
Léon Bakst (1866-1924)
Nijinsky à la plage,1909
Collection privée
Vaslav Nijinsky (1889-1950), surnommé le « Dieu de la danse » et le véritable inventeur de la danse moderne, apparait ici presque nu, à peine recouvert d’une linge rouge attaché très haut sur la taille juste au-dessous du nombril. Cette quasi nudité d’un esthétisme presque maladif, dévoile des cuisses d’athlètes et un corps très long, idéalisé par le peintre …beaucoup plus long et effilé que ce qu’il ne parait sur la plupart des photos de son temps.
Nijinsky forgea sa fabuleuse légende en à peine 10 années. Entre 1909 et 1919 exactement. En effet il ne dansa plus jamais après 1919 et arrêta toute activité à l’âge de 30 ans. C’est précisément en 1909 que nous le voyons ici, à l’âge de 20 ans , l’année où fut créé le premier ballet qu’ il dansa, Cléopatre dans une chorégraphie de Michel Fokine.
Dix ans et à peine 20 ballets, sans mauvais jeux de mots, pour devenir un mythe avec Schérazade, Le Talisman, Carnaval, Petrouchka, l’Oiseau de Feu et Le Spectre de la Rose en 1911
Il y a aussi Le Dieu Bleu ou il incarne Krsihna, Daphnis et Chloé puis sur ses propres chorégraphies "L’après midi d’un faune" en 1912 , "Jeux" en 1913, le fabuleux "Sacre du Printemps" la même année.
Amant de l'impresario Serge de Diaghilev, le créateur des Ballets Russes, qui le révéla comme Le plus grand danseur de son temps, il se fâcha à mort avec lui après avoir épousé la danseuse hongroise Romola de Pulszky dont il aura une fille Tamara.
Il fit quelques tournées dont deux mémorables en Amérique du Sud et en Amérique du Nord en pleine Premiere guerre mondiale, puis plus rien …. jusqu’à sa mort en 1950 à Londres.
Plus de 40 années de silence et d’immobilisme du à la maladie qui rongeait le génial danseur et qui se révéla peu à peu dès l ’âge de 23 ou 24 ans à petits coups d'hallucinations d’abord avant qu’en 1919, un célèbre psychiatre zurichois d’alors ne lui diagnostique une » schizophrénie catatonique ». Cette maladie caractérisée par une perturbation psychomotrice importante, s’exprime par une immobilité soudaine et inattendue, des singularités de mouvements volontaires, des maintiens de positions rigides, des moments d’activité frénétique et saccadées, l’imitation répétitive et obsessionnel des mêmes mouvements, bref tous symptômes dans lesquels certains spécialistes n’hésitent pas à voir la source même de l’art de Nijinsky, l’inspiration majeure de son style moderniste et saccadé qui atteint son apogée dans le Sacre du Printemps par exemple qui provoque un scandale mémorable
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