
Dans cet épisode de Musiciens d’Église, Sibbecai reçoit Rich, un musicien multi-instrumentiste passionné qui a grandi dans une communauté haïtienne à Saint-Martin. Dès l’âge de 12 ans, Rich découvre une passion profonde pour la musique, débutant par le piano, puis élargissant son spectre à la guitare, la basse et la batterie. Malgré l’absence de musiciens dans sa famille et quelques réticences paternelles au départ, sa détermination et son amour pour la musique chrétienne l’ont mené à servir très jeune dans son église.
Rich témoigne de son parcours autodidacte, formé à l’oreille plutôt qu’au solfège, et de la richesse musicale de son contexte d’origine, où les tonalités s’enchaînent sans filet, développant chez lui une capacité d’adaptation remarquable. Son arrivée en métropole, dans une autre église haïtienne, s’est faite naturellement, son niveau musical lui permettant de s’intégrer et de contribuer pleinement.
Rich explique que son appel à la louange ne s’est pas limité à la pratique instrumentale, mais s’est ancré dans sa foi : baptisé à 14 ans, il s’est toujours senti à sa place dans ce ministère. Pour lui, jouer à l’église, c’est avant tout rendre gloire à Dieu et répondre à un appel spirituel, bien plus qu’un simple engagement musical.
Il aborde aussi son désir de transmettre, sa vision du leadership musical et l’importance d’encadrer les autres. Sa polyvalence sur les instruments lui donne une vision globale de la musique, lui permettant de mieux interagir avec les autres musiciens et d’adapter son jeu en fonction de leurs rôles.
Rich distingue deux formes de préparation : celle liée à l’exercice technique (qu’il avoue négliger parfois) et celle liée à la préparation d’un set de louange, qu’il fait principalement à l’écoute et dans la visualisation mentale des morceaux.
Il partage un moment marquant où, alors qu’il ne connaissait pas un chant, il a ressenti l’inspiration divine le guider au piano. Il évoque aussi l’importance d’avoir un directeur musical (DM) pour assurer la coordination, tout en soulignant que l’unité spirituelle prime.
Concernant l’évolution de la musique dans l’église, Rich constate les apports et les limites des outils modernes comme Ableton et les séquences. Si cela facilite la performance, il met en garde contre une certaine paresse musicale qui peut s’installer.
Pour lui, le véritable moteur de la louange reste la présence de Dieu, l’amour fraternel, et la capacité à rester sensible aux besoins spirituels de l’assemblée, quitte à abandonner la setlist pour répéter une seule phrase inspirée.
Enfin, Rich termine sur un message fort : la louange est un appel spirituel sérieux, un lieu où Dieu siège, et donc un domaine particulièrement attaqué par l’ennemi. Il appelle ceux qui désirent servir dans la louange à s’assurer de leur appel et à s’y engager pleinement, en conscience.Rejoins nous sur instagram @musiciendeglise