Une émission littéraire proposée et animée par Josyane Savigneau, tous les 2 e jeudis du mois de 11h00 à 12h00
Josyane Savigneau écrivaine et journaliste. Responsable du Monde des Livres, supplément hebdomadaire du Monde, de 1991 à 2005. Auteur de plusieurs livres, dont deux biographies, de Marguerite Yourcenar et de Carson McCullers, d’un livre autobiographique, « Point de côté », où elle évoque sa vie, son parcours et sa « destitution de la direction du Monde des livres ».
En 2014, elle publie chez Gallimard Avec Philip Roth. Le 17 janvier de la même année, elle est élue membre du jury du prix Femina. Elle publie en 2016 toujours chez Gallimard La passion des écrivains: Rencontres et portraits.
Depuis janvier 2015, elle anime sur RCJ l’émission mensuelle: « Un monde de livres » le dernier jeudi du mois de 11h05 à 11h55 ainsi qu’une chronique littéraire tous les quinze jours le lundi dans le 12/13.
Une émission littéraire proposée et animée par Josyane Savigneau, tous les 2 e jeudis du mois de 11h00 à 12h00
Josyane Savigneau écrivaine et journaliste. Responsable du Monde des Livres, supplément hebdomadaire du Monde, de 1991 à 2005. Auteur de plusieurs livres, dont deux biographies, de Marguerite Yourcenar et de Carson McCullers, d’un livre autobiographique, « Point de côté », où elle évoque sa vie, son parcours et sa « destitution de la direction du Monde des livres ».
En 2014, elle publie chez Gallimard Avec Philip Roth. Le 17 janvier de la même année, elle est élue membre du jury du prix Femina. Elle publie en 2016 toujours chez Gallimard La passion des écrivains: Rencontres et portraits.
Depuis janvier 2015, elle anime sur RCJ l’émission mensuelle: « Un monde de livres » le dernier jeudi du mois de 11h05 à 11h55 ainsi qu’une chronique littéraire tous les quinze jours le lundi dans le 12/13.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau
Elle reçoit Marc Weitzmann pour son livre sur Philip Roth « La part sauvage » paru aux éditions Grasset.
« Philip Roth est mort le 22 mai 2018. J’avais fait sa connaissance presque vingt ans plus tôt, en 1999 – vingt années qui de Jérusalem à New York et Paris, avaient vu le monde global exploser, la haine et le populisme tout submerger et ma propre vie basculer, mais durant lesquelles nous étions devenus amis. Il avait tenu dans ma vie comme dans celle de ses lecteurs le rôle de refuge mental et de boussole. Et maintenant qu’il était en train de mourir, le pays qui lui avait fourni la matière première de ses livres était détricoté par Donald Trump.
Le choc intime de sa mort a alors pris un autre sens : celui de la fin d’un monde au profit de la violence, de la montée de l’antisémitisme, du retour en force des idéologies. Depuis l’Amérique telle qu’elle aurait pu être, ce livre révèle les Etats-Unis tels qu’ils sont. » M. WZ
Le drame d’un pays raconté à travers l’œuvre et l’amitié d’un de ses plus grands écrivains.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau
Elle reçoit Catherine Vigourt pour son livre « Une parcelle du monde » sur Claude Monnet chez Gallimard.
"Il peint toujours dehors, même à l'atelier : tous les extérieurs sont en lui. Il a tellement regardé. L'ombre portée du pont, Ia fleur de cire des nénuphars, les mèches de saule jetant leur verticale.
Le ciel de l'eau que fait trembler au bord des rives l'herbe profonde. Les arbres inversés vibrant au passage de l'air. Cette sorte de couleur que prend l'air Iui-même. Il a tellement vécu ce paysage. Nous voici au plus près de Claude Monet, à Giverny, cette "parcelle du monde" qu'il a réinventée et qu ifut un monde à part.
