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Longitude 181 • Fréquence Terre
Longitude 181 • Fréquence Terre
282 episodes
3 weeks ago
La Radio Nature • Info environnement, musiques du monde, ambiance Nature
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Nature
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Episodes (20/282)
Longitude 181 • Fréquence Terre
Le saumon c’est déraisonnable !
Fumé ou pas, le saumon est de toutes les tables. Pourtant sa chair concentre des polluants tels que les métaux lourds ou les résidus de médicaments évacués par les eaux d’égout. Reste que la consommation de saumon par l’homme devient déraisonnable. D’ailleurs le saumon sauvage, celui qui vivait entre aux douze des rivières où il naissait et l’Atlantique où il vivait pour finalement finir ses jours dans ses eaux natales, n’est qu’un souvenir en comparaison des quantités industrielles qui ont été pêchées jusqu’à le mettre en situation de vulnérabilité. C’est ce que clame l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, qui classe le saumon de l’Atlantique dans les animaux vulnérables au vu de la décroissance de sa population de l’ordre de 75% au cours des vingt dernières années. En dehors de l’Ecosse, de l’Irlande, de l’Islande et de la Norvège, la plupart des rivières d’Amérique du Nord et d’Europe ne voient plus passer un seul saumon.
Les raisons ? Les barrages qui les empêchent de remonter des cours d’eau pour frayer, la pêche excessive et la pollution. D’ailleurs, la sensibilité du saumon aux pollutions et donc la présence de ce poisson prédateur constituent un indicateur de la santé des cours d’eau. Et l’élevage n’est pas une solution. Loin s’en faut. L’aquaculture menace directement les océans. Le saumon est un carnivore. Pour un kilo de saumon élevé, c’est jusqu’à 8 kilos de poisson qu’il faut prélever dans les océans. Au Chili, on constate d’ores et déjà la chute libre des stocks d’anchois utilisés en nourriture de croissance rapide. Dans ces élevages d’ailleurs, le risque de maladie n’est pas négligeable et se transmet aux populations sauvages lorsque le saumon d’élevage s’échappe tout simplement des cages où il cohabite avec plusieurs milliers de ses congénères. Bien entendu, pour éviter toute maladie, on donne à ces saumons des traitements à base d’antibiotiques ou de produits chimiques pas toujours recommandables. Et ces polluants se retrouvent immanquablement dans les océans et dans la chaîne alimentaire avec des dommages collatéraux sur l’environnement. Dans sa cage, le saumon est stressé. Et bien souvent, de nombreuses pertes sont à déplorer en raison de ces conditions d’élevage où prime la rentabilité. Une fois de bonne taille, le saumon d’élevage sera tué par asphyxie, à l’air, au CO2, après avoir été préalablement affamé pendant une bonne semaine. Et tout se paye. L’homme, en étant en haut de la chaîne alimentaire, paye son écho à ces méthodes d’élevage pour le moins brutale et irrespectueuse de l’environnement.
On pourrait demander à chacun de consommer moins, en vain, car la réalité, soyons pragmatiques, nous rattrapera. En vidant les océans, en dévoyant les conditions de vie des saumons, nous ne faisons qu’accélérer le processus de moindre quantité de poissons pour une population et une demande de plus en plus grande, souvent inutile. Attendons encore un peu. Le problème sera résolu par la disparition irréversible des poissons dans les océans. Je vous invite tout simplement à prendre vos responsabilités.
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1 year ago
3 minutes 14 seconds

Longitude 181 • Fréquence Terre
Le manchot est écolo !
Tout le monde connaît le manchot. Bon, ce n’est pas seulement un homme sans bras, et donc sans chocolat. Non, c’est un oiseau qui vit en Antarctique, qui nage, plonge, mais ne vole pas. Il a été immortalisé dans l’excellent film La marche de l’empereur, qui permet d’apprécier les conditions extrêmes dans lesquelles vit cet animal. Le manchot empereur est un peu plus grand que le manchot royal. Tous deux ont des pattes qui ressemblent plus à des nageoires. Enfin, ne confondez pas le manchot et le pingouin, même s’ils se ressemblent de très loin. D’ailleurs, si vous voulez en voir, je vous conseille fortement de visiter Oceanopolis à Brest, qui dispose de la plus importante colonie vivant en conditions quasi équivalentes.
Et je vais vous faire une confidence, le manchot est écolo. Et oui, c’est un oiseau qui détient le secret des économies d’énergie. Jugez-en par vous-même. Il est capable de descendre à plusieurs centaines de mètres, peut encaisser 50 bars de pression, le tout dans une eau glacée. Il montre une capacité d’adaptation extraordinaire en économisant son énergie, c’est-à-dire en dépensant le moins de calories possible, ce qui lui permet de préserver sa chaleur et en abaissant sa fréquence cardiaque pour éviter de consommer trop d’oxygène. Pour faire un maximum de distance, pour un minimum d’effort, sa sobriété, certains diraient sa paresse, repose sur sa forme aérodynamique et son métabolisme régulateur. En gros, notre manchot se comporte comme un engin de course avec peu d’essence dans le réservoir. Certains se seraient amusés à calculer sa sobriété par comparaison avec nos véhicules. Le manchot ferait du 0,06 litre au 100.
Inutile de dire que toutes ces caractéristiques ont intéressé de près les gens qui ont cherché à s’inspirer de ce modèle. C’est ainsi que sont nés des sous-marins, des bateaux et des avions issus des principes aérodynamiques utilisés par le manchot. Les gains obtenus grâce à cette aérodynamique sont de l’ordre de 35%. Le manchot, qui ne l’est pas, nous apprend comment mieux nous déplacer dans l’eau mais aussi dans l’air. Un comble d’ailleurs car le manchot ne sait pas voler. L’aérodynamique n’est pas le seul domaine où excelle le manchot. C’est grâce à une couche de graisse qu’il parvient à supporter le froid polaire. C’est en partie vrai. Il y a aussi son plumage qui a la particularité d’être dense mais surtout de changer de densité à partir d’un muscle que le manchot utilise pour faire bouger ses plumes et ainsi les écarter pour constituer une fine couche d’air isolante supplémentaire. Là aussi, nous avons de quoi nous inspirer pour des vêtements chauds, des moyens d’isolation pour les bâtiments ou les canalisations. Bref, du travail à faire sur les conseils d’un manchot.
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1 year ago
3 minutes 5 seconds

Longitude 181 • Fréquence Terre
Rejoignez la coalition citoyenne pour la protection de l’Océan !
Rejoignez la coalition citoyenne pour la protection de l’océan !
C’est mon message du jour. Ne perdons pas de temps. Si vous êtes un usager ou un amoureux de la mer et de l’océan, si vous êtes indigné par les outrages et les menaces qui pèsent sur l’océan, ne m’écoutez pas et allez directement sur le site www.oceancoalition.org et rejoignez la coalition citoyenne pour la protection de l’océan.
Pour ceux qui s’interrogent sur ce mouvement emmené par l’ONG Blum, précisons de suite l’objectif. Restaurer la santé de l’océan n’est pas une option, c’est un impératif. Protéger l’océan n’est pas compliqué, il suffit d’arrêter de le détruire. Exigeons du pouvoir politique qu’il protège l’océan et l’humanité, car notre survie en dépend. Alors rejoignez la coalition pour agir avant qu’il ne soit trop tard. Car une coalition, c’est mieux qu’une pétition. C’est la formation d’une communauté qui agira jusqu’à la victoire.
