Au sein de chaque communauté, on se passe discrètement les noms des médecins bienveillants et des médecins à éviter. On se prévient aussi des médias à qui ne pas parler, et des journalistes cool.
Et le bruit circulait déjà : « Élie Hervé, tu peux y aller ». J'ai été à l'aise immédiatement, je me suis confiée parfois plus que je le pensais. Et le résultat était toujours complet et respectueux. C'était avant sa transition, avant son changement d'identité et on comptait à l'époque Élie dans les « bons alliés ».
Il y a trois sortes d'allié·es de la transidentité : il y a les alliés autoproclamés tout en paroles sans trop d'action ; il y a les alliés qui assassinent les influenceurs transphobes, sans réfléchir. On voudrait être reconnaissantes mais il nous met collectivement bien dans la mouise. Et puis il y a les vrais bons alliés, consciencieux, bienveillants, efficaces et qui finissent par transitionner.
Je suis heureuse d'accueillir Élie dans Les Villes Invisibles, fantastique librairie féministe dans le vignoble nantais, et de l'accueillir dans ce nouvel épisode du podcast Nos Voix Trans. C'est le meilleur des invités pour reprendre les enregistrements. Merci beaucoup à vous d'être venu rencontrer Elie avec nous.
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Élie Hervé sur Instagram : @eli_herve
Pour acheter le livre Transphobia à votre librairie locale : Place des Libraires.
D'autres entretiens d'Élie Hervé sur Médiapart et sur Arrêt dur Images.
La librairies Les Villes Invisibles sur Mastodon et sur Instagram
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Le passé
(0:02:33) découverte du concept de transidentité
(0:03:15) révélation à soi-même
(0:04:20) Coming out aux proches
(0:05:35) Les transitionS (sociale, administrative, médicale)
(0:06:34) Est-ce que tu veux des enfants ?
(0:06:39) Est-ce que ton orientation a changé ?
(0:07:23) Plus grande fierté personnelle
Militantisme
(0:08:41) Journalisme engagé
(0:10:40) Comment tu distingues ton travail de journaliste engagé et ton activité militante
(0:12:50) Est-ce que Transphobia essaie de changer les choses ?
(0:14:32) Le livre Transphobia
(0:16:51) Le titre Transphobia
(0:18:42) Stérilisations obligatoires
(0:27:10) Rêves et familles choisies
(0:30:59) Le témoignage de Maxime-Henri
Self-Care
(0:32:11) Réseau de soutien (assos, ami·es, familles ?)
(0:34:19) Comment prends-tu soin de toi ? Qu’est-ce qui te fait plaisir ?
(0:34:51) Est-ce que tu t’habilles quand tu es confiné·e ?
(0:35:32) Est-ce que tu te décris heureu·se·x ? fièr·e ? fatigué·e ? serein·e ?
(0:35:41) Aller interviewer des personnes transphobes
(0:36:42) Comment envisager un deuxième livre ?
(0:41:40) Message de Jena la Monteuse
(0:42:12) Comment ça fait de lire son propre témoignage
(0:44:20) Stratégies pour digérer les témoignages difficiles
(0:46:05) Journaliste dans les refuges queer en Ukraine
(0:50:46) Ton but dans la vie ? Est-ce que tu t’imagines vieux ?
Conclusion : et maintenant ?
(0:51:27) Des conseils à donner ?
(0:52:45) Qu’est-ce que tu aurais aimé voir ou savoir avant ?
(0:54:52) Où est-ce qu’on te trouve ? Qu’est-ce que tu veux mettre en avant ? Des projets ?
Bonjour, je m’appelle Jena, merci d’écouter Nos Voix Trans ! Ce podcast fait partie du collectif Nouvelles Radios Euphoriques, vous pourrez en apprendre plus sur le site nre.fm. Changeline a débarqué sur mon fil Instagram sans crier gare, et au milieu des memes et des posts militants, elle y a ouvert une troisième voie qui réveille tout le reste. Elle poste des extraits de ses chansons, et plus encore, des détails fascinants sur son processus créatif, des courts métrages où elle se met en scène, muette avec sa propre voix off, son visage plus expressif encore que ses paroles intenses, hurlées ou bredouillées selon le contexte. Je ne résiste pas au plaisir de vous lire son dossier de presse, qui prend à leur jeu les journalistes dithyrambiques en panne d’inspiration :
Changeline, l'artiste queer hyperactive originaire de Grenoble, émerge avec force sur la scène musicale en tant qu'autodidacte en 2022, offrant au monde pas moins de 49 créations en l'espace de deux ans.
