
Nassim Djezma, je l’ai connu avant qu’il ne me connaisse, il y a de cela une vingtaine d’années (j’avais environ 2 ans). Auditorium de la Radio Nationale, 2005 ou 2006, Nassim était déjà connu, une star naissante de la musique pop-rock algérienne, moi, j’étais dans le public. La soirée était consacrée à la nouvelle vague de la musique Algérienne et Djezma était avec d’autres groupes, une lueur d’espoir dans un pays qui venait de sortir des ténèbres de la Décennie noire. Le groupe Djezma est monté sur scène, 2 membres retiennent mon attention, le guitariste, talentueux et exubérant, il brille par sa technique, puis le chanteur, un personnage élégant, fluet, timide, mais qui écrase tout quand il se met à chanter : une voix haut perchée, cristalline, aigüe, comme j’en ai rarement entendu et une justesse presque "scientifique", c’était Nassim Djezma. Ce soir-là, il avait interprété ses propres chansons, Zahra notamment, puis il a repris une chanson de Michael Jackson et je n’ai jamais entendu quelqu’un en Algérie reprendre le King comme ça. Il faut l’avouer, tous ceux qui reprennent Michael Jackson tombent dans la caricature ou le mimétisme, mais pas Nassim qui reprend avec aisance Michael Jackson, sans forcer (j’ai découvert plus tard ses reprises de Prince et c’est aussi un délice). C’était ma première rencontre avec Nassim !
Plus tard, je rencontre Nassim en personne, pour une émission sur Canal Algérie, puis le croise souvent dans des plateaux télé, des émissions et des spectacles et bien que nos échanges soient courts, il m’a toujours laissé une impression d’humilité et de timidité derrière laquelle se cache un grand talent et un regard acerbe sur le monde. Nos rencontres s’espacent au fur et à mesure de l’amenuisement des espaces médiatiques et des événements culturels, puis j’ai perdu le contact avec Nassim, qui s’est peu-à-peu effacé de la scène artistique, préférant l’ombre à la lumière des réseaux sociaux et aux appels des "trend" et des "nombre de vues". Puis un jour, je découvre que Nassim aussi était en France, comme moi, apparaissant de manière sporadique sur scène, en exil.
Discrètement, Nassim continue à produire de la musique, restant fidèle à son style et à sa passion : du pop-rock avec des touches électro.Récemment, j’ai invité Nassim sur scène, il a été comme d’habitude impressionnant autant par sa voix et son talent que par sa modestie. J’ai découvert aussi que Nassim n’est pas "Mweswess", il a beaucoup d’autodérision, acceptant avec le sourire mes vannes (des fois lourdes).Nassim est pour moi l’exemple du jeune Algérien, de « l’Algérois », élégant, polyglotte, instruit, ouvert sur le monde, talentueux et apte à hisser l’image de l’art et du pays avec sa voix et son humilité. Pour finir, un souhait : revoir Nassim briller sur scène, produire de nouveaux albums et nous régaler avec sa voix et sa singularité.
Texte pensé et écrit par Kamel Abdat
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