Et il nous faut un mouvement d’ampleur et ça commence bien. Consciente du rôle essentiel de l’océan dans nos vies, plus d’une centaine d’associations, de fondations, d’entreprises et de personnalités publiques de tout horizon soutiennent déjà la coalition de l’océan. Ces artistes, comédiens, sportifs, actrices, auteurs, activistes, organisations s’unissent derrière une seule volonté, obtenir du pouvoir politique une protection véritable de l’océan, et ce dès 2024. Ensemble, ils appellent le gouvernement français à prendre ses responsabilités et à mettre en place rapidement des actions concrètes pour la préservation de l’océan. Pour en savoir plus, c’est sur www.oceancoalition.org
Encore un doute sur votre participation ? Alors il vous faut réaliser que l’océan est notre poumon. Le protéger est vital. Et c’est très simple, on arrête de le détruire. Nos vies, le cycle de l’eau, les sécheresses, les événements climatiques extrêmes, les productions agricoles, tout le système terre est étroitement lié à la santé de l’océan. Le changement climatique vient frapper des écosystèmes meurtris par des décennies de ravages causés aux animaux et aux habitats marins par la pêche industrielle reconnue comme la première cause de destruction de l’océan. L’océan va mal. La France possède le deuxième espace maritime mondial. La France doit être exemplaire sur la protection de l’océan. Le président Emmanuel Macron a décrété 2024 année de la mer. Demandons-lui de s’engager sur 15 points permettant de sauver l’océan, le climat et les emplois et de commencer par en mettre 3 en œuvre, 3 mesures urgentes d’intérêt général.
L’évidence, interdire le chalutage dans les aires marines dites protégées et qui ne le sont pas le moins du monde.
Le bon sens, cesser d’approuver en subvention publique des méthodes de pêche destructrices et d’utiliser l’argent public pour permettre une transition sociale, écologique et solidaire du secteur de la pêche vers des méthodes de pêche qui cessent de brutaliser l’océan et de le détruire.
Enfin la justice sociale, protéger les écosystèmes et les pêcheurs côtiers en excluant les navires industriels de plus de 25 mètres et pouvant faire jusqu’à 145 mètres, les exclurent donc du littoral français. Le littoral c’est une bande de 12 000 nautiques soit environ 22 km.
Et nos voix peuvent porter, mais elles surtout, elles doivent porter. L’heure est trop grave, nous n’avons pas d’autre choix. Construisons cette victoire essentielle. Comment ? Eh bien en rejoignant la coalition citoyenne pour la protection de l’océan sur www.oceancoalition.org Un manifeste vous y attend, ainsi que la liste des 15 points permettant de sauver l’océan.
Enfin,
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1 year ago
4 minutes 51 seconds

Longitude 181 • Fréquence Terre
Pêcher moins pour gagner plus ?!
Quel est le juste prix pour le poisson que vous achetez ? Sous l’angle théorique, le poisson, coté encrié comme le sont les actions en bourse, n’a pas de prix fixe. Mais dans le contexte de pénurie des pêches, avec une demande en hausse pour une cueillette en mer au milieu stable, voire déclinante, les prix devraient logiquement monter car ce qui devient rare devient plus cher. Mais le poisson fait exception à la théorie et à l’économie. Car faute d’être représenté et structuré de manière forte face au lobby industriel et à la distribution, les communautés de pêcheurs n’ont pas su garder le bénéfice de cette situation de déséquilibre entre l’offre et la demande. C’est ainsi que chaque hiver, par exemple, le prix du bar de chalut poisson sauvage pêché au large avec un bateau et plusieurs marins est au même niveau que celui du bar d’élevage poisson de ferme cueilli à l’épuisette par une ou deux personnes seulement. Des moyens mis en oeuvre très différents. Des prix identiques. Et une comble économique alors que la demande des consommateurs en poisson de qualité est à la hausse.
En fait, pour mieux gagner leur vie, la solution pour les pêcheurs serait de réduire le volume des captures ce qui rendrait le poisson plus rare et donc plus cher. Bref, travailler moins pour gagner plus. Un exemple prouve que cela peut marcher et rendre viable une activité de pêche de manière décente tout en préservant la ressource en poisson. Il s’agit des ligneurs de la pointe de Bretagne qui dans leur fonctionnement réunissent les éléments d’une pêcherie durable et économiquement viable. Les principes en sont simples. Un pêcheur, un bateau et une méthode de pêche manuelle peu agressive sur la ressource et sur les habitats marins. La méthode, une ligne à la traîne, au leurre, consiste à capturer en moyenne une quarantaine de kilos de poisson par jour avec l’option de libérer ou de conserver le poisson pêché en fonction de sa taille. C’est ainsi que cette communauté de pêcheurs, par un accord tacite, restreint ses prises à des poissons de plus de 45 cm alors que la réglementation leur autorise une taille minimale légale de 36 cm. Ces pêcheurs-là ont compris que la ressource n’était pas inépuisable, qu’elle ne tiendrait pas face au chalutage pélagique et que plus ils pêchaient, plus le cours du poisson baissait et moins ils avaient de revenus. Plus fort encore leur démarche marketing. Leurs poissons ont un pince dans la joue avec une référence qui vous permet de consulter sur internet leur fonctionnement mais aussi la date de capture du poisson et même la photo du bateau et du pêcheur qui l’a pêché. C’est difficile de faire mieux en matière de traçabilité.
N’allez pas croire pour autant que ces pêcheurs ne rencontrent aucun problème. La concurrence des plaisanciers qui pêchent des quantités équivalentes mais sans contraintes économiques ou légales, ou les frictions avec les chalutiers pélagiques, beaucoup plus destructeurs et comptant en tonnes plutôt qu’en kilos les quantités de poissons pêchés, qu’ils soient matures ou pas, amènent des conflits réguliers qu’ils seraient pourtant aisés de résoudre par une législation, des contrôles et des sanctions appropriées. Constitués en association, les Ligneurs de la Pointe de Bretagne possèdent le projet le plus abouti, mais partout ailleurs, d’autres pêcheurs isolés ont également cette approche. Même s’ils n’ont pas la même visibilité, ils sont dans le vrai, avec une solution de pêche qui préserve les aspects socio-économiques et environnementaux.
Consommateurs de poissons, ils méritent toute votre attention. www.ligneurs-de-la-pointe.fr
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1 year ago
3 minutes 22 seconds

Longitude 181 • Fréquence Terre
Et si, ce mardi, ensemble , on se bougeait pour l’Océan?
Cette chronique comme à l’habitude est publiée le lundi matin à 9h. Aujourd’hui elle sera plus courte, mais mérite vraiment toute votre attention. Et si demain matin, mardi, on se réveillait ?
Et oui, la France entière parle de l’océan depuis ses derniers mois, le grand oublié de la conversation publique, alors que l’organe vital de la planète n’a jamais été aussi chaud, pollué et dévasté par des méthodes de pêche destructrices. Restaurer la santé de l’océan est un enjeu qui concerne la société entière. Vous, et si demain, chacun d’entre nous rejoignait une coalition qui porterait un certain nombre de demandes tout au long de l’année ?
Cette année, qui est l’année de la mer et ce, jusqu’à la tenue de la troisième conférence des Nations Unies sur l’océan qui se tiendra à Nice en juin 2025.
Et si des pêcheurs, des chercheurs, des élus, des associations présentaient des travaux inédits à discuter de pistes concrètes permettant de gagner sur tous les tableaux ? La protection de l’océan, du climat, des finances publiques, de l’emploi, bref, une avancée socio-économique et environnementale.
Et si ces travaux faisaient l’objet d’une coalition citoyenne pour la protection de l’océan ? Une coalition, une grande coalition citoyenne pour la protection de l’océan, composée de scientifiques, pêcheurs, acteurs associatifs, activistes engagés, personnalités publiques, autour de l’urgence climatique et de la transition sociale et écologique, mais aussi avec vous. Protéger l’océan est un enjeu vital, on peut et on doit allier protection et transition pour un futur pour l’océan qui soit meilleur qu’aujourd’hui.