Faisant fusionner les influences du metalcore, du rap, de la phonk et de la trap, elle façonne un style qui lui est propre, puisant son inspiration auprès d'icônes telles que Scarlxrd, 100gecs et Lil Darkie. Dans son univers sonore, elle tisse une trame émotionnelle saturée où sa colère s'entrelace avec des accords plus doux, créant ainsi un paysage sonore captivant. Ses paroles, teintées de noirceur, deviennent un étendard puissant et passionné, portant haut les valeurs de la communauté LGBTQI.
Si ça ne vous donne pas envie d’écouter ce qu’elle produit, je pense que cet entretien y arrivera.
En attendant, soutenez comme vous pouvez les projets que vous aimez autour de vous, et bonne écoute !
Merci, Changeline, pour l’énergie que tu transmets en parlant et en chantant, quoi que tu fasses. J’aurais aimé publier cet épisode avant ce premier concert épique que tu as donné en première partie de Delilah Bon aux Étoiles à Paris, mais maintenant qu’il est passé, je peux partager avec vous des extraits de ce moment de joie furieuse.
Si vous pensez être seul·e au monde, que tout le monde s’en fout, ou que personne ne comprend, il y a une communauté prête à vous soutenir, et qui n’attend que vous. N’ayez pas peur d’appeler à l’aide.
J’espère que vous avez aimé cet épisode de Nos Voix Trans, et que ça vous donnera envie de vous plonger dans nos archives.
Continuez à m’envoyer vos idées et vos envies, elles sont toutes lues, et appréciées. Si vous voulez faire une réponse audio, elle pourra être diffusée dans un prochain épisode. Allez écouter les autres podcasts du collectif Nouvelles Radios Euphoriques, sur le site nre.fm.
Mettez des likes, 5 étoiles et des pouces bleus partout où vous pouvez, parlez-en autour de vous, tout ça aide à la visibilité, et l’acceptation, de nos vies, une oreille à la fois.
Merci d’écouter Nos Voix Trans.
Hello, my name is Jena, thank you for listening to Our Trans Voices! Bear with me while I greet our usual French speaking listeners:
Bonjour, je m’appelle Jena, merci d’écouter Nos Voix Trans ! Exceptionnellement cet épisode est entièrement en Anglais, parce que notre invité n’est pas francophone. Nous allons procéder au doublage, et publierons une version française dès que nous pourrons.
This episode is very special to me. Well, they always are. This one is, because it’s the first time a movie production company contacted me to be part of a new release press tour, MUTT, called Vingt-quatre heures à New York in French. And for once, it’s a REAL trans movie. It’s written and directed by a trans guy, starring a trans guy playing a trans guy, with trans friends played by trans people. Full credits. Why is that so hard? And it just happens that the movie is great. I was nervous before meeting the creator of Mutt, so I enlisted the help of the wonderful Charlie Fabre from the Representrans collective, and the 1PCT podcast, who is a trans man specialised in transmasculine representation in cinema. With his help, there were now two of us being nervous before meeting Vuk Lungulov-Klotz. And he was amazing. He was kind, and open to all our questions, and radiant like happy artists can sometimes be. We have decided to share this complete exchange, so you can judge for yourselves, and enjoy it as much as we did.