De 1893 à 1926, à travers six journées éclairant Ie passage du temps, sa vie quotidienne et son travail d'artiste nous sont restitués, avec en toile de fond l'affaire Dreyfus, la guerre et l'époque en mouvement. Son épouse Alice, sa belle-fille Blanche, la cuisinière et le jardinier surgissent au détour d'une allée ou d'un souvenir, tout comme l'ami Clemenceau, les galeristes, les peintres Matisse et Marquet...
Avec une réelle puissance dévocation et une grande finesse de touche, Catherine Vigourt nous donne à voir la figure émouvante du peintre au fil des âges, son parcours créateur des Cathédrales aux Nymphéas et la magie d'un lieu dont il fit un chef-d'oeuvre.
ESSENTIEL, UN MONDE DE LIVRES Josyane Savigneau reçoit Karol Beffa compositeur, pianiste et universitaire, pour ses livres sur Ravel et Satie « En avant la musique ! Maurice Ravel » aux éditions des Equateurs « Erik Satie de A à Z - Un musicien à la plume fantasque » aux éditions Flammarion.

Mondialement célèbre pour son emblématique Bolero, Maurice Ravel (1875-1937) était un prestidigitateur de la musique. Minutieux jusqu'à la perfection, fasciné par les contraintes, il fut le compositeur de tous les défis : la difficulté était pour lui source de beauté. Mais Ravel était aussi un esprit fantaisiste, un éternel enfant.
Grand amateur de voyages, ce dandy à l'élégance raffinée alla puiser une part de son inspiration dans les musiques anciennes, espagnoles, orientales, ainsi que dans le jazz. Maître de l'harmonie, de la forme, de l'orchestration, ce fut un créateur de sortilèges, un magicien des sons. Le compositeur et pianiste Karol Beffa lève le rideau sur « l'énigme Ravel ».
Dans un style vif et enlevé, il nous fait pénétrer dans le secret de son atelier, nous révèle ses étonnantes fréquentations et nous initie à son art de vivre, à ses manies de collectionneur, à son goût de la solitude et de la marche. Comme l'écrivit Léon-Paul Fargue, « Ravel fur un poète précieux et noble, un musicien du genre fine lame, un hidalgo gentil et probe, un être au coeur d'or ». Coup de coeur des libraires ?? « C'est en qualité de musicien que Karol Beffa nous invite à percer les secrets de composition de ce magicien de la musique qu'était Maurice Ravel. Perfectionniste à l'extrême, soucieux du moindre détail, l'auteur du Boléro a révolutionné son art par une orchestration raffinée, des harmonies complexes et des textures rythmiques innovantes, créant des atmosphères riches et nuancées qui ne laissent pas de fasciner.
Un vibrant hommage à un génie musical souvent perçu comme énigmatique, mais profondément humain ! » Librairie Compagnie (Paris)
A la fois compositeur, pianiste, musicologue et écrivain, Karol Beffa, artiste franco-suisse, incarne une carrière artistique exceptionnelle, et témoigne d'un goût et d'une parfaite connaissance de l'histoire de la musique.
Satie ne fut pas qu'un musicien. Il n'a cessé d'accorder une attention toute particulière à l'écriture, il a multiplié les jeux de mots, les calembours, les formules faisant mouche, qui peuplent ses partitions et les rendent reconnaissables entre toutes.
Épistolier souvent drolatique, décontenançant ses correspondants par son agressivité ou ses incongruités, aphoriste à ses heures, il a laissé quantité de textes, dont le présent ouvrage offre une sélection. Au fil de sa plume incisive, les souvenirs intimes succèdent aux portraits de compositeurs ou aux caricatures.
Ses opinions tranchées donnent un tableau réjouissant de la vie musicale et culturelle de son temps et dressent en creux un portrait farfelu de ce musicien bien connu.
