
Michael Malobo, musicien d’église d’origine congolaise vivant aux États-Unis, retrace avec transparence et humilité son parcours musical. Né à Kinshasa et grandi en Normandie, il découvre la musique à 15 ans à travers l’église, bien qu’issu d’un environnement familial non musical. Il apprend le piano « à la congolaise », c’est-à-dire à l’oreille, sans formation théorique, en imitant les accords joués par d’autres.
Cette approche intuitive lui permet de jouer, mais sans compréhension musicale approfondie. Le déclic se produit lorsqu’il rencontre sa femme, puis Ruddy Cham, qui lui ouvre à d’autres styles musicaux et l’encourage à structurer son jeu. Ce choc culturel – sortir du sébène congolais pour découvrir le gospel américain – l’oblige à déconstruire ce qu’il croyait savoir pour reconstruire des bases solides.
Michael devient responsable de la commission musicale dans son église. Ce rôle est un défi : il doit gérer les écarts de niveau, introduire de nouvelles sonorités et faire évoluer les habitudes musicales du groupe, tout en faisant face aux résistances culturelles. Il apprend que l’imposition n’est pas la solution : il faut accompagner, écouter et adapter.
Son passage des églises européennes aux églises américaines est un autre choc. Il découvre une vision de l’église très différente : des chants "séculiers" comme Happy de Pharrell Williams y sont interprétés dans un cadre de série thématique. Si le fond est parfois spirituel, la forme le déstabilise. Cela soulève pour lui la question : qu’est-ce qu’un musicien d’église ? Est-ce un technicien, un artiste, un adorateur, un canal ?
Il évoque aussi ses doutes : aura-t-il le niveau pour servir dans une église américaine ? Il se confronte à l’élitisme supposé du milieu, mais découvre que l’excellence vient souvent de la structure et de la rigueur : équipes de planification, séquences audio pré-travaillées, auditions... Grâce à sa persévérance et au soutien de son entourage, il intègre l’équipe musicale.
Michael conclut en insistant sur l’importance de la vision du service : être au service de Dieu et des autres, et non de son propre talent. Il incarne une génération de musiciens en transition, entre cultures, entre héritage et modernité, entre passion et appel.
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