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La Story Nostalgie
Nostalgie Belgique
1000 episodes
1 month ago
Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps.

Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels.

Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable.

Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende.

Que vous soyez un nostalgique des seventies ou un amoureux des eighties, "La Story Nostalgie" est le rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de musique. Branchez vos écouteurs et laissez Brice Depasse vous raconter ses histoires inédites.
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Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps.

Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels.

Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable.

Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende.

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Episodes (20/1000)
La Story Nostalgie
La Story de vos vacances
Vous le sentez ? Ce petit parfum d’iode, de monoï et de gelati qui fondent trop vite ? Ça y est, on y est presque. On est fin juin. Le moment où dans les bureaux,  les écoles, les familles, tout le monde commence à décrocher un peu. Les esprits sont ailleurs. On roule déjà vitres ouvertes, avec le coude qui dépasse de la portière, le soleil sur la nuque.

Et c’est là que revient dans votre tête, comme chaque année, la bande-son de souvenirs de vos vacances. Enfin certaines. Vous connaissez ça ?

Le tube de l’été qui tournait sur l’autoradio de papa, une compile gravée sur le PC à la va-vite avant le départ, la cassette qu’on retournait toutes les trente minutes sur le lecteur orange fluo, entre deux plongeons dans la piscine. Et ce CD qu’on glissait dans le changeur 6 disques de la voiture, en espérant qu’il ne saute pas sur les ralentisseurs. Ou ce slow qui était parti en vrille lors d’une soirée en boîte, en Espagne ou à la côte d’Azur, ou au bal du camping sous les lampions. Finalement, en cette époque où la pub veut nous faire croire que c’est sûr, cette fois on va ramasser 250 millions, si c’était ça, le vrai luxe : avoir 15 ans à nouveau le temps d’une chanson.

Parce qu’on l’oublie trop souvent, mais les vacances, c’est pas seulement le farniente et les files sur l’autoroute du soleil. C’est la famille qui rigole, les copains qu’on revoit, les coups de soleil qu’on n’a pas vu venir et les refrains qu’on n’a jamais oubliés. Ce sont lesquels, dites-moi ?

Tenez, moi, c’est un été 1973. La première fois qu’on part en Espagne. Ca s’annonce magique, on est coincé dans d’interminables bouchons au poste frontière dans les Pyrénées quand tout à coup, sur les longues ondes, on envoie la chanson d’un groupe au nom improbable, Michel Fugain et le Big Bazar. Où qu’on se trouve, ça vend déjà du rêve, mais là quand vous êtes aux portes d’un pays labellisé terre de vacances comme vous n’en avez encore jamais vu, et pour cause, à onze ans à cette époque, on n’a encore rien vu.

Les vacances, c’est ça. Ce sont des lieux, des visages, des odeurs mais surtout des musiques. Parce qu’aucun souvenir d’enfance ou d’adolescence n’est complet sans un refrain qui l’accompagne. On n’a jamais embrassé quelqu’un pour la première fois sans une musique en fond sonore. On n’a jamais quitté un endroit, un été, un amour de passage, sans une chanson dans les oreilles et un petit pincement au cœur. Alors cette année, laissez les soucis au bureau, fermez les écrans, et embarquez pour un été que vous allez vivre dans l’instant présent, le seul qui vaille la peine d’être vécu, mais en laissant tourner la musique de ces instants gravés dans votre mémoire avec le volume à fond. Vous allez voir, ça marche.

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2 weeks ago
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La Story Nostalgie
En vacances avec Mylène Farmer
Ah, l’Amérique… Pour certains, c’est le rêve d’une vie. Pour Mylène Farmer, ce fut une échappée presque définitive. Des vacances en mode aller simple pour disparaître. Je vous raconte.

Nous sommes au milieu des années 90. Mylène a explosé tous les records de vente avec son album Ainsi soit je… , on chante Pourvu qu’elles soient douces et Sans contrefaçon, partout, c’est l’apothéose. Tout le monde dans les médias et le public veut sa part de Mylène. Sauf elle. Parce que derrière le succès, il y a une femme fatiguée. Vidée. Et surtout très marquée par un événement dont on parle peu : l’échec cuisant de son premier film, Giorgino, en 1994. Projet personnel du duo avec son complice Laurent Boutonnat, ce film très esthétique a fait un four monumental en salles, alors que Mylène s’est donnée corps et âme dans cette œuvre sombre. Et voilà que la critique l’enterre sans fleurs ni couronnes et qu’à l’heure des visites, pas de files. Mais où est passé son immense public ? Mylène encaisse mal. Très mal.

Alors elle s’en va. Elle s’envole pour Los Angeles, seule, anonyme. Elle loue une maison sur les hauteurs de Beverly Hills, se met à la peinture, au yoga, écrit ses pensées. Elle sort le soir, parfois, flâne sur Melrose Avenue, capuche sur la tête. Personne ne la reconnaît. Elle vit comme une ombre dans la ville des anges et du soleil.

À ce moment, personne en France ne sait si elle reviendra un jour. Pas même Laurent Boutonnat. Elle pense sérieusement à tout arrêter. Mais c’est là qu’elle commence à écrire ce qui deviendra son grand retour : Anamorphosée. Un peu comme Sting à New York, quelques années plus tôt. Cela donne un album très influencé par ce qui sera une parenthèse américaine, plus rock, plus brut, plus libre.