Et si on commençait par l’évidence ? Interdire immédiatement le chalutage dans les aires marines dites protégées, mais qui ne le sont pas actuellement. Et si on décidait d’organiser la fin progressive du chalutage ? Avec justice pour les pêcheurs, de les protéger, ainsi que les écosystèmes côtiers, le tout en interdisant dès 2024 les navires industriels qui ravagent le littoral.
Et si on engageait un plan d’action en 15 points pour sauver l’océan et le climat ?
Et si, ensemble, on portait ces demandes auprès des décideurs politiques à la veille de la production par la France de sa feuille de route en réponse au plan d’action pour l’océan de la Commission Européenne ? Beaucoup de si !
Et si, demain matin, mardi, on se réveillait ? Allez, ensemble, tentons de mettre l’océan au centre du jeu et de l’année de la mer. Demain, guettez votre fil d’actualité. Dès demain matin, mardi 26, concrétisez le si de mon propos, les si de mon propos, par un ralliement et un engagement pour l’océan, ici et maintenant.
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1 year ago
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Longitude 181 • Fréquence Terre
Souci du vivant – Ep.4 – Ne pas dépasser les limites planétaires !
Aujourd’hui, nous appartenons aux premières générations qui, grâce au progrès de la science, disposent des connaissances nécessaires pour appréhender l’ensemble des impacts des activités humaines sur la santé des écosystèmes. Nous avons désormais la capacité d’observer, par satellite, la banquise qui disparaît, les forêts brûlées et le niveau de la surface des océans monté. La communauté scientifique est en mesure d’évaluer la rapidité du changement climatique, de calculer la vitesse de disparition des espèces animales et végétales. Bref, on sait faire.
Une équipe internationale de chercheurs a défini dès 2009 des valeurs seuil affectées à 9 processus régulant la stabilité et la résilience du système Terre à l’échelle mondiale. On parle du changement climatique, bien sûr, de l’érosion de la biodiversité, des apports d’azote et de phosphore à la biosphère et aux océans, indispensables, le changement d’usage des sols, l’acidification des océans, l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, la consommation et l’usage de l’eau douce, la dispersion des aérosols atmosphériques et la pollution chimique. Chacun de ces phénomènes interagit avec les autres et ensemble ils garantissent l’existence d’un écosystème sûr et stable. Plus inquiétant, lorsqu’un processus est trop fortement impacté par les activités humaines et se dérègle, les scientifiques constatent un effet domino affectant les autres fonctions planétaires. Afin de garantir le bon fonctionnement de cette mécanique du vivant, des limites à ne pas dépasser doivent donc être établies et respectées. Exemple, pour le changement climatique, le seuil à ne pas dépasser est de 350 parties par million d’eau maximale de CO2 dans l’atmosphère pour rester en deçà d’une augmentation globale de température de 1°C. Dépasser ce seuil climatique provoque un dérèglement et nous rapproche d’un point de basculement qui pourrait entraîner un processus irréversible d’extinction des espèces et de détérioration de la santé planétaire. On est loin, bien sûr, de l’accord de Paris avec ses 2°C. Si nous voulons prendre des décisions éclairées en matière de politique climatique, il est donc beaucoup plus cohérent de se fier aux limites planétaires établies par les scientifiques que de faire référence aux accords politiques.
Il est donc urgent d’intégrer les mécanismes du vivant dans notre arsenal juridique. Actuellement, notre droit scinde la nature en matière et domaine distincts la mer, la forêt, la agriculture, les mines, l’urbanisme. Les activités humaines encadrées par la loi sont compartimentées et les politiques réparties entre les différents ministères. Les alertes scientifiques se succèdent, différents scénarios sont mis sur la table, mais les politiques sectorielles mises en place sur le court terme n’offrent de réponse ni transversale ni transgénérationnelle. La définition des limites planétaires transposées à l’échelle nationale et locale nous permettrait pourtant de poser un cadre définivement plus adapté que celui du droit de l’environnement actuel. Ces limites devraient être évaluées lors d’élaborations de projets à savoir si elles sont effectivement dépassées ou pas a priori pendant la mise en place du projet et a posteriori ce qui pose un problème de contrôle. Un suivi régulier permettrait en effet de faire des ajustements nécessaires pour respecter des objectifs fixés. D’ailleurs, le ministère de la Transition écologique en 2019 soulignait lui-même qu’outre le fait de constituer un cadre d’analyse novateur, l’approche inédite des limites planétaires correspond à la nécessité d’actualiser les informations environnementales en offrant aux citoyens et aux décideurs une compréhension plus globale de la situation nationale. Et il est vrai que l’inscription du respect des limit...
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1 year ago
5 minutes 46 seconds

Longitude 181 • Fréquence Terre
Nos émissions de CO2 rendent Nemo kamikaze !
Un clown qui a une attitude étrange, c’est normal. Un poisson clown qui a un comportement étrange, voire suicidaire, ça l’est moins. Alors qu’est-ce qui peut transformer le poisson clown, un cousin de notre vaillant Némo, en kamikaze ? Eh bien c’est la concentration en gaz carbonique. C’est ce qu’a démontré une étude publiée par Nature Climate Change. Une teneur en CO2 dans l’océan trop élevé, comparable à celle prévue à la fin de ce siècle, perturbe le système sensoriel des poissons clowns. Non seulement ils perdent le sens de l’orientation, mais pour certains, ils se jettent dans la gueule de leurs prédateurs. En effet, alors que nos chers poissons clowns fuient actuellement leurs prédateurs, des poissons clowns élevés dans un milieu deux fois plus riche en CO2 vont suivre l’odeur de leurs prédateurs et remonter le courant d’eau jusqu’à celui-ci. Je vous passe les détails, mais l’explication c’est la perturbation d’un mécanisme de transmission neuronale lié au gaz carbonique présent dans l’eau. Et notre poisson clown devient un kamikaze malgré lui, victime d’un gaz à effet de serre que nous déversons dans notre atmosphère malgré tous les effets que nous prévoyons déjà.
Et notre petit Némo n’est pas le seul à être perturbé. Le poisson demoiselle, lui aussi, s’en trouve tout retourné. Après quatre jours passés dans une eau chargée en gaz carbonique, le poisson demoiselle confond sa droite et sa gauche. Heureusement qu’il ne vote pas. Dans les deux cas, ces exemples montrent que les perturbations des océans par le gaz carbonique vont bien au-delà du réchauffement des eaux, de leur acidification ou du transfert d’espèces invasives. C’est l’organisme vivant qui est perturbé intérieurement, qui se modifie et qui transforme les comportements. Et c’est donc l’écosystème dans sa totalité qui est en jeu. Et si l’on regarde les conséquences globales, c’est le risque d’une ample disparition de biodiversité qui nous guette.
Et personnellement, je me pose la question de savoir quel sera aussi l’impact sur nos neurones. Mais je n’ai pas encore vu d’études sur le sujet. Mais on devrait vite l’envisager et quantifier l’impact sur notre humanité. Bien, la morale que je retiens est celle-ci. Arrêtons de faire les clowns sur cette planète. Soyons responsables. Stoppons nos émissions de gaz carbonique. Revoyons nos politiques énergétiques. C’est aussi, au-delà de la réduction des gaz à effet de serre, un excellent moyen de stopper une des menaces qui pèsent sur la chimie de nos océans et donc de leurs habitants. Et bien entendu, réduire le gaz carbonique émis, c’est aussi la possibilité pour les petits et les grands de continuer à s’émerveiller de la robe du poisson clown et de ses dandinements dans les anémones qui peuplent les récifs coralliens.
