Dans ce nouvel épisode des Récits d’Afrique, nous serons à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). Pendant la campagne présidentielle en 2023, les partisans du président sortant, Félix Tshisekedi, avaient été séduits par ses promesses, notamment celle de la gratuité de l’école publique. La gratuité de l’école publique est un programme ambitieux que Félix Tshisekedi a tenté de lancer en 2019. Il est censé garantir la gratuité et l'obligation de l'enseignement primaire…Mais il a bien du mal à être mis en œuvre. Reportage de Ghizlane Kounda. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Le débat sur les excuses pour la colonisation divise entre partisans d’excuses et réparations et ceux qui prônent une simple reconnaissance. En Belgique, la commission sur le passé colonial a échoué, la gauche voulant des excuses et la droite refusant par crainte de réparations financières. Pour Benjamin Stora, l’histoire coloniale marque encore les identités actuelles et doit être affrontée sans se limiter à des discours abstraits. Il plaide pour des reconnaissances au cas par cas, comme l’assassinat de Lumumba ou les massacres d’Algérie, plutôt qu’une repentance générale. Une nouvelle génération réclame aujourd’hui enseignement, restitution et mémoire partagée pour apaiser les fractures et construire l’avenir. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

La République démocratique du Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, après l’Amazonie. Mais en trente ans, la pression démographique a entraîné la disparition d’environ 20 % de ses forêts humides. Au Nord-Kivu, le Parc des Virunga — patrimoine mondial de l’UNESCO, refuge des gorilles des montagnes et de milliers d’autres espèces — est lui aussi menacé par le déboisement et l’exploitation illégale de ses ressources. Plusieurs groupes armés, dont le M23 et les FDLR, tirent profit du trafic de charbon de bois, appelé makala. Face à eux, près de 700 garde-forestiers de l’ICCN, l’Institut congolais pour la conservation de la nature, risquent leur vie au quotidien pour protéger cette biodiversité unique. Reportage de Ghizlane Kounda. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Nous vous emmenons au cœur du Musée National de la République du Congo, à Kinshasa. Avec près de 40 000 œuvres dans ses collections, le musée s’attache à préserver un patrimoine fragile, entre réserves, laboratoires de restauration et passionnés qui veillent à sa conservation malgré de nombreuses difficultés. En parallèle, en Belgique, une loi votée en 2022 encadre désormais la restitution des biens culturels acquis illégitimement durant la colonisation. Porté par le secrétaire d’État Thomas Dermine, ce texte prévoit la création d’un comité scientifique chargé d’examiner la provenance des œuvres. Rien qu’au Musée de Tervuren, plus de 1 500 pièces sont directement concernées — et potentiellement 40 000 au total. Mais une question demeure : la RDC a-t-elle aujourd’hui les moyens de conserver et valoriser ces trésors restitués ? Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Au musée de Tervuren, en Belgique, un objet sacré venu du Congo trône dans une vitrine : la statuette de Ne Kuko, du nom d’un chef coutumier de Boma. Cette œuvre n’a pourtant rien d’un simple artefact. Elle a été volée en 1878 par le commerçant belge Alexandre Delcommune, en pleine période coloniale. Depuis 1912, elle fait partie de la collection permanente de l’AfricaMuseum. Un siècle plus tard, la statuette est au centre d’un débat sur la restitution des œuvres africaines. À l’occasion de la projection du film documentaire « The Story of Ne Kuko », réalisé par Festus Toll, le musée a organisé une discussion publique sur les enjeux de provenance, mémoire et réparation. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Des femmes et des hommes venus des États-Unis, d’Haïti, de Martinique ou de Guadeloupe prennent aujourd’hui une décision singulière : retourner vivre en Afrique, sur les terres d’où leurs ancêtres ont été arrachés. Un choix intime, porté par un besoin de réancrage identitaire, spirituel, parfois politique. Car derrière ce retour, il y a l’ombre persistante de la traite négrière, qui du XIVᵉ au XIXᵉ siècle, a déporté des millions d’Africains vers les Amériques. Au Bénin, cette mémoire prend un tournant concret : le président Patrice Talon a promulgué une loi qui ouvre la nationalité aux afrodescendants dont les ancêtres ont été victimes de la traite. Un geste fort, à la portée symbolique majeure, mais assorti de conditions strictes : il faut être ressortissant d’un État non africain et pouvoir justifier de cette ascendance. Dans ce reportage, Ghizlane Kounda recueille les témoignages de celles et ceux qui envisagent ce retour. Entre espoir, réparation et quête de sens, un regard sensible sur ce que signifie retrouver une terre perdue, et peut-être, s’y réinstaller. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

À travers son livre Ekoki ! (qui signifie "Ça suffit !" en lingala), l’auteur et analyste politique Eric Van den Abeele revisite un siècle d’histoire coloniale belge au Congo… en s’appuyant sur un matériau redoutablement efficace : les images de propagande. De l’État indépendant du Congo (1885) au Congo belge, puis à l’indépendance en 1960, jusqu’à nos jours, il décrypte les mécanismes visuels qui ont façonné l’imaginaire collectif belge, et forgé une représentation stéréotypée et infantilisée du "Noir africain". Ces images, diffusées dans l’espace public, dans les écoles ou sur les timbres, ont modelé la mémoire coloniale et ont contribué à occulter la violence du système. Dans ce reportage, Ghizlane Kounda nous emmène au cœur de cette iconographie héritée du colonialisme, et interroge sa persistance dans nos représentations contemporaines. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