La Mylène mystérieuse qu’on connaît aujourd’hui, serait-elle née là-bas, dans cette retraite californienne, entre les doutes existentiels et quelques soirées au Château Marmont. Une star européenne parmi d’autres à L.A., sauf qu’elle, va décider de renaître et qui revient, fin 1995, avec XXL. Une autre Mylène, plus forte, plus directe, mais qui se veut toujours plus insaisissable. Et depuis ? Chaque fois qu’elle disparaît, on se dit qu’elle est peut-être repartie là-bas. Sous le soleil de Californie. Parce que même les icônes ont parfois besoin de vacances, le soleil, c’est pas bon pour elles qui risquent d’en perdre leurs couleurs. Non, ce qui leur convient ce sont de longues pauses à l’ombre, très longues.
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2 weeks ago
2 minutes

La Story Nostalgie
En vacances avec John Lennon
Hong Kong, été 1977. David Bowie s’ennuie. Ben oui, ça arrive, même aux stars du rock en tournée mondiale qui par définition n’ont pas le temps de voir passer le temps. Mais là, il traîne dans le hall de son hôtel, accompagné de son inséparable et impitoyable assistante Coco Schwab, et de son pote Iggy Pop probablement encore jet-lagué de leur tournée nippone. Les rues moites de la ville ne lui disent rien. Trop chaud, trop loin, trop rien.

Soudain, une silhouette surgit de l’ascenseur, sourire espiègle, baskets aux pieds, c’est John Lennon. L’ex-Beatle, en vacances anonymes avec son fils Julian, et qui ouvre les bras vers Bowie.

Hey Dave ! Tu t’en souviens de L.A. ?

Comment David pourrait-il oublier leur rencontre à Los Angeles trois ans plus tôt lors d’une fête chez Elizabeth Taylor. Bowie est encore timide, Lennon est déjà fan. Ils se sont retrouvés en studio à New York début 75. Bowie a lancé un riff. Lennon a poussé un Fame qui a donné un N°1 mondial.

Et donc, ces deux grands trentenaires reprennent leur numéro comme s’ils s’étaient quittés la veille. Lennon sort des vannes et Bowie rit. Un vacancier les reconnaît :

Vous êtes John Lennon ?

Non, mais j’aimerais avoir son compte en banque, répond John. Bowie adore cette vanne, il va la ressortir plus d’une fois.

David et John sortent dîner, explorent les clubs douteux de Wan Chai, un verre glacé à la main. À un moment, Lennon monte sur scène dans un bar et lance au public un Vous connaissez les Beatles ? histoire de rigoler. Plus tard, dans une échoppe, David trouve un blouson The Beatles. Il insiste pour que John l’essaie, elle ne lui va pas mais on prend une photo souvenir. Malheureusement le temps passe vite, même en vacances. C’est la dernière fois que David et John se voient. Ils devaient se retrouver à New York en décembre 1980 pendant la série de représentations de la pièce Elephant Man que David jouait à Broadway, malheureusement …

Six ans plus tard, Bowie est de retour à Hong Kong, pour la dernière date de sa tournée Serious Moonlight. Ce soir-là, après un triomphal Let’s dance, il entonne Imagine, les larmes aux yeux. Nous sommes le 8 décembre 1983, trois ans jour pour jour après la mort de John, David ne s’en est jamais vraiment remis. Comme quoi, même les extraterrestres peuvent avoir le cœur brisé avec un souvenir d’été.
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2 weeks ago
2 minutes

La Story Nostalgie
En vacances avec des voisins bruyants
Aaah ! Vacances. J’oublie tout, dit la chanson depuis des générations. Fini le réveil, rien que le bruit de la mer, comme cette année du début de ce siècle où un jeune homme se paie des vacances à vraiment pas cher sur la Côte d’Azur. Et attention ! Pas un camping à trente kilomètres de la Méditerranée, non à Beaulieu-sur-Mer, entre Nice et Saint-Jean-Cap Ferrat. La maison est de rêve, c’est celle des parents de sa copine qui lui ont demandé de la garder. Alors ce jardin en terrasse, les cactus, la piscine et le chant des oiseaux, il s’apprête à en profiter. Les batteries sont prêtes à la recharge en mode farniente et grasse matinée.

Mais voilà, à la fin de la première soirée, alors que les cigales viennent de se taire, l’ambiance vespérale prend un tournant inattendu. En effet, les deux jeunes gens entendent des éclats de voix, des rires et des accords de guitare qui semblent venir de la maison d’à côté. À travers la fenêtre, la copine aperçoit en effet deux silhouettes y allant de leurs refrains, le verre à la main.

À 2 heures du matin, ras-le-bol. Direction la porte des voisins bruyants. Sonnerie. La musique s’arrête net. Un calme gêné s’installe. Qu’est-ce tu vas leur dire ? Mais leur demander de faire un peu moins de bruit, voyons. C’est bien les mecs, ça, t’as peur d’eux ? Je vais leur expliquer, moi, qu’ils ne sont pas les seuls sur terre. Et là, à travers la porte, un éclat de rire contenu, et irrésistiblement communicatif. Pas assez cependant pour la petite amie qui ne semble pas contaminée quand la porte s’ouvre. Et là ? Surprise !

Face à eux, ou à vous, imaginez que ça vous arrive, enfin ça vous est peut-être arrivé, car oui, là, dans l’embrasure de la porte, se tiennent deux icônes de la chanson française : Alain Souchon et Laurent Voulzy, gais comme des pinsons, beurrés comme des tartines, dégoulinant de bonne humeur à défaut de confiture. Champagne à la main et complices, ils leur expliquent, vous expliquent : Oaaah on fête la fin de la tournée, on a un peu oublié les voisins, désolés mais bon, c’est les vacances, hein ! Excuses acceptées, finalement, aucun reproche, juste des sourires sincères, on se tape dans le dos, bonne nuit, bonnes vacances.