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1 year ago
3 minutes 13 seconds

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Souci du vivant -Ep.3 – Reconnaitre l’écocide
Quand on a le souci du vivant, on espère que les atteintes les plus graves à la nature soient criminalisées. Pour ce, il est nécessaire de reconnaître le crime d’écocide qui est un moyen de contraindre les sociétés récalcitrantes par des sanctions lourdes. Mais ce crime d’écocide n’est toujours pas reconnu en France.
L’un des arguments est que le droit de l’environnement est suffisamment complet et que le problème réside avant tout dans son application. Ce qui n’est pas tout à fait juste, il suffit de l’illustrer par des faits. Exemple, les forages de Total en Guyane, le déversement de résidus de béton lafarge dans la Seine, l’incendie dans l’usine de produits chimiques Lubrizol à Rouen. Bref, notre système juridique n’est tout simplement pas assez dissuasif pour tenir tête aux grands pollueurs et pour les discipliner.
La reconnaissance du crime d’écocide est une avancée juridique indispensable pour protéger la sûreté et la santé de nos territoires et de leurs habitants humains et non-humains. Pourtant, la plupart du temps, le gouvernement et les élus prennent la défense des intérêts financiers plutôt que ceux de la nature. Les dirigeants politiques se succèdent sans prendre les mesures qui s’imposent pour sécuriser le fragile équilibre mondial. Pourtant, les scientifiques ont défini de manière précise les rouages des mécanismes planétaires.
Pour sanctionner les récalcitrants, ce qui malgré les alertes des scientifiques contrevient aux stratégies d’adaptation, le droit doit se douter de nouveaux outils. L’écocide en est un Actuellement, les activités industrielles provoquent des dommages écologiques graves, en toute impunité, en accord avec l’administration.
Pourquoi ? Parce que l’État distingue entre les destructions de la nature qui sont légales, car autorisées par les pouvoirs publics, et celles qui sont illégales. La limite entre les dégradations qui sont tolérées et celles qui ne le sont pas relève d’un arbitrage entre les intérêts économiques privés des entreprises. Des territoires entiers peuvent être ainsi sacrifiés. Un exemple, la France compte par exemple plus de 323 000 anciens sites miniers ou industriels dont la dépollution n’a souvent été assurée que de manière superficielle, voire laissée aux générations suivantes. La reconnaissance du crime d’écocide vise à se doter d’une incrimination indépendante de l’administration, reposant uniquement sur la constatation scientifique d’atteinte grave à l’intégrité de la nature et de la santé des territoires.
Les discussions sur la scène internationale placent l’écocide au niveau du crime de génocide. Et par souci de cohérence, il est donc impensable que la France en donne une définition qui amoindrisse sa portée. Malheureusement, en 2020, le ministre de la justice et celui de la transition écologique annonçaient un délit d’écocide mais qui n’était que d’une portée de simples délits de pollution. En fait, techniquement, ce qui était proposé correspondait à un délit générique d’atteinte à l’environnement, opportunément renommé délit d’écocide. Mais l’écocide, c’est le crime qui est contre l’environnement, celui qui est au sommet de la pyramide, pas un simple délit. Quant à ces délits, les statistiques montrent qu’actuellement, les magistrats ont tendance à préférer conclure des transactions pénales qui permettent aux auteurs de dommages écologiques de ne pas se retrouver devant les tribunaux.
On le voit, il serait illusoire de s’attendre à ce que la révolution que représente la reconnaissance des droits de la nature et du crime d’écocide vienne de nos élus. Ce changement doit venir de nous, des citoyens engagés, qui agissons et mettons en oeuvre des projets concrets pour défendre la nature.
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1 year ago
3 minutes 49 seconds

Longitude 181 • Fréquence Terre
Sexe, océans et………nanoparticule
Je vais commencer par vous parler de sexe et d’océan, ou plus précisément comment la pilule contraceptive a un impact sur les poissons. Non, les poissons ne prennent pas la pilule, quoique. En effet, nos systèmes d’eau usée véhiculent les urines des femmes chargées en oestrogène. Ces hormones, après un périple via les stations d’épuration, les rivières, les fleuves, rejoignent la mer et polluent les milieux naturels. Et là, après ingestion, elles féminisent les poissons mâles. Les composants de la pilule sont juste un exemple de ce qui se retrouve dans un cours d’eau ou en mer. D’autres médicaments, mais aussi des produits cosmétiques, des crèmes solaires ou des lessives larguent des nanoparticules, autrement dit des particules de moins de 100 milliardièmes de mètres dans l’environnement.
Bien entendu, tout industriel vous affirmera que ces particules sont inoffensives. Sauf qu’elles possèdent une particularité physique qui fait qu’une fois à l’intérieur d’un organisme, elles collent à sa surface un enrobage de protéines. Parmi ces dernières, certaines jouent un rôle très important sur l’organisme des animaux et des hommes, notamment dans la consommation de graisse. Ceci a été montré dans une étude publiée dans la revue en ligne PLOS One le 22 février par une équipe suédoise de l’université de Lund en ayant recréé une chaîne alimentaire en laboratoire à base d’algues microscopiques, de petits crustacés herbivores et de petits poissons. Dans l’eau ont été ajoutés un peu de nanoparticules de polystyrène, 0.01% très précisément. Un groupe témoin a été constitué également. Après plusieurs cycles et au bout de 18 jours, les premiers effets se sont fait sentir pour le groupe à nanoparticules. Les poissons nageaient moins vite, mais surtout chassaient moins et semblaient mous, si mous, comme si les poissons n’avaient plus faim. Et alors que la nourriture fournie ne leur était pas suffisante, ces anorexiques grossissaient. Le groupe témoin, lui, maigrissait tout en mangeant et en utilisant son stock de graisse pour supporter le jeûne. Selon les auteurs de l’étude, il s’agit de la première fois qu’un lien est montré entre cette couronne de protéines et un effet sur le métabolisme et sur le comportement d’un organisme vivant, ainsi que sur sa fonction au niveau de l’écosystème. En effet, si un chasseur devient anorexique et cesse de chasser, l’équilibre de l’écosystème en sera modifié.
Toutefois, l’étude ne donne pas la concentration moyenne des nanoparticules étudiées dans notre environnement, ni quelle seuil de concentration de nanoparticules agit sur les poissons. Néanmoins, ceci s’avère très intéressant, car cela démontre qu’en connaissant les nanoparticules et sur une hypothèse d’impact, on peut les tester sur des êtres vivants qui les auront absorbés. Identifier les risques que présentent les nanoparticules devient dès lors possible. La nanotoxicologie, discipline nouvelle, a bien du travail. D’autant que la mise sur le marché de produits contenant des nanomatériaux s’en a franchi allègrement, faute d’une utilisation d’outils d’évaluation de toxicité appropriée. Faute de test, on se passe nanoparticules ? Peut-être, mais je doute qu’on se passe du sexe et des océans.
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1 year ago
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Longitude 181 • Fréquence Terre
Souci du vivant -Episode2 – Et pourquoi pas des droits de la nature ?
Avez-vous déjà observé cette formidable ingéniosité biologique dont font preuve les espèces végétales et animales pour parvenir à un développement optimal en fonction des caractéristiques de leur milieu naturel ?