Holly Days. Ça ressemble à une pseudonyme, ça ressemble même peut-être à un nom d’actrice porno, et vous n’auriez pas tort. Holly a la force enviable de vivre sa vie comme elle l’entend. Une transition vraiment tardive lui a donné le goût de ne plus perdre de temps, et de vivre à fond. Arrêter de travailler, se consacrer à la découverte, et au militantisme, toujours nécessaire pour exister dans la minorité de la minorité. J’ai eu la chance de croiser Holly pendant mes vacances en Bretagne, et je suis heureuse de vous la présenter. Cet entretien a été enregistré avec les moyens du bord et en plein air. Vous pourrez aisément imaginer le soleil, le vent de l’atlantique, parfois la fermeture éclair d”une tente à proximité, et même si vous tendez l’oreille, la clochette du petit chat qui suis littéralement Alice partout. J’en profite pour me vanter et pour saluer Alice, qui m’a reconnue par ma voix alors que j’étais incognito dans ce camp de vacances, et qui étaient embarrassée de me poser la question pour vérifier que j’étais bien moi. Je tiens à la rassurer : je suis bien trop flattée pour être embarrassée. J’espère que vous profitez bien de cet été, et bonne écoute !
J’ai rencontré Hanneli presque par hasard, autour d’un projet que je trouvais formidable et qui me tenait à cœur, un tiers-lieu qui serait à la fois queer, calme et sans alcool, une sorte de sainte trinité qui semble aller de soi pour nombre des nos adelphes qui sont à la fois trans et neuroatypiques, mais qui continue d’échapper aux personnes qui ont à la fois l’énergie et les moyens de mettre ce genre d’espace à disposition. Je cherchais en 2021 à aider à la promotion de la Constellation par tous les moyens, et il se trouvait une personne trans dans l’équipe. C’est dans ce joli café aujourd’hui défunt, que nous avons enregistré cet échange, le premier en face à face.
Depuis, Hanneli a mis en place pleins d’autres projets très cool, que nous évoquerons en conclusion, et dans les notes de l’épisode. En attendant, soutenez comme vous pouvez les projets que vous aimez autour de vous, et bonne écoute !
On ne présente plus Lexie, figure incontournable du militantisme trans en France, sous le formidable non de agressively trans. On ne la présente plus, et pourtant on devrait. Depuis début 2019, Lexie a produit un corpus militant extraordinaire, une somme de savoir écrit ou rassemblé et mis à la disposition du public. Cette visibilité a permis à la fois l’éducation des personnes cis qui le veulent bien, et aussi de donner des clés à des personnes trans qui en ont eu besoin pour se comprendre elles-mêmes. Cette présence en ligne, et aussi sur les étagères de librairies, à fait de Lexie un paratonnerre des attaques transphobes : innombrables sont les messages insultants et violents qu'elle a reçus. Je suis très reconnaissante qu’elle ait accepté la publication de cet entretien que nous avons réalisé en 2021. Je suis honorée de vous la présenter aujourd’hui.
Je visite Aaron, qui nous parle de son parcours, de sa non-binarité, et de son chouette projet @decoloqueer.
Comme vous le savez déjà peut-être, la vie est moins simple, hors de la norme. La norme actuelle est de manière évidente et brutale : hetero, cis, et blanche et valide. Un endroit où les discriminations s’appliquent et s’empilent de manière insidieuse, auquel vous n’avez peut-être pas pensé : les salons de coiffure. Nombreux sont les coiffeurs qui ne savent pas gérer les boucles serrées des personnes noires, nombreuses sont les coiffeuses qui n’osent pas les couleurs vives artificielles souvent demandées par les personnes queer, innombrables sont les salons qui jouent de la musique trop forte pour certaines personnes neuroatypiques, ou qui attendent des discussions pénibles de banalité.
C’est là que les initiatives communautaires sont nécessaires, pour prendre soin des particularités dont la norme ne se soucie pas.
C’est sur Instagram que j’ai découvert Decoloqueer, parce que parfois les algorithmes ont du bon.
Ce qui crée l’instant joyeux, c’est l’accueil amical ou le chat noir câlin. Ce qui rend l’expérience précieuse, c’est pouvoir constater que les suggestions sont bienvenues, la parole prise en compte, et les problèmes gérés avec bonne humeur. Ça en fait une bonne adresse à partager. Cet épisode n’est PAS sponsorisé par Decoloqueer.
Le weekend prochain à Lyon devait se tenir un événement organisé par les membres de DeepGreenResistance et Floraisons à la Maison de l'écologie, au moment de la Journée du souvenir trans. Le choix de cette date n'est pas un hasard et est symboliquement porteur d'une violence inouïe. Nous, membres de collectifs, écologistes, féministes et queer, nous sommes mobilisé‧es et nous avons gagné.