Vous retournez, ils retournent dans leur maison de vacances, l’été commence plutôt bien avec cette rencontre improbable parce que le lendemain, c’est vous qui allez réveiller deux chanteurs célèbres, enfin eux, car cette histoire est vraiment arrivée, oui avec Souchon et Voulzy. Et pensez à ceux qui ont eu la même blague avec Johnny Hallyday, et Johnny qui a eu la même blague avec le groupe Kiss, alors, vous savez qu’ils ont eu une histoire unique, à raconter lors  d’un repas, un irrésistible clin d’œil à la dolce vita estivale.
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2 weeks ago
2 minutes

La Story Nostalgie
En vacances avec Monsieur Hulot
Ça y est ? Vous y êtes ? Hé, ces deux mois de vacances, ils nous semblaient à leurs débuts ne jamais devoir prendre fin, tellement le compte des semaines à venir était du haut de nos trois pommes, innombrable. Neuf semaines, c’est interminable sous un ciel bleu. Pas de classe, ni devoirs, ni leçons ni ce soir, ni ce week-end. Demain matin, on se lèvera sans ce maudit réveil ou le clairon des parents avec la voix pleine d’insistance.

Et puis il y a le départ en vacances et l’excitation quand la date approche. Voilà sans doute ce qui a expliqué l’énorme succès international d’un petit film français au milieu des années 50 : Les vacances de Mr Hulot. Et aussi le fait qu’il ait traversé les décennies. Notre quotidien ne ressemble plus en rien à cette époque ni aux bonnes manières de sa société stricte mais le film marche toujours aussi efficacement, malgré le noir et blanc. Il faut dire que les personnages correspondent toujours à ceux sur qui on tombe en vacances. Les gosses qui crient et font des conneries, l’homme d’affaires très pris et très imbu de sa réussite, la belle pour qui on va en pincer et qui voit les matins se lever en se demandant quand on va se décider. J’allais oublier la bande de scouts, le gars qui s’y croit, le patron d’hôtel très sérieux et le garçon j’en foutre, le couple de vieux qui se promène tout le temps et arrive en premier à l’heure du souper, non vraiment, les temps changent mais les comportements restent les mêmes. Jacques Tati met toujours dans le mille.

Et puis, il y a la mer, la plage, le soleil. Ces jeunes gens qui vivent le meilleur moment de leur vie et vont peut-être mettre le reste à s’en remettre. Sérieux, on a tous laissé un bout de nous-mêmes en vacances, avec un Monsieur Hulot ou pas. Et quel que soit l’âge où on a vécu cet été pas comme les autres, celui qui nous revient plus ou moins régulièrement avec force, au détour d’une photo, un film, une chanson.

Alors je ne sais pas si vous allez vous les refaire à la télé, ces Vacances de Mr Hulot, ce moment de bonheur, que vous avez peut-être connu avec Les bronzés,  Hôtel de la plage ou Camping. Le plus important est de ne pas perdre de vue que  malgré ce que vous pouvez croire parfois, quand vous y repensez, non, vous n’avez rien raté. Vous avez été, vous êtes à la hauteur des rêves de cette fille, de ce gamin que vous étiez, cet été-là. Car le présent, c’est plus que le moment plus important de votre vie, c’est le seul que vous vivrez jamais. Alors, bonnes vacances !
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2 weeks ago
3 minutes

La Story Nostalgie
Sur scène avec Paul McCartney
Le rideau est encore baissé mais dans les coulisses, l’air est déjà chargé d’électricité. On entend des cordes de guitares grattées nerveusement, des pas précipités, des talkies-walkies qui crachent. Et au milieu de ce chaos organisé, debout, tranquille, presque zen… Paul McCartney. Ex-Beatle, ex-Wings, et ce soir, redevenu tout simplement rock star solo.

Nous sommes dans la banlieue d’Oslo en 1989, le premier soir de la première véritable tournée mondiale de Paul depuis les années 70. Autant dire un événement. Et en coulisses, ça se sent. Il y a cette tension qu’on sent juste avant un premier baiser ou un saut dans le vide. Même les musiciens sont un peu nerveux. Il faut dire que jouer aux côtés d’un Beatle, ce n’est pas rien. Même pour des pros. Et lui ? Lui, il rigole. Il grignote une banane. Oui, une banane. Un petit rituel. Pour l’énergie, dit-il avec un clin d’œil. Puis il attrape sa basse Höfner, en forme de violon. Le public, lui, n’en peut plus. Il crie, il scande « Paul ! Paul ! ». Dans la salle, il y a des gens qui ont grandi avec les Beatles, d’autres avec Live and let die, et puis leurs enfants. Des familles entières venues voir une légende marcher sur les braises de sa propre histoire. Et là, d’un coup, blackout. Un silence qui ne dure que trois secondes mais qui semble suspendre le monde entier. Puis les lumières explosent, et McCartney entre sur scène. Et là… c’est la décharge. Il commence avec deux nouveaux titres et un tube des Wings, faut oser. Riff costaud, voix impeccable. Et tout de suite après, sans prévenir, Got to Get You Into My Life. Et là, c’est Hiroshima dans la salle. Les gens pleurent. Dansent. Hurlent. Certains sont pétrifiés. Lui, il sourit. Ce sourire qu’on connaît par cœur, mais qui, vu d’aussi près, paraît presque irréel.

Sur scène, McCartney est comme un gamin qui aurait retrouvé ses jouets préférés : sa voix, sa basse, et le public. Il bouge, plaisante, balance des anecdotes. Et quand il s’assoit au piano, tout chavire. Il prend une longue respiration. Un silence se fait. Et là, tout doucement, Let it be. Le temps s’arrête, la salle entière l’accompagne, comme quand il chante seul Yesterday.