Eh bien notre espèce aurait dû évoluer avec la même logique et en prendre de la graine. Mais contrairement à l’arbre qui doit se contenter des climats à portée de racines, ou aux fauves limitées par les limites de son territoire, l’homme a progressivement étendu son terrain de chasse à la planète. La mondialisation, l’intensification des échanges internationaux, l’essor de la société de consommation ont conduit le monde occidental à dépasser toujours plus les limites biologiques des milieux naturels. Et en conséquence, les systèmes de gouvernance se sont adaptés à cette évolution et se sont dotés de règles souvent contraires aux principes régissant le vivant. La surexploitation des ressources naturelles est encouragée par le système politique, autorisée par le système juridique et motivée par le système économique sans respecter les mécanismes de la nature. Or, nous ne pouvons pas établir une société pérenne si les lois que nous établissons pour nous gouverner sont incompatibles avec celles qui régissent le système Terre et donc conduisent à son effondrement.
Réconcilier l’humain et la planète nécessite que ces mêmes systèmes économiques, politiques et juridiques aient désormais pour objectif de promouvoir les comportements qui contribuent au bien-être de la communauté du vivant, humain et non humain compris.
Dans d’autres pays, et notamment en Amérique du Sud, le mouvement pour les droits de la nature a pris de l’ampleur et instaure une dynamique d’espoir. C’est le cas de l’Équateur qui a reconnu en 2008 les droits de la nature dans sa constitution, suivi en 2010 par la Bolivie qui, à son tour, a promulgué une loi des droits de la Terre-mer. Et en Colombie, en 2018, la forêt amazonienne était reconnue comme sujet de droit. Ces décisions illustrent à quel point un changement en profondeur est possible lorsqu’il est porté par la société civile et qu’il bénéficie du soutien des institutions, notamment de la justice, qui retrouve ainsi toute sa grandeur lorsqu’elle agit pour le bien de tous. N’est-ce pas exactement le genre de récit que nous espérons voir naître en France ?
Pour reconnaître les droits de la nature, il faut enteriner que les fleuves, les forêts, les montagnes ou toute autre entité naturelle, toute espèce non humaine, ont le droit inaliénable d’exister, comme le reconnaît la déclaration universelle des droits de la Terre-mer, proclamée en 2010 en Bolivie, au cours de la conférence mondiale des Peuples sur le changement climatique. Ce texte énonce 12 droits de la nature et 13 devoirs de l’être humain envers la Terre-mer, définis comme communauté de vie indivisible composée d’êtres interdépendants et intimement liés entre eux par un destin commun. La source des droits de chaque individu humain ou non humain réside dans le fait que nous existons en tant que membres de la communauté de la Terre. Il ne s’agit pas de donner des droits à la nature, comme un souverain octroie des titres à ces sujets, mais de supprimer les lunettes déformantes à travers lesquelles les civilisations occidentales voient le monde et qui faussent la perception de notre place dans l’univers. Si nous revendiquons et protégeons les droits humains, la logique nous impose de reconnaître simultanément ceux des autres membres de la communauté du vivant. En suivant ces préceptes, nous pourrions alors utiliser les institutions, en particulier les tribunaux, pour inciter les humains à se comporter de manière à contribuer à la santé de la communauté de la Terre. Il faut bien comprendre que ces lois empêcheraient simplement que les activités humaines respectent de manière irréversible le fonctionnement des éc...
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1 year ago
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Longitude 181 • Fréquence Terre
Pollution: notre linge sale salit les océans !
Environ 250 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde et par an. On les trouve partout et j’ai déjà évoqué ici les sacs plastiques et les macro-déchets qui empoisonnent nos océans.
Mais une pollution plus sournoise et moins visible y est présente. Il s’agit de micro-particules de plastique d’une taille inférieure au millimètre. On assiste à une croissance au fil des ans de ces petits débris invisibles qui flottent ou que l’on trouve en suspension ou piégés dans les sédiments. On savait qu’environ 30% des particules en suspension dans l’eau de mer étaient de nature plastique. On n’en connaissait pas encore la source initiale. C’est désormais élucidé. Selon un scientifique britannique, Richard Thomson, c’est environ 80% de ces particules qui viendraient de nos machines à laver. Ou plus précisément de nos vêtements en polyester, en acrylique, en polypropylène ou en polyéthylène ou fibres polyamides. En lavant notre linge sale, seul ou en famille, on salit les océans.
Car nos stations d’épuration ne les filtrent pas. Les dimensions de ces micro-particules détachées lors du lavage les conduisent au travers de tous les obstacles pour les retrouver finalement en mer. D’après Richard Thomson et son équipe, 100 fibres par litre sont rejetées dans les eaux de lavage d’une machine à laver. Considérant que nous sommes 7 milliards désormais sur cette planète, la quantité rejetée devient considérable et s’accumule depuis de nombreuses années. Les études du plancton de l’Atlantique du Nord ont trouvé du plastique dans des échantillons datant de 1960 avec une augmentation significative au fil du temps. Certes, d’autres sources de plastique sont toutes aussi néfastes, comme la fragmentation des sacs plastiques, des bouteilles plastiques ou encore certains produits de nettoyage. Mais cette pollution est loin d’être neutre. En plus de pouvoir être ingérée par la faune et de se retrouver dans nos assiettes, elle charrie des substances toxiques comme les PCB ou les HAP dont on connaît, pour beaucoup d’entre eux, le risque en matière de santé. Une prolifération et une accumulation de ces substances devient dès lors un vrai problème sanitaire.
Que faire contre ces micro-particules plastiques ? En attendant que les industriels à la fois de l’électroménager et des stations d’épuration prennent le problème en main, par des filtres adéquats, il nous faut passer à des vêtements plus naturels, tels que le coton, la laine, à éviter le mélange des genres coton et polyamide. Et pour ceux déjà en notre possession, éviter les lavages trop fréquents à des températures trop élevées. Les lessives sont si performantes de nos jours que les vêtements synthétiques peuvent être lavés à froid et essorés à maximum 600 tours par minute. Moins d’énergie dépensée, plus de confort au naturel, moins de pollution, une équation simple pour chacun d’entre nous.
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1 year ago
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Longitude 181 • Fréquence Terre
Souci du vivant – Episode1 – Vers un nouveau monde
bienvenue dans cette nouvelle série audio consacrée au souci du vivant ! Je vais tenter de vous emmener avec moi dans la construction d’un nouveau monde, respectueux du vivant.
Mais qu’est-ce que j’entends par le vivant ? Bien sûr, je nous inclue, nous vivants humains, mais il y a aussi les non-humains, les animaux, les plantes, les champignons, les arbres, toute forme de vie différente de la nôtre. Mais j’englobe aussi tout ce qui peut paraitre inerte : sols, rivières, océans, lacs, atmosphère, etc. Car quand je parle du vivant, je pense d’abord à ce qu’on appelle les écosystèmes, c’est-à-dire tous les éléments pris individuellement reliés par un réseau d’interactions et de relations qui rendent la vie possible, pérenne, dans un équilibre dynamique prenant en compte les limites planétaires de la biosphère où nous sommes installés : la planète terre ou planète bleue.
Le vivant est un terme que je préfère au mot nature ou environnement, ces deux-là étant connotés et créant un fossé entre nous humains, et le reste du vivant, ou entre nous et le décor de vie dans lequel nous nous mouvons.
Ces préalables exprimés, je me permets d’ajouter que l’ensemble de cette série de chroniques ou podcasts est inspirée textuellement par le livre de Marine CALMET « Devenir gardiens de la planète » que je vous recommande, et que je remercie ici de m’avoir autorisé à reprendre ses textes, et formulations tant elles sont proches de mon propos qui les ajustera.
Mais entrons dans le vif du sujet : Nous allons vers un nouveau monde. Une révolution se prépare.