Compositeur et pianiste, Karol Beffa enseigne à l'École normale supérieure. Il a été titulaire de la chaire de Création artistique au Collège de France en 2012-2013, et a été sacré meilleur compositeur aux Victoires de la musique 2013. Il est l'auteur d'une biographie de György Ligeti (2016), de Parler, composer, jouer : Sept leçons sur la musique (2017) et, avec Cédric Villani, de Les Coulisses de la création (Champs-Flammarion 2017).
ESSENTIEL, UN MONDE DE LIVRES Josyane Savigneau reçoit François Sureau pour son livre « Les enfants perdus » aux éditions Gallimard.
Dans le premier volet des aventures de Thomas More, nous faisons connaissance avec ce détective à la fois mystérieux et attirant.
Nous sommes en 1870, après la défaite de Sedan. More, commissaire spécial à la Sûreté, est retenu prisonnier dans la presqu'île d'Iges, comme des milliers de soldats français. Un crime commis dans son entourage conduit le roi de Prusse à demander l'aide de More.
Chemin faisant, le commissaire éclaircit le mystère d'un autre assassinat, celui d'un capitaine de cuirassiers tué par un homme venu du bout du monde. Puis, rendu à la liberté en compagnie de son ami l'intendant Seligmann, More se consacre à l'affaire des incendies d'églises, sur la route de Laon à l'Alsace... Derrière l'aventure, François Sureau nous donne à lire un récit sur la nature du mal, du crime, du criminel, sur le passage du temps, qui confère une portée grave et profonde à ce feuilleton de haute volée où tours de passe-passe et érudition ajoutent au grand plaisir de lecture.
François Sureau est né en 1957 à Paris. Ancien membre du Conseil d'État, il est aujourd'hui avocat à Paris. Écrivain, il a déjà publié aux Éditions Gallimard La corruption du siècle (collection Blanche, 1988), L'infortune (collection Blanche, 1990, Folio n° 2429), L'aile de nos chimères (collection Blanche, 1993, Folio n° 2429), Les Alexandrins (collection Blanche, 2003), La chanson de Passavant (collection Blanche, 2005), L'obéissance (collection Blanche, 2007, Folio n° 4805), adapté en BD par Franck Bourgeron (Futuropolis, 2009), Inigo (collection Blanche, 2010, Folio n° 5345), Sans bruit sans trace (collection Blanche, 2011).
ESSENTIEL, UN MONDE DE LIVRES
Josyane Savigneau reçoit Adrien Bosc pour son livre « L’invention de Tristan » aux éditions Stock.
« Un conte moderne : il était une fois un écrivain américain sans le sou, trimballant un manuscrit refusé par tout ce que la côte Est compte d’éditeurs, qui trouve attache à Paris. Il rencontre une jeune femme dont il tombe amoureux. Elle est la fille d’un écrivain français dont il ne connaît ni les livres ni l’importance. Un jour, le père tombe sur le manuscrit du jeune homme, le transmet à son propre éditeur, et contre toute attente l’évidence littéraire écarte les doutes. Le livre est traduit. Ironie du sort, ceux-là mêmes qui l’avaient refusé dans son pays se l’arrachent. »
Voici la légende que Zachary, Américain en vadrouille à Paris, ignore jusqu’au jour où il tombe par hasard sur un exemplaire du Seigneur des porcheries de Tristan Egolf.
Comment écrire le portrait d’un écrivain filant comme un météore ? De Paris à Lancaster, Pennsylvanie, des couloirs labyrinthiques d’une maison d’édition aux blocs venteux d’Alphabet City, d’une souffrance d’être né à une souffrance de vivre, Zachary s’improvise détective littéraire et reconstitue un destin où tout est vrai mais tout est roman.
Un livre, Un lecteur, émission présentée par Florence Berthout.
Elle reçoit Maryvonne de Saint Pulgent, qui présentera son livre "Les musiciens et le pouvoir en France - De Lully à Boulez" aux éditions Gallimard.