1989, c’est bien plus qu’un comeback. C’est McCartney qui reprend possession de sa légende, debout, vivant, devant des milliers de gens qui n’ont jamais cessé d’y croire. Et quand il quitte le public ce soir-là, en balançant un see you next time, on sent bien que quelque chose vient de se passer. Que l’histoire recommence, qu’il ne va plus jamais redescendre de scène. Car malgré les millions, malgré un succès complètement hors norme, jouer de la musique en public, c’est toute sa vie, à Paul McCartney, depuis ses quinze ans.
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2 weeks ago
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La Story Nostalgie
Sur scène avec Serge Gainsbourg
5 janvier 1980, le thermomètre est ce soir proche du zéro et pourtant le quartier de la colonne du congrès pourtant habitué à la foule des spectacles du Cirque Royal connaît une agitation inhabituelle. Ce soir Serge Gainsbourg va s’y produire à deux reprises, un truc de fou, car il s’agit de répondre à l’énorme demande qui a assailli le bureau de location dès l’annonce de sa venue. Cela fait donc deux fois plus de monde qui se croise à l’entrée et la sortie, entre les deux représentations. Et bien plus de monde encore que d’habitude puisqu’ayant ôté les sièges du parterre, c’est près de deux fois 2.500 personnes qui se croisent et se pressent dans la salle.

La première explication, c’est que malgré 25 ans de carrière, personne ou presque en Belgique n’a encore vu Gainsbourg sur scène, puisqu’il l’a abandonnée en 1964, épuisé par les mauvaises réflexions à propos de sa voix et les insultes aussi au sujet de son physique. La seconde c’est que son album Aux armes etc paru au printemps dernier est un énorme succès en France et encore plus en Belgique, un disque 100% reggae, un genre musical qui est au sommet de sa popularité. Le reggae, c’est LA musique jeune. Alors les rythmes ronds et chauds joués par les potes de Bob Marley associés aux textes transgressifs, potaches ou joyeusement défoulatoires de Gainsbourg font un malheur. 

Le voilà d’ailleurs qui entre sur scène avec son personnage de dandy désabusé, jean, chemise légèrement ouverte et clope au bec. Pas de paras français aux premiers rangs comme la veille à Strasbourg pour l’empêcher de chanter sa version reggae de la Marseillaise. Au contraire, c’est la clameur d’un public conquis d’avance qui l’accueille et le rassure après un sérieux traumatisme. Il faut dire que ce public est une mosaïque : des étudiants, des couples fauchés, des fans de la première heure et des curieux. Tous scotchés. Ce n’est pas le Gainsbourg provoc’ de la télé. Pas besoin de pyrotechnie. C’est un type en état de grâce, pas encore le gars qui susurre, il a encore sa voix claire., diablement magnétique. Gainsbourg danse à peine, balance doucement les hanches, l’œil rieur. On sent déjà pointer Gainsbarre, son double mal léché, mais ce soir, il reste à distance. Serge est encore poète. Il chante Aux armes et cætera une seconde fois pour notre plus grand plaisir. Et cette fois, les gens chantent avec lui. Une salle belge emportée par une chanson française née en Jamaïque. Faut le faire.

Entre les deux concerts, à peine une pause. Le public du deuxième round est tout aussi brûlant. Moins surpris, peut-être, mais encore plus prêt. Ce soir-là, tout le monde repart avec un truc en plus. Une vibration. Une fièvre. Gilles Verlant, l’animateur de la seule émission de télé rock belge et coorganisateur de ce concert fou, est heureux. Il a le sentiment d’avoir vécu quelque chose de rare, loin de se douter que dans pas longtemps, il écrira la biographie de référence de l’artiste qui vient de sortir de scène.

Gainsbourg au Cirque Royal, c’est pas juste un souvenir. C’est un parfum. Celui d’un moment suspendu, où un artiste a touché quelque chose de sacré. Et nous “avec”, comme on disait à Bruxelles, en ce temps-là.
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2 weeks ago
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La Story Nostalgie
Sur scène avec Bob Marley
Ceux qui ont vu Bob Marley sur scène n’ont jamais pu l’oublier.

Ceux qui ont vu Bob Marley savent ce qui se passait quand il était dans la salle. Je vous raconte ?

Fermez les yeux une seconde. Imaginez… la grande fosse de Forest National en 1978, le moment où on éteint les lumières, la clameur, la chaleur presque moite, et voilà le lieu devenu subitement un temple. Un projo sur scène, il est là. Bob Marley. Silhouette fine, dreadlocks dansant au rythme du groove de son discours de bienvenue et sa voix, … Ah, sa voix, elle s’élève comme un cri d’espoir, comme une prière musicale. La foule est déjà conquise. Ce n’est pas un concert. C’est une cérémonie. Une messe rasta. Les bras se lèvent, les corps ondulent doucement, comme portés par un courant invisible. Pas besoin de savoir danser, ici c’est l’âme qui bouge. Même les plus raides deviennent fluides. Et Marley, lui, il est comme toujours, habité. Yeux mi-clos, sourire discret, il prêche, en musique.

Déjà en arrivant, devant Forest National il y avait cette foule immense, colorée, bigarrée, des jeans pattes d’eph et des chemises bariolées, évidemment, mais aussi des écharpes rasta, et des effluves qui chatouillaient les narines. Ça parlait français, flamand, anglais, ça rigolait, ça planait déjà un peu. Ce soir, Bob Marley est à Bruxelles. Un Bob qui, si ne parle pas beaucoup entre les chansons, rayonne. Il est le chef d’orchestre d’un truc bien plus fort que lui. Quand il entonne Punky Reggae Party, Forest devient un village. On se connaît pas, mais on se serre. On chante. Y a cette nana juste devant, les larmes aux yeux et ce gars torse nu qui bat le rythme comme s’il était en transe. C’est que Bob, il chante pas seulement pour les oreilles, il chante pour les tripes. Et puis arrive No Woman No Cry. Là, tout le monde se lève, bien sûr. Mais c’est plus que ça. C’est une clameur. Une déclaration. Comme si pendant quelques minutes, la Belgique entière se dressait contre l’injustice du monde. Dans le noir de Forest National, on voit s’allumer des centaines de petites flammes humaines et des briquets aussi. Une communion.

Quand les lumières se rallument à la fin, les gens ne bougent pas. Ils restent là, hébétés, rincés, heureux. Comme si un prophète venait de passer, avec une guitare, un sourire, et une vérité simple : l’amour, la paix, la dignité. Ce soir de 1978, comme toutes les autres fois, à Bruxelles, Bob Marley n’a pas donné un concert. Il a allumé la lumière.

