Prescripteur de tendances et dénicheur de talents, le Printemps s’engage en faveur de la création émergente en s’associant à ESMOD International, école pionnière dans l’enseignement du Fashion Design et du Fashion Business.
Les étudiants des promotions 2025 en Bachelor et Master Fashion Design d’ESMOD Paris ont été invités à explorer le sac dans tous ses états. Les prototypes, réunis ici pour leur singularité, ont été sélectionnés par un jury d’experts du Printemps.
Parmi cette sélection, le Printemps distingue le travail de Roméo Gandon, diplômé en Bachelor Fashion Design, spécialisation Accessoires, qui bénéficiera d’un accompagnement pour le développement de son prototype. Le jury a été séduit par l’apparente simplicité de sa création, la qualité des matériaux, la maîtrise technique, ainsi que par la poésie qui s’en dégage. Cette pièce exclusive intégrera la collection printemps-été 2026 de Saison 1865, marque propre du Printemps.
L’Institut national de la propriété industrielle (INPI) est un acteur majeur de l’innovation, de l’entreprenariat et de la création. Il délivre les titres de propriété industrielle et est opérateur du guichet unique pour les formalités d’entreprises (créations, modifications, cessations). Il participe à l’élaboration du droit dans les domaines de la propriété intellectuelle, de la lutte contre la contrefaçon, du soutien à l’innovation et à la compétitivité des entreprises, en France et à l’international.
L’INPI conserve l’intégralité des archives historiques relatives aux brevets d’invention, marques, dessins et modèles depuis 1791. Ces précieux documents forment une source incontournable pour reconstituer l’histoire d’une entreprise, d’un produit et plus généralement pour éclairer l’histoire économique, sociale et culturelle de la France. Les documents exposés illustrent la créativité des déposants, et offrent un aperçu de l’évolution des sacs à main au fil des deux siècles précédents.
Sac à main de luxe devenu best-seller, le It bag est un phénomène émergeant dans les années 1990, résultante d’une croissance exponentielle de ce marché dans le secteur de la mode. Les designers de grandes Maisons rivalisent alors pour produire un modèle singulier, aisément identifiable, adoubé par la presse de mode ou par une célébrité, en voie de devenir le sac incontournable de la saison.
Des Maisons de couture ont cependant créé des sacs à main iconiques, avant que les concepts d’éditions limitées et de It bags ne s’imposent. Dès les années 1950, actrices, chanteuses, femmes de la vie politique lèguent leur nom à quelques modèles de sacs dont elles s’étaient faites complices, comme le Jackie de Gucci, le Kelly ou le Birkin d’Hermès qui a récemment battu un record mondial en vente aux enchères.
Ces modèles transgénérationnels évoluent avec leur temps pour mieux transcender les catégories normatives de la féminité, et être désormais arborés, ré-appropriés, au-delà des stéréotypes de genre.
Aujourd’hui, le It bag se démocratise via le marché de l’occasion, tandis que les réseaux sociaux rebattent les cartes, offrant à de jeunes créateurs une place dans l’univers très convoité du luxe.
À portée de main, lové dans le creux du bras ou tenu du bout des doigts, le sac se veut l’extension privilégiée du corps. À la taille, sur l’épaule, en bandoulière, dans le dos, les diverses façons de l’arborer sont symptomatiques d’une relation devenue fusionnelle.
Tout un répertoire de formes et de poses s’accorde ainsi aux différents portés du sac, qu’on l’enfile sous le bras, que l’on vacille sous son poids, que l’on courbe l’échine pour le sangler dans son dos, ou que l’on se contorsionne pour en entrevoir le contenu. De cette diversité du porté résulte une attitude corporelle, couplée à une poésie du geste : serrer sa pochette contre sa taille, porter ses hanches en avant ou en contrapposto, poser son sac sur ses genoux, entrouvrir sa besace aux regards inquisiteurs, courir après son It bag volé à l’arraché...
Cette section met en lumière les expertises d’un atelier de haute maroquinerie et de ses métiers d’excellence. Du tannage jusqu’au travail à la table, différentes techniques (foulonnage, embossage, marquage à chaud, filetage, rembordage) et outils (emporte-pièce, fer à dorer, plioir) sont présentés. La langue française leur dédie tout un champ lexical : alêne, ardillon, emporte-pièce, enchape, parage, refente…
Depuis 1876, la maison Lancel cultive l’art du savoir-faire maroquinier. En partenariat avec cette dernière, une mise en scène vivante des gestes précis des maîtres artisans invite le visiteur à franchir les portes de l’atelier. Là, il découvre l’envers du décor : un sac éclaté en pièces, des croquis griffonnés, des prototypes en devenir, des peaux soigneusement sélectionnées et les outils patinés par le temps — autant de témoins silencieux d’une création en mouvement.
La contrefaçon envahit notre quotidien, touchant toutes catégories de produits (jouets, médicaments, parfums…). Ainsi, les sacs à main les plus iconiques des grandes Maisons figurent parmi les cibles privilégiées des contrefacteurs.
Pourtant, ces créations originales sont protégées par le droit de la propriété intellectuelle et par le droit d’auteur. Si les termes copie, dupe, pingti ou faux sont indistinctement et couramment employés, le juridique distingue plusieurs typologies de contrefaçons : imitation, copie servile, usurpation de marques ou encore parasitisme.
