L’intelligence artificielle prétend révolutionner la rédaction Web, et pourtant la valeur des mots n’a jamais été aussi importante. Sélim Niederhoffer, formateur en copywriting et auteur à succès avec plus de 14 000 exemplaires vendus pour son
Guide du Copywriting, vient de publier un nouvel ouvrage chez Eyrolles. Celui-ci est intitulé
Les Mots Magiques. Cette question de la rédaction Web à l’ère de l’IA générative méritait bien une discussion approfondie. Entre persuasion, influence en ligne et automatisation, comment les professionnels du marketing peuvent-ils encore tirer leur épingle du jeu ? Rencontre avec un expert qui n’a pas perdu la foi dans le pouvoir des mots. L’intégralité de notre entretien est consultable sur notre chaîne YouTube et en podcast.
Rédaction Web : les mots peuvent encore être magiques
rédaction web les mots magiques
Une démarche artisanale à l’opposé de l’IA
Lorsqu’on demande à Sélim d’où lui viennent les 50 mots magiques sélectionnés dans son nouvel ouvrage, sa réponse pourrait surprendre à l’heure du tout-automatisé.
« Il y avait déjà un chapitre dans le Guide du Copywriting qui s’appelait les mots magiques. Je me suis dit que j’allais essayer d’aller un peu plus loin dans cette répartition, creuser, montrer des exemples. Et surtout expliquer pourquoi ça fonctionne ».
Papier-crayon
Son approche reste résolument analogique dans sa conception.
« Je travaille véritablement avec un stylo et du papier ».
Cette méthodologie révèle une vérité fondamentale de la rédaction Web. L’efficacité naît de la compréhension profonde des mécanismes psychologiques, pas de leur simple reproduction mécanique. Sélim s’est appuyé sur des principes de persuasion bien connus.
Sélim Niederhoffer croit encore aux vertus de la magie des mots en rédaction Web — image produite avec Midjourney
« Quand un principe de persuasion existe, souvent il y a un mot en face. Typiquement l’urgence ou la rareté. Si c’est rare, c’est que les places sont limitées, c’est que le stock va s’épuiser… Voilà ! C’est comme cela que j’obtiens mon ‘cocon sémantique’ ».
La recherche s’étend ensuite à l’observation du terrain.
« Je regarde ce que mes clients utilisent, ce qui se passe chez Burger King, chez McDonald’s, chez Nike. Je vais voir aussi ce qui se passe pour les grandes marques, sur YouTube, sur LinkedIn ».
Au final, 55 mots identifiés, réduits à 50 pour la cohérence éditoriale avec son précédent ouvrage. Une démarche qui illustre parfaitement ce qui différencie encore l’humain de la machine. C’est-à-dire la capacité de synthèse critique et de curation intelligente.
Pourtant, il convient de nuancer. Sélim ne cache pas son « amour » de ChatGPT. On le verra par la suite, cela n’est pas sans soulever quelques légitimes questions.
Merci : ce mot magique si négligé
Parmi les 50 mots analysés dans l’ouvrage, le premier est aussi le plus simple. Il s’agit de merci. Pour Sélim, ce mot devrait être essentiel pour tous les business.
« Combien de fois sort-on d’un magasin où le vendeur se montre indifférent ? Vous n’avez rien acheté ou alors vous avez achet...