Voir le texte complet du communiqué de presse rédigé collectivement sur Mediapart
CW dépression, suicide
Chères auditeurices,
j’ai besoin de vous confier des choses, pour pouvoir passer à autre chose. Le format de cet épisode sera différent de tous les précédents, comme un crossover avec un autre podcast, d’une autre vie. Pour la nostalgie : (générique)
Je ressens le besoin, le devoir même, de reconnaître l’éléphant dans la pièce, mieux qu’en le mentionnant au détour d’une phrase dans le dernier épisode publié il y a déjà un an. La dépression que je traverse, que j’ai traversée peut-être, m’a empêchée de me confronter à la masse de travail que constitue chaque épisode. C’est une joie, à chaque fois, d’accomplir cette mission, de transmettre la parole de quelqu’un d’extraordinaire. Survivre en étant trans, c’est bien le thème de ce podcast, dont j’avais évidemment besoin, et peut-être vous aussi.
C’est aussi des heures de montage que je redoute et je repousse à plus tard. Je porte la culpabilité envers vous, et plus encore envers Manon, Karine, Gab, Lexie, Dominique, et les autres qui ont déjà témoigné et qui attendent que leur épisode sorte. Cette culpabilité me bloque ; et ce cercle vicieux entretient la dépression.
Pour essayer d’en sortir j’ai besoin de deux choses. La première, c’est de vous lire ce texte qui m’obsède, d’une autrice a priori cis, la lettre d’adieu de Virginia Woolf. Elle consacre l’énergie de ses derniers instants à expliquer son geste, et surtout à rassurer son compagnon qui lui survit.
Cette lettre m’a empêchée d’écrire la mienne, par peur de la copier trop. Citer quelqu’un d’autre dans un moment comme ça, j’avais le sentiment d’étouffer ma propre voix. J’avais, j’ai aussi un entourage à rassurer, et je ne pouvais pas trouver les mots pour alléger ma culpabilité de leur faire tant de peine.
Et c’est peut-être un peu ce qui m’a sauvée.
Voici ma traduction de la lettre.
Mardi.
Très cher Léonard,
Je suis sûre que je redeviens folle. Je sens que je ne peux pas traverser de nouveau ces moments terribles. Et cette fois, je ne guérirai pas. Je commence à entendre des voix, et je n'arrive pas à me concentrer. Alors je fais ce qui semble la meilleure chose à faire.
Tu m’as donné le plus grand bonheur possible. Tu as été, dans tous les domaines, tout ce que quiconque pouvait être. Je ne pense pas que deux personnes puisse être plus heureuses, jusqu’à ce qu’arrive cette terrible maladie. Je ne peux plus me battre. Je sais que je te gâche la vie, et que sans moi tu pourrais travailler. Et tu le feras, je sais. Tu vois, je n’arrive même pas à écrire ça correctement. Je n'arrive plus à lire.
Ce que je veux dire, c’est que je te dois tout le bonheur de ma vie. Tu as été extrêmement patient avec moi et incroyablement bon. Je veux le dire, que tout le monde le sache : si quelqu’un avait pu me sauver, ça aurait été toi. Tout m'a quitté, sauf la certitude de ta bonté. Je ne veux pas continuer à gâcher ta vie plus longtemps. Je ne pense pas que deux personnes puisse être plus heureuses que nous l’avons été.
Merci de m’avoir écoutée. La deuxième chose dont j’ai besoin, c’est votre retour. Si un épisode en particulier vous a touché, une phrase, où tout le projet, dites-le moi. Envoyez-moi un message, écrit, audio ou vidéo, racontez l’impact sur vous. Je suis curieuse, non, avide, de vos commentaires.
J’ai eu besoin de vous partager cette lettre et cette requête, parce que je crois que ça me permettra de passer à la suite. Enterrer cette pulsion de mort, et choisir la suite. Libérer cette lettre qui tournait en moi, comme une panthère derrière des barreaux, et me concentrer sur nos prochains chapitres ensemble : publier le 16e épisode d’Un Podcast Trans, publier le prochain épisode de Nos Voix Trans, et surtout, surtout, accueillir mon bébé qui doit naître dans quelques jours.
