpes Côte d’Azur à Marseille, ville où il s’est installé depuis plusieurs années.
C’est dans sa verdoyante maison posée au cœur d’un quartier calme de la cité phocéenne qu’il nous a reçus pour parler de son parcours, de ses engagements, de son expérience et de sa connaissance du milieu politique où il a toujours ses entrées et une influence certaine.
Crédit musical : « Intelligent conversation » par Olepash

Marcel Ragni porte en lui une histoire familiale et industrielle qui se confondent.
Petit-fils de Victor Ragni, ferronnier d’art arrivé d’Italie en France en 1924 pour fuir le régime fasciste, Marcel fêtait en 2017 les 90 ans de son entreprise devenue un groupe industriel figurant parmi les premiers dans le secteur de l’éclairage public.
Dans cet entretien réalisé au siège du groupe Ragni à Cagnes-sur-Mer, Marcel Ragni revient sur le parcours artisanal puis industriel de l’entreprise installée depuis sa création, en 1927, dans les Alpes-Maritimes, l’évolution des métiers de la métallurgie, les nouvelles technologies, le développement en France et à l’étranger et bien sûr la transmission du savoir-faire Ragni à ses nièces et ses enfants qui lui ont récemment succédé. Avec l’assurance de rester fidèles aux valeurs qui ont fait la force et la succès de leurs ainés : le respect, la reconnaissance et une grande dose d’humanité.
Crédit musical : « Sax and Key » par Patrick Sainton

Hadrien Bonato-Pape est ingénieur en intelligence artificielle. Âgé de 25 ans, ce jeune Toulonnais a acquis une solide expérience en enrichissant son brillant cursus universitaire d’un parcours entrepreneurial innovant et prometteur.
Issu d’une famille où la valeur travail, le goût de l’effort et la soif d’apprendre sont des vertus partagées, Hadrien a tracé sa route du collège Peyresc à Toulon jusqu’à l’université de Berkeley en Californie, en transformant ses rêves d’hier en réalités d’aujourd’hui et de demain.
Dans cet entretien, Hadrien parle de l’origine de sa passion pour la recherche et les nouvelles technologies, s’interroge sur la rivalité technologique entre l’Europe et les États-Unis,  et l’arrivée de l’Intelligence Artificielle toujours plus présente dans nos vies.
Engagé dans la mise en œuvre de projets dédiés au recrutement, développés grâce à l’IA, Hadrien n’en reste pas moins lucide sur les dérives que cette nouvelle technologie peut engendrer si rien n’est entrepris pour en garantir un bon usage et en prévenir les excès.
Crédit musical : « Intelligent conversation » par Olepash

Lauréat du prestigieux Prix Albert Londres en 2014 pour Quartiers shit, une série d’articles sur Marseille parus dans le quotidien La Marseillaise, Philippe Pujol, journaliste indépendant et écrivain, vient de publier aux éditions Julliard, Cramés – Les enfants du monstre, le troisième volume faisant suite à La Fabrique du monstre puis La chute du monstre. Dans ce dernier opus, Philippe Pujol explore les réseaux et trafics d’aujourd’hui à Marseille, gérés par des groupes toujours plus violents, exploitant sans scrupule la vulnérabilité des adolescents, garçons et filles, mais aussi des migrants, souvent incapables d’échapper à leur emprise.
Dans cet entretien, Philippe Pujol parle de son travail de journaliste et d’écrivain, de l’évolution de son métier, de Marseille, sa ville, des familles soumises aux pressions de voyous déshumanisés et des enfants des quartiers nord que personne ne semble pouvoir protéger.
Crédit musical : « Intelligent conversation » par Olepash
Crédit photo : Yohanne Lamoulère

