Animée par Gabriela Rosas, archiviste audiovisuel et photographies au CRCCF, cette
table ronde réunit André Magord, professeur à l’Université de Poitiers (France) et
titulaire d’une chaire Mobilité francophone de l’Université d’Ottawa, Jonathan Paquette,
professeur à l’Université d’Ottawa et titulaire de la chaire de recherche en francophonie
internationale sur le patrimoine culturel et Brian Virostek, archiviste responsable de
l’audiovisuel à Bibliothèque et Archives Canada. Institutionnalisées et vécues
différemment d’un pays à l’autre, la préservation et la valorisation du patrimoine
représentent un enjeu majeur. Elles permettent notamment de lutter contre les injustices
épistémiques et de mettre en valeur les savoirs des différents groupes, les chercheurs
étant ainsi en mesure de prendre la parole à partir d’un point de vue plus juste et éclairé.
Les panélistes réfléchissent donc sur leurs projets et leurs expériences individuelles, et
soulèvent des questionnements sur l’impact fondamental qu’ont la préservation et
valorisation du patrimoine sur leurs recherches.
Animée par François Larocque, avocat et professeur titulaire au programme de common
law français de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, cette table ronde réunit
Valérie Lapointe-Gagnon, professeure agrégée d’histoire à la Faculté Saint-Jean de
l’Université de l’Alberta, Stéphanie Chouinard, professeure de science politique au
Collège militaire royal du Canada et à l’Université Queen’s, M e Isabelle Hardy, avocate
au Commissariat aux langues officielles, et M e Chris Casmiro, avocat chez Juristes Power
à Ottawa. En juin 2023, le projet de loi C-13 visant à moderniser la Loi sur les langues
officielles, dont le nom réel est la Loi visant l’égalité réelle entre les langues officielles
du Canada, a reçu la sanction royale. Ce « Rendez-vous du CRCCF » offre aux
panélistes l’occasion de s’interroger sur le sens de cette réforme législative, de la situer
dans son grand contexte historique, politique et juridique afin de comprendre ce qu’elle
signifie pour la francophonie canadienne.
Animée par Joël Beddows, professeur au Département de théâtre, conseiller spécial en
francophonie et vice-doyen aux programmes, Faculté des arts à l’Université d’Ottawa,
cette table ronde, réunit Marie-Pierre Héroux, étudiante à la maîtrise en histoire à
l’Université d’Ottawa, Florence Ngenzebuhoro, présidente-directrice générale du Centre
francophone du Grand Toronto, denise truax, codirectrice générale et directrice de
l’édition aux Éditions Prise de parole, et Catherine Mensour, fondatrice et propriétaire de
l’Agence Mensour. Depuis la fin des années 1960, certains ont porté le flambeau de la
normalisation d’un vécu de langue française en territoire ontarien, selon une logique de
pérennisation de la collectivité. Bien que l’éducation et la culture aient été au cœur du
mouvement « par et pour » depuis longtemps, tranquillement il s’est implanté et présenté
ailleurs, dans le domaine médical et de la production télévisuelle, entre autres. Les
panélistes discutent donc de toutes les instances et de tous les projets qui visent
l’autonomisation de l’Ontario français dans ses sphères d’existence.
France Martineau, professeure émérite à l’Université d’Ottawa et spécialiste en
sociolinguistique historique, profite de sa conférence pour parler de la genèse de son
projet « Les voix de papier ». Publié aux Presses de l’Université Laval en 2024, son
ouvrage devient la première grammaire historique du français Nord-Américain. Partant
du XVII e et allant jusqu’au XXI e siècle, l’ouvrage cherche à améliorer notre compréhension
du changement linguistique en français, de part et d’autre de l’Atlantique. Quelle est la
spécificité du français nord-américain? De quand date-t-elle? De quelle façon notre
français éclaire-t-il celui du français tout court?
Dans cette première rencontre de la série « Les rendez-vous du CRCCF », Pierre Anctil,
professeur émérite de l’Université d’Ottawa et spécialiste de la communauté juive au
Canada, s’intéresse au regard porté par les immigrants juifs sur le Canada français par le
biais des éditoriaux publiés dans la presse yiddish de Montréal. Les immigrants arrivés au
Canada lors de la grande migration de 1904-1914 avaient un regard neuf sur le pays. Ils
n’étaient pas partie prenante dans le conflit anglo-français et appartenaient à des
perceptions politiques et à des courants de pensés qui n’étaient ceux du Canada. Écrits en
hébraïque, et donc sans aucune crainte de provoquer un scandale, ces éditoriaux n’ont
jamais fait l’objet de traductions et sont toujours absents de l’histoire canadienne.