La page est tournée.
Je choisis la vie.
Je republie ici l'épisode 12 du podcast Avis de Tempête, dans lequel j'ai été invitée par le formidable Alex, pour vous faire profiter des expériences racontées par Séverine, Perle et moi.
Dans cet épisode on a voulu parler de nos manières de lutter, et plus particulièrement des joies qu’on peut trouver dans le militantisme, mais aussi des problèmes qu’on peut y rencontrer. On a eu l’idée après avoir lu le livre “Joyful Militancy” de Carla Bergman et Nick Montgomery, traduit en français par Juliette Rousseau (“Joie Militante”).
Pour échanger sur ces sujets, on est allé retrouver des camarades de lutte. On a parlé avec Jena, militante transféministe, Séverine, militante féministe et écolo et Perle, militante anarchaqueer et écolo.
Elles ont partagé avec nous leurs parcours militants, les difficultés qu’elles ont pu rencontrer dans le milieu, mais aussi les moments de joie et l’importance des liens qu’elles ont pu y tisser.
Merci encore à Jena, Séverine et Perle d’avoir participé à cet épisode et on espère que ça va vous plaire !
Bonne écoute 😉
Dispo ici : https://linktr.ee/avisdetempete
Vous pouvez retrouver Jena sur twitter (@JenaPhamSelle) sur son site http://jena.paris/ (et dans les podcasts : un podcast trans https://1pct.fr/ et nos voix trans https://nosvoixtrans.fr/) et Perle à la Baudrière https://labaudriere.noblogs.org/.
Les collectifs mentionnés par Jena :
Et le livre Joie militante : https://www.editionsducommun.org/products/joie-militante-carla-bergman-nick-montgomery-traduction-juliette-rousseau
Crédit musical : Isqar – Ending https://soundcloud.com/user-248063325/isqar-ending
Je suis désolée d’avoir laissé passer autant de temps depuis le dernier épisode ; la vie, les marches des fiertés, le vote et la déception de la loi sur la PMA, et je l’admets rarement en public, la dépression m’ont tenues trop loin de mes engagements, sans m’en épargner la culpabilité. J’espère que vous pourrez emporter cet épisode plein d’espoirs en vacances ! Continuez d’écouter, de partager, et de m’envoyer vos feedbacks et réflexions, elles sont toutes lues, et appréciées. Si vous voulez faire une réponse ou une réaction audio, elle pourra être diffusée dans un prochain épisode.
Quand j’ai rencontré Laurier, nous étions ensemble dans la préparation de Pride, dans ce qui est devenu par la suite le Collectif Non-Binaire. Nous avons beaucoup changé depuis.
Laurier est illustrateur et auteur de bandes dessinées. Vous avez peut-être déjà vu son travail pour le Collectif Intersexes et Allié·es, C’est Pas Mon Genre, ou des campagnes féministes, et aussi certainement son magnifique projet Reconnaitrans. "Contraction de “Reconnaissance” et de “Transidentité”, ReconnaiTrans est une bande dessinée qui à pour but de mettre en lumière la vie des personnes Transgenres et/ou Non Binaires, ainsi que les actes, paroles, situations transphobes/enbyphobes/cissexistes qu’elles subissent. D’abord sur Tumblr, après le grand succès de sa campagne de financement participatif, l’album et les nombreux cadeaux que Laurier a prévus autour devraient sortir bientôt. Je suis honorée de le recevoir.
Beaucoup de liens avec cet épisode plus long que d'habitude, venez les retrouver sur le site https://nosvoixtrans.fr/8/
Merci beaucoup Laurier, pour ton partage, ton amitié, et ton œuvre militante. Je suis certaine que ce sera un outil précieux pour faire connaître, reconnaître et comprendre nos vies.
N’hésitez pas à partager cet épisode, et tous les autres, autour de vous, mettez des likes, des étoiles et des pouces là où vous pouvez, tout ça aidera à la visibilité, et l’acceptation, de nos voix trans, une oreille à la fois.