Cinq ans après le livre intitulé La fin du journalisme ?,  Antoine de Tarlé publie La fin de l’information ? aux éditions de l’Atelier, un ouvrage dans lequel il s’interroge sur la dégradation de la collecte, du traitement et de la diffusion de ce qui jusqu’alors permettait à chaque citoyen de s’informer objectivement sur le monde, son pays, sa ville ou son quartier.
Pour l’homme de media qui a occupé d’importantes fonctions à TF1, Télérama et Ouest-France, l’information est aujourd’hui menacée par la prolifération des fausses nouvelles, les fake news que propagent, à des fins de manipulation ou de déstabilisation, certains mouvements populistes qui ont fait du mensonge une arme contre les démocraties. Un défi quotidien que les professionnels de l’information doivent relever en mettant tout en œuvre pour défendre la réalité travestie par des nuées de fanatiques de tous bords.
Dans cet ouvrage très documenté, Antoine de Tarlé décrit une situation préoccupante dont il détaille la progression au cours de l’entretien qu’il nous a accordé. Il dénonce avec force les coups portés au journalisme et à la démocratie à travers de multiples exemples et appelle celles et ceux qui consomment ces fake news à prendre conscience de leur dévastatrice toxicité.
Crédit musical : « Intelligent conversation » par Olepash

Né en 1976 à Bruxelles, Cyrille FALISSE est aujourd’hui libraire à Draguignan dans le Var. Après un début de carrière dans la publicité et le journalisme, il a rejoint avec passion le monde des livres et accompagne depuis les bibliophiles dracénois dans le choix de leur prochaine lecture.
Cette année, l’intérêt de Cyrille pour le monde des lettres a pris une importance plus grande encore puisqu’il a publié en janvier son premier roman Seuls les fantômes aux éditions Belfond. Un passage de l’autre côté du miroir littéraire qu’il aborde dans cet entretien pour La Parole Donnée.
Crédit musical : « Sax and Key » par Patrick Sainton

On vit une époque où l’image est partout, tout le temps, où tous ceux qui possèdent un téléphone mobile peuvent se transformer en reporters-photographes au point de faire oublier que, jusqu’alors, photographe de presse était un vrai métier.
Journaliste-reporter-photographe pendant plus de cinquante ans, Charles Bébert est installé à Nice depuis le début des années 60. Il a appris la photo avec son père qui était photographe à Oran. Aujourd’hui âgé de 87 ans, Charles Bébert fait toujours des photos mais il regarde notre époque et le métier de reporter avec circonspection, lui qui a vécu chaque minute des grandes heures de la photo de presse sur la Côte d’Azur.
Dans cet entretien, Charles Bébert revient sur les origines de sa passion pour l’image en racontant d’innombrables anecdotes vécues avec des stars internationales de l’époque jusqu’à ces dernières années. Sa spontanéité, sa générosité et son inventivité lui ont permis d’obtenir des images que tant d’autres auraient souhaité pouvoir réaliser. Sa fidélité lui a permis de garder, tout au long de sa carrière, la confiance et parfois l’amitié de nombreuses vedettes parmi lesquelles Belmondo, Halliday, Dali, Mike Jagger, Les Beatles, Fernando Rey, Claude François, la Calas, Raquel Welch ou Count Basie.
Charles Bébert a transmis sa passion à son fils Bruno devenu lui aussi photographe à Nice, mais s’est sont autre fils, Stéphane, qui a décidé de valoriser le fonds photographique de son père en produisant des expositions et en publiant récemment un livre où sont réunies cent photos résumant la vie de ce photographe de stars devenu aujourd’hui un photographe-star.
Crédit musical : « Sax and Key » par Patrick Sainton

Rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire, professeur associé à la Sorbonne où il enseigne l’histoire de la communication, Arnaud Benedetti intervient également à l’École des Hautes Études Internationales et politiques.
Ancien directeur de la communication du CNRS, Arnaud Benedetti s’interroge depuis des années sur ce que dit la communication politique du politique mais aussi sur ce que dit la communication de l’évolution des sociétés.
Auteur d’une douzaine d’ouvrages, le journaliste vient de publier aux éditions Michel Lafon, Aux portes du pouvoir – RN l’inévitable victoire ?, un livre dans lequel il analyse l’impact des politiques menées ces dernières années sur l’électorat qui n’hésite plus à manifester haut et fort son intention de voter pour le Rassemblement National.
Dans cet entretien, Arnaud Benedetti partage son analyse sur les crises sociale, politique et démocratique qui placent la France dans une situation très inconfortable face à l’amplification du vote décomplexé pour l’extrême droite.
Il ouvre également des pistes de réflexion sur les solutions qui pourraient aider les Français à reprendre leur destin en main et aider à sortir le pays du chaos et de la dislocation.
Crédit musical : « Intelligent conversation » par Olepash

David Lisnard vient de cosigner, avec Christophe Tardieu, un ouvrage intitulé Les leçons de Pompidou, rappelant que, cinquante ans après sa mort, ce président de la République reste pour lui un modèle.
Fils d’un footballeur et d’une danseuse devenus commerçants, David Lisnard est aujourd’hui maire de Cannes, sa ville paternelle, et président de l’Association des Maires de France.
Membre des Républicains, il crée en 2021 son propre parti, Nouvelle Energie, dans le but affiché de prendre ses marques à droite en vue de l’élection présidentielle de 2027.
Dans cet entretien, David Lisnard parle de son engagement pour la ville et les habitants de Cannes, de ses ambitions nationales, de ses convictions et de son admiration pour l’action politique de Georges Pompidou qu’il confronte à celle conduite aujourd’hui.
Crédit musical : « Alla Fonte » par Boom Boom Beckett

Si les anniversaires n’étaient pas là pour lui rappeler son âge, Jean-Louis Croquet ignorerait qu’il a 80 ans.
Aujourd’hui vigneron dans le Var, hier patron de TNS Sofres, numéro un mondial des études de marchés et enquêtes d’opinion, cet entrepreneur passé à ses débuts par la société Pernod dont il a géré la fusion avec Ricard, reconnait ne pas tenir en place.
Comme c’est souvent le cas avec des personnalités de son envergure, Jean-Louis Croquet raconte avec simplicité son parcours exceptionnel, gardant pour lui la somme de travail nécessaire pour y parvenir. Jean-Louis Croquet ne se plaint pas car il aime travailler, créer, construire, partager ses ambitions et stimuler ceux qui l’entourent.
Après avoir quitté TNS Sofres, il achète en 1998 le Domaine Thuerry à Villecroze dans le Var. Un changement de cap radical pour ceux qui ignorent qu’il a toujours rêvé d’être vigneron. Il a maintenant les moyens d’acquérir 400 hectares de vignoble, de changer de vie et de faire le vin qu’il aime dans ce coin de paradis.
Dans cet entretien, Jean-Louis Croquet revient sur ses origines, son parcours, ses passions, sa famille mais aussi la protection de l’environnement et la sècheresse, en pensant au monde dans lequel vivent et vivront ses enfants, petits-enfants et les générations futures.
Il n’est pas rare que l’on vienne le consulter, tel un vieux sage, pour lui soumettre un projet ou une idée car son avis compte et n’a pas pris une ride.
Crédit musical : « Intelligent conversation » par Olepash

Le sociologue Jean Viard a récemment publié Une émeute est le langage de ceux qui ne sont pas entendus, un livre dont le titre reprend une citation du pasteur Martin Luther King, prononcée trois semaines avant son assassinat à Memphis, en 1968.
Dans cet ouvrage dense et bref, le sociologue revient sur les émeutes de 2023 en France qui ont suivi la mort du jeune Nahel tué par un policier après un refus d’obtempérer. Ce point de départ ouvre, sous la plume de Jean Viard, une multitude de pistes de réflexion sur le chaos, ses origines et son traitement.
De la réponse gouvernementale sécuritaire apportée à ces récents torrents de colère, jusqu’à la place qu’il faudrait faire à la jeunesse immigrée dont une partie ne se reconnait pas comme française, le sociologue n’écarte aucun sujet sensible : le commerce du cannabis, la culture musulmane qui a remplacé l’idéologie communiste dans les quartiers, la montée de l’extrême-droite, voire l’absence de statistiques ethniques, interdites en France, qui, selon lui, « masque les évolutions réelles de la société et occulte les réalités démographiques ».
Dans cet entretien réalisé aux Éditions de l’Aube dont il est le fondateur, Jean Viard revient sur ses origines et celles de son métier de sociologue de terrain qui ausculte aujourd’hui une France « en conflit avec elle même sur la place qu’elle est prête à faire à une partie de son propre corps social ».
Crédit musical : « Alla Fonte » par Boom Boom Beckett