Partant de l'extraordinaire carrière offificielle de Pierre Boulez et de ses relations privilégiées avec les chefs d'État français, l'auteur s'interroge sur l'exceptionnalité de ce cas dans l'histoire musicale occidentale, hormis le précédent de Jean-Baptiste Lully, surintendant de la musique de Louis XIV et créateur de l'opéra français.
Il montre que le rapport de Lully et Boulez au pouvoir et ses conséquences sur notre paysage musical ne sont pas des singularités, mais le fruit d'une exception française, due à la préférence nationale pour le mécénat d'État et les régimes politiques à exécutif fort, ainsi qu'à l'importance de la musique dans notre société, dont témoignent tant notre littérature qu'une très riche iconographie dessinée, gravée, peinte ou sculptée.
Née sous la monarchie absolue, cette exception qui concerne aussi Rameau, Berlioz, Fauré et le groupe des Six perdure sous la Révolution, sous les monarchies du XIXᵉ siècle et au XXᵉ siècle, avec des éclipses pendant les régimes parlementaires, le relais étant alors pris par d'autres lieux de pouvoir, académies et salons parisiens notamment. Cette parenthèse de quatre siècles paraît refermée aujourd'hui, la musique savante ayant cessé d'intéresser les dirigeants politiques alors que disparaissait Pierre Boulez, dont on célèbre le centenaire en 2025.
Le livre raconte, en dix moments de notre histoire et vingt et un compositeurs, les péripéties de cette relation particulière entre un art très politique et un pouvoir se voulant apollonien.
Maryvonne de Saint Pulgent a été directeur du patrimoine au ministère de la Culture entre 1993 et 1997 et professeur associé de musicologie à Paris-IV. Elle a notamment publié aux Editions Gallimard Le gouvernement de la culture (1999), L'opéra-comique : Le gavroche de la musique (2010) et La Gloire de Notre-Dame : La foi et le pouvoir (2023).
ESSENTIEL, UN MONDE DE LIVRES
Josyane Savigneau reçoit Nathalie Azoulai pour son livre "Toutes les vies de Théo" aux éditions P.O.L.
- On aurait voulu inventer ta vie, Théo, qu'on n'aurait pas osé, dit Léa. Tu auras passé la première moitié à vouloir être juif et la deuxième à vouloir être arabe. - Et toi, à vouloir oublier que tu étais juive puis à t'en vouloir d'avoir voulu l'oublier, dit-il du tac au tac. - Au moins, moi, je me débrouille avec ce que je suis. Mais qui sait, un jour, tu seras peut-être toi-même...
Auteur d'ouvrages pour la jeunesse ainsi que de scénarios pour le cinéma, Nathalie Azoulai travaille actuellement dans l'édition. Elle a deux enfants.
Nathalie Azoulai a publié trois romans aux éditions du Seuil : Mère agitée (2002) ; C'est l'histoire d'une femme qui a un frère (2004) ; Les Manifestations (2005).
ESSENTIEL, UN MONDE DE LIVRES
Josyane Savigneau et Richard Odier reçoivent Peggy Sastre pour son livre "Ce que je veux sauver" aux éditions Anne Carrière.
Libérale, héritière des Lumières et combattant pied à pied ceux qui voudraient les tamiser, Peggy Sastre pensait ne jamais vaciller dans ses principes. Jusqu’au 7 octobre 2023. La nature et l’ampleur du massacre, la jubilation de ses auteurs, les arguments relativistes de certains démocrates, le silence de militants soi-disant progressistes… c’est un effondrement. Global et intime.
Pire, la colère et l’amertume la poussent à abdiquer. Et si, tous comptes faits, le tribalisme était bien le mode de fonctionnement de l’humanité ? Ne serait-il pas plus simple d’en prendre son parti ? De renoncer aux sociétés ouvertes, pluralistes, pacifiées et cosmopolites tenues par l’intelligence ?