En effet, à l’échelle d ‘une vie humaine, notre civilisation peut sembler ancienne mais elle est en réalité très jeune comparée à l’émergence et au développement de la vie sur notre planète qui remonte à plusieurs milliards d’années. En un temps très bref, celui de ces derniers siècles, nous sommes entrés dans un modèle de libre-échange, de mondialisation, de capitalisme financier plus ou mois voilé selon les régimes politiques. Ce nouvel âge, que l’on peut appeler anthropocène ou capitalocène, passe sous silence l’aggravation des inégalités et des dégâts sociaux et environnementaux, et rend difficilement concevable d’autres modèles de société. Façonnés par notre culture, formatés par notre éducation, nous avons les plus grandes difficultés à imaginer notre civilisation avec un regard extérieur, comme pourrait le faire un étranger visitant la France pour la toute première fois, étonné par notre façon de faire société, par nos manières et nos coutumes.
Comment expliquer que nous ayons par exemple érigé la propriété privée au rang de principe sacré, alors que d’autres sociétés ont choisi de protéger les communs, c’est-à-dire ce qui appartient à tous : l’air l’eau, les sols, etc. … ceci afin de permettre la transmission d’un environnement sain et permettant le développement harmonieux du vivant dans toutes ses composantes : humains et non -humains compris. Ici, dans le monde occidental, l’individualisme est considéré comme émancipateur. Pourquoi ? Pour analyser les germes et les mécanismes de cette évolution, revenons à nos textes fondateurs, auxquels appartient la Déclaration de l’Homme et du citoyen de 1789. Dans une société profondément inégalitaire, alors même que l’esclavage était toujours pratiqué dans les colonies et qu’au sein des foyers, les femmes se voyaient privées des mêmes droits que leurs maris, ce texte, écrit par des hommes blancs, issus des classes privilégiées, a défini ce que l’on a appelé les droits naturels de l’homme. Parmi eux, la liberté, l’égalité, la propriété… Avec un système reposant sur la reconnaissance des droits et libertés individuelles, notre société fait passer au second plan la question de la protection du collectif, celui qui réunit les humains mais également les non -humains, au sein de la communauté du vivant… Sur ces fondements une culture de la compétition est instaurée au détriment de la coopération,
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1 year ago
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Longitude 181 • Fréquence Terre
Les filets fantômes, filets de la mort
Les filets de pêche, dès lors qu’ils sont perdus, continuent de faire des ravages au fond des mers.
C’est d’ailleurs le constat fait par de nombreux plongeurs qui observent facilement des filets qui ont des prises de quelques kilos à plusieurs tonnes de poissons qui pourrissent dans les eaux. Ces filets sont des filets en cordage issus de la pétrochimie telle que le nylon, des filets en coton et de nombreux filets ont été abandonnés par les chalutiers industriels. Mais c’est le filet en nylon qui reste le plus dangereux car il n’est pas biodégradable. En clair, dès qu’il est perdu en mer, il va continuer de prendre dans ses filets de nombreux poissons et pendant très longtemps.
Le scénario est en fait le suivant. Pendant environ deux ans, le filet va pêcher en restant entre deux eaux pour s’affaisser et couler au fond où il continuera de tuer les coquillages par exemple. Il faut environ 600 ans pour qu’un filet en nylon se désagrège dans l’eau, avec d’ailleurs une pollution collatérale car comme tous les plastiques, en se désagrégeant, le filet libère des matières toxiques dans l’eau.
De nombreux exemples témoignent de ces dégâts. Le murex qui est un coquillage se raréfie en raison de cette pêche fantôme. Le requin-ci a également presque disparu pour les mêmes raisons. Le rostre de ce dernier étant dentelé, il s’accroche sur les filets jusqu’à s’emmêler sans pouvoir s’en dépêtrer. Et on ne compte pas les tortues, les dauphins, les poissons-lunes régulièrement pris au piège. En fait, les poissons sont pris au piège par deux fois. Les premiers qui y sont pris y meurent, pourrissent et attirent leurs prédateurs ou les organismes macrophages tels certains crustacés ou coquillages. C’est à leur tour d’être pris au piège, de mourir et d’en attirer d’autres. Et le massacre continue.
Ce type de désastre que l’on rencontre dans les zones de pêche intensives, telles qu’au large de l’Afrique, dans l’océan Indien ou dans certains Dom-Tom, mérite l’attention des pêcheurs et des médias et des politiques. D’autant que des règles existent pour bannir certains filets en nylon. Mais le plus souvent, ces règles sont bafouées dans les pays en voie de développement où les contrôles sont quasi inexistants.
La seule solution effective est de faire prendre conscience aux populations côtières et aux pêcheurs de l’intérêt de protéger les populations de poissons par une décision commune pour un arrêt des filets non biodégradables. Au final, c’est la seule volonté des professionnels de mettre fin à un massacre qui finalement leur est préjudiciable, dont on peut espérer réellement une solution, et qui se doit d’être soutenue par nos politiques dans un cadre national et international.
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1 year ago
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Bifurquons ! – Ep.8 – Laisser cet endroit plus propre que vous l’avez trouvé !
8ème opus de cette série : Bifurquons, qui vise à emprunter un nouveau chemin face aux multiples crises parallèles, qu’elles soient économiques, politique, écologique, climatique, sociale, internationale. Nous avons pu observer que les solutions pratiques ne manquent pas mais que ce sont nos décisions, nos modèles, , notre absence de prise en compte du vivant nos comportements  qui structurent notre société .
Et au niveau comportement, n’y aurait-il pas quelques ajustements à faire ?
Car on peut se poser des questions sur la manière dont on garde notre environnement sain et vivable. Imaginez que vous soyez un extra-terrestre et que vous observiez la terre, il ne vous échappera pas que la surface de la planète est jonchée d’immondices, que les mers et océans sont des poubelles, que rien n’échappe à notre envahissement, que des terres entières sont détruites, polluées, aménagées stérilement, sans âme, sans vie, et que même dans votre voisinage, on fait preuve de peu de retenue pour laisser encombrants, matériaux, et désordre à vue.  De plus, qui n’a pas vu des zones industrielles et commerciales immondes, des friches industrielles laissées pour compte ? Ajoutons -y le moins visible :  les sols gorgés de produits chimiques, des terres stériles, sèches sans vie, des nappes phréatiques polluées.
Toutes ces surfaces font l’objet dans leur grande majorité d’une appropriation par les humains, commune ou privée.
La gestion de nos communs : sols, rivières, mers, océans, forets, etc.   est le plus souvent amputée, et fait la part belle en surface à la propriété privée soit d’individus soit de personnes morales, entreprises pour la plupart.
Il faut dire que la gestion des communs, dès qu’elle est inefficace, trouve la solution facile d’un repreneur à titre privé. Et il faut le dire, gérer des communs n’a rien d’une sinécure :  eh oui il faut gérer ensemble, pas facile dites donc, réunir tous ceux qui sont concernés ou impliqués, trouver une concertation et un mode de gestion qui satisfasse les intérêts de tous, ou de certains en particulier. Compliqué, difficile, trop couteux, allez hop, confions cela à une gestion privée : vous allez voir ce que vous allez voir en efficacité, surtout financière au profit de quelques-uns.
Et puis, la nature humaine ayant des travers, si cela doit rester commun ou utilisée par plusieurs, il y a toujours quelques fâcheux indélicats qui trouvent le moyen de polluer ces surfaces. Pas convaincu, faites donc un tour sur les abords de route ou d’autoroutes, un bien commun qui est à tout le monde et à personne, combien d’immondices se trouvent sur les bas cotés ? des milliards…
Et pour ce qui est de privatiser, on s’y entend bien, et c’est ce que nous avons fait pendant les derniers siècles depuis que la propriété a été érigée en droit individuel, c’est-à-dire depuis la Révolution. Un exemple : la forêt française. En France, trois quarts des forêts sont privées. Le quart restant est public et se répartit entre forêts domaniales et les autres forêts publiques, essentiellement des forêts communales. Avec des complexités en termes d’accessibilité, certes mais surtout d’évolution non maitrisée selon que l’on détruit la biodiversité présente, qu’on la remplace par de rentables alignements d’arbres dans un environnement vide de vie.