À l’occasion de l’exposition « Senghor et les arts, réinventer l’universel », présentée en 2023 au musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Ghizlane Kounda explore l’héritage intellectuel, politique et culturel de Léopold Sédar Senghor. À travers œuvres, discours et archives sonores, l’exposition retrace l’héritage de Léopold Sédar Senghor : poète, penseur, académicien, et premier président du Sénégal indépendant (1960–1980). Cofondateur de la négritude, il voyait dans la culture le socle de l’action politique, et dans l’Afrique une voie vers un universel réinventé. Mais que reste-t-il aujourd’hui de cette vision ? Quelle place occupe encore la pensée de Senghor au Sénégal et dans l’Afrique francophone ? Un reportage nourri des archives de la Sonuma, qui interroge l’actualité d’une pensée profondément humaniste et toujours politique. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Durant la période coloniale, cinq jeunes filles métisses – Léa, Noëlle, Simone, Monique et Marie-Josée – nées de mères congolaises et de pères belges ou portugais, ont été enlevées à leur famille maternelle par l’État belge. Placées de force dans un internat religieux réservé aux métisses, tenus par des sœurs catholiques, elles ont grandi coupées de leurs racines, dans un système organisé de ségrégation raciale et de déracinement. En décembre 2023, après des années de combat judiciaire, ces cinq femmes ont obtenu une victoire historique : la Belgique a été condamnée en appel pour crime contre l’humanité. Cette reconnaissance marque un tournant. Car si, en première instance, les faits avaient été jugés non punissables dans le contexte colonial, la cour d’appel a cette fois reconnu la gravité des actes au regard du droit international. Un reportage fort de Ghizlane Kounda, qui retrace cette histoire de violence d’État, de silence institutionnel… et de justice enfin rendue. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Depuis plus de 30 ans, l’Est de la République démocratique du Congo reste enlisé dans des conflits récurrents, aux causes profondes et aux conséquences dramatiques. Dans cette rediffusion du Journal de l’Afrique, Ghizlane Kounda s’appuie sur des archives sonores de la Sonuma et les analyses de ses invités pour remonter aux origines de cette instabilité chronique, dans une région marquée par l’ingérence étrangère, les luttes armées et l’exploitation des ressources. Au cœur de l’actualité : la résurgence du groupe rebelle M23, qui a repris plusieurs localités stratégiques, dont Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu). Selon l’ONU, le Rwanda apporterait un soutien militaire actif au M23, avec des effectifs estimés entre 3 000 et 4 000 combattants — une situation qui constitue une atteinte grave à la souveraineté congolaise. Une fois de plus, ce sont les populations civiles qui paient le prix fort : exactions, déplacements massifs, précarité extrême. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Loin des clichés véhiculés par la culture populaire, les zombis d’Haïti ne relèvent ni du fantastique, ni du cinéma. Ils incarnent une réalité sociale, rituelle et judiciaire, issue de certaines traditions haïtiennes. Une justice parallèle, exercée par des sociétés secrètes, dans laquelle des individus sont condamnés à une existence de survie, ni tout à fait morts, ni tout à fait vivants. Privés de mémoire, de volonté et parfois de parole, ces "zombis" sont le symbole d’une punition extrême, bien plus redoutée que la mort elle-même. Le musée du Quai Branly – Jacques Chirac leur a consacré une exposition ambitieuse : « Zombis, la mort n’est pas une fin ? ». Ghizlane Kounda reçoit Philippe Charlier, médecin légiste, anthropologue et commissaire scientifique de l’exposition, pour explorer cette figure méconnue, à la frontière de l’anthropologie, de la spiritualité et de la politique sociale. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Bertrand Badie, politologue et professeur émérite à Sciences Po, est l’auteur de L’Art de la Paix (Éditions Flammarion), un ouvrage qui repense notre manière de concevoir la paix à l’ère des crises globales. Dans un monde confronté à des menaces inédites — climatiques, migratoires, économiques ou identitaires — les guerres ne ressemblent plus à celles du passé. Elles sont plus diffuses, plus complexes. Et selon lui, la paix ne peut plus se décréter. Elle doit se construire autrement : en profondeur, dans les sociétés, avec les peuples. Alors que la guerre refait surface en Europe, au Proche-Orient, et qu’elle se prolonge dans des zones comme la RDC ou le Sahel, l’analyse de Bertrand Badie bouscule les récits dominants et propose un changement de paradigme : penser la paix comme un projet global, humain et solidaire. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