Et puis vient le moment de sortir de la sidération et de redresser la tête. Après la chute, Peggy Sastre entreprend de dresser son inventaire… de ce qui ne doit pas s’éteindre en elle, de ce qu’elle veut sauver. Un livre comme l’autopsie d’une fracture, et un point de départ vers la possibilité d’une réparation.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau
Elle reçoit Sarah Jolien Fardel pour son 2ᵉ roman « La longe » aux éditions Sabine Wespieser en présence de l’éditrice Sabine Wespieser
Chaque jour, au réveil, Rose lutte pour ne pas être assaillie par la réalité, dans la chambre aux parois boisées où elle vit désormais attachée à une longe.
Tout a basculé trois ans auparavant, quand la police est venue lui annoncer l’accident : Anna, sa petite fille, a été fauchée par une camionnette. Depuis lors, Rose interroge le passé, tente d’élucider les circonstances du drame et, chemin faisant, nous révèle celles de son enfermement.
Avant, l’existence était simple et belle, scandée par la phrase gravée sur une poutre du bistrot de sa grand-mère adorée : « Tu es d’une espèce qui aime la lumière et déteste la nuit et les ténèbres. » Rose a grandi dans un village haut perché des montagnes valaisannes.
C’est là, alors qu’ils étaient encore des enfants, qu’elle a rencontré Camil, devenu bien plus tard son mari et son indéfectible soutien. Leurs lectures, leurs promenades dans une nature âpre et complice, leurs retrouvailles bien plus tard à Lausanne, la naissance de leur fille, leurs métiers qu’ils aiment : Rose, évoquant ce quotidien heureux, s’efforce d’y traquer les failles. Elle cherche désespérément à comprendre quels excès l’ont conduite à sa situation de recluse.
Un jour pourtant, quand elle perçoit une présence inconnue derrière sa porte close et croit entendre la phrase d’un livre de Marguerite Duras lu naguère, nous, lecteurs, avons l’intuition que la lumière pourrait gagner.
Toute la force de ce roman est dans la manière dont son autrice parvient à domestiquer la violence de la situation et des personnages qu’elle a imaginés, construisant un magnifique portrait de femme et nous entraînant, à notre grande surprise, dans la plus pudique des histoires d’amour.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau.
Elle reçoit Christine Jordis, pour un peu de littérature anglaise avec son livre « Le Fil d'or » aux éditions du Seuil et parlera aussi des prix littéraires décernés.

Au cours de mes lectures, j’ai rencontré, côtoyé, aimé bien des écrivains anglais, célèbres ou non, vivants ou morts. J’ai voulu ressusciter leur présence, l’aura qui les entourait, l’invisible à l’œil nu : le secret qu’une longue fréquentation et des affinités permettent parfois de pressentir.
Avec le temps, en parcourant la lande avec Emily Brontë ou Kathleen Raine, en traversant les squares du quartier londonien de Bloomsbury aux côtés de Virginia Woolf, en rendant visite, dans l’île de Wight, à David Gascoyne ou en riant avec Saki, j’ai tenté de mettre au jour ces relations mystérieuses qui s’établissent entre les êtres, formant comme une communauté d’esprit.
Ainsi perçoit-on, au fil des années et des liens noués, qu’une force secrète sous-tend et guide nos diverses aventures : c’est le « fil d’or » dont parlait Kathleen Raine en s’inspirant de William Blake, celui de notre vie.
Au fond, il s’agit ici d’un hymne non seulement à l’Angleterre des profondeurs, mais à l’amitié et à la lecture.
Christine Jordis poursuit son étude très personnelle de la littérature anglaise, après De petits enfers variés (prix Femina de l’essai), Le Paysage et l’Amour, Gens de la Tamise (prix Médicis Essai), Une passion excentrique (prix Valery-Larbaud).
Entrée au jury Femina en 1996, elle a été enseignante, responsable des rencontres littéraires du British Council, critique au Monde des Livres, membre du comité de lecture de Gallimard.
Son œuvre compte des récits de voyage en Asie, des portraits de grandes figures de la spiritualité, des écrits intimes ou romanesques.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau.