 
Pourtant la propriété privée a du bon du point de vue du petit propriétaire terrien, qui a son cocon pour lui, son bout de terre, sa surface et il est juste qu’il ait un toit sur la tête. Il peut aussi sur un terrain y cultiver son jardin personnel, mais il peut aussi y faire plus ou moins ce que l’on veut et parfois le pire. Le jardin peut être un dépotoir et la maison un grand bazar hideux. Et quand cette propriété privée s’étend à des surfaces importantes, le plus souvent nous avons créé des structures opaques de propriété privée pour en jouir. Des sociétés immobilières, des entreprises de toute taille,
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1 year ago
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Longitude 181 • Fréquence Terre
Bifurquons ! – Ep.7 – Donner des Droits à la nature et à l’Océan !
Septième opus de cette série : Bifurquons, qui vise à emprunter un nouveau chemin face aux multiples crises parallèles, qu’elles soient économiques, politique, écologique, climatique, sociale, internationale. Nous avons pu observer que les solutions pratiques ne manquent pas mais que ce sont nos décisions, nos comportements, , notre absence de prise en compte du vivant dont nous faisons partie qui sont les problèmes, en raison des modèles politiques, économiques et juridiques qui structurent notre société .
Et  au niveau juridique , la question se pose : faut -il donner des Droits à la nature ? donner des droits à l’Océan ? Et le peut-on ? car il s’agit de changer de regard sur le vivant.
Historiquement le droit est issu du droit romain qui visait à gérer la possession ou propriété des objets. D’ailleurs le droit s’est constitué avec d’une part des sujets de droit et des objets de droit. Pour les sujets de droit, ils sont les seuls à détenir une personnalité juridique avec droit propres (droit d’être, de penser, de faire, d’agir en son nom propre…) et des obligations.
Jusqu’à présent, les sujets de droit étaient les humains. Et encore pas tous, les femmes, les enfants et les personnes de couleur n’ont rejoint les sujets de droit que tardivement. L’abolition de l’esclavage et donc les personnes de couleur devenant des sujets de droit aux Etats-Unis date de 1865 seulement.
Et en dehors des humains, les autres sujets de droit sont les personnes morales c’est a dire les entités fictives créées que sont les associations, les entreprises commerciales, les organisations répondant à un statut de personne morale.
Nous avons donc posé des droits propres que sur l’humain et sur ses constructions organisationnelles et collectives. Le reste est objet de droit. Et un objet de droit, tel que la nature, les êtres non humains, les milieux naturels, est susceptible d’être approprié par un sujet de droit.  Son propriétaire, selon la législation du pays, peut en faire ce qu’il veut.
Pourquoi les êtres vivants, les espèces et les écosystèmes qui en sont composés ne pourraient pas jouir d’une personnalité et lui reconnaitre des droits propres, et au premier chef, celui d’exister ?
C’est la question posée depuis quelques années par des ONG de protection, des avocats, des politiques. Avec des débuts de mise en œuvre dans quelques pays tels que l’Equateur, la Nouvelle-Zélande, l’équateur et plus près de nous l’Espagne.
Qu’est ce que cela change d’avoir le statut de sujet de droit et d’avoir une personne juridique ? Cela permet, comme ça le permet aux entreprises et à vous par exemple, d’aller en justice, de se défendre, de s’exprimer par l’intermédiaire de porte-paroles, par exemple lors d’un procès. Pour l’instant, si un écosystème ou une espèce sont mis en danger, n’étant pas sujets de droit, aucune action légale tant qu’aucun sujet de droit n’est atteint n’est possible, hormis quelques exceptions à la marge précisément dans les droits de l’environnement qui se créent sous la pression de la société civile par exemple, droits qui restent des petits pas qui sont soit symboliques ou peu appliqués, comme la reconnaissance du préjudice écologique dans des conditions à apprécier.
Est-il réaliste de donner des droits à la nature ?
Tout d’abord, revenons aux bases de notre société : la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Alors qu’il y a toujours esclavage dans les colonies, que les femmes n’ont pas les mêmes droits que leur maris, que les enfants sont subordonnés totalement, on a défini les droits naturels de l’homme dont la liberté, et la propriété individuelle. Ce faisant, la protection du collectif ou des communs a été reléguée au second plan, mais également l’ensemble du vivant non humain. Sur ces principes ; compétition et valorisation de l’individu se sont instaurées, au détriment de la protection du collectif, des communs.
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1 year ago
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Longitude 181 • Fréquence Terre
Bifurquons ! – Ep.6 – Changer de modèle : rendre impossible ce qui n’est pas souhaitable !
Sixième opus de cette série : Bifurquons, qui vise à emprunter un nouveau chemin face aux multiples crises parallèles, qu’elles soient économiques, politique, écologique, climatique, sociale, internationale. Nous avons pu observer que les solutions pratiques ne manquent pas mais que ce sont nos décisions, nos comportements, nos modèles d’existence, notre absence de prise en compte du vivant dont nous faisons partie qui sont les problèmes.
Et justement nos modèles, qu’ils soient politiques, économiques, sociaux, ou industriels sont pour la majorité d’entre eux, liés à des techniques présentées comme des solutions toujours adéquates. L’idéologie moderniste nous a enfermés dans la croyance qu’aucun problème ne demeure bien longtemps sans solution technique. Et comme l’écrit Nicolas MARJAULT dans son excellent livre « Bassines, la guerre de l’eau », nous nous enferrons dans une lutte sans fin visant à rendre possible ce qui n’est pas souhaitable, à utiliser la technique avant tout comme outil magique pour résoudre ce qui est incompatible avec nos modèles de croissance, et conserver envers et contre tout ce qui n’est pas souhaitable pour le bien commun du vivant.
Un exemple : La croissance économique et l’empreinte écologique du PIB. Ils sont antinomiques. On appelle à la rescousse l’innovation. Mais bien souvent, les techniques qui permettent d’affronter les problèmes sont parties prenantes des causes qui génèrent ces mêmes problèmes dans un cercle vicieux qui mène à l’effondrement.
Dans le cas de l’océan, et pour exemple celui de la surpêche, on aura dans un premier temps ratissé les fonds et côtes les plus proches avec des moyens de pêche destructeurs. Dès lors, on cherche à sauver le système productif ou plutôt extractif en poussant plus loin l’aventure. Avec des innovations et des techniques qui permettent d’aller plus loin, plus profond, de détecter tout banc de poisson à distance, pour continuer à creuser la pénurie de poisson jusqu’à l’effondrement. On rend possible ce qui n’est pas souhaitable : un effondrement de la biodiversité, des populations de poissons.
Que cherche t- on ? Des hauts rendements de court terme et des valeurs ajoutées coûte que coûte. On imagine pouvoir s’extraire des contraintes du milieu océanique, de sa biodiversité en façonnant à sa guise les moyens d’intervention. En gros, on rêve, après avoir pris connaissance des méfaits de plusieurs décennies d’aveuglement, d’une meilleure expérience des méfaits futurs avec la technique au service d’une croissance économique affranchie des limites planétaires, dont l’effondrement de la biodiversité, le réchauffement du climat par exemple.
