Le
Front Porch Forum cartonne dans un petit État américain : le
Vermont. Là-bas, près d’un adulte sur deux est inscrit sur
Front Porch Forum, une plateforme locale qui remet la
bienveillance et la proximité au centre du numérique.
Mais attention : ici, pas de "likes", pas d’algorithmes, pas de défilement infini. Front Porch Forum, c’est un peu comme un
grand panneau d’affichage de quartier.
Les habitants y publient des messages simples : "J’ai perdu mon lapin", "Je vends ma poussette", "Qui veut venir à mon vide-grenier ?", "Que pensez-vous du nouveau projet de logements ?".
On y parle de la vie du coin : le club de lecture, les routes coupées, la météo, la bibliothèque… C’est le
Facebook d’avant, croisé avec le
café du village.
La grande différence ? Le ton.
Ici, tout est
courtois. Pourquoi ? Parce que chaque message est
modéré par une équipe de 12 personnes qui lisent tout avant publication.
Pas de place pour les insultes, les fake news ou les clashs : si le message est agressif ou mensonger, il ne passe pas.
Et comme tout le monde écrit sous son
vrai nom, les échanges sont naturellement plus respectueux.
Le fondateur,
Michael Wood-Lewis, a créé le site en 2006 avec une idée simple : utiliser Internet pour
renforcer les liens réels, pas pour les remplacer.
"Si les gens passent dix minutes par jour sur le site, c’est très bien", dit-il. "Le but, c’est qu’ils se rencontrent ensuite dans la vraie vie."
Et ça fonctionne : pendant le confinement, la plateforme a permis d’organiser des
livraisons de courses pour les personnes âgées ou isolées.
Une étude menée auprès de 13 000 utilisateurs a montré que
80 % se sentent plus proches de leurs voisins grâce à Front Porch Forum — contre à peine
26 % sur Facebook.
La clé ? L’absence d’algorithme et la
modération humaine, qui favorisent l’écoute plutôt que le clash.
Malgré le succès, Wood-Lewis a toujours refusé les offres de rachat de grands groupes comme Meta. Il veut que son réseau reste
indépendant, local et à taille humaine, fidèle à son esprit d’origine : la convivialité avant la croissance.
Et en Belgique ?
Une initiative similaire existe déjà :
Hoplr, un réseau social réservé aux habitants d’un même quartier. On peut y signaler un animal perdu, organiser une brocante, proposer un covoiturage ou simplement dire bonjour à ses voisins.
Un bel exemple de
numérique de proximité, qui montre qu’Internet peut encore nous rapprocher au lieu de nous diviser.
Vous aimez ce contenu ? Alors n’hésitez pas à vous abonner, à lui donner des étoiles et à partager ce podcast autour de vous. Ça nous aide à nous faire connaître et à essaimer les idées constructives qui rendent le monde plus joli !
Une chronique signée Leslie Rijmenams à retrouver (aussi) sur Nostalgie et
www.nostalgie.be