Elle reçoit Paul Audi pour son livre "Tenir tête (à l’antisémitisme) après le 7 octobre" chez stock et Manuel Carcassonne, Directeur Général des éditions Stock.
Choqués par le pogrom perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, et désemparés devant la riposte de l’armée israélienne à Gaza, deux amis français s’échangent des lettres dans lesquelles ils s’inquiètent de la recrudescence des actes et des discours antisémites partout dans le monde.
En tentant de faire passer leurs émotions par le tamis de la réflexion, ils témoignent des effets que le conflit israélopalestinien a pu avoir sur des consciences non-partisanes et non-belliqueuses, qui souhaitent que la justice prévale, que les destructions de vies et de villes cessent, et que le calme revienne sur le terrain autant que dans les esprits.
Assumant la part de fiction que comporte son livre, Paul Audi fait le pari de se glisser dans la peau de ces deux témoins du présent qui n’auraient jamais imaginé que la passion antijuive reviendrait avec tant de force et de présence. Il remonte à la racine d’un mal ancien, jamais disparu, en particulier dans ce Moyen-Orient où les tensions identitaires sont les plus fortes.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau.
Elle reçoit Thierry Clermont pour son livre "Vilna Tango" paru aux éditions Stock et Gilles Rozier qui a traduit et publié aux éditions de l’Antilope des livres sur le sujet.
« Mais pourquoi donc la Lituanie ? Et pas, que sais-je, Terre-Neuve, Java ou bien l’Islande ? » « Peut-être tout simplement me rapprocher du cœur de l’Europe... Du cœur battant de son histoire. »
En bouclant son tour des pays Baltes, le narrateur découvre Vilnius, capitale baroque de la Lituanie, et tombe amoureux de ce pays marqué au fer rouge par la Shoah et un demi-siècle d’occupation soviétique. Au fil des pages et de ses pérégrinations, dans les rues blanchies par la neige de celle qu’on a appelée Vilna ou Wilno, le lecteur croise le courageux fantôme du « Rossignol du ghetto », une chanteuse juive exterminée par les SS, Romain Gary, le poète russe Joseph Brodsky, Leonard Cohen, une jeune artiste de street art ou encore des réfugiées ukrainiennes, et des souvenirs de lecture ainsi que des airs yiddish ravivent la mémoire de la « Jérusalem du Nord ».
Thierry Clermont livre un récit de voyage empreint de poésie et lève le voile sur l’histoire d’un pays méconnu, alors que la menace russe se fait de plus en plus pressante à sa frontière.
Écrivain et journaliste, Thierry Clermont est l’auteur entre autres de San Michele (Le Seuil, 2014), prix Méditerranée essai, de Barroco Bordello (Le Seuil, 2020) et de Long Island, Baby (Stock, 2022).
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau.
Elle reçoit l’écrivaine Catherine Vigourt pour son livre « Les Têtes Insolantes » chez Les Presses de Cité
Tatiana Salomon, Présidente et fondatrice du mouvement #JamaisSansElles et Natacha Quester Semeon, co-fondatrice avec Tatiana Salomon de Girl Power 3.0, un réseau féminin de travail.

Chloé a 30 ans, les cheveux en pétard et des bottines rouges. Elle a aussi une petite fille, un coloc charmant, une grand-mère originale à qui elle doit beaucoup. Ce monde un peu bancal auquel elle tient, voici qu'un jour il vacille.
Sa " chère vieille " doit entrer aux Œillets. Résidents, visiteurs, soignants, tout le monde aime voir débouler Chloé, mais commence aussi pour elle un périple, émouvant et cocasse, au pays des vieux...
Comment accompagner celle qui a enchanté son enfance et admettre le passage du temps ? Angoisse, révolte, fougue et rage de vivre, Chloé va tout traverser – et enfin trouver le chemin amoureux qui s'ouvre au carrefour des adieux.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau.