Notre inventivité n’a pas de bornes pour rendre possible ce qui n’est pas souhaitable. Et on peut multiplier les exemples : exploration pétrolière délétère pour assouvir la soif d’énergie carbonée, exploration et extraction de minerai, ingénierie agricole au service de l’agriculture intensive, etc…
Cela ferait rire si ce n’était pas si révélateur de notre folie :  si les vaches d’élevage intensif, en nombre suite à notre consommation effrénée de viande, génèrent du méthane, si elles pètent, eh bien utilisons un composé synthétique pour inhiber l’enzyme responsable du dégagement de méthane. Mais surtout ne changeons rien, continuons de consommer.
Qu’on ne se méprenne pas. Je ne tire pas ici à boulet rouge sur toutes les innovations scientifiques ou techniques, ce que je questionne ce sont ces innovations qui doivent nous permettre de transitionner vers une société décarbonée, et résiliente aux effondrements des écosystèmes en cours.
Très clairement, le capitalisme financier ne veut pas évoluer, ni changer. Il ne souhaite en aucun cas changer de système de production, de baisser un rendement ou diminuer une valeur ajoutée financière. Il continue une démarche jusqu’au-boutiste, qui mènera à sa destruction  et surtout à la nôtre,  en faisant usage de toutes les techniques pour main...
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1 year ago
5 minutes 31 seconds

Longitude 181 • Fréquence Terre
Récifs artificiels ou habitats artificiels ?
Bonjour,
avec moi aujourd’hui Sylvain Pioch qui est un spécialiste des récifs artificiels.
Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur les récifs artificiels ainsi que sur la différence avec les habitats artificiels ? Alors les récifs en fait servent de support à la faune et à la flore et dès lors qu’on va essayer de déterminer plus précisément quel type d’espèce on veut développer, on va parler préférentiellement d’habitats. La différence serait la dimension d’objectif, donc de performance. Avec les habitats artificiels, on va s’intéresser soit à une espèce cible, soit à un cortège d’espèces cibles en général. Et dans le cas des récifs, on ne va pas fixer d’objectif d’espèce, on va simplement fixer un objectif de non-pollution avec le milieu naturel. C’est ce qu’on voit avec l’immersion de rails, l’immersion d’épaves un petit peu partout dans le monde pour la plongée en bouteille.
Qu’est-ce qu’on peut en faire de ces habitats artificiels ? Aujourd’hui très clairement, ils servent à la restauration des milieux naturels puisqu’ils sont largement utilisés dans les zones coralliennes par exemple ou en Méditerranée dans les zones qui ont été détruites par des aménagements côtiers ou par des pollutions. Ils peuvent servir également à des loisirs à travers la découverte de fonds marins qui sont reconstitués.
Est-ce qu’on peut imaginer une exploitation en termes d’aquaculture par exemple ? C’est l’origine des récifs artificiels puisqu’ils sont nés au Japon au XVIIe siècle. Leur objectif était très clairement de servir de zones d’aquaculture extensive dans des baies à proximité des villages de pêche où les fonds étaient aménagés pour que des poissons naturels viennent préférentiellement s’installer. Et puis en parallèle, plus proche des baies, se développait une pêche beaucoup plus gérée puisqu’on a installé et équipé les fonds de structures qui permettent l’accueil d’espèces et donc d’éviter un écroulement des stocks par une surexploitation. On dit souvent d’ailleurs que les récifs sont le premier outil de gestion des stocks de poissons car ils introduisent chez les pêcheurs une connaissance et les limites d’exploitation.
Alors en France, on en est où aujourd’hui ? Le premier projet a été immergé en 1968 au large de Palavas-les-Flots avec un aboutissement sur les récifs de Marseille dans la baie du Prado qui sont un des plus gros projets français  et qui a amorcé le passage à des récifs de deuxième génération qui s’attachent beaucoup plus à reproduire des habitats naturels.
 
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1 year ago
2 minutes 50 seconds

Longitude 181 • Fréquence Terre
Le secret de beauté et de grâce des raies Manta enfin révélé…
Bonjour,
pour les inconditionnels de cette chronique, vous aurez remarqué mon attachement et mon admiration pour ces créatures marines dont je vous parle régulièrement, les Raies Manta. J’en ai été émerveillé depuis longtemps, j’ai cherché à les approcher en plongée le plus souvent qu’il m’a été permis, et elles m’ont donné par leur rencontre des joies que je ne soupçonnais pas.
De nombreuses raisons plaident à mon admiration, mais l’une d’elles est évidente pour chacun. Le vol majestueux, gracile, enchanteur, des raies et des Raies Manta en particulier, participe à la beauté du monde sauvage, et à l’enchantement créé pour celui qui les côtoie sous l’eau ou qui les admire en vidéo. Ce déplacement gracile, je me suis très vite rendu compte qu’il était très, très particulier et qu’on n’en avait rencontré guère ailleurs sous la même forme. Il faut dire que la Raie Manta offre un spectacle éblouissant. Elle ne nage pas, elle vole. Ses nageoires sont des ailes, son aisance est incroyable.
Et je me suis demandé comment elle faisait pour réaliser ces mouvements d’aile, comment son déplacement si fluide lui permettait de gérer l’énergie nécessaire à de tels mouvements. Et j’ai trouvé l’explication dans l’analyse faite par un scientifique allemand, Leif Knize, qui a établi un principe breveté sous le nom de l’effet d’aile de raie. En observant le mouvement de l’aile de la Raie Manta, puis en le reproduisant, ce scientifique a découvert que le mouvement imprimé par l’aile, et donc la pression hydraulique, se déploie par le jeu des articulations au reste du corps. Ce qui explique la beauté de ces gestes, la beauté de ces mouvements si graciles et que nous trouvons si beaux.
Car la raie, tout comme le requin, n’a pas de squelette composée d’os ou d’arêtes. Ce sont des poissons cartilagineux. Le squelette est fait de cartilage d’une souplesse inégalable. Une souplesse qui permet une efficacité optimale de canalisation de l’énergie hydraulique. Et qui minimise les perturbations, les turbulences hydrauliques autour de son corps. Si cette caractéristique est d’ores et déjà copiée à des fins industrielles par la mise au point de robots marins d’exploration, c’est surtout dans le domaine de l’esthétique que la Raie Manta nous apporte ses secrets. En design, elle inspire nos contemporains, en bijouterie ou dans l’ameublement.
Je suis persuadé que les formes de la Raie Manta cachent d’autres secrets. A l’heure où je vous parle, l’une d’entre elles, taillée dans un bois clair, se balance au-dessus de ma tête. Au gré des mouvements d’air. Que les Raies Manta vous tiennent, comme moi, en joie.
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1 year ago
3 minutes

Longitude 181 • Fréquence Terre
Les aires marines dites « protégées » ne le sont pas assez !
Les aires marines « protégées »  le sont-elles ? existent- ils des aires marines protégées vraiment protégées et des aires marines protégées non protégées ? A découvrir dans cette chronique qui récapitule l’état des lieux au niveau mondial et français , ainsi que les solutions pour parvenir à des critères de protection qui aient du sens, et qui ne soient pas mensongers.
D.KRUPKA
www.longitude181.org
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1 year ago
5 minutes 17 seconds

Longitude 181 • Fréquence Terre
Requins et Loups, frères d’effroi?
Les grands prédateurs tels que le requin et le loup jouent un rôle crucial dans les écosystèmes marins et terrestres. Malheureusement, entre délit de sale gueule, mauvaise réputation historique, ils font face à de nombreuses menaces. Pourquoi protéger ces espèces emblématiques ? Pourquoi sont ils les mal-aimés de nos sociétés humaines? Quelles paramètres jouent sur cette propension a vouloir exterminer des espèces non humaines? Qu’est ce qui nous dérange vraiment ?  Des éléments de réponse à découvrir dans cette chronique.
www.longitude181.org
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1 year ago
4 minutes 50 seconds

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