C'est lorsque j’entendis les premières notes de violon que je rouvris les yeux mais il était trop tard.
Puis comme une île au milieu d'un océan, comme un oasis au fin fond du désert, il y a cette soirée où je ne prévois jamais d'aller...
Je ne sais pas pourquoi, je me mets en tête d’étudier le texte sur Ruth, la Moabite. Celle qui refuse de quitter sa belle-mère Noémie. Elle veut adopter ses coutumes, suivre son peuple.
Ce soir, j’ai l’impression d’avoir l’entêtement de Ruth, c’est peut-être ça l’explication. Revenu chez moi en pleine nuit, je trouve le sommeil presque au moment de l’office du matin.
Texte publié sur Yedia
Le petit lui donne sa peluche en forme de koala.
Et d’un coup notre Shimon pense à ses propres enfants et se rappelle que Pourim approche.
Oy c’est demain, dit-il presque en hébreu avant de se mordre la langue pour ne pas se griller.
Pas le temps de lever qu’un bruit assourdissant emplit le couloir. Ils ont été débusqués.
La cible, trop méfiante, a tenté de s’enfuir de sa chambre.
Texte publié sur Yedia, https://open.spotify.com/episode/0oYDrlZFoUL3iTNBTEiFDf?si=88e25e61d22e4a0b
[...] Un samedi soir, je décidai d’un coup d’un seul, sur un coup de tête d’aller à Tibériade, avec mon micro Zoom H1. Enregistrer les gens, parler aux israéliens. Essayer de comprendre cette équation encore beaucoup trop mystérieuse pour moi.
Réalisé avec Eliel Lochak
La communication avec eux m’était complexe voire impossible, cependant je sentais leurs regards bienveillants me souffler dans l’oreille des encouragements.
Simple nouvel immigrant venu de France un an avant, j’étais plongé dans une réalité israélienne méconnue. La réalité de la minorité druze en Israël.
Elle m’avait demandé si je parlais l’italien, ou une autre langue européenne.
On s’était mis d’accord sur le français, puis elle avait souri.
Je lui avais dit que ce sourire illuminait ma semaine, et la magie avait opéré.
Le lendemain, je me promenais dans le quartier, et j’ai vu une tente blanche sur le trottoir d’en face. Ça ressemblait à une cantine d’un tournage de cinéma, donc je suis allé voir.
Stam, c’est un sourire pour rien, c’est une larme de trop. C’est un café à minuit, ou bien une douche en plein après-midi. Ça n’a pas vraiment de sens, mais ça fait du bien...
Mais ce n’est plus un rêve, après 76 ans de tourments,
Est arrivé le moment de prêter serment,
Un cerf ne ment pas sans discernement,
Ainsi le monde entier, reconnaîtra fièrement...
...Alors vers 4 heures tu décides à aller te piauter, non sans écouter quelques nouvelles à la radio pour te bercer dans ce qui te sépare de l’aurore, c’est-à-dire 20 minutes...
Il finit le premier mouvement en vingt minutes, porté par la certitude qu’il peut y arriver. Entre les différents mouvements, il sort de son apnée visuelle pour vérifier les départs du chef d’orchestre. La suite du concerto est une longue traversée aveugle, dans un océan de sons familiers.
- Pourquoi tu vas pas aux manif ? Qu’est ce que tu fais pour ton peuple ?
- Lâche moi, j’y crois pas… Tu t’es vu toi, avec tes revendications minables ?
- Moi, au moins, je crois en quelque chose, ça a du sens d’être ici pour toi ?
- Je t’interdis de me poser ce genre de question…