Les commentaires sur l’impact environnemental de l’IA oscillent souvent entre catastrophisme et technosolutionnisme. Mais où se situe la vérité ? Le 24 juillet 2025, jour symbolique du
dépassement de la Terre, nous avons interrogé Yves Grandmontagne, fondateur et rédacteur en chef de
DCMAG (Data Center Magazine), sur l’IA et son impact environnemental. Cette transcription commentée est une simplification d’une discussion particulièrement longue, circonstancié e et nuancée. Nous encourageons donc vivement nos lecteurs à écouter le podcast intégral afin de saisir toutes les subtilités de nos échanges et à considérer cet article juste comme un point de départ pour approfondir ce sujet.
A la recherche de l’impact environnemental de l’IA
Quel est le véritable impact environnemental de l’IA ? Un employé surveille les unités de refroidissement du data center d’Orange à Val de Rueil — Photo
antimuseum.com
Ce billet est la synthèse d’un échange particulièrement riche qui a duré près d’une heure. La complexité du sujet nous a contraints à explorer de nombreuses facettes techniques, économiques et environnementales, rendant impossible un traitement exhaustif.
Fort de son expertise approfondie du secteur des data centers et de l’intelligence artificielle, Yves Grandmontagne nous offre ici un éclairage factuel et mesuré sur un débat souvent polarisé entre catastrophisme et techno-optimisme démesuré. Pour balayer ce sujet, nous avons choisi de passer en revue des citations récentes, positives ou négatives et de les vérifier avec l’expert.
Son analyse permet de dépasser les raccourcis simplistes pour comprendre les véritables enjeux de cette révolution technologique.
[Addendum du 08/09/25] Suite à une remarque fort pertinente de notre ami et confrère Frédéric Canevet, nous avons réalisé des recherches complémentaires quant à la consommation des LLMs lors de la phase d’entraînement. Il est vrai que ce point revient souvent dans les critiques des IA génératives. On y lit par exemple, dans ce billet de la
revue de l’institut de Polytechnique de Paris, que « l’équipe
estime que l’empreinte carbone de l’entrainement total pour une tâche donnée de BERT, un modèle de langage développé par Google, équivaut environ à celle d’un vol transatlantique ». Ce travail étant très ancien (2019) et BERT n’étant plus qu’un vieux souvenir dans nos mémoires, nous nous sommes livrés à un exercice supplémentaire, avec Yves Grandmontagne, de recensement de données plus récentes pour plusieurs modèles, sans pour autant viser à l’exhaustivité. En résumé de nos recherches, dont vous trouverez tous les détails en fin de billet (tableau et sources), l’impact environnemental des entraînements, dans l’état actuel des choses, est sans commune mesure avec l’impact de l’usage des utilisateurs, ce qui renforce la remarque d’Yves sur le fait que les utilisateurs sont les premiers responsables, par leurs comportements ou leur modération, de cet impact.
Impact environnemental de l’IA : entre réalité et exagération
Pour les lecteurs pressés ou tout simplement à la recherche d’un résumé …
* Consommation électrique nuancée* – L’IA représe...