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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
343 episodes
9 months ago
La Radio Nature • Info environnement, musiques du monde, ambiance Nature
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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Lectures estivales en Terres de France
Elles en ont de la chance les éditions des Presses de la Cité d’avoir une pléthore d’auteurs qui les alimentent en récits dits de terroir dans leur mythique collection à succès « Terres de France » !
Coup sur coup, quatre titres m’ont été proposés, celui de Didier Cornaille, Les Arrosoirs de Casamance a directement attiré mon attention par cette histoire de combat pour la sauvegarde de la Nature qui, je vous l’avoue, m’agrée davantage que des récits des deux dernières guerres mondiales qui commencent à devenir récurrentes.

C’est classique. Ce que promoteur immobilier acoquiné aux politiciens veut, généralement le citoyen n’en veut pas. Car, arcbouté à, je cite, l’accroissement exponentiel de ses profits, comme le souligne l’auteur, ledit promoteur n’a aucune empathie ni le moindre remords à imposer son projet titanesque qui défigure un immense pan de la nature bourguignonne, sans compter avec un déséquilibre irréversible dans la vie quotidienne de La Louverie, paisible et charmant village où forêt, rivières et colline suffisent à perpétuer une vie rurale devenue tellement précieuse.
Et, déboussolés, ce furent les habitants qui réagirent, à l’instar de Benoit, la quarantaine, qui a choisi de gérer la ferme familiale au lieu de partir à la ville comme fonctionnaire ou commerçant.
Durant ce temps, la machine immobilière, de mèche avec un retraité d’affaires nichant au château, a dans ses cartons une zone commerciale et un tentaculaire lotissement.
Imaginez une belle et grande plaine verdoyante transformée en temple de la consommation avec, je cite encore l’auteur : « La grande distribution, celle qui se soucie peu des petits commerces, avec ses énormes enseignes lumineuses, ses parkings toujours grouillants d’activités… », il y a de quoi être inquiet et réagir pour sauvegarder ce qui peut encore l’être.
Mais, que manigance-t-on exactement au château blotti, là-haut, dans la forêt, qui semble défier ces bouseux de villageois ?
Que vient faire la belle Irma qui cohabite avec Rodolphe, enfant du pays magouilleur ? Quel est le projet de cet ancien bûcheron devenu patron d’une exploitation forestière ?
La Louverie ne veut pas mourir, la lutte est déclarée, la jolie Irma et l’agriculteur Benoit semblent tisser une belle relation intime, alors que Rodolphe prêche le faux pour savoir le vrai dans cette affaire immobilière avec certains qui préfèrent les petites fleurs, le chant des oiseaux et les sous-bois…
Que cache réellement cette histoire ?
Et, celle de Frédérick D’Onaglia, auteur des Princes de la vallée ?
Dans cet autre récit, on voyage dans les Alpilles et le Parc des Cygalines, synonyme d’indiscutable richesse patrimoniale provençale.
Ici, aussi, il est question de travaux et de mainmise sur cet endroit exceptionnel.
Cependant, si la directrice du parc, Claire, désire ardemment sauver une chapelle et une stèle menacés par un projet d’agrandissement, elle a à vivre un présent douloureux sur le plan physique et moral qui, subtilement, réveille en elle un troublant passé.
La lutte de Claire face à la détermination de Victoire de Montauban dans la gestion du parc, soulève des passions, des moments de suspicions, des accrochages dans Fontvieille, le village où se déroule cette histoire.
Avec Un été à Cameline, d’Aurélie Hardelé, on ne quitte pas les champs de lavande, là-bas, entre mont Ventoux, le Chauve, et le Luberon.
Naïs, 29 ans, est d’ailleurs rentrée dans son village natal après plus d’une décennie de vie parisienne, mais le cœur est lourd avec le décès de sa mère, un mariage malheureux, une carrière professionnelle tirée comme un boulet.
Mais, elle vient d’hériter une propriété agricole avec de la lavande à perte de vue et, parmi les champs et les savons, il y a un gîte.
Dans ce chaud décor, Naïs va être aux prises avec un fameux dilemme : Gabriel, ami d’enfance, et elle, c’est trop de souvenirs,
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2 years ago
5 minutes 38 seconds

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Décadanse et débandade : l’obsession de Patrick Buisson
Patrick Buisson, politologue, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et collaborateur de l’ancien média de droite extrême Minute, après son essai Fin d’un monde paru en 2021, dans lequel il clamait à tire-larigot que tout était mieux avant Mai 68, ce pamphlétiste conservateur vient de sortir Décadanse – d.a.n.s.e – chez Albin Michel.
Soit un ouvrage qui évoque principalement la révolution sexuelle des années soixante-dix et la nouvelle religion, selon lui, l’hédonisme avec son lot de culte de l’ego, de comportements à la Gainsbourg, celui qui inventa le terme « décadanse » où, écrit-il, Ménie Grégoire qui sévissait sur les ondes de Radio Luxembourg s’obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales.
Cinq cents pages, c’est long, très long, surtout qu’il y en a une bonne quinzaine en petits caractères serrés rien que pour évoquer les sources de cet essai.
Amour dit libre, contraception, IVG, consommation et spectacularisation du corps, la belle et érotique Emmanuelle, Françoise Sagan, Brigitte Bardot, Jeanne Moreau et les autres, masturbation, couplisme, l’amour au féminin, la féminisation, l’abolition du patriarcat, tout, vraiment tout, est passé à la moulinette par Patrick Buisson.
C’est bien écrit, il faut être objectif, c’est super documenté, reconnaissons-le.
Parfois, cela fait s’esclaffer. Un rire parce que ça fait marrer ou, alors, un rire en forme de sarcasme.
Ainsi, quand l’auteur, en parlant de celle qui fit fantasmer des hordes d’hommes, c’est-à-dire Brigitte Bardot, il la présente comme une figure féminine de désordre qui va contribuer à infléchir les comportements amoureux et comme un produit raffiné de la haute bourgeoisie catholique, donc, une BB à l’érotisme insolite et insolant, ce n’est que l’apéro avant le plat principal.
Celui du bon vieux ultra conservatisme que nous avons pourtant tenté de balayer en Mai 68. En vain, à lire Patrick Buisson.
Sous le titre « Éloge à la masturbation », voici sa prose : « Outre le débat sur l’orgasme, la question de la légitimation de la masturbation focalise l’attention de tous ceux qui, à un titre ou l’autre, prétendaient au monopole de la manipulation symbolique des conduites privées. La répression de l’autoérotisme comme celle de la jouissance féminine appartenaient à cet ancien monde qui avait pour fondements la maîtrise de soi, la retenue et la dignité. »
Et, une dernière citation pour le dessert et le pousse-café, voulez-vous ? Accrochez-vous.
« La grande force du catholicisme avait été d’installer l’amour humain comme la figure par excellence de l’amour divin, le projet de Dieu sur les hommes qui se donnait à voir en lui et d’ajouter ainsi à l’expérience affective des couples ce supplément d’âme auquel le lien qui unissait les époux devait sa transcendance et sa sacralité. »
Eh bien, sincèrement, je suis content d’avoir vécu jusqu’à présent, c’est-à-dire 77 ans, pour lire ça.
Et, quand l’épilogue de cette brique a pour titre « Chant funèbre pour une génération maudite », je me dis que j’ai bien eu du mérite à vous parler de ce livre.