Et n’oubliez pas : si vous pensez être seul·e au monde, que tout le monde s’en fout, ou personne ne comprend, il y a une communauté prête à vous soutenir, et qui n’attend que vous. N’ayez pas peur d’appeler à l’aide. Que ce soit ici ou ailleurs, merci d’écouter Nos Voix Trans.
Bonjour, je m’appelle Jena, et vous écoutez Nos Voix Trans.
Fin 2019, c’était avant la pandémie, une éternité, Geneviève de Fontenay a assuré qu’elle “lutterait jusqu’à la mort” contre l’idée d’une participante trans au concours des Miss France, elle jugeait cette hypothèse “déshonorante”. Bien sûr “jusqu’à la mort”, on n’aura pas forcément longtemps à attendre. Avant ça, en 2019, un petit groupe motivé avait décidé de prendre les choses en main, et d’organiser un concours pour les femmes trans, pour préparer les futures participantes. Et par contraste évident avec le concours officiel, les organisatrices ont été attentives à l’inclusivité, accueillant les femmes quels que soient leur taille, leur silhouette, ou leur origine, pour montrer que nous sommes toutes belles. En 2020, le concours n’a pas eu lieu pour des raisons sanitaires, et c’est Aëla Chanel, la première dauphine de l’édition 2019 qui a été couronnée pour représenter la France dans les concours internationaux.
Le concept même de concours de beauté ne fait pas l’unanimité, certes, et Miss T France fait attention à ne pas tomber dans l’écueil des concours habituels. L’accent est mis sur la personnalité des participantes.
On peut militer en même temps pour l’abolition des concours sexistes et patriarcaux comme Miss France, et revendiquer l’égalité d’accès pour toutes en attendant.
C’est le même principe que militer pour l’abolition de la mention du sexe à l’état civil, et exiger que le changement d’état civil soit libre et gratuit en attendant. Ça n’est pas incompatible. C'est le même principe féministe qui milite pour qu'une femme soit libre de faire ce qu'elle veut : s'épiler ou pas, porter un voile ou pas, des talons ou pas, etc. Il n'y a que comme ça que le patriarcat reculera. En attendant, je cite, “Miss T France s’inscrit dans une démarche active de visibilité, d’égalité et d’inclusion des femmes transgenres françaises dans la société”, et l’organisatrice m’a invitée à rencontrer les participantes et la tenante du titre.
Venez voir les liens des participantes sur le site https://nosvoixtrans.fr
Merci à vous Aëla, Dayna, Giovanna, Ines, Chrisna Léonie, Koriangelis, Laure, Lena, Lucie, Maëva, Peyton, et Sabrina d’avoir accepté de partager vos démarches et vos revendications, et merci Livia pour l’invitation ; le concours aura lieu du 28 juin au 7 juillet, si tout va bien, avec une diffusion en direct sur Youtube. En attendant prenez soin les unes des autres, et bon courage.
Vous êtes dignes d’attention : si vous pensez être seul·e au monde, que tout le monde s’en fout, ou personne ne comprend, il y a une communauté prête à vous soutenir, et qui n’attend que vous.
N’ayez pas peur d’appeler à l’aide.
Que ce soit ici ou ailleurs, continuez à écouter Nos Voix Trans.