Lorsqu’on parle d’André Bérenger à Sanary, on rappelle presque toujours son statut de cap-hornier.
Âgé de 77 ans, ce marin du grand large est né à Sanary lorsque ce port était spécialisé dans la pêche à la sardine et permettait à une trentaine de familles de pêcheurs, de vivre de leur travail.
André Bérenger fut donc pêcheur dès son plus jeune âge avant de découvrir la pratique de la voile sportive, sur la Méditerranée d’abord, puis sur tous les océans.
Très agile sur le pont des voiliers, André Bérenger s’est rapidement illustré en remportant des régates de plus en plus importantes, croisant à l’occasion, des concurrents devenus par la suite des amis, parmi lesquels Eric Tabarly ou Philippe Poupon.
Il participera deux fois à la course autour du monde, traversera à de multiples reprises l’Atlantique, et quantité d’autres mers et océans sur le globe.
Dans cet entretien, André Bérenger raconte son travail de pêcheur et ses aventures de coureur d’océan. Il parle également de son attachement à Sanary qui était, il n’y a pas si longtemps encore, connu nationalement et internationalement pour son école de voile et les champions qui en sortaient.
Crédit musical : « Sax and Key » par Patrick Sainton

Adolescent, Gérard Paquet croyait à son destin. Mais ce jeune varois, né à La Seyne-sur-Mer, ignorait que ce destin se construirait sur le site de Châteauvallon dont il célèbre cette année les 60 ans de sa découverte à Ollioules.
Inclassable comme cet espace culturel dominant la rade de Toulon, Gérard Paquet a eu une famille, des ambitions et une vie hors du commun.
Sa rencontre, au début des années soixante, avec Henri Komatis, artiste et architecte, sera la première étape d’un long et prolifique parcours dans le monde de la culture et des arts.
En novembre 1964, les deux amis découvrent le site de Châteauvallon à Ollioules et aussitôt, ces deux bâtisseurs de rêves se lancent dans l’aventure.
Pierre après pierre, au sens littéral du terme, ils construisent les fondations puis les murs de ce qui deviendra l’un des plus importants et des plus innovants lieux culturels de France.
Dans cet entretien, Gérard Paquet revient sur ses origines, ses passions, l’importance du partage et la force que les rencontres sont capables de donner au destin.
Avec le recul et l’expérience d’un homme de 80 ans, il raconte l’aventure humaine, artistique et politique que fut Châteauvallon, avec lui pendant plus de trente ans, et sans lui désormais.
Crédit musical : « Intelligent conversation » par Olepash

Nous avions rencontré Jean-Michel Verne, il y a deux ans, pour son livre Résister en Corse. Journaliste et auteur prolifique, Jean-Michel Verne a publié l’automne dernier, un nouvel ouvrage intitulé Procureurs en France dans lequel il donne la parole à onze magistrats qui, pour la première fois, sortent du silence.
Dans cet entretien, Jean-Michel Verne nous fait découvrir les coulisses de son enquête. Il revient sur le long et délicat travail d’approche qui lui a permis d’interroger des magistrats que l’on n’entend jamais ou presque, et d’ouvrir avec eux des dossiers concernant des affaires sordides, des scandales politiques et des trafics en tout genre, sur fond de violence permanent.
Jean-Michel Verne parle également de la réforme de la justice, de sa lenteur et de l’indépendance des magistrats. Au fil des chapitres de Procureurs en France, se dessine, sous la plume du journaliste, un panorama inédit et plutôt inquiétant de l’état de la société française.
Crédit musical : « Alla Fonte » par Boom Boom Beckett