65 ans après l’assassinat de Patrice Lumumba, la justice belge pourrait enfin ouvrir un procès historique. Le parquet fédéral souhaite renvoyer devant le tribunal correctionnel l’ex-diplomate Etienne Davignon, 92 ans, poursuivi pour "détention et transfert illicite" de Lumumba, et "traitements humiliants et dégradants". L’intention de tuer, elle, n’a pas été retenue. Premier Premier ministre du Congo devenu indépendant le 30 juin 1960, Patrice Lumumba est renversé quelques semaines plus tard, puis exécuté le 17 janvier 1961 au Katanga, avec deux de ses compagnons, par des séparatistes soutenus par des mercenaires belges. Son corps sera dissous dans l’acide. Il avait 35 ans. En 2011, François Lumumba, son fils aîné, dépose plainte, accusant des institutions belges d’avoir participé à un vaste complot d’élimination politique. Sur les dix personnes visées au départ, Davignon est le seul encore en vie. À l’époque, jeune stagiaire aux Affaires étrangères, il aurait assisté aux discussions sur l’arrestation de Lumumba. Il nie toute implication. Invités : - Etienne Davignon – Ministre d’État (ancien diplomate belge) - Jean Omasombo – Chercheur (spécialiste du Congo) Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

En 1994, le génocide des Tutsis au Rwanda fait plus de 800 000 morts en trois mois. Le Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par Paul Kagame, met fin aux massacres et prend le pouvoir à Kigali. Mais la crise déborde immédiatement au-delà des frontières : plus de 2 millions de Hutus, dont les instigateurs du génocide, fuient vers la région du Kivu, à l’Est du Zaïre. Parmi eux, des miliciens lourdement armés qui deviennent une menace directe pour le nouveau régime rwandais. Kigali décide alors d’intervenir militairement… non pas au Rwanda, mais sur le sol zaïrois. Ce contexte explosif marque le début de la première guerre du Congo (1996), puis de la deuxième (1998). Deux conflits régionaux majeurs qui plongent l’Est du Congo dans un cycle de violence et d’instabilité chronique, toujours actif aujourd’hui. Invités : - Louis Michel – Ancien ministre et commissaire européen (affaires étrangères, coopération) - Bob Kabamba – Politologue (spécialiste des processus électoraux en Afrique centrale) Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Alors que le pays s’enfonce dans la crise, Mobutu continue d’amasser une fortune colossale en exploitant les richesses du Zaïre. Dans ses palais, il organise des réceptions fastueuses. En coulisses, l’État est en faillite, sous perfusion financière. 1989 marque un tournant. La chute du mur de Berlin, l’effondrement du bloc communiste et l’exécution de Ceausescu en Roumanie secouent les régimes autoritaires, y compris en Afrique. L’Occident, qui fermait les yeux sur la dictature zaïroise, change de cap. Le 24 avril 1990, sous pression, Mobutu annonce l’ouverture d’une transition démocratique. Il proclame la fin de la Deuxième République et promet un nouvel ordre constitutionnel dans l’année. Mais quelques semaines plus tard, le massacre du campus de Lubumbashi fait voler en éclats cette illusion d’ouverture. Des dizaines d’étudiants sont tués par les forces de sécurité. La démocratie annoncée n’aura jamais lieu. Le régime bascule dans une répression sanglante. Invités : - Willy Claes – Ancien ministre (ex-Secrétaire général de l’OTAN, homme politique belge) - Dieudonné Wamu Oyatambwe – Politologue Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Le 25 novembre 1965, le général Joseph-Désiré Mobutu renverse le président Joseph Kasa-Vubu lors de son deuxième coup d’État, censé mettre fin à la crise politique qui paralyse le pays. Il promet de ne rester que cinq ans au pouvoir. Il y régnera finalement pendant 32 ans, instaurant un régime autoritaire, éliminant les opposants et concentrant tous les pouvoirs entre ses mains. Mobutu lance alors un vaste programme d’"authenticité" : il rebaptise le Congo en « Zaïre », impose des changements culturels symboliques (prénoms, vêtements, institutions) et met en place une zaïrianisation de l’économie — autrement dit, la nationalisation forcée des entreprises étrangères. Résultat : une économie en ruine, gangrenée par la corruption et le clientélisme, alors que le régime est sous pression constante de ses créanciers internationaux. Invités : - Herman De Croo – Ministre d’État (homme politique belge) - Isidore Ndaywel – Historien (spécialiste de l’histoire congolaise) Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dans cet entretien, le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix, dénonce la guerre persistante à l’Est de la République Démocratique du Congo comme un "chaos organisé". Il accuse les milices armées, soutenues selon lui par des intérêts étrangers, d’entretenir l’instabilité pour piller les ressources minières du pays. Il remet en cause le soutien du Rwanda au M23, critique l’inefficacité des accords de paix récents, et appelle à l’application du rapport Mapping de l’ONU. Mukwege plaide pour une justice transitionnelle en faveur des millions de victimes, dénonce la corruption du système politique, et appelle à une conférence internationale pour une solution durable. Face à l’impunité, il souligne la nécessité de vérité, de justice et de réparation. Il appelle enfin à mettre fin au silence autour des crimes commis depuis 30 ans. Invité : - Dr Denis Mukwege : médecin gynécologue, militant des droits humains, Prix Nobel de la Paix 2018. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.