Elle reçoit François Sureau, avocat et écrivain
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres
Josyane Savigneau reçoit Yannick Haenel, pour le livre « Blue Bacon » chez Stock.

À peine entré dans l’exposition que le Centre Pompidou consacre à Francis Bacon, Yannick Haenel ne voit plus rien : une migraine ophtalmique l’oblige à passer plusieurs heures allongé sur le lit de camp qu’on a dressé pour lui dans le musée.
En retrouvant ses esprits, Yannick Haenel se met à parcourir l’exposition en proie à des états d’intensité contradictoires, qu’il raconte comme une aventure initiatique. Est-il possible de ressentir intégralement la peinture, de la vivre comme une ivresse passionnée ?
À travers le face-à-face avec plusieurs tableaux comme Œdipe et le sphinx ou le triptyque consacré à la mort de George Dyer (l’amant de Bacon), le livre détaille les impacts de la peinture de Bacon sur celui qui en fait l’expérience : sa violence ouvre alors l’auteur à des séquences de sorcellerie de son enfance africaine qui vont lui donner une clef pour traverser cette épreuve.
Mais au fil de la nuit, on accède au cœur d’une odyssée heureuse ; en tournant dans son labyrinthe de sensations extrêmes, Yannick Haenel dévoile un aspect moins connu de la peinture de Bacon : la sensualité de ses couleurs, la fraîcheur sexuelle de son bleu.
L’expérience de jouissance culmine dans une illumination scandée par la dernière chanson de David Bowie lorsque l’auteur, qui a demandé à ce qu’on coupe toutes les lumières à trois heures du matin, évolue dans le musée avec une lampe torche à la main et danse extasié en voyant la peinture sortir du mur, comme à Lascaux.
Yannick Haenel est né en 1967. Il a publié une dizaine de romans, dont Cercle (2007, Prix Décembre), Jan Karski (2009, Prix des lecteurs de la FNAC, Prix Interallié) ou Tiens ferme ta couronne (2017, Prix Médicis). Il co-anime la revue Ligne de risque qu’il a fondée en 1997. Il a réalisé un film, La Reine de Némi (2017) et écrit le livret d’un opéra Papillon noir (2018) pour le compositeur Yann Robin. Il est chroniqueur à Charlie Hebdo et artiste associé au Théâtre national de Bretagne à Rennes.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres.
Josyane Savigneau reçoit Murielle Magellan pour son dernier roman « La fantaisie » aux éditions Miallet Barrault et Léa Chauvel Levy pour son roman « Une demande folle » aux éditons Lattès.

Sortant d'une cruelle et longue dépression où elle a failli perdre tout ce qu'elle aime, Mona tente de se reconstruire en s'installant dans un minuscule appartement d'une tour de la banlieue parisienne.
Les marches de l'escalier qui conduit au lit-mezzanine sont astucieusement aménagées en casiers de rangement, mais l'une d'entre elles est scellée.
À l'intérieur, elle découvre le manuscrit qu'un jeune homme a enfoui là vingt ans plus tôt. Insolent et drôle, le texte lui donne envie de retrouver l'auteur.
Mais que reste-t-il des jeunes gens audacieux après vingt ans de vie ordinaire ? Où ont disparu les désirs, les énergies, les fantasmes ? Où se sont perdus les éclats de rire et la rage de vivre ? Peut-on réinventer la fantaisie ?

« La mère est certaine, le père toujours incertain. » Une jeune femme de 28 ans effectue à la demande de son père un test de paternité.
Mais dans l’attente de la réponse, elle perd pied : cette demande, le doute, ce qu’elle revisite de son enfance, de l’histoire de ses parents, sa relation à l’amour et aux hommes, la somme de ces douleurs la font chavirer.
Des années plus tard, devenue mère, l’héroïne s’interroge et enquête : que veulent dire ces mots, fille, père, quelle est la part du biologique et du culturel dans la filiation ? Elle ren-contre un sociologue, un avocat, un juge aux affaires familiales, une ancienne garde des sceaux, un prêtre, pour mieux com-prendre.
Inspirée par la vie de l’auteure, Une demande folle suit les chemins du doute et de l’amour. C’est un roman infiniment sensible et si juste sur ces liens familiaux qui nous fondent.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau.
Elle reçoit Charles Dantzig pour son roman « Paris dans tous ses siècles » chez Grasset et William Marx professeur au collège de France.

Que peuvent avoir en commun Victor, écrivain vieillissant qui ne publie plus et devient un commentateur d’actualité grincheux, son amie Gabrielle, galeriste quinquagénaire éprise d’un homme beaucoup plus jeune, le fils de Victor, la mère et la fille de Gabrielle, des étudiants qui tentent de devenir artistes, des provinciaux qui rêvent de se faire une place, un escort brésilien, le chat Xanax et le teckel Guillaume, un cadavre qui disparaît, un éléphant qui s’échappe et tant d’autres personnages de cette ronde qui efface les frontières entre les espèces, les espaces et les temps ?
Tous vivent à Paris, cette scène du jugement perpétuel. Or, « Paris est un combat ». Certains cherchent la clef pour conquérir la capitale, d’autres croient l’avoir, d’autres l’espèrent, d’autres pensent qu’elle n’existe pas. Qu’adviendra-t-il des ambitions de chacun ?
Parmi les mille inventions de ce roman qui fourmille de trouvailles, de traits d’esprit, de brio et de profondeur, soulignons quelques surprises :
Au début de chaque chapitre, un animal parle, animal domestique ou symbolique du personnage qui va suivre, et traité à égalité avec lui. De temps à autre, les rues de Paris se complètent de « déroulés historiques » : leur bitume est retiré, des rambardes s’élèvent et les passants assistent, comme du balcon d’un théâtre, à des scènes du passé, celles de la Libération aussi bien que des conversations des « précieuses » de l’hôtel de Rambouillet.
En bas de page, quand les personnages se trouvent dans la rue, sont notées des bribes de phrases qui forment la bande passante de conversations saisies au vol en marchant. On n’est pas plus obligé de les lire que de les écouter, mais elles contribuent à donner sa tonalité à la capitale.
Une nouvelle façon de raconter des nouvelles vies, dans un Paris désordonné, vivace, imprévisible, créatif. Sous les auspices de l'Ulysse de Joyce, du Berlin Alexanderplatz de Döblin et du Petersbourg de Biély, une histoire à la fois contemporaine et mythologique, un grand roman de la ville.
ESSENTIEL, les rendez-vous du jeudi – Un monde de livres présenté par Josyane Savigneau.
Elle reçoit Nathan Devers pour son livre « Penser contre soi-même » aux éditions Albin Michel.

Pourquoi la philosophie ?
Qu'apporte-t-elle à l'existence ?
Que change-t-elle à nos vies ?
Nathan Devers a voulu répondre à ces questions de manière personnelle : pourquoi, alors qu'il avait choisi de devenir rabbin au terme d'une adolescence très croyante, a-t-il perdu la foi ? Comment a-t-il pu abandonner une vocation profonde au profit d'un univers sans dogme ?
Intense et puissant, avec sa poésie, mais aussi sa violence, ce récit est une vibrante invitation à philosopher, c'est-à-dire à penser contre soi-même. Une quête universelle et pourtant difficile : le désir d'échapper à ses préjugés, de bouleverser ses certitudes, d'aller au-delà de l'identité déterminée par sa naissance.
C'est l'histoire d'une rupture vécue comme une aurore. Ou comment donner du sens à un monde qui en manque.
"Un livre [..] disert, inventif, éclatant. Feu d'artifice d'écriture, il mêle intelligence et humour, rigueur et poésie. C'est brillant [...]." Roger Pol-Droit - Le Monde des livres
" Un récit brillant et intense." La Tribune du Dimanche.