J’ai rencontré Clara par hasard il y a quelques jours, et c’est encore une situation particulière qui m’a incitée à bousculer le calendrier des publications du podcast. Mes cher·es invité·es, qui devez patienter encore un peu pour vous entendre ici, j’espère que vous comprendrez pourquoi. J’ai invité Clara parce qu’elle vient de rendre public un sujet de recherche passionnant appelé “Transbiome”. Bien que l'on suppose que le néo-vagin des femmes trans soit l'hôte d'un microbiome aussi riche que le vagin des femmes cis, ses caractéristiques n'ont pas encore été étudiées. Afin de pouvoir fournir des soins gynécologiques adéquats aux femmes trans à l'avenir, il semble essentiel d'en apprendre davantage sur sa composition et sa dynamique. L'objectif de cette étude est de mieux comprendre la diversité microbienne et la composition des microbiomes que l'on trouve dans les néo-vagins. Bien sûr je vais la laisser expliquer dans l’épisode… Bonne écoute. 00:00 Intro 00:50 Découverte de la transidentité 02:01 Et pour toi ? 03:05 Coming out 04:05 Transitions 13:27 Est-ce que tu veux des enfants ? Conservations de gamètes. 17:10 Disparition des ressources communautaires en ligne (les forums TXY et Transidentités) Le Monde de T 18:49 Est-ce que ton orientation a changé ? 21:50 Plus grande fierté personnelle ? 22:51 Tu te considères comme une personne militante ? 25:42 La seule gynécologue qui reçoit des personnes trans 28:30 Plus grande fierté militante ? 36:30 Est-ce que militer te rend heureuse ? 37:31 Réseau de soutien 38:23 Qu'est-ce qui te fait plaisir ? 39:25 Recommandations de jeux vidéos et de mangas lesbiens Her Tale of Shim Chong: Loin des yeux Wandering son 40:46 Tu t'habilles quand tu es confinée ? 41:16 Heureuse, fière, fatiguée, sereine ? 42:34 Finir les études de médecine 43:10 Comment tu seras, vieille ? 43:56 Des conseils à donner ? "Nous sommes tous des spectres masculin-féminin et mâle-femelle, alors soyez vraiment ouverts au fait que… On peut être ce qu'on veut." "Les médicaments contre la dépression ça marche : il ne faut pas hésiter. Ce n'est pas la fin du monde (au contraire). Il ne faut pas perdre l'espoir, c'est le plus difficile dans la dépression. Mais vu où je suis allée, et vu que j'en reviens, là, je pense qu'on peut aller très profond et revenir." 45:34 Poésie et développement de jeux vidéos 48:10 Outro Merci Clara, pour ton témoignage, et pour ton incroyable dévouement à la santé de nos sœurs trans. Toutes les formes de militantisme sont complémentaires ; je suis admirative de celle que tu as choisie, et je te souhaite un chemin sans embûches jusqu’à ta destination. Vous avez compris l’urgence de cet épisode : si vous êtes une femme trans et que vous avez un vagin, vous pouvez participer à cette étude pour aider les générations à venir ; et si vous êtes une personne cis, alliée (puisque vous êtes ici), vous pouvez contribuer au financement de cette étude, et aider les générations à venir. À vous de jouer ! Vous êtes dignes d’attention : si vous pensez être seul·e au monde, que tout le monde s’en fout, ou personne ne comprend, il y a une communauté prête à vous soutenir, et qui n’attend que vous. N’ayez pas peur d’appeler à l’aide. Que ce soit ici ou ailleurs, continuez à écouter Nos Voix Trans.
Dimanche 21 février 2021, c’est la date quasi palindromique où un petit collectif féministe nous a réuni sur la place derrière l’assemblée nationale, pour manifester notre ras-le-bol de l’hypocrysie politique qui consiste à se clamer le défenseur des minorités, tout en tapant sur celle-ci dès qu’on peut. Nous avons défilé, chanté, crié, nous nous sommes retrouvées aussi, parfois après de longs mois les uns des autres. Se rappeler que nous militons pour plus que des concepts, passe par toucher la réalité de nos vies. J’ai interrogé quelques unes des personnes que j’ai pu croiser, et vous reconnaîtrez peut-être des voix des épisodes passés ou… à venir.
Merci Jill, Ali, Lexie, Gabe, Paulina, Sasha, Barbara, Venus, d’avoir participé à cet épisode spécial, et merci à Alice, Pia, et toute l’équipe qui a si bien organisé cet évènement de dernière minute. N’oubliez pas de partager cet épisode, et tous les autres, autour de vous, mettez des likes, des étoiles et des pouces là où vous pouvez, tout ça aidera à la visibilité, et l’acceptation, de nos voix trans, une oreille à la fois.
Vous êtes dignes d’attention : si vous pensez être seul·e au monde, que tout le monde s’en fout, ou personne ne comprend, il y a une communauté prête à vous soutenir, et qui n’attend que vous.
N’ayez pas peur d’appeler à l’aide.
Que ce soit ici ou ailleurs, continuez à écouter Nos Voix Trans.