La mère (ou le père) proposent à tout instant une interprétation de ce qui se passe autour de l’enfant : leur regard, leurs expressions, heureuses, inquiètes… suggèrent à l’enfant comment comprendre les événements. Le parent, occupé par son smartphone à la vision ou la transmission d’images aux absents, est lui même absent au présent de ce qui se passe. Cela n’est pas sans effet sur le développement affectif et la construction du sens du monde. L’absence de découverte du monde réel par une expérimentation basée sur le corps et les sensations, remplacée par le visionnage d’images sur un écran, affecte la construction de l’espace et la structuration en trois dimensions, qui ne peuvent se faire qu’à partir de mouvements du corps, empêchés par la présence précoce d’écrans captateurs d’attention. Marie-Claude Bossière Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dans un magnifique texte de 1913, Husserl met en évidence ce geste profondément humain de la main qui touche l’autre main. Une prise de conscience de cet "instrument des instruments", dont parle Aristote. On discute ici de son rôle dans la construction des mathématiques : du geste de la main qui trace une ligne ou un cercle chez Euclide aux gestes du mathématicien moderne, qui évoque sur le tableau noir une structure très abstraite. Aujourd’hui, des machines enrichissent notre cognition de manière extraordinaire. Comment intégrer au mieux ces systèmes alphanumériques, qui manipulent des signes dépourvus de sens, dans notre construction du savoir ? Quelles sont les limites de ces activités opérant sur des signes, qui risquent de s’enliser dans une spirale de non-sens, à l’image de l’autophagie — cet usage itératif de leurs propres productions —, un phénomène émergent des grands modèles de langage (LLM) ? Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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Depuis 60 ans, les promoteurs de l’Intelligence Artificielle annoncent des machines susceptibles de depasser ou de remplacer les humains. Cependant, il est impossible de remplacer les activités d’interprétation et de production de sens par les vivants par des calculs probabilistes et des méthodes d’optimum de type physico-mathématique dont on peut démontrer les limites. Les algorithmes n’ont pas vocation à nous remplacer ou à nous automatiser mais ils peuvent au contraire être mis au service du partage des savoirs et de l’intelligence collective. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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La théorie de la relativité a ouvert un vif débat sur la nature du temps, illustré par un face-à-face historique entre Bergson et Einstein à Paris, en 1922. Ce débat a révélé l'opposition entre le "temps des philosophes", temps de l'ego cognitif, et le "temps de la science". Mathilde Tahar et Giuseppe Longo parlent de la distinction entre ces formes contemporaines du temps e science, et le temps des philosophes, de Saint-Augustin à Husserl et Bergson. C'est ce dernier qui a été traditionnellement opposé au "temps des physiciens". Entre ces deux approches, il y a un temps propre à la biologie, avec des rythmes et une irréversibilité spécifique. Quel est le rôle du temps, en biologie ? Il est central, car rien ne peut être compris, de l'évolution et de l'organisme, si ce n'est à la lumière d'une perspective temporelle. Aujourd'hui, les changements écosystémiques mettent en lumière des perturbations dans l'adaptation évolutive des cycles biologiques et des horloges physiques. Ces perturbations, à l'origine d'une dégradation de l'environnement, peuvent être mieux comprises par une clarification des processus temporels en jeu, et par l'étude de leurs interactions environnementales. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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Le « numérique » bouleverse aujourd’hui les façons de construire les connaissances, d’instituer le droit ou même de se réunir parce qu'il contourne les médiations symboliques traditionnelles telles que la connaissance, le droit et les groupes sociaux fondés respectivement sur les idées de théorie, de souveraineté et d’amitié. Le « numérique » accorde en revanche un privilège exclusif à la médiation du calcul qui est censée devenir productrice d’autorité scientifique, de justice et d'espace public. Nous nous interrogerons à partir de deux livres sur le rapport que le numérique entretient aujourd'hui avec ces trois médiations traditionnelles que sont la connaissance, le droit et l'espace public : - G. Longo, Le cauchemar de Prométhée. Les sciences et leurs limites, PUF, Paris, 2023. - A. Garapon & J. Lassègue, Le numérique contre le politique, PUF, Paris, 2021. Les médiations symboliques traditionnelles se donnent à elles-mêmes leur propre limite : c'est précisément parce que la réflexion épistémologique et philosophique sur le sens des limites est encore à construire dans le cas du numérique que nous vivons un moment de crise. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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Des machines formidables permettent de nous mettre en réseaux, favorisant l'échange de cultures, de connaissance entre humains éloigné, de permettre l'accès à la mémoire de l'humanité, potentiellement de la part de l'humanité toute... Bien évidemment, l'organisation numérique (digitale) de la connaissance pose déjà un biais, elle n'est pas neutre, mais la transformation de ces suites de nombres qui codent et transforment la connaissance en information-marchandise façonne l'usage des réseaux d'ordinateur et modifie notre humanité. On nous promet maintenant un « autre univers », fait d'avatars numériques, qui échangent l'information comme marchandise totalisante. On discutera des changements en cours dans cet univers du numérique, du rôle et des limites de l'Intelligence Artificielle qui le domine, on essayera de mettre en évidence le rôle d'une esthétique des sensations, des corps et du sens dans nos constructions de connaissance et dans notre être au monde. Livre : Le jeu de l’induction : automatisation de la production de connaissance et réflexion philosophique. Anna Longo / éditions Mimesis 2022. Article : « Le Métavers : réalisation ou trahison du rêve néoréactionnaire ? », in AOC, 8/9/2022 https://aoc.media/opinion/2022/09/07/le-metavers-realisation-ou-trahison-du-reve-neoreactionnaire/ Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Nouveau pythagorisme au cœur de nos activités humaines, grâce aux ordinateurs et à leurs réseaux. Nouveau pythagorisme car l’arithmétique et les nombres entiers en sont au centre. Il y a en effet comme un retour de pendule par rapport au mouvement qu’il y a eu il y a plus de 2000 ans en Grèce. Plus qu’une Histoire, une réflexion épistémologique, une analyse conceptuelle de ce qu’il s’est passé il y a 2500 ans et aujourd’hui. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Invité : Maël Montévil, chargé de recherche au CNRS, à la République des savoirs, USR 3608, École Normale Supérieure. Il est biologiste théoricien travaillant au carrefour de la biologie expérimentale, des mathématiques et de la philosophie. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Dans un monde aussi imprégné de technologie et de science que le nôtre, les mathématiques sont souvent considérées comme le moyen le plus efficace pour obtenir des résultats, la connaissance par excellence de l'abstrait, objectif et vrai, le pivot sur lequel fonder toute connaissance. Dans le cadre de cette vision des mathématiques, sorte de savoir absolu sans histoire, le mythe de la réduction des mathématiques au machinal, très bien explicité au début du vingtième siècle, a engendré deux visions du monde en miroir, aussi primaires que dangereuses : celles de l’intelligence artificielle classique et de la biologie moléculaire, tous les deux fondés sur une approche mécaniste de la réalité. Au contraire, à l’intérieur des mathématiques elles mêmes, des “résultats négatifs” ont posé des limites à ces projets réductionnistes et absolutisant ; aujourd’hui il est pourtant possible, en appréciant les limites de tout savoir, de toute technique, de prendre du recul et de ne pas subir passivement les conséquences de ces modèles qui sont en train de transformer nos vies. Avec pour invités : Clarisse Herrenschmidit, chercheuse CNRS Jean Lassègue, chercheur CNRS Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.