S’inscrivant dans la série « Au fil du temps », cette conférence d’Alain Roy, détenteur
d’une maîtrise en histoire de l’Université Laval, consultant en histoire et patrimoine, et
chercheur en résidence au CRCCF, traite de trois volets. Il aborde d’abord un projet de
recherche qu’il mène, intitulé « Un agent mémoriel : un engagement citoyen d’hier à
aujourd’hui », dont le cadre conceptuel est articulé autour de l’histoire citoyenne. Il
discute par la suite de l’évolution des sociétés d’histoire au Québec et au Canada français,
des années 1920 aux années 1960, afin de cadrer ce qui se passe dans la région de la
capitale nationale. Enfin, il s’intéresse plus spécifiquement à la trajectoire de deux
sociétés : la Société historique d’Ottawa et la Société historique du Nord de l’Outaouais.
André Magord, professeur à l’Université de Poitiers (France) et titulaire d’une chaire
Mobilité francophone de l’Université d’Ottawa, nous offre une conférence à travers
laquelle il présente l’histoire des Franco-Terre-Neuviens sous le prisme du paradoxe.
L’histoire de la présence française sur cette partie du territoire de l’Amérique du Nord est
particulièrement intrigante et complexe. L’histoire des francophones à Terre-Neuve est à
la fois celle d’un groupe de populations dont le postulat fondateur a été de s’émanciper
face à l’oppression des pouvoirs absolus européens, à la fois celle d’une minorité qui a
des aspirations individuelles et familiales, voire communautaire qui tente de maintenir
une existence propre face à un groupe dominant.
Dans cette première rencontre de la série « À livre ouvert », la discussion porte sur le
n o 55 de la revue Francophonies d’Amérique. Il s’agit du second volume d’une diptyque
qui traite de la « Francophonie d’Amérique, francophonies des Amériques ». Alors que le
premier numéro (n o 54) comporte des textes qui traitent des Français de l’Amérique du
Nord, le deuxième peint davantage un portait des francophones de l’hémisphère sud.
Nous avons donc droit à un entretien avec Janaína Nazzari Gomes, linguiste et
chercheuse postdoctorale à l’Institut des langues officielles et du bilinguisme (ILOB),
codirectrice du numéro, et Karine Gauvin, professeure agrégée et directrice du secteur
linguistique du Département d’études françaises de l’Université de Moncton et directrice
de la revue.
Dans cette deuxième rencontre de la série « À livre ouvert », l’activité porte sur le dossier
thématique « Regards intellectuels sur la Révolution tranquille » paru en deux volets dans
la revue Mens (Vol. XXIII, n os 1-2). Rachel Nadon, directrice de la revue et chercheuse
postdoctorale au Groupe de recherches et d’études sur le livre au Québec (Université de
Sherbrooke), s’entretient avec deux des trois codirecteurs du dossier, Jean-Philippe
Carlos, historien et conseiller à la recherche à l’Université de Sherbrooke et Stéphane
Savard, professeur titulaire au Département d’histoire de l’Université du Québec à
Montréal. La discussion permet d’interroger leurs parcours respectifs qui les ont menés à
réfléchir à la Révolution tranquille comme objet historique méritant une attention plus
soutenue (et nuancée) de la part des chercheurs en sciences humaines.
Animée par Joël Beddows, conseiller spécial francophonie à l’Université d’Ottawa, cette table ronde réunit Simon Laflamme, professeur à l’Université Laurentienne, Anne Trépanier, professeure à l’Université Carleton et Ari Mootoocurpen, étudiant mauritien à l’Université d’Ottawa. Leurs réflexions questionnent le rapport – souvent considéré intrinsèque – entre langue et culture. Est-ce que le français peut survivre au Canada, en contexte minoritaire, sans qu’il y ait de culture, d’histoire ou de valeurs communes à tous les locuteurs? Devrait-on parler de vitalité culturelle en plus de vitalité linguistique ou de vitalité mémorielle, concept au cœur d’études récentes? Devant la chute relative de la population francophone du Canada et la nécessité grandissante de l’immigration pour maintenir les services en français, les questions de culture commune et d’inclusion deviennent incontournables.
Gregory M. W. Kennedy, professeur agrégé en histoire et directeur scientifique de l’Institut d’études acadiennes de l’Université de Moncton, expose l’aboutissement du projet collectif pluridisciplinaire réalisé sur trois ans intitulé « Repenser l’Acadie dans le monde ». Ce projet avait l’ambition de renouveler les études acadiennes en invitant les chercheuses et chercheurs à situer l’Acadie dans une double perspective, comparée et transnationale. Malgré sa diversité à plusieurs égards, la collectivité acadienne est unie par une mémoire historique marquée par le Grand Dérangement, au milieu du xviiie siècle : cette violente dispersion du peuple acadien par les autorités britanniques vient fonder une diaspora transrégionale, transnationale et circumatlantique, et cette réalité continue de façonner l’évolution de la société acadienne et de conditionner le rapport de celle-ci au monde extérieur.