Les auteurs passeurs de mémoire sont toujours présents à la Fête du Livre du Var.
Parmi eux, Jean-Louis Debré, ancien président de l’assemblée nationale puis du Conseil constitutionnel, venu dédicacer ses livres mais également monter sur les planches. L’ancien ministre de l’Intérieur a profité de son étape toulonnaise pour interpréter Ces femmes qui ont réveillé la France, une pièce tirée de son livre éponyme, pour laquelle il partage la scène avec la comédienne Valérie Bochenek. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Jean-Louis Debré raconte l’origine de son engagement en politique, sa passion pour l’écriture et le théâtre, et le plaisir qu’il prend à vivre sa nouvelle vie de jeune comédien.
D’autres passeurs de mémoire se sont succédés au micro de la Parole donnée, chacun avec son histoire, ses émotions, ses espérances et tous ces instants qui ont fait d’eux des êtres uniques. Annabelle Mouloudji, René Frégni, Patricia Allémonière, Philippe Collin, Sonia Devillers, Laurence Edwige Andréani et Marc Bayle nous racontent comment ils sont eux aussi devenus des passeurs de mémoire.
Crédit musical : « Sax and Key » par Patrick Sainton

Diacre du diocèse de Fréjus Toulon, Gilles Rebèche a été ordonné en novembre 1982. Après des études de sociologie et de théologie, il s’engage pour trois ans auprès des familles du quart monde, et crée avec son évêque la diaconie du Var, une initiative unique en Europe qui intervient dans les domaines de la solidarité, de la santé, du logement, de l’animation des quartiers, de l’économie solidaire, de la culture et de l’accompagnement des familles en deuil.
Son expérience lui vaut aujourd’hui d’être souvent sollicité par les instances nationales de la Conférence des Evêques de France.
Dans cet entretien, Gilles Rebèche revient sur l’origine de son engagement depuis cinquante ans auprès des plus fragiles, sur celles et ceux qui l’ont suivi et soutenu lorsqu’il a créé les Amis de Jéricho à Toulon, puis aidé, année après année, à multiplier les actions solidaires et les gestes fraternels dans ce monde où l’on oublie souvent que l’autre, c’est nous.
Crédit musical : « Intelligent conversation » par Olepash

Comédien à ses débuts dans Le Petit Théâtre de Philippe Bouvard, Bruno Gaccio s’est fait un nom en devenant l’un des principaux auteurs des Guignols de l’Info sur Canal+.
Cette chronique satirique étrillait chaque soir, avec humour et causticité, le traitement de l’actualité politique confié à des marionnettes représentant des personnalités et des célébrités.
Aujourd’hui à la retraite, comme le sont également Les Guignols de l’Info, Bruno Gaccio écrit toujours, essentiellement des romans policiers, mais pas seulement. Il vient de publier aux éditions Massot, De mémoire de Guignol, un livre rédigé dans l’urgence et sous le coup de la colère, lorsqu’il a appris que l’émission quotidienne de Charline Vanhoenacker, sur France Inter, avait été déprogrammée pour être recasée le dimanche en fin d’après-midi, sans explication de la direction de la radio.
Dans cet entretien, Bruno Gaccio parle de son métier d’auteur, du travail d’équipe, d’humour, mais aussi de la disparition de la satire politique à la télévision comme à la radio ainsi que du déclin de l’investigation journalistique.
Crédit musical : « Alla Fonte » par Boom Boom Beckett

Marie-Odile Lautier est libraire à Sanary depuis presque quarante ans.
Elle a puisé dans ses souvenirs d’enfance, et plus précisément dans un conte populaire russe, pour donner à sa librairie le nom de la sorcière Baba Yaga.
Il n’est pas rare que parmi ses plus jeunes clients dévoreurs de livres, certains l’appellent Madame Baba Yaga. Ça l’amuse encore même si Marie-Odile Lautier n’a pas vraiment le cœur à rire aujourd’hui.
Fin novembre, la librairie Baba Yaga fermera définitivement sa grille sur quarante années de souvenirs littéraires, de rencontres avec des auteurs et de discussions sans fin avec les clients sur les milliers de livres parus depuis 1984.
Dans cet entretien, Marie-Odile Lautier, bientôt retraitée, raconte sa passion pour les livres, le bien qu’ils nous font, les partages et les échanges qu’ils provoquent.
Elle se confie également sur le métier de libraire, ses exigences, ses valeurs et ses bonheurs, sur la concurrence acharnée des marchands de livres sur internet ou en grandes surfaces, et sur la disparition de la dernière librairie de Sanary, une ville de 17000 habitants, qui en comptait encore trois il y a quelques années.
Crédit musical : « Sax and Key » par Patrick Sainton

Serge Valetti est un authentique Marseillais, né dans le même quartier qu’Ariane Ascaride et, comme elle, il est devenu comédien. Mais pas seulement car, si l’idée de jouer devant un public l’amusait, l’envie de noircir des pages en inventant des histoires pour des pièces de théâtre, des scénarios de films et des romans, l’excitait plus encore.
Lorsque nous l’avons rencontré, Serge Valletti s’apprêtait à assister aux Bernardines à Marseille, à la dernière de John a-dreams, un puissant monologue qu’il avait écrit il y a dix ans pour l’acteur Patrick Pineau. A l’époque, le comédien ne se sentant pas prêt pour interpréter ce personnage croisé furtivement dans Hamlet, Serge Valletti avait décidé d’attendre que Patrick Pineau soit en mesure d’endosser ce rôle.
Serge Valletti connaît la valeur du temps et celle du partage. Lorsque son ami Robert Guédiguian, Marseillais comme lui, l’appelle pour participer à l’écriture d’un scénario de film, ils mettent idées et mots en commun et il en sort, quelques semaines plus tard, des longs métrages tels que La Villa ou Et la fête continue.
Avec Robin Renucci, comédien et directeur du théâtre de La Criée à Marseille, Serge Valletti s’est de nouveau plongé dans Aristophane dont il avait déjà traduit toutes les pièces. A quatre mains, ils ont adapté la pièce A la paix en l’inscrivant dans notre époque sans en trahir le propos.
Dans cet entretien, Serge Valletti revient sur l’origine de sa passion pour le théâtre et l’écriture, sur l’art délicat d’écrire la parole, mais aussi sur l’amitié, le spectacle vivant et cette envie de faire rire, ce moteur qui l’anime depuis l’enfance sans jamais tomber en panne.
Crédit musical : « Intelligent conversation » par Olepash

C’est au Paraïs, une maison dominant Manosque et la plaine de la Durance, achetée en 1930, que Jean Giono a écrit l’essentiel de son œuvre. Une bâtisse sans extravagance, construite sur les flancs du Mont d’Or que l’on rejoint en gravissant la romanesque montée des Vraies Richesses.
Du jardin au bureau bibliothèque niché au dernier étage, en passant par la cuisine, la salle à manger et la chambre à coucher où l’écrivain s’est éteint en 1970, rien n’a changé. Tout respire encore la présence de Jean Giono. Jusqu’à l’odeur du tabac qu’il fumait en composant ses phrases, il y a plus d’un demi siècle.
Propriété de la ville de Manosque qui en a confié la gestion à l’agglomération Durance Luberon Verdon, le Paraïs doit faire l’objet d’importants travaux de rénovation en 2024. Ils sont pour objectif de préserver l’inestimable patrimoine culturel qu’il recèle et garantir une visite sécurisée à tous ceux qui viennent découvrir l’endroit où sont nés quelques uns des plus beaux romans de la littérature française.
Dans cet entretien réalisé au Paraïs, Sandra Faure, vice-présidente de l’agglomération Durance Luberon Verdon, déléguée à la Culture, détaille les travaux à venir. Elle parle également de l’appel aux dons lancé pour soutenir le financement de cette nécessaire cure de jouvence et confirme l’attachement sans faille de Manosque et de ses habitants, à l’illustre écrivain bas-alpin.

Partons également à la découverte du Paraïs, avec Caroline et Tessa, médiatrices culturelles du Centre Jean Giono en charge des visites de cette maison des illustres, inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Pièce après pièce, elles vont nous guider sur les traces de l’écrivain, dans cette bâtisse lumineuse et inspirante, devenue la matrice d’une œuvre magistrale.
Crédit musical : « The One » par Ray Herrmann