Pour éviter de se faire duper, le consommateur peut repérer les imperfections de ces objets contrefaits à moindre coût. Étiquetage approximatif, finitions négligées, prix anormalement bas mais aussi lieu de vente suspect sont autant d’indices de vigilance.
Objet à caractère conversationnel, le sac se fait support d’expressions multiples.
Utilisé comme une toile vierge, il fait passer des messages engagés — considérés comme signifiants — aux intentions politiques, religieuses, commerciales ou artistiques. Des déclarations d’amour, des poèmes ou des satires sociales, des mottos sociologiques, artistiques et féministes, des diatribes humoristiques ou des devises éco-responsables, démontrent son rôle de manifeste. Des artistes s’approprient ce sac-surface pour s’exprimer, à l'instar d'Anaïs Beaulieu.
Empilés, entassés sans égard, froissés et même sacralisés par des collectionneurs compulsifs, les sacs prolifèrent dans notre société de grande consommation. Articles de luxe ou du quotidien, ils n’en sont pas moins symptomatiques des échanges permanents entre sphère élitiste et culture populaire.
En retraçant la trajectoire d’un objet fonctionnel et utilitaire devenu objet esthétique et de mode, cette section présente un répertoire d’archétypes. Filet, sac de travail, sac de voyage ou furoshiki circulent d’une époque, d’une aire culturelle à une autre.
Sources d’inspirations pour les designers, parfois sujets à des formes d'appropriation culturelle, il n’en résulte pas moins une étonnante permanence de formes.
À la fois surprenants et provocants, les accessoires présentés ici détonnent. Faisant preuve d’audace, les designers repoussent les limites du design, détournant par le jeu de l’illusion, la fonction d’articles ordinaires en items de luxe.
Ainsi transmués, ces sacs nous chuchotent « Ceci n’est pas un sac », en clin d’œil à La Trahison des images de René Magritte.
Mêlant prix prohibitif et esthétique kitsch, ces objets esquissent une réflexion critique sur le rapport entre l’objet, son identité et sa fonction.
Ces actes de détournement remettent ainsi en question notre comportement de consommateur. Ils s’inscrivent parfaitement dans notre société hypermoderne, comme l’a qualifiée le philosophe Gilles Lipovetsky, en objets du « capital plaisir » régi par le culte contemporain de la légèreté et par l’impératif de l’immédiateté.
Issu du latin saccus « sac, panier ; crible », emprunté du grec sakkos « sac fait d’étoffe rudimentaire » et du sémitique saq« étoffe grossière », le mot sac apparaît au XIe siècle. Ce contenant modeste sert d’une part à transporter ce qui est nécessaire et d’autre part à protéger du regard ce qui est précieux.
Bourse à la taille au Moyen-Âge, braguette proéminente à la Renaissance, poches glissées sous les jupons des dames au XVIIe et XVIIIe siècle, les formes du sac se modifient à mesure du temps et en fonction des usages. La langue française rend bien compte de la richesse polysémique du mot sac, synonyme également d’aumônière, escarcelle, châtelaine, pochette...
Le sac est aussi le reflet de notre culture et de notre identité, oscillant entre représentation publique et expression de l’intime. Longtemps marqueur de la différenciation sexuelle, réservé à la gent féminine, l’objet fétiche milite à présent pour une plus grande inclusivité et fluidité du genre.
Bienvenu dans l’exposition Sac, sac, sac. More Than a Bag qui dépeint le sac sous tous ses angles et dans toute sa technicité, à travers un parcours thématique qui explore le luxe, l’ordinaire, le familier, l’iconique, le fonctionnel et l’exceptionnel.
Cet accessoire éminemment codifié, a traversé les siècles, reflété les rites et coutumes d’une société donnée. Et triomphé de bien des accessoires : feu éventails, manchons, ombrelles, gants et chapeaux de bienséance...
Également prisé pour sa valeur marchande, cet objet très largement contrefait s’est imposé comme un pilier de l’industrie de la mode. Il est aussi bien utilitaire, symbolique et esthétique.
Nous vous invitons au cours de cette exposition à découvrir ici l’histoire sociale, culturelle et technique du sac, à travers des pièces historiques et contemporaines. Sont réunis 200 objets prêtés par des maisons de mode, de maisons de maroquinerie, mais aussi des collectionneurs privés, des prêts de la collection d’étude ESMOD et bien sûr des archives du Printemps qui nous accueille en ce lieu majestueux, à savoir cette coupole historique dite Wybo.
Objet de tous les désirs, le sac séduit par la richesse de ses formes et textures, matières et teintes, motifs et détails. Sculpté en métal ou en roche, façonné en bois, tressé en raphia, ennobli de peaux rares, brodé de perles, il se choisit à la vue et au toucher.
Cette section initie un dialogue entre héritage ancestral et créativité contemporaine. D’une part, des Maisons patrimoniales perpétuent des gestes transmis depuis des générations, tout en les réinterprétant à travers des lignes innovantes et des matériaux d’exception. De l’autre, des marques de niche privilégient la confidentialité, la responsabilité et l’excellence artisanale, souvent en circuit court, avec une attention particulière portée à la durabilité et à l’intemporalité.