Julie Boissonneault est chercheuse en résidence au CRCCF depuis juin 2021 et professeure émérite de l’Université Laurentienne. Elle s’intéresse ici aux marqueurs (ou éléments) discursifs qui remplissent diverses fonctions dans une langue : pragmatique, sémantique, de coordination ou simplement de remplissage. Elle aborde la présence ou l’absence de ces marqueurs dans un corpus de langue française du nord-est ontarien recueilli il y a plus de quarante ans, puis établit des comparaisons avec un corpus similaire contemporain, en tenant compte des variables définissant les locuteurs. L’objectif est de vérifier la présence (le maintien) ou l’absence (la perte) de certains usages de la langue parlée en Ontario.
À l’occasion de la Journée internationale des femmes, le CRCCF vous propose une table ronde intitulée « Les femmes vues par leurs archives ». Animée par notre directrice Lucie Hotte (Université d’Ottawa), elle réunit Christine Dupuis (Université d’Ottawa), Isabelle LeBlanc (Université de Moncton), Julie Roy (Bibliothèques et Archives Canada) et Mylène Bédard (Université Laval). Les panélistes s’interrogent sur les défis que pose la préservation des archives de femmes, trop souvent perçues comme ne présentant pas suffisamment d’intérêt pour justifier leur préservation. Elles présentent les recherches qu’elles ont menées dans les fonds d’archives, dévoilent les trésors qu’elles y ont trouvés et montrent l’importance de ces fonds pour les chercheuses et chercheurs.
Sylvie Grosjean, professeure titulaire au Département de communication de l’Université d’Ottawa et titulaire de la Chaire de recherche en francophonie internationale sur les technologies numériques en santé, nous fait part de ses réflexions sur « Le futur des soins virtuels pour les francophones vivant en Ontario ». Quel est l’avenir des services de santé numériques offerts aux francophones en situation minoritaire de l’Ontario? Et qu’en est-il de l’acceptabilité sociale des technologies numériques de santé? Voilà quelques-uns des enjeux qui sont abordés dans cette conférence.
Discussion autour du vol. 16 no 2 de la revue @nalyses qui présente un dossier thématique sur la musique rap québécoise analysée sous un angle littéraire. Le rap est ici envisagé comme un discours susceptible d’être éclairé par l’analyse littéraire, mais aussi d’éclairer celle-ci en retour. Après tout, le rap est l’une des formes poétiques contemporaines les plus répandues. La discussion, animée par Isabelle Kirouac Massicotte (Université du Manitoba), réunit Catherine Leclerc et Xavier Phaneuf-Jolicoeur (Université McGill), Sarah Yahyaoui (CUNY) et l’artiste Jenny Salagado (alias J. Kyll).
Cette conférence de la professeure Julia Ndibnu-Messina Ethé (Université de Yaoundé I, au Cameroun) aborde les contextes éducatifs en Afrique, marqués par la présence historique des langues coloniales. Certains pays affichent un bilinguisme officiel ou un quadrilinguisme pour ceux qui sont ancrés dans une refonte profonde de leurs politiques linguistiques. Ces paramètres réduisent la réussite scolaire et sont au centre de nombreux projets visant à améliorer les apprentissages. Peut-on établir un parallélisme avec la situation au Canada?
Discussion autour du vol. XXI, no 2 de la revue Mens qui présente le dossier : « Prendre parti : figures, organes et enjeux de combat dans les périodiques au Québec », codirigé par Jean-Pierre Couture (Université d’Ottawa) et Rachel Nadon (stagiaire postdoctorale, Université de Sherbrooke et Université Paris Nanterre). La discussion, animée par Jean-Pierre Couture, portera plus particulièrement sur un des articles de ce numéro dans lequel le chercheur Jonathan Livernois (Université Laval) et la chercheuse Rachel Nadon abordent la manière dont l’anticommunisme des années 1940 et 1950 est littéralement un lieu commun des pratiques sérielles, notamment dans les brochures catholiques de l’Œuvre des tracts, le journal jaune Police Journal et les romans en fascicules Les Aventures étranges de l’agent IXE-13, l’As des espions canadiens.
Dans cette conférence, Denis Provencher (Université de l’Arizona) nous parle des temporalités queer au Canada en menant une analyse de deux œuvres picturales de 2Fik (prononcé Toufik), un artiste multidisciplinaire de Montréal. Dans les tableaux qui intéressent Provencher, 2Fik s’inspire entre autres de ses familles de France et du Maroc dans le but de créer de nouveaux personnages existant à la croisée de diverses cultures nationales, langues, religions, genres, sexualités ou classes sociales.