From Hell est l’autre monument d’Alan Moore. Énorme fresque graphique consacrée aux crimes de Jack l’Éventreur, c’est une œuvre labyrinthique, érudite, qui mêle enquête historique, ésotérisme, réflexion sur le pouvoir, la ville et la modernité. Sa construction, d’une densité presque suffocante, servie par le noir et blanc expressionniste d’Eddie Campbell, fait de cette bande dessinée un cauchemar victorien où tout semble se relier : politique, sexe, architecture, folie meurtrière. Véritable autopsie de la fin du XIXᵉ siècle, From Hell demeure l’une des entreprises narratives les plus ambitieuses de la BD moderne. Reste à savoir : chef-d’œuvre ou échec boursouflé ?
Watchmen est le chef d'œuvre d'Alan Moore. Considérée par beaucoup comme la meilleure bande-dessinée jamais créée, c'est une œuvre à la composition minutieuse et ample, qui fit entrer le genre des comics de super-héros dans une autre dimension, un âge sombre dont nous constatons encore aujourd'hui l'influence. Nous en décortiquons le sens, les influences et la forme, sans compromission aucune, même face à l'apocalypse.
Vous qui visionnez ce post, vous voici en présence du nouveau volume de la vie du Bazaar. L'œuvre qui ouvre le cycle et dont nous évaluons la valeur présente un veilleur vigilante, s'opposant par la violence à la vermine fasciste vicieuse et couverte de vices. Ce visage, mis au service de la vertu, veille avec une volonté véloce et vorace a restaurer la vacante liberté. Sous couvert d'idéal, ce vengeur de vaudeville n'arbore qu'un masque et qu'une lettre, un V pour vexer et vaincre les régimes voleurs, un V pour volition et valeur, un V pour vendetta.
Le passé de Providence remonte à la surface à la faveur d'un pacte faustien. Les sorcières de Salem, le roman gothique et le puritanisme infusent cette traversée cauchemardesque des secrets magiques des lieux. Lovecraft, en archéologue de l'occulte, en conteur de l'horreur, écrit, avec Charles Dexter Ward, un roman fantastique à la Frankenstein, un conte macabre et policier à la Poe, une œuvre poétique à la Oscar Wilde, et comme une clef de voûte de son cycle de Providence.
Une injustice touche Pierre Berthomieu. Ses livres ne sont plus édités, ses interventions publiques sont pour une grande part inaccessibles, son travail est peu connu. Pourtant, s'il est admiré par ceux qui l'ont lu ou entendu c'est que, en dépit de cette injustice, son œuvre critique est sans doute l'une des plus importantes jamais publiées.
Bale fut tout à tour Batman, Cheney, Bateman, pilote automobile, enquêteur désabusé. Si certains considèrent son jeu comme uniforme, d'autres en font l'un des grands métamorphes du cinéma contemporain. Que nous dit sa carrière du jeu d'acteur en général ?
L'Ouest gagné à la fin de Blood Meridian est le domaine choisi par Pynchon pour son deuxième roman, The crying of lot 49, qui fait fourmillier la Californie, devenu empire de signes et grand terrain de jeu pour les communautés adeptes du caché, du complot, du code et de l'insoluble...
Cormac McCarthy fut, pour beaucoup, le plus grand romancier américain de la fin du XXe siècle. Ce statut est à débattre, mais Blood Meridian, premier de ses romans du Sud-Ouest, est sans nul doute l'un des livres les plus marquants de la période. Il est, selon Harold Bloom, ce qui s'approche le plus d'un American Epic. Nous postulons qu'il est bien le pendant lyrique du Great American Novel. Le premier épisode de notre Book Club lui est consacré.
Il s'agissait de montrer qu'il y avait, derrière les structures apparentes de ses films, derrière la théorie et le spectacle, une approche propre à Nolan de la métaphysique, du matérialisme, de l'histoire et de la perception. Ce quatrième épisode clôt plusieurs heures de réflexion.
Christopher Nolan envoie James Bond dans le couloir du temps, pratique la vision de l'atome, découpe la narration, pour une approche cubique et matérialiste du réel. Une très moderne histoire du Temps.
La deuxième étape de ce voyage en Chine se fait à Taïwan, où un réalisateur inclassable défie plus que tous les autres les frontières entre Orient et Occident, entre les genres, entre les tons. Salé, sucré, le troisième film d'Ang Lee, est le sujet de cet épisode de Bazaar.
Dans Adieu ma concubine, l'histoire de la Chine fait écho à celle du roi Chu et de sa concubine. Au cœur du tourment politique du XXe siècle chinois, le théâtre des masques se change en tragédie : un jeu de séduction et de trahison, selon les termes du réalisateur, Chen Kaige. Lauréat de la palme d'or au festival de Cannes 1993, Adieu ma concubine demeure l'un des films les plus célèbres du cinéma chinois continental.
En parallèle de sa fresque héroïque, Nolan compose une œuvre métaphysique sur les lois cosmiques et la structure du réel. Magie, rêve, conquête spatiale, tout est prétexte à inventer des architectures narratives, à manipuler le temps, la chronologie et l'audience. Bazaar traque dans ces films les motifs déjà évoqués du double, de la matière, de la géométrie et tente d'élucider le rapport de Nolan au spectacle et, surtout, à l'univers.
Avec la trilogie Batman, Nolan découvre l'univers du blockbuster. En trois films, il s'épanouit dans la grande forme, en y synthétisant ses thématiques matérialistes, ses motifs et son goût pour le photoréalisme. Des effets spéciaux de plateau à l'IMAX en passant par la retouche numérique, Bazaar commente tous les aspects d'une trilogie à très grand spectacle, qui a fait son chemin dans la culture populaire.
Ses films sont des architectures narratives et des œuvres mentales complexes. Son style tend vers le minimalisme et le monumental. Son travail divise, entre reconnaissance populaire et chemin de croix critique. Christopher Nolan est le premier objet d'étude du Bazaar.