 
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2 years ago
4 minutes

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Où est l’esprit de Mai 68 ?
Selon Clare Doyle, membre du secrétariat international du Comité pour une Internationale Ouvrière : « En France, comme dans beaucoup d’autres pays, il pourrait y avoir aussi une irruption soudaine de luttes de classes sérieuses. La désindustrialisation a détruit un demi-million d’emplois depuis 2001 dans la « ceinture de rouille » du Nord-Est de la France. Entre 2001 et 2006, il y eut une augmentation massive de la proportion du salaire d’un ouvrier utilisée pour payer ses besoins alimentaires de base et ses factures : de 50 à 75% », écrivait-elle en 2008, soit quatre décennies après les événements de Mai 68
Ces événements, écrit-elle encore, ont aussi démontré de façon concluante que la révolution socialiste ne peut être mise en œuvre par une autre classe que la classe ouvrière elle-même.
En France, en 1968, avec la puissance importante de la classe ouvrière et le soutien des classes moyennes, la révolution socialiste aurait pu être menée à bien pacifiquement en quelques jours, conclut-elle.
Et en 2023 ? Geoffroy de Lagasnerie, auteur de Sortir de notre impuissance politique paru chez Fayard, indique : « Dès que nous nous plaçons en position défensive, les forces réactionnaires progressent car nous sommes condamnés, dans le moment même où nous luttons, à présenter comme norme positive l’ordre institué des choses. Les pensées réactionnaires, petit à petit, gagnent du terrain. Quand on critique une mesure en la qualifiant d’exceptionnelle, de régressive, on a tendance à vouloir retrouver, et donc conserver, l’ordre qui était là avant, alors que c’est précisément lui qu’il faut attaquer. »
En somme, tout le travail de sape social-démocrate et de droite commencé par Mitterrand et poursuivi par les Sarkozy, Hollande et Macron a creusé un sillon au grand profit de Le Pen.

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2 years ago
2 minutes 22 seconds

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Quand Edgar Morin supplie de nous réveiller
Le dernier essai d’Edgar Morin s’intitule « Réveillons-nous ! » et vient de paraître chez Folio.
Que peut encore servir l’écrivain centenaire pour secouer les consciences ? N’a-t-il déjà pas tout exprimé dans ses multiples ouvrages et apparitions publiques ?
Que du contraire, le voici qui s’attaque de manière tranchée au transhumanisme, ce qui conduit, selon lui, « à une métamorphose où l’humain deviendrait à la fois métahumain, surhumain et post-humain ».
Inutile de vous dire qu’il n’apprécie guère ce changement : « Peut-on laisser à des entreprises scientifiques vouées au profit le droit de créer par manipulations génétiques des spécimens posthumes dangereux ? »
Et d’y répondre :
« Un mythe transhumaniste est celui d’une société harmonieuse régulée par l’intelligence artificielle (IA) qui expulserait tout désordre. Or l’expulsion du désordre exclut toute initiative, toute créativité. L’ordre impeccable est l’ordre implacable. Le gagner ne vient pas des robots, mais du risque que les humains deviennent des robots. »
Un autre argument pour Edgar Morin :
« Toute la philosophie transhumanisme masque le vrai problème de l’humanité, qui n’est pas l’augmentation quantitative de ses pouvoirs mais dans l’amélioration qualitative des conditions de vie et des relations humaines. L’enjeu essentiel n’est pas de changer la nature humaine, mais d’en inhiber le pire et d’en favoriser le meilleur.  »
Et, aussi, de constater les dégâts du néo-libéralisme mondialisé qui, selon lui, « n’est autre que la toute-puissance mondiale du profit, celle qui provoque des catastrophes écologiques et l’asservissement des populations, suscitant de multiples révoltes, toujours réprimées. »
Il ajoute que « la trinité science-technique-économie est de plus en plus animée par la domination insatiable du profit ainsi que par l’énergie implacable des États et que la puissance sans conscience fait de nous des impuissants : puissance sans conscience n’est que ruine de l’âme », clame-t-il avec détermination.
Pour lui, « les interdépendances de la mondialisation techno-économique n’ont apporté aucune solidarité lors de la crise sanitaire mondiale due à la pandémie du Covid-19 ».
Il constate également un fléau rampant sur toute la planète, je le cite encore : « Toute vie individuelle peut aujourd’hui être surveillée par drone et satellite, contrôlée par reconnaissance faciale, toute vie privée peut être violée à partir des écoutes de téléphones portables et du piratage de nos données personnelles. »
Alors ? Comment remédier à cette chute des valeurs et de la vie sur Terre ?
Pour Edgar Morin, cette gigantesque crise écologique ne pourra être résolue que par une politique assurant la décroissance de tout ce qui pollue et détruit, et la croissance de tout ce qui sauvegarde et régénère.
Une nouvelle politique, en somme, qui concerne tous les aspects sociaux, techniques, scientifiques, une politique de l’énergie qui se substituerait aux énergies polluantes, une politique de l’eau, de la ville, des campagnes, de l’Éducation, de civilisation, en d’autres termes, une politique pleinement humaniste, même si, d’après son analyse « les innombrables associations et mouvements de solidarité se heurtent toujours aux égoïsmes et aux compartimentations sociales. »
Bref, à nous de faire changer cela. Donc, de se réveiller face à une réalité incontournable. Le temps des chimères consuméristes est révolu.
Place à la solidarité et à l’humanisme concrets, pas des prêchi-prêcha de salons feutrés.

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2 years ago
4 minutes

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Le dernier qui restera se tapera toutes les veuves
Nonobstant un nombre impressionnant de « con » et de « connerie » qui parsème l’ouvrage Le dernier qui restera se tapera toutes les veuves paru aux Nouvelles éditions Wombat, François Cavanna, son auteur, se voit, ici, rassemblé en de nombreuses nécrologies qu’il écrivit, souvent au picrate, parfois avec tendresse, dans Charlie Hebdo de ce que je considère comme la belle époque du magazine, c’est-à-dire celle des Reiser, Wolinski, Cabu, Choron et cie.
J’avoue avoir pris beaucoup de plaisir quand il descendit en flammes Jean-Paul Sartre, alors que l’intelligentsia occulte le passé de collaborateur de ce personnage, tout comme celui de Simone de Beauvoir, d’ailleurs.

Je vous livre quelques passages de ce livre en commençant, bien sûr, par ces mots à l’égard de Sartre : « Sartre veut se mettre à la portée du peuple. De ce qu’il suppose être le peuple. Alors, en avant, de la grosse haine bien con bien haineuse, à la louche. Au faciès. On croirait lire Minute (le magazine d’extrême droite de 1962 à 2020) parlant d’un immigré. »
J’ai quelque peu côtoyé François Cavanna (1923-2014) lors d’une semaine de marche entre pacifistes, alors qu’il était encore le patron de Charlie Hebdo.
 
Après avoir appris la mort d’un orang-outan de huit ans, Dayou, au Jardin des Plantes à Paris, il écrivit ceci : « À bas les zoos ! Aussi modernes, aussi perfectionnés soient-ils, ce sont des prisons, des bagnes, des lieux d’infinie tristesse.
À bas les ménageries, à bas les cirques, surtout les itinérants !
À bas le dressage, à bas le domptage, à bas les spectacles d’animaux ‘‘savants’’ !
Laissez les bêtes sauvages là où elles sont, c’est-à-dire chez elles !
À bas le foie gras !
C’est ça, ricanez. Rotez un bon coup et emmenez votre gosse voir les singes qui sont si laids avant d’aller éparpiller un peu de plomb sur des faisans d’élevage.
Mais ne lisez pas ce journal, sale con de chasseur ! »
Concernant Michael Jackson, que ses fans s’accrochent : « Il faut regarder les choses en face, Michael Jackson était raciste. Raciste contre sa propre race, en plus. Ce qui est pire que tout. Une sale pourriture de raciste, donc.
Il n’aimait pas les nègres, or il en était un. Il gagnait des sommes fabuleuses. Il employait tout ce pognon à effacer les témoignages extérieurs de sa négritude, mais ça ne trompait personne. »
Concernant des politiciens décédés, il n’y allait pas de main morte, si j’ose m’exprimer ainsi :
« L’homme politique, ou bien vit dans une honnêteté, une chasteté, une rigueur morale inexpugnables, ou bien se débrouille pour en avoir l’air. Sans une faille. C’est-à-dire est un beau spécimen d’hypocrite. »
« En politique tout est possible. Même des trucs tellement tordus, tellement invraisemblables que tu n’oserais pas les mettre dans un roman, le lecteur ne marcherait pas. »
« Les grands politiciens (ou qui s’autoproclament grands), s’entourent de médiocres pour être sûrs d’émerger. Ils ont l’art de s’entourer de nullités. »

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2 years ago
3 minutes 32 seconds

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Une terre commune : le silence rend complice
Voici une soixantaine de pages d’un livre petit format qui dérange les caciques, les puissants et autres décideurs, parfois autoproclamés. Un ouvrage écrit avec les tripes, avec l’expérience d’un engagement de terrain et pas de salon, à savoir Une terre commune de Cédric Herrou paru chez Seuil.
Cédric Herrou, c’est celui qui, depuis des années, doit avoir la conscience en paix, alors que certains apparatchiks du pouvoir peuvent se poser de légitimes questions à ce sujet.
Ce n’est pas le préfet Georges-François Leclerc, alors en charge des Alpes-Maritimes, qui contredira l’activiste Herrou qui, d’ailleurs, lui dédicaça son essai d’un « amer souvenir ».
Le député Éric Ciotti, quant à lui, étant du même avis que le préfet pour interdire l’accès au territoire de gens en perdition.

Cédric Herrou, est un paysan qui habite la Roya, « terre de douleur et de douceur » dans une vallée entre la France et l’Italie, là où passent de très nombreux réfugiés, souvent en transit pour les îles britanniques.
Alors, dès 2016, il décida d’héberger, de secourir, de tendre la main, à ces personnes alors que la politique étatique était de les empêcher d’entrer sur le territoire, en somme, de les rejeter à la Méditerranée.
Sans conteste, le droit fut allègrement piétiné par les autorités et, quand bien même il n’en aurait pas été ainsi, l’aide à autrui en danger ne supplante-t-il pas toutes les lois et les décrets que peuvent concocter certains politiciens ?
Cédric Herrou n’écouta que sa conscience et avec des amis, il accueillit, et accueille encore d’ailleurs, autant que possible ces rejetés et cabossés de notre Société. Ceux qui fuient l’horreur de la guerre ou la terreur de régimes dictatoriaux.
Son action humaniste récurrente fut considérée comme un délit de solidarité. Alors, il posa une question majeure : « Sommes-nous encore libres d’être fraternels ? »
Il y répondit lui-même : « Quoi qu’il advienne, je continuerai ».
Une autre réponse ne tarda pas et les caciques, les décideurs, les autoproclamés décideurs, le firent arrêter, placer en garde à vue pour avoir aidé des Soudanais, des Érythréens, parmi eux des mères et leurs jeunes enfants…
Condamné à des amendes, à de l’emprisonnement avec sursis…, comme certaines personnes qui le secondaient dans son humanisme, il fut relaxé par la Cour de Cassation au bout d’une impressionnante bataille politico-judiciaire.
Aujourd’hui, Cédric Herrou poursuit son travail sur le terrain de la solidarité universelle.
À la lecture de son ouvrage, à l’écoute de ses propos, avec ma propre expérience de l’engagement citoyen, je peux dire que, face à l’iniquité, à l’injustice, au mépris de la personne humaine, nous avons tous le devoir de dénoncer l’inacceptable car notre silence nous rendrait complices.
Faire corps pour se faire entendre des puissants qui méprisent les individus de la sorte est une nécessité morale.
Il n’est pas question de neutralité et il ne faut pas hésiter à interpeller les pouvoirs publics.
Hélas, force est de constater que certaines associations ayant pignon sur rue, ne le font guère ou, alors, du bout des lèvres, par peur de perdre des subventions.
Que ces associations n’oublient pas deux choses : ces subventions n’émanent pas directement de la poche des décideurs et des puissants, mais de l’ensemble des citoyens par leurs taxes et impôts et, aussi, que « chaque jour passé dans le silence est un jour de perdu pour notre conscience ».

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2 years ago
3 minutes 58 seconds

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Climat : mourir en sept à huit minutes
Dans Leur folie, nos vies, paru aux éditions Les Liens qui Libèrent, François Ruffin porte un regard acéré et choqué sur la gestion de la pandémie au coronavirus par les gouvernements et les multinationales qui, bien souvent se liguent entre eux pour davantage creuser le trou entre ceux de tout en haut et les citoyens lambdas.
Un constat : dans cette crise engendrée par le virus, les scientifiques ont été largement écoutés et suivis dans leurs préconisations.
On passa quasiment automatiquement du diagnostic scientifique à la prise de mesure, explique l’auteur.
En revanche, les scientifiques qui évoquent le climat, tel le GIEC, sont écoutés poliment, puis rien ne bouge.
En cause : l’économie, celle des nantis, des actionnaires, des Macron et Cie qui, au minimum, doit être absolument sauvegardée, si pas davantage rentabilisée à leur seul profit.
Bientôt, on atteindra une moyenne supplémentaire de deux degrés, ce qui signifie qu’on pourrait mourir en sept ou huit minutes sous la pression conjointe de la chaleur et de l’humidité.
Déjà, des régions entières de la planète deviennent inhabitables.
Réaction des nantis, des actionnaires et des Macron et Cie, on n’interrompt pas les affaires, l’économie avant la vie !
« Tous les pans de la vie sont ainsi traités, maltraités, passés aux oubliettes, à la moulinette d’une calculette. »
 
Une conclusion : le combat contre les forces obscures ne se renonce certainement pas.
Photo : Pixabay.

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2 years ago
1 minute 54 seconds

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Les souvenirs et les mensonges aussi…
Enfin, la voiture stoppe devant une vaste maison grise à l’aspect sévère, édifiée sur une pente abrupte. Les volets bleus sont ouverts. Roger nous prie de rester assis tandis qu’il va frapper à la porte. Quelqu’un lui ouvre et il nous fait signe de le rejoindre avec nos bagages. Pendant que nous nous activons sous un vent glacial, Roger dissimule le véhicule sous les arbres. Il semble n’y avoir personne à des dizaines de kilomètres à la ronde, toutefois mieux vaut respecter les règles de sécurité.
À l’intérieur, il fait chaud, à condition de s’installer à proximité de la cheminée. Les pierres des murs sont apparentes. J’ai le temps d’apercevoir plusieurs pièces sobrement meublées, un four à pain dans la cuisine sur la gauche, avant d’entrer dans une grande salle à manger. Je ne connais pas l’homme qui nous précède. Très brun, il paraît espagnol. Il ne dit pas un mot. On pose nos valises sur le sol, attendant on ne sait quoi, et on en est tous soulagés de voir réapparaître Roger.
« Je vous présente Alberto. Il est espagnol et ne s’exprime que dans sa langue, que je parle aussi. C’est pourquoi il doit se cacher : le moindre mot le trahirait. »
Des pas résonnent au premier. On se regarde, sur le qui-vive… »
Avouez que vous avez envie de connaître la suite, non ?
Cet extrait est tiré du roman Les Souvenirs et les Mensonges aussi… de Karine Lebert paru aux Presses de la Cité. Un roman qui est non seulement raconté comme une enquête en quelque 600 pages, mais aussi un imposant pan de l’histoire qui plonge le lecteur dans la montée du nazisme, dans la clandestinité d’un réfugié allemand à Honfleur, dans l’Après-guerre et l’occupation par les Alliés de Berlin.
Ensuite, quelque soixante-dix ans plus tard, c’est la rencontre entre deux jeunes musiciennes, une Française et une Allemande, moment qui déclenche une intrigue digne d’un excellent polar se terminant par une déclaration en forme de résolution de l’énigme : « Nous étions très émus tous les deux par ce pèlerinage à Honfleur… »
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2 years ago
2 minutes 30 seconds

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Les Cités disparues : déjà la lutte des classes à Pompéi (3/5)
À dix kilomètres du Vésuve et un demi kilomètre de la mer, Pompéi fut une cité avec ses rues bordées de maisons, ses thermes, plus de soixante tavernes, son amphithéâtre, le forum, la Maison des Pygmées, la Maison-bar d’Amarantus, le Temple de Venus, celui d’Isis, une boulangerie, des bâtiments municipaux et son célèbre lupanar, tel est le décor d’un chapitre de l’essai Les Cités disparues d’Annalee Newitz paru chez Calmann-Lévy.
Un constat particulièrement intéressant à la lecture de cet ouvrage : « En un sens, l’archéologie des données représente la démocratisation de l’histoire. Elle se penche sur les activités des masses et s’efforce de reconstituer leur vie sociale, voire psychologique. »
Ainsi, dans les années 1700, des fouilles furent entreprises et sous la cendre durcie ce fut une incroyable révélation. Tout avait été préservé de cette vie quotidienne au temps de l’apogée de l’Empire romain.
On retrouva même sur la façade d’une propriété appartenant à une certaine Julia Felix, une inscription peinte : « À louer dans le domaine de Julia Felix, fille de Spurius : élégante suite de bains pour clientèle de prestige, tavernes, mezzanines et appartements à l’étage pour un bail de cinq ans. »
Quant à la Maison des Colonnes en mosaïque, elle ressemblait à un centre commercial avec de multiples boutiques.
La particularité des fouilles contemporaines réside en cette phrase prononcée par un chercheur : « Pour moi, l’important n’est pas les César ni autres empereurs sur qui nous en savons déjà trop, mais les gens dont nous ne savons rien. Même si nous ne connaîtrons jamais leurs noms, nous pouvons essayer de reconstituer un peu leur vie. »
C’est, bien sûr, le fil rouge de ce chapitre qui nous plonge au fil des découvertes dans un quotidien où, déjà, il y avait la lutte des classes.
Ainsi, un individu né esclave à Pompéi pouvait gravir les échelons et parvenir presque au sommet de la hiérarchie sociale, alors qu’un conflit éclata entre nantis et démunis pour l’accès aux plages.
Et, précise l’auteur : « Pompéi trépassa au beau milieu d’un litige qui opposait riches et pauvres, hommes et femmes, immigrants, Romains et autochtones. »
Assurément, il n’y a rien de nouveau en ce XXIe siècle !

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2 years ago
2 minutes 54 seconds

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
COP 27-Analyse – Cités disparues : quelles leçons pour le présent ? (1/5)
J’ai particulièrement apprécié Les cités disparues, un ouvrage d’Annalee Newitz paru chez Calmann-Levy, avec en sous-titre « Voyage insolite aux origines de nos civilisations ».
Ici, il n’est pas question d’une immersion parmi les rares peuples racines qui survivent sur la planète, tel celui d’Amazonie dont le président Lula a promis de s’occuper de manière enfin positive, mais d’une autre approche qui consiste à plonger le lecteur dans une passionnante découverte de quatre brillantes cités d’autrefois.
À savoir, Çatal Höyük en Turquie considérée comme l’une des premières villes de l’histoire de l’humanité, ensuite Pompéi, puis Angkor et Cahokia aux États-Unis.
Avec Annalee Newitz, on sort de l’imaginaire, de récits d’aventures en vogue à une certaine époque.
La mise au point est explicite en ce sens : « Le mythe des cités perdues occulte la réalité des voies empruntées par les populations pour détruire leur civilisation. »
La cité d’Angkor n’a-t-elle pas disparu à cause d’une crise climatique ?
Cet essai propose une réalité non romancée de « quatre exemples de désertion urbaine, spectaculaires entre tous, de l’histoire humaine. »
Cette réflexion met en relief des problématiques actuelles et, du coup, éclaire la situation de différentes villes tout en évoquant l’avenir.
Comme le souligne cet ouvrage : « Nous fonçons vers un futur dans lequel les métropoles seront devenues invivables, mais où les solutions de remplacement se révéleront pires encore. »
Les quatre cités, Çatal Höyük, Pompéi, Angkor et Cahokia accueillirent pourtant des civilisations brillantes « dont le sombre avenir n’était nullement fixé par le destin. »
Quatre cités qui feront, chacune, l’objet d’une chronique spécifique, car, après tout, c’est de leurs erreurs que nous pouvons éventuellement tirer les meilleurs enseignements… ceci à l’heure de la COP 27 !

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3 years ago
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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
COP 27-Interview : Bernard Tirtiaux : L’espérance en un « renouveau »
En 1993, j’avais été particulièrement ravi par la lecture d’une belle quête initiatique racontée par Bernard Tirtiaux dans son roman Le Passeur de Lumière, un écrivain que les auditeurs de Fréquence Terre connaissent bien puisque je leur ai aussi partagé mon enthousiasme pour ses autres ouvrages, tels Les Sept Couleurs du vent, Le Puisatier des abîmes, Aubertin d’Avalon…

Bernard Tirtiaux est, outre cet auteur humaniste, un maître verrier dont j’avais également présenté l’œuvre monumentale intitulée La Cathédrale de Lumière dressée dans la forêt d’Oignies-en-Thiérarche, non loin de la cité ardennaise de Fumay.
Il est encore acteur et chanteur, et, à l’occasion de l’inauguration de la stèle Pierre de Rosette du Climat ou 50 ans de déni climatique par les politiciens, manifestation qui s’est déroulée sous les fenêtres des Communautés européennes à Bruxelles, nous avons quelque peu devisé de l’état actuel de la mobilisation citoyenne pour la sauvegarde du climat, de l’engagement plein d’espoir de la jeunesse et de son prochain ouvrage dans lequel ce thème vital ne sera pas exempt. (écoutez le podcast ci-contre).

 
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3 years ago
4 minutes 50 seconds

Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Sauver la liberté d’expression (2)
Avez-vous constaté la détermination avec laquelle les pouvoirs politiques, socio-économiques, religieux…, discréditent et tentent d’annihiler les initiatives citoyennes qui les contrecarrent légitimement dans leurs funestes desseins ou entreprises destructrices et égocentriques ?
C’est qu’ils dérangent ces activistes, lanceurs d’alertes et autres militants qui luttent, entre autres, pour le respect des droits fondamentaux et la sauvegarde de la planète, contre la militarisation de la société civile et l’omnipotence des lobbys politico-industriels !
Ils sont prêts à tout, ces pouvoirs, pour faire taire ceux qui dénoncent et s’opposent à leurs juteuses affaires qui mettent à mal les libertés et l’écosystème et qui érigent les armes et les violences qui en découlent en véritables dogmes, le business de l’armement et la propagande militariste n’ont jamais été aussi « florissants », semble-t-il !
Ceux, également, qui brandissent un ethno-nationalisme exacerbé attisant la haine et le rejet de l’« autre », qui actionnent tous les leviers possibles pour produire et encourager une consommation addictive – souvent inutile – et qui, en plus, creusent sans vergogne le gouffre entre les classes sociales.
Cependant, les pouvoirs ne s’en laissent pas conter. Pour d’aucuns, qui dit museler la contestation et l’engagement citoyens, dit souvent piétiner allégrement les principes de la liberté d’expression et de la liberté de conscience.
Celles-ci sont d’ailleurs régulièrement les premières à être ciblées par un gouvernement autoritaire ou un régime non démocratique.

Pour Monique Canto-Sperber, philosophe et directrice de recherche au CNRS[1], dans son essai Sauver la liberté d’expression, Collection Espaces Libres, Albin Michel, dont il a déjà été question dans cette chronique,  il y a lieu de « délégitimer » les discours haineux, les théories complotistes et autres fake news transformés en opinions, et cela consiste à neutraliser ces propos et les désarmer de leurs nuisances en les ramenant par des arguments crédibles à ce qu’ils sont : l’expression de préjugés, d’humiliation, de nocivité, de dogmes…
C’est, encore, dénoncer une prétendue liberté d’expression qui n’est que l’expression d’une conviction basée sur des concepts étrangers au dialogue, c’est-à-dire à un réel débat d’idées.
Néanmoins, ce dernier est-il transposable dans notre société hyperconnectée et hyper-consommatrice de réseaux sociaux où déferlent, souvent sans la moindre nuance, des messages qui s’érigent en vérité absolue ?
Et, lorsqu’on sait qu’il existe des algorithmes qui relaient et amplifient les propos particulièrement favorables à ceux qui font réagir le plus vivement, voire violemment, les internautes, on ne peut certainement pas considérer ces réseaux sociaux comme l’éden de la liberté d’expression.
Régulièrement, Facebook, surtout, est le théâtre d’échanges virulents, haineux, irrationnels, provocateurs, entre « amis », chacun voulant dicter son opinion ou, à défaut, réduire son interlocuteur au silence.
Il y a aussi ceux qui, à longueur de journée, partent en croisade contre, au choix, le vaccin anti-covid, les Arabes ou les Occidentaux, Greta Thunberg, le PSG, l’heure d’été/d’hiver, l’énergie éolienne…, sans le moindre espoir de glisser un argument qui contredirait leur logorrhée.
En présence de pareille situation, et malgré les tentatives d’un réel échange d’idées, on pourrait avoir tendance à conclure par cette phrase de Romain Roland (1866-1944), auteur, Prix Nobel de littérature et pacifiste : « Une discussion est impossible avec quelqu’un qui prétend ne pas chercher la vérité, mais déjà la posséder », mais, n’est-ce pas une sorte de fuite ?
Alors, rappelons-nous la déclaration d’Elie Wiesel (1928-2016), journaliste, auteur et philosophe, « grande voix morale de notre temps et conscience du monde »[2],...
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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Le Souffle d’Ange de Gilles Laporte
Dans son dernier roman Le Souffle d’Ange paru aux Presses de la Cité, Gilles Laporte évoque une passion. Et, quoi de plus enthousiasmant qu’un tel sentiment soit conté par un auteur passionné et passionnant ?
Un auteur qui se revendique « ouvrier de la plume » et qui sans relâche depuis des décennies, distille des histoires où le monde manuel tient la place de choix qu’il mérite.
La main n’est-elle pas la prolongation de l’esprit, comme aiment à le souligner les ouvriers et artisans du Compagnonnage ?
Ange, c’est le doux prénom d’une jeune fille qui, lors d’une visite familiale au Pays de Caux, tomba littéralement amoureuse d’un instrument de musique : un orgue.
Ce fut déjà une chose peu banale en ce mois de juillet 1898, et cela le devint davantage quand, au lieu de devenir institutrice comme le rêvaient ses parents, elle entama une solide formation de facteur d’orgues.
C’est que, lors de cette visite, elle avait entendu jouer de cet instrument dans une abbaye. Le visage inondé de larmes, elle avait déclaré que c’était beau en désignant l’endroit qui déversait du Jean-Sébastien Bach.
Alors, tout s’accéléra dans la vie de la jeune Ange : une agression de la part d’un gars jaloux qu’elle puisse aimer Fortunato, qu’elle épousa, et continua à la harceler dangereusement des années plus tard, une plongée corps et âme dans l’Art du Facteur d’Orgues avec un long apprentissage à la clef, loin des siens, mais tout cela ne la détourna pas de sa passion.
Mieux, elle y ajouta un concept : « Je serai ce que je dois être, facteur d’orgues, et j’aiderai à faire entendre ce qui libère plutôt que ce qui soumet ! »
Les dés étaient-ils pour autant jetés ? C’était sans compter avec la prétendue « Der des Ders », soit la Première Guerre mondiale, ce massacre perpétré au nom de nationalismes exacerbés, de la volonté de militaires assoiffés de gloriole et de marchands de canons qui se repaissent du sang versé par les autres.
Et, dans cette tourmente, Fortunato était probablement une cible des tirs d’artillerie allemands…, loin, très loin, de l’état de grâce déversé par la musique de Bach dans la nef d’une église…

 
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3 years ago
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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Une BD d’utilité publique
À la page 50 de la bande dessinée La nuit des blaireaux de Serge Monfort parue aux Éditions du Crayon vert, j’ai lu quelques lignes édifiantes qui, du coup, me motivèrent davantage à évoquer cet ouvrage.
Il s’agit de Valaire, toute petite commune du Loir-et-Cher, où l’on aime les blaireaux. On y trouve d’ailleurs de très anciennes blaireautières qui abritèrent des générations de ces petits ours de nos campagnes. La maire a tenté d’interdire la pratique cruelle de leur chasse, la vénerie sous terre, mais le préfet décréta qu’elle n’avait pas le pouvoir en ce domaine, il fut servilement suivi par un juge.
Pourtant, le blaireau est protégé dans la plupart des pays européens et une écrasante majorité de Français souhaite que cette barbarie cesse.
À Fréquence Terre, nous ne pouvons qu’être d’accord avec cela et la BD prit, donc, une autre envergure que celle du simple divertissement, car nous la considérons même comme d’utilité publique.
Toutpoil est le nom générique d’une série BD animalière jeunesse qui spécifie qu’elle est « semi-réaliste ».
À vrai dire, Serge Monfort est un véritable documentaliste doublé d’un pédagogue et de l’art de faire sourire malgré la gravité du sujet.
C’est un exploit car le sort des blaireaux n’est guère enviable avec l’existence tumultueuse que l’auteur fait vivre à travers une famille de ces petits mammifères.
Une existence dont les dangers sont multiples : chasse, circulation routière, pollution…
Cependant, il y a des solutions qui les préservent, à condition que les politiciens et magistrats lisent cet ouvrage pour être convaincus de l’urgente nécessité de protéger la faune sauvage.

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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
PPDA : « Trente-cinq ans de prédation sexuelle »
La voix que vous venez d’entendre est celle d’Hélène Devynck, autrice de l’essai Impunité paru au Seuil et invitée de l’émission « La Grande Librairie » diffusée hier, le 21 septembre 2022, sur France 5.
Dans cet ouvrage, elle fait part de son viol qu’elle attribue à Patrick Poivre d’Arvor, ancien présentateur du JT de TF1 et omniprésent dans le monde littéraire, elle apporte aussi une vingtaine de témoignages de femmes ayant subi le même sort qu’elle avec une constante dans le modus operandi, elle attire également l’attention sur l’omerta inhérente à pareille situation, les complicités cachées sous les termes «Vous inventez », « Vous étiez semi-consentante », « Vous n’êtes pas une oie blanche », « Vous êtes une écervelée », « Vous cherchez la lumière », « Vous êtes beaucoup dans la séduction », « C’est de la vie privée », Cela ne nous regarde pas », « C’est de la vieille histoire », « On passe à autre chose »…
J’ai particulièrement bien connu cette douloureuse problématique pour, en 1994, avoir publié le livre Moi, Nathalie, violée par mon père paru aux Presses du Lion et qui donna la parole à une jeune mère de famille qui avait subi l’inceste paternel quasiment toute son adolescence. Ici, aussi, il y avait la fameuse disposition juridique stipulant que dix ans après les faits, eh bien, la Justice s’en lave les mains car il y a prescription.
De plus, autant la victime, que l’éditrice et moi-même, avons subi des pressions, voire des menaces pour nous obliger au silence. Cela décupla nos forces et le livre rencontra une énorme attention du public et des médias.
L’auteur, lui, est décédé de sa belle mort dans son lit sans avoir été inquiété par la Justice.
Hélène Devynck, et toutes les autres femmes, quelque soixante-dix, paraît-il, vivent ce même genre de déni, de climat de complaisance à l’égard de celui qu’elles accusent, de banalisation et, pour finir, d’impunité.
Voici un extrait significatif du témoignage de cette ancienne journaliste au courage et à la solidarité exemplaires : « Raconter un viol est une réalité dangereuse. J’ai témoigné pour que ça cesse. On a parlé et il ne se passe toujours rien. Le classement sans suite a été une claque. Comment font celles qui restent seules ? »
Oui, comment font-elles toutes ces victimes dans ce qui s’apparente trop souvent comme de la « lâcheté d’un groupe social », spécifie l’autrice, la tendance à confondre l’autorité avec la vérité, l’indifférence ?
« Il faut mettre en adéquation les paroles et les actes », ne pas tourner la page après avoir lu ce témoignage, à avoir écouté cette chronique : il faut agir.
Agir de manière concrète auprès de vos élus – ils sont payés pour cela – pour que cesse cette loi de la prescription élevée comme un dogme, il s’agit quand même de viols, pas d’un vol de pomme à l’étalage.
 
Photos : captures d’écran et P.Gf.
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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Sauver la liberté d’expression (1/5)
L’essai Sauver la liberté d’expression de Monique Canto-Sperber, philosophe et directrice de recherche au CNRS, publié dans la collection Espaces Libres chez Albin Michel, pose quatre questions fondamentales dans notre société contemporaine :

* Comment éviter que l’expression libre ait pour effet d’empêcher les autres de parler ?
* Comment laisser s’exprimer tous les points de vue sans pratiquer de censure préalable des propos ?
* Comment éviter que la parole publique expose à son auteur une stigmatisation sans appel ?
* Comment résister ?


L’autrice répond à ces questions en quatre cents pages et je vais tenter de vous livrer quelques extraits qui peuvent éclairer notre lanterne.
« Toutes les opinions, même les plus discutables, même les plus choquantes, doivent être tolérées sur els campus comme en société – du moins tant qu’elles sont des opinions, et non des propos de haine travestis en opinions… »
« Même les plus ardents défenseurs de la liberté d’expression admettent qu’il y a des choses à ne pas dire : les fausses nouvelles, la pornographie infantile, la diffamation, les injures, en particulier les injures raciales… Tous considèrent que bannir de l’espace public les propos nocifs libère la vie sociale de la violence des mots sans nuire pour autant à la diversité des opinions ni obliger au conformisme : la conversation continue, et il reste toujours possible de dire et d’entendre quelque chose de différent. »
Autre considération émise par l’autrice est que « l’une des premières vertus de la liberté d’expression est de permettre que l’on rencontre un jour son contradicteur. »
D’autres réflexions à ce sensible aspect de la vie en société seront diffusées dans de prochaines chroniques.

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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Avez-vous lu Marx ? Et Engels ?
Guerre en Ukraine, Poutine, Kremlin, Gorbatchev, perestroïka…, la Russie, ex-URSS, est plus que jamais sous les feux de l’actualité et d’aucuns entendent évoquer le « temps du communisme ».
À ce propos, il me revient que peu de gens ont lu le pourtant très célèbre Manifeste du Parti communiste écrit par Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels (1820-1895), soit l’amorce d’un mouvement révolutionnaire dont les soubresauts sont encore perceptibles en 2022.
Philosophie Magazine a récemment eu l’idée de présenter un cahier central en deux parties le synthétisant : « Bourgeois et prolétaires » et « Prolétaires et communistes ».
Il est très intéressant de découvrir ce que pensaient ces deux philosophes en 1848, date de la publication de leur essai, et de comparer avec notre époque.
« Nous assistons aujourd’hui à un processus qui veut que les rapports bourgeois de production et d’échange, de propriété, la société bourgeoise moderne, qui a fait surgir de si puissants moyens de production et d’échange, ressemble au sorcier qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu’il a évoquées », écrivirent-ils il y a près de cent soixante quinze ans.
Remplacez la société bourgeoise d’alors par le patronat des multinationales actuel, et vous avez le même processus où la machine capitaliste est tellement lancée dans ses délires, qu’elle ne peut même plus s’arrêter et écrase tout sur son passage, y compris la Nature.
Poursuivons la lecture du Manifeste : « L’industrie moderne a fait du petit atelier du maître artisan patriarcal la grande fabrique du capitaliste industriel. Les ouvriers ne sont pas seulement les esclaves de la classe bourgeoise, de l’État bourgeois, mais encore, chaque jour, à chaque heure, les esclaves de la machine, du contremaître et surtout du bourgeois fabricant lui-même. Ce despotisme est d’autant plus mesquin, odieux, exaspérant qu’il proclame plus ouvertement le profit comme étant son but suprême. »
Ici, aussi, ces phrases peuvent être aisément transposées dans notre système ultralibéral qui, récemment, fit dire à l’auteur Philippe Pozzo di Borgo, inspirateur du film Intouchables, que « la finance a envahi toutes les sphères de l’activité humaine, y compris éthique, culturelle, spirituelle. Non seulement elle est impuissante à créer du bien entre les êtres humains, mais elle l’interdit. »
Quant à Marx et Engels, ils disaient que « le pouvoir étatique n’est qu’un comité chargé de gérer les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière. La bourgeoisie a supprimé la dignité de l’individu devenu simple valeur d’échange ; aux innombrables libertés dûment garanties et si chèrement conquises, elle a substitué l’unique et impitoyable liberté de commerce. »
Assurément, il y a des écrits historiques qui sont véritablement prémonitoires. Une philosophie basée sur la solidarité et que certains despotes n’hésitèrent pas bafouer, comme l’Histoire nous l’a également appris.

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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Génération Z, génération psy
La Génération Z est celle des personnes nées entre 1997 et 2010. Elle succède à la Génération Y, celle des « milléniaux », c’est-à-dire des personnes venues au monde dans les environs de 1980 et fin des années 1990, et elle précède la Génération Alpha, celle des personnes nées de 2010 à celle de ceux qui naîtront au mitan des années 2020, la première génération née entièrement au XXIe siècle.
Ça va ? vous suivez ce classement concocté par des sociologues et psychologues. Très bien !
La Génération Z est aussi appelée « Génération psy » par certains spécialistes.
La raison plausible est la suivante : cette génération est celle d’adolescents qui serait la plus consciente de l’état dramatique de la société, plus particulièrement par l’angoisse générée à cause de la crise climatique.
Si elle est plus consciente à une échelle collective, c’est aussi parce qu’elle l’est à une échelle individuelle et cela provient en partie du fait que ces jeunes consultent pas mal de thérapeutes.
D’ailleurs, les psychologues expliquent qu’ils reçoivent davantage de jeunes en consultation, les trois quarts ont moins de 20 ans, alors que le psychologue Mathieu Blard déclarait récemment qu’un Français sur trois avait déjà fait appel à un psy.
Dans l’excellent ouvrage Le Feu ou rien – Portrait d’une génération engagée paru aux Éditions Mango Society (2022), il est aussi spécifié cette particularité énoncée par un jeune de cette fameuse Génération Z, voire la précédente : « Nos grands-parents bloquaient les usines, nos parents lançaient des pavés. Notre génération, elle, crée du remue-ménage à coups de millions de hashtags. »
Il est aussi expliqué la raison de leur fréquentation accrue des thérapeutes par le fait que ces jeunes ont quasiment subi toutes les crises : la climatique, la sociétale, la sanitaire, l’économique, la menace d’une guerre nucléaire, tout cela à la fois !
Cependant, si elle fréquente les psys, elle est aussi engagée à sa manière pour repenser le système : elle s’absente en masse des élections ou bien vote blanc, mais elle réclame que l’abstention et ce vote blanc soient comptabilisés car ils sont le reflet d’un désaccord, d’un outil de protestation.
Néanmoins, force est aussi de constater que cette jeune génération a ses habitudes de consommation avec des technologies dites nouvelles à profusion, celles dans lesquelles elle est née, en somme, et qu’elle est plus individualiste car elle place ses droits avant ses devoirs, au contraire des baby-boomers, par exemple.
Mais, ne nous y trompons pas, les jeunes qui sont engagés revendiquent les droits à la révolte, à l’action directe, et ils évoluent parfois en dehors des appareils conventionnels, pensons au mouvement engendré par Greta Thunberg et à Extinction Rebellion.
Quelque 63% des jeunes français estiment d’ailleurs que ce sont les citoyens qui devraient prendre les décisions pour le pays.
Est-ce à dire que les militants plus âgés, les soixante-huitards, par exemple, sont passés à côté de la plaque ? Non, bien entendu, car la féministe qui dans les années 1960-1970 s’est battue pour l’IVG et la pilule, a eu et a encore la même importance que la féministe contemporaine adepte de l’intersectionnalité, celle qui prend en compte le genre, la couleur de peau, l’orientation sexuelle, la validité d’une personne, c’est-à-dire une combinaison de stratégies et d’identités.
En somme, ces luttes anciennes et celles de la Génération Z me paraissent complémentaires même si les babyboomers militaient davantage pour l’universalisme et prônait l’unité.
En conclusion, cette jeunesse de la Génération Z n’est pas là, précisent les auteurs, pour brosser dans le sens du poil, bien au contraire : « Elle est là pour soulever le tapis et montrer tout ce qui a été placé dessous et combien ça pue et pollue. Internet est donc une révolution, disent-ils encore, une révélation et pas n’importe laquelle.
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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
Inattendus Chemins de Compostelle
Le très ancien et célèbre Chemin de Compostelle, pèlerinage chrétien dévolu à saint Jacques le Majeur dont la dépouille serait miraculeusement arrivée en Galice, remonte à sept siècles après son martyre.
Au fil du temps, cette longue pérégrination (800 km en territoire espagnol depuis les Pyrénées, mais il faut généralement y ajouter les centaines de kilomètres depuis Paris, Vézelay, Arles et le Puy-en-Velay, les autres départs historiques du Camino francès ou Chemin français) a changé par rapport à son objectif initial, celui de la dévotion et de la repentance.
De chrétienne, cette démarche introspective qui a pour devise « Mourir et revivre à un autre être humain » s’est alors transformée en itinéraire culturel, label donné par la Communauté européenne, et, aussi, à mon instar, un parcours entrepris dans un cadre philosophique, sportif, de découverte du patrimoine humain et mobilier.
Pareille longue marche se prépare minutieusement même si, à présent, modernité oblige, Internet vous en fournit le mode d’emploi de A à Z, adresses de gîtes proposant des masseurs ou masseuses (… des pieds, bien entendu) en option.
Pour ma part, à la fin des années 1980, ce fut un bon vieux guide en papier et certainement pas un GPS qui dirigea mes pas pour accomplir les 1.600 kilomètres à mon programme.
Mais, peu importe !
La beauté de sites, la profondeur initiatique de cette pérégrination, la découverte d’un passé historique et artistique exceptionnel, les enseignements de potentielles rencontres…, restent identiques sur le fond depuis des siècles et leur impact sur le travail intérieur paraît identique, selon de multiples témoignages.
Je pensais donc bien connaître le sujet. Erreur !
La lecture du « Petit Livre des Chemins de Compostelle » de Marie Chamberlain publié en juin aux Éditions Papier Cadeau, ouvrage agrémenté de dizaines d’images, réserve un lot de surprises.
Effectivement, s’il est dit que le Chemin pour s’en aller à Santiago de Compostella débute au premier pas en sortant de chez soi, outre les itinéraires inhérents aux quatre départs historiques cités, cet ouvrage en propose quelques-uns, moins connus mais tout autant chargés de la magie compostellane.
À savoir, la Voie des Plantagenêts dont le départ est situé au Mont-Saint-Michel, sillonne par Fougères, Vitré, Niort, Aulnay, il y a encore la Voie du Piémont pyrénéen qui débute à Narbonne et s’en va en Pays cathare, puis Lourdes, Ordiarp et Saint-Just-Ibarre.
Une première précision importante à l’auteure qui écrit : « …depuis le XIIe siècle, on ne sait pas pourquoi la coquille devint l’emblème du pèlerin… », ce qui est quand même particulièrement interpellant car, la légende qui traverse les siècles, spécifie que le corps de Jacques le Majeur arriva sur les bords de la Galice, très précisément à Iria Flavia, là où les coquilles Saint-Jacques se ramassent sur la plage.
Autre précision, lorsqu’elle écrit encore que « l’embarcation sans guide l’y transporta », à vrai dire, toujours selon la légende, ce sont des anges qui la tirèrent.
Quoiqu’il en soit, ces deux détails font aussi partie intégrante de la magie compostellane merveilleusement composée de mythologie, de sacré, de folklore et de ressentiments personnels.
Ultreïa ! donc, comme clament les pèlerins et autres marcheurs et randonneurs en arrivant à Compostelle et en expression de joie.
 
Extrait musical Youtube : Le chant des pèlerins de Compostelle par Jean-Claude Benazet.

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Yves Le Car, libertaire et poète
J’étais adolescent quand j’entendis pour la première fois Le Dormeur du Val d’Arthur Rimbaud, un poème qui, non seulement me bouleversa, mais contribua à mon engagement pour une société fraternelle, pacifiée autant que faire se peut, et solidaire.
Yves Le Car, plume bien connue du magazine de l’Union pacifiste de France, est un libertaire actif auprès des réfugiés, qui milite pour un monde sans armées et sans frontières, mais qui est aussi poète. Un poète-militant, en somme.
Son dernier recueil de poésies Lichens de Soleil me fut préfacé de ces mots : « Un petit livre de contre-battant pacifiste qui brise les P de Damoclès pour en faire le P de Poésie et le P de Paix. »
Ces propos annoncent le ton des quelque 130 pages qui suivent :
« Des gosses de vingt ans s’engagent
poussés par le chômage
boostés par de faux mages qui leur font miroiter
des voyages… »
Un autre extrait :
« Quel toupet !
À vos yeux le premier des suspects
Ce n’est pas celui qui veut la paix… »
La chanson Le Déserteur de Boris Vian, avec la fin remaniée par Mouloudji, marque encore maints esprits en ces temps troublés. Pas suffisamment, hélas.
Yves Le Car, lui, s’adresse directement audit écrivain, musicien de jazz et parolier, également auteur de la Java des bombes atomiques, chanson antinucléaire par excellence :
« Monsieur Boris Vian
Je vous fais une lettre
Qui vous fera renaître
Au moins quelques instants
Le temps de concevoir
Un monde libertaire
Exempt de militaires
Exempt de tout Pouvoir… »
Lichens de Soleil : 15 euros, envoi y compris disponible chez l’auteur : Yves Le Car, 320 ancienne route de Sarrians – 84 810 Aubignan – France.
 
Photo : Triennale de l’affiche politique, Mons, photo Pierre Guelff.
Extrait musical : Le Déserteur, Boris Vian, Youtube.
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Littérature Sans Frontières • Fréquence Terre
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