Et ceux qui y étaient s’en souviennent encore, pas vrai, le cœur qui bat un peu plus lentement, mais toujours en rythme.
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2 weeks ago
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La Story Nostalgie
Sur scène avec Michel Polnareff
Quand la dernière note du dernier concert de Michel Polnareff retentit dans l'arène de Forest National en ce printemps 2025, sa derrière tournée comme il dit, il règne un air de nostalgie sertie de souvenirs de moments légendaires. Car depuis qu’il est monté sur la scène de l’Ancienne Belgique il y a plus d’un demi-siècle, jusqu’aux grands soirs de la salle de Forest en passant par celle du Cirque Royal, Michel Polnareff a offert des concerts d’exception au public de chanceux amoureux de musique qui sont allés l’applaudir.

On repense à son piano transparent et aux tenues futuristes de ses musiciens dont certains ne sont rien moins que les plus grands de l’histoire de la pop anglo-saxonne. Qui sait que lors de ce fameux concert à Forest National retransmis en direct sur une radio périphérique pour que toute la France l’entende, se tenait derrière les claviers l’homme qui un jour écrira et produira pour Whitney Houston, Céline Dion ou Earth Wind & Fire. Tenez, ce fameux concert, oui, c’est celui où le matériel, la sono n’arrive pas. Imaginez le truc, l'ambiance dans les coulisses et la loge. La salle est pleine d’attente, comble de ces fans venus de loin car Michel est parti pour l’Amérique et ne peut plus remettre un pied en France, sous la menace d’une contrainte du fisc.

Mais Michel ne se contente pas d’être le roi des studios, le plus inventif des compositeurs, arrangeur de génie, c’est aussi une bête de scène. Il n’a peur de rien, et certainement pas de son public. Il monte sur le podium, s’assied à son piano en expliquant avec humour ce qui se passe, donc, à la salle, mais aussi à la France entière, je le répète. Comment il se fait entendre ? Avec un haut parleur, un gueulophone comme disent les jeunes. Puis Michel se met à jouer pour ce public qui n’est pas venu pour rien, et chante dans le gueulophone. Imaginez la scène, ou plutôt, écoutez. Ah c’est clair que ce type est un artiste à part, rien à voir avec le monde bien encadré de la variété qui est alors au sommet de sa popularité grâce à un nombre ahurissant d’émissions de télévision que tout le monde regarde, et qui réunit toutes les générations, en famille, le soir devant le poste. Michel n’est pas là que pour l’argent et la gloire. Ainsi de ce soir ou par blague, en province, il se glisse sur scène pendant un concert de son ami Johnny Hallyday. La surprise est totale, Johnny et lui s’amusent. Au point qu’ils décident de faire le Palais des Sports ensemble en octobre 1971. Michel en pianiste de Johnny. Spectacle total mais surtout, grande prestation d’artistes fous de rock’n’roll.

Les occasions ont été rares de voir Polnareff en concert et de profiter des arrangements de fous qu’il offrait de ses tubes, de ses envolées au piano et surtout de son humour car il nous parlait comme si on était dans son salon. Alors comme une chanson vaut mieux qu’un long discours, je vous propose de découvrir un enregistrement live rare, que seuls connaissent ceux qui avaient été assez vite pour l’acheter en 1981. Montez le son, c’est maintenant.
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2 weeks ago
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La Story Nostalgie
Sur scène avec Joe Cocker
Il n’y a rien à faire, l’émotion suscitée par un disque est décuplée quand l’artiste est là devant vous à jouer son répertoire. Bien sûr, tout dépend du talent d’interprète, du niveau des musiciens et de leur authenticité. Et puis, il y a les phénomènes, ceux qui vivent leur musique comme personne, au point qu’on en reste bouche bée devant le spectacle prodigieux de leur performance, voire nous font carrément perdre les pédales. Alors, je vous emmène avec moi sur scène, au plus près de ces artistes d’exception qui ont, grâce à leur charisme et leur génie, fait du concert pop, un art.

Et nous voilà à Woodstock, en plein été 1969. Trois jours de musique, de paix et d’amour libre ont promis les organisateurs de ce festival sur les affiches qui ont recouvert les murs de New York. Ils n’auraient peut-être pas dû parce que tout le monde les a crus, on dirait. Dès le premier jour, plus moyen d’avancer sur les routes. Même le matériel et les artistes sont coincés dans des bouchons invraisemblables, causant des retards considérables et des ballets d'hélicoptères improvisés. Et puis, il a beau faire chaud dans la région à ce moment de l’année, des draches orageuses transforment la plaine en bain de boue. Bref, des corps allongés sur des bâches, des tentes enroulées comme des chips, et cette odeur… mélange de terre mouillée, de patchouli et de liberté.

Et nous voici au début du troisième jour. Enfin, il est quatorze heures car les têtes d’affiches terminent vers 8 - 10 heures du matin, quand un type que personne ne connaît grimpe sur scène, l’air plus déglingué qu’un vieux tracteur. Dans le public, on croit que c’est un gars sorti des premiers rangs pour faire patienter le public. Mais non, il vient de Sheffield, en Angleterre, et il chante. L’accent aussi épais que sa tignasse. Le regard flou, les bras qui dansent tout seuls, comme désarticulés face à cette marée humaine de 400 000 personnes. Le ciel, au-dessus, s’assombrit comme dans un film catastrophe mais lui, il s’en fout. Il s’avance une dernière fois et lance son arme secrète : une reprise des Beatles qu’il transfigure en version pesante, viscérale. Une messe sauvage. Joe Cocker ne chante pas, il grimace, il se tord comme s’il expulsait un démon à chaque note. Le public est hypnotisé. Un silence étrange est tombé sur la foule. Même les plus stones lèvent les yeux, les plus boueux s’arrêtent de fumer. Parce que ce qu’ils voient là, c’est pas juste un chanteur. C’est une âme en train de brûler, là, sous leurs yeux.

Quand il crie le dernier "my friends", le ciel explose. L’orage se met à gronder, comme si la nature répondait à l’appel. Une douche céleste tombe sur la plaine, semant la confusion. Mais il est trop tard. Le moment est gravé. Joe Cocker vient de faire basculer Woodstock dans la légende car tout a été filmé et enregistré. Et le plus dingue ? Après le concert, il sort de scène, lessivé, comme vidé. On lui tend une serviette, il bafouille un merci. Il a mis le feu mais il ne le sait pas encore.

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C'est arrivé en juin à Madonna
11 juin 1985, il y a 40 ans exactement, Madonna donne le dernier de ses cinq concerts new yorkais à Madison Square Garden. Et la voilà pour la dernière fois de cette première tournée, apparaissant au rappel en tenue de mariée enchaînant Like a Virgin et Material Girl.

L’an dernier, elle en était encore à jouer quelques morceaux dans des boîtes de nuit et puis voilà qu’au printemps elle passe aux grandes salles de concerts. Quarante en tout, à travers les Etats-Unis avec un petit crochet par le Canada le temps d’une soirée. C’est une solide réussite commerciale, pas encore artistique, on est encore loin des méga shows, tout est encore nouveau aussi bien pour le métier que pour elle.

Mais le plus important n’est pas là. Ca se passe en effet dans les premiers rangs, ceux que Madonna ne manque pas de voir depuis la scène malgré les nombreux ballets, elle bouge beaucoup, c’est vrai, pas question de faire des concerts avec juste un groupe qui joue derrière elle. Et ben, elles sont là, toutes, les filles habillées comme elle, sur ses disques, les photos de presse et bien sûr, le film, Recherche Susan désespérément. Oui, ce look qu’elle s’est construite, avec les sous-vêtements par-dessus, les multiples chaînes et croix qui pendent à son cou et puis les innombrables bracelets en joyeux toc, et ben, elle les retrouve sur celles qu’on va appeler les Madona Wannabe. Toutes ces filles qui veulent être des Madonna. C’est plus du star system, là. C’est sociologique. Car ça va bien au-delà du cercle des fans qui viennent au concert et épinglent ses posters dans leur chambre, non, l’industrie de la lingerie annonce cette année-là une augmentation du volume de ventes de plus de 30%. Elle qui s’habillait comme ça par anticonformisme, voilà que tout le monde s’habille comme elle. Alors oui, sociologique n’est pas un superlatif exagéré comme on en entend trop aujourd’hui, Madonna est, comme Prince, pour quelque chose dans les stéréotypes vestimentaires qu’on retient aujourd’hui des années 80.

Mais ce mois de juin 1985 ne s’arrête pas là pour la Madone. Quelques jours plus tard, des photos d’elle nue, prises avant la célébrité, sont publiées sans son consentement dans Playboy et Penthouse. Premier scandale et embarras auquel elle répond par un : Je n’ai pas honte. Une réponse qui renforce encore son image de femme libre et assumée, un modèle pour les femmes, plus qu’un sex symbol pour les mecs. Car vous souvenez-vous de ce moment où, pour la première fois, vous avez entendu Into the Groove à la radio ? Ce frisson qui vous a traversé, cette envie soudaine de danser, de vivre, d’être libre. C’était ça, l’effet Madonna.

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C'est arrivé en juin à Serge Gainsbourg
19 juin 1986, la nouvelle tombe, terrible. Coluche est mort. Un proche, pour Serge. Il se rappelle ce soir pas si éloigné où il l’avait invité à la maison, et où son pote avait dégagé toute la table sans lui demander la permission pour le dîner qu’il s’était mis en tête de préparer lui-même depuis des plombes. Serge avait piqué une colère du bazar qu’il avait mis avec les autres convives, c’est vrai, c’était pas une table pour manger. En tout cas, ce qu’il regrette, c’est le frère qu’il a perdu. Car Coluche et lui ont un point commun : ils sont la cible des têtes bien pensantes d’une société qu’ils ne manquent jamais de choquer. Désormais, Serge sait qu’il est seul dans la ligne de mire. Lui, le gros dégueulasse, le provocateur. Ce n’est pas un hasard si Coluche et lui ont tous les deux crevés les records d’audience télé lors de leur passage dans Le jeu de la vérité. Tenez, c’était il y a tout juste un an.

Le 7 juin 1985, Serge n’en mène pas large juste avant l’émission. Il adore la promo mais là, il va se retrouver seul devant dix millions de gens dont certains qui vont lui poser des questions. Le mettre au pied de ses récentes provocations dont il est si fier quand il voit la visibilité que cela lui rapporte. Mais là, le coup du gros billet auquel il a foutu le feu récemment, il sait que ça ne passe vraiment pas bien. Même Charlotte est victime de railleries à l’école, et elle en souffre. Va-t-il comme Coluche deux semaines plus tôt, utiliser ses deux jokers immédiatement ?

Enfin, point positif, Serge a arrêté de picoler depuis huit jours. Il aura moins les idées claires. Enfin, même à jeun, il n’est plus tout à fait fit and well après autant d’années d’excès. On va le lui reprocher d’ailleurs : lui balancer au téléphone et en direct qu’il est sale, vulgaire, cynique, qu’il a déshonoré la France avec sa Marseillaise en reggae, outragé le monde ouvrier avec son billet de 500 balles et qu’il n’est pas venu chanter pour l’Ethiopie avec son pote Renaud. Mais Serge a encore des réserves, c’est le cas de le dire. Il sort un chéquier et rédige un ordre de 100.000 nouveaux francs pour Médecins sans frontières. Applaudissements. Il a marqué un point, et pas des moindres. Bon, il ne peut s’empêcher de raconter des blagues épouvantablement mauvaises qu’il collectionne. Là, il est authentique pour une fois. L’une d’entre elles lui vaut d’ailleurs d’être accosté en boîte juste après l’émission par une jeune femme qui lui dit que sa blague du petit immigré qui va demander à Le Pen combien il lui donnerait pour qu’il quitte la France et que Le Pen lui répond 5 minutes, avait bien fait rire son père. Et qui est-ce, votre père ? Ben, Jean-Marie Le Pen. Gainsbourg ne le croit pas mais c’est bien une Marine Le Pen face à lui, bien loin de s’imaginer qu’un jour elle fera un jour de la politique.

Mais pour en revenir à l’émission, l’idée de ressortir une chanson d'Aznavour de 1959 et de l’interpréter, à une époque où la grande majorité du public ne connaît pas La Javanaise, était excellente. Car bientôt, avec l’arrivée du CD, on va tous découvrir ces chansons des années 50 et 60 que presque personne n’avait achetées et qui étaient bien loin du Gainsbarre des années 80 …

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C'est arrivé en juin à Jean-Jacques Goldman
Juin 1988, ce n’est pas seulement les années fameuses années insouciantes qui tirent à leur fin, ni l’époque des chemises à rayures et pull Lacoste, c’est surtout pour tous les élèves de secondaires qui tournent une cassette de Jean-Jacques Goldman dans leur baladeur d’être à Paris. Car depuis le mois dernier, l’artiste qui ne fait rien comme les autres, a entamé une tournée parisienne. Oui, au lieu de jouer au finish dans une salle, il en fait plusieurs, de la plus petite à la plus grande. Déjà, ça permet à ceux qui ont des préférences de choisir la taille du lieu. Bon, il fallait être rapide et surtout se pointer tôt devant le guichet pour les deux soirs au Bataclan et les trois à l’Olympia. Après c’était déjà la jauge de 4500 sièges du palais des Sports qui s’est  également rempli très vite pour deux semaines jusqu’à la fin du mois.

Et donc en ce mois de juin, direction le tout récent Zénith. Une semaine remplie en un clin d'œil, puis on ouvre une seconde semaine et rebelotte, plus un strapontin de libre. Jean-Jacques aurait pu faire Bercy, tout aussi neuf, mais il choisit la proximité, la chaleur du public, l’intimité dans la foule. Alors le public vient de toute la France. Des cars entiers arrivent de Bretagne, d’Alsace, de Lyon. Des gamins avec des t-shirts marqués Minoritaire. Des couples qui se tiennent la main pendant Il changeait la vie. Et des larmes qui coulent au coin des yeux pendant Comme toi. Le show, lui, est millimétré mais sans chichis, c’est pas du Johnny. Pas de flammes, ni de cascades. Juste Goldman, ses potes musiciens, sa guitare rouge et des mots qui vont droit au cœur.

En ce mois de juin, dans un Paris encore un peu noir de la désillusion du grand rêve Mitterrand, Goldman donne treize concerts avec chaque soir, un public qui chante toujours plus fort que la veille. Et c’est peut-être ça, le vrai miracle de juin 1988. Ce n’est pas la performance, ni les ventes de disques. C’est ce moment suspendu où la France chantait en chœur, sans cynisme, avec un gars qui n’a pas besoin de costume à paillettes pour briller. Comme il le dit dans une interview qu’il donne pendant la série, ce sont les spectateurs qui m'ont appris la scène, qui me l'ont fait aimer. A priori, je suis le contraire d'un homme de scène. Gauche, lent à la répartie, introverti. Mon énergie, c'est celle qu'ils me communiquent. Mon plaisir, c'est celui de passer une soirée ensemble, autour de choses qui touchent. C'est pourquoi je ne cherche pas à jouer devant des « curieux », à racoler le plus de monde possible.

Oui, je sais, on a vécu la même expérience quelques mois plus tard à Bruxelles, à Forest National. Six soirées consécutives fin novembre, début décembre et trois supplémentaires en janvier suivant qui feront dire à un journaliste : si Michael Jackson met des mois à réunir 60000 Belges pour un soir, Jean-Jacques Goldman a vendu 72000 tickets à la vitesse de la lumière. Sans doute est-ce parce que le public sent que Goldman fait ça par plaisir et pour aucune autre raison. Les gens savent qu’il est allé jouer au Congo, dans les îles, là où il n’y avait pas un franc à gagner, et parce que ses musiciens étaient OK d’y aller. Jouer, être avec les autres. Le plaisir, et rien d’autre.



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C'est arrivé en juin à David Bowie
Le 16 juin 1972, le disquaire, c'est un autre monde aujourd’hui disparu mais alors un point de passage obligé pour presque tout le monde. C’est là qu’on se procure ces chansons magiques qu’on a entendues à la radio, dans un juke-box, dans une émission de variétés à la télé ou chez des copains. Et puis il y a ceux, des passionnés, qui s’y rendent pour se renseigner sur ce qui vient de sortir, écouter un extrait et si ils accrochent, ils achètent et rentrent chez eux avec leur nouveau trésor. Car c’est ça la musique en 1972 : un bien précieux. Et si la pochette est belle, c’est encore mieux.

Et justement, en parlant de pochette, sur ce 33 Tours qui vient d’arriver chez le disquaire, on voit un type pâle, les cheveux couleur feu, poser dans une ruelle sombre avec la guitare nonchalamment en bandoulière. Et puis gros plan à l’arrière dans une de ces fameuses cabines téléphoniques rouges, c’est sûrement Londres. Le gars, on dirait un acteur échappé d’un film de science-fiction. Le titre de l’album est à rallonge en plus, c’est pas une première mais il est intriguant quand même : The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars. Oui, tout ça. Le chanteur se nomme David Bowie. Certains le connaissent. Il a déjà sorti pas mal de disques mais bon, c’est un second couteau qui n’a pas bien choisi son camp, entre rock, folk, expérimental, cabaret, bref il est aussi flou que la photo de la pochette de ce disque. Et là, il fait le coup de l’album concept façon Sgt Pepper des Beatles. Il pousse même un peu plus loin car cela semble raconter toute une histoire, celle d’une rockstar, un messie déchu, prophète de notre décadence. Ah bon ? On est décadent ?

Mais ce qu’on ignore ici c’est que David Bowie ne fait pas que raconter une histoire : il la vit de l’autre côté de la Manche, soir après soir sur scène, maquillé comme une drag-queen samouraï. Et le public britannique devient fou. En Belgique et en France, on ne va pas comprendre tout de suite. Trop bizarre, trop anglais. Mais dans les chambres d’adolescents, le disque commence à tourner, on s’en parle en classe ou à l’intercours. Car Ziggy est le premier vrai héros pop à dire : sois toi-même, même si ce “toi-même” vient d’une autre planète. Imaginez le choc pour tous ceux qui vivent à l’intérieur d’eux-mêmes, avec la peur de l’extérieur, de ce qu’on va dire. Et puis tous ceux qui, à cet âge, rêvent d’être quelqu’un d’autre, fantasment en s’endormant chaque soir dans la maison familiale remplie de silence et d’ennui.

There's a starman waiting in the sky… dit la chanson qui vient de sortir en 45 Tours. Personne pour imaginer que des décennies plus tard, elle sera utilisée dans une campagne de pub pour des télécoms. Ni que David Bowie sera alors un artiste connu de tous. Et respecté. Ce qui ne va pas être le cas, ni en cette année 1972, ni les suivantes, où il y aura plus de gens pour le détester que l’apprécier. Et encore moins que cet album sera un jour considéré comme un des plus grands de l’histoire. Mais quelle histoire ? Tout cela n’est que du présent, et de l’émotion, ce 16 juin 1972. D’ailleurs, ce soir, vous l’avez vu, cet homme des étoiles, juste avant de vous endormir avec le casque sur les oreilles. Et il vous regardait.

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C'est arrivé en juin aux Rolling Stones
On ne peut pas parler des Rolling Stones sans penser à leur incroyable succès aux Etats-Unis. L’histoire entre le groupe et ce pays a été et reste légendaire. Là-bas, les Stones, c’est une religion. Et pourtant, l’avez-vous remarqué, on ne parle jamais de leur première venue aux Etats-Unis. On devrait ! Regardez les Beatles, vous voyez tout de suite ces images folles de milliers de jeunes gens qui les accueillent en criant à l’aéroport, les scènes de poursuite dans les rues, les records d’audience télé au Ed Sullivan Show. Et les Stones, alors?

Et bien, ils arrivent à JFK en juin 1964, quatre mois après le phénoménal déclenchement de la Beatlemania. A l’aéroport, des filles crient quand ils montent dans les limousines, quelques motards les escortent, on y est. Enfin, pas tout-à-fait car le Ed Sullivan Show n’a pas voulu d’eux et là, ils auraient dû se méfier. Car pour leur première télé, à Los Angeles, c’est un show de seconde zone, les Stones découvrent au dernier moment qu’ils vont chanter entre deux numéros de cirque. Ils sont de plus présentés par un animateur ringard et ivre qui dit aux téléspectateurs que le gars du numéro de trampoline après eux c’est leur père qui essaie désespérément de se tuer. Dans une autre émission, c’est le chanteur comédien Dean Martin, partenaire de Frank Sinatra, bourré lui aussi, qui les traite de singes. Puis commence la tournée dans des endroits du perdus du Texas, Minnesota, Nebraska, Michigan. Les Stones ne sont pas encore connus, alors leur équipe a pris les engagements qu’ils ont trouvés. Ils jouent en attraction, ici avant un groupe country, là dans un rodéo où le public qui a du mal avec les cheveux longs, leur demande s’ils sont les Beatles ou s’ils sont des gonzesses. T’as vu, y a une puce qui vient de sauter de la tête du guitariste. Ouais ils puent tellement qu’elles ne tiennent pas le coup. Et quand ils sont en vedette, les auditoires sont vides. Ou presque. 600 personnes dans une salle qui peut en accueillir 10.000. Alors les Stones font tout pour que le public ne regarde pas derrière, et ils jouent plus fort pour que le courant passe. Comme dit Keith Richards, Nous sur scène, on voit une grande grotte vide mais eux sont comme à un mariage, ils regardent les mariés.

Oui, en ce mois de juin 1964, les Stones en bavent lors de leur première tournée américaine, ils en sont encore à apprendre le métier, à entrer par la petite porte. Mais en voyant le public accrocher à leur musique, lire le bonheur sur les visages, ils prennent de l’assurance. A force de jouer, leurs disques montent de la 80ème à la 60ième place pendant que les chansons des Beatles occupent les cinq premières. Ils sont un peu sauvés à New York par l’animateur radio que John Lennon a lui-même contacté pour qu’il daigne assurer leur présentation. Il a attiré du monde, la salle est pleine. L’année prochaine, la sortie de leur Satisfaction changera tout, les Stones feront au moins deux tournées par an et en 1978, ils en seront déjà à leur première tournée des stades. Mais le 22 juin 1964 quand leur avion atterrit à Londres de retour de la Terre promise, Keith Richards a dans sa valise un revolver du même calibre que celui qu’un policier lui a braqué sous le nez avant un concert car il refusait de vider dans les toilettes des loges un verre de whisky coca.

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Un soir avec les frères Gallagher
Hé les amis, vous savez quoi ? Je vous emmène passer la soirée avec les frères Gallagher. Non, sérieux ! C’est pas d’hier que je traîne dans tous les coins de la Grande-Bretagne. Bon je veux pas vous obliