Et si nos séries préférées étaient bien plus qu’un simple divertissement ? C’est la conviction de
Clémentine Heynes, prof de philo passionnée de pop culture, qui signe le livre Un stoïcien à Hollywood aux éditions de l’Étudiant.
Un ouvrage aussi original qu’éclairant, qui fait dialoguer
Sénèque et Netflix,
Épictète et Friends.
Son point de départ est simple : nos séries racontent nos
aspirations collectives. Elles reflètent ce que nous pensons être le bonheur, la réussite, l’amour ou la liberté. Et à travers elles, on peut lire notre époque à la lumière d’une philosophie vieille de deux mille ans : le
stoïcisme.
Le stoïcisme, c’est cette idée, héritée de la Grèce antique, selon laquelle
le bonheur ne dépend pas des circonstances extérieures — richesse, succès, amour — mais de la manière dont on les juge. Autrement dit : nous ne maîtrisons pas le monde, mais nous pouvons maîtriser notre regard sur lui.
Quand on observe nos héros modernes à travers ce prisme, tout s’éclaire.
Dans
Grey’s Anatomy, par exemple, Meredith Grey court après la performance : sauver des vies, réussir sa carrière, trouver l’amour parfait. Comme beaucoup d’entre nous, elle croit que le bonheur viendra “après” — après la reconnaissance, après la promotion — alors qu’il réside peut-être dans la capacité à
accepter l’imperfection.
Dans
Desperate Housewives, le bonheur passe par la façade. À Wisteria Lane, tout semble parfait, mais derrière les haies impeccables se cachent des femmes en quête d’approbation. Bree, Susan, Lynette ou Gabrielle incarnent la tension entre
paraître et
être : elles veulent correspondre aux attentes sociales, quand le stoïcien, lui, prône l’
autonomie intérieure.
Et puis, il y a celles et ceux qui fuient cette conformité.
Dans
Friends, Rachel s’enfuit le jour de son mariage et choisit sa propre voie, refusant une vie toute tracée. Mais, comme souvent, l’émancipation n’est pas un long fleuve tranquille : malgré sa liberté, elle reste dépendante du regard des autres. Le stoïcien Épictète dirait d’elle : « Celui qui dépend de l’opinion d’autrui n’est jamais libre. »
Même constat dans les séries centrées sur le
matérialisme : de Sex and the City à Emily in Paris, on y célèbre la mode, la réussite, la consommation… mais derrière les paillettes, on trouve souvent une quête de sens, un vide à combler.
Comme le rappelle Clémentine Haynes, le stoïcisme ne nous dit pas de renoncer au monde, mais d’apprendre à le regarder autrement :
“Le bonheur de ta vie dépend de la qualité de tes pensées.” Autrement dit : le vrai bonheur ne se trouve ni dans la performance, ni dans le paraître, ni même dans la romance — mais dans la
paix intérieure et la
capacité à vivre avec soi-même, ici et maintenant.
Une lecture inspirante, légère et profonde à la fois — à dévorer entre deux épisodes de votre série préférée.
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Une chronique signée Leslie Rijmenams à retrouver (aussi) sur Nostalgie et
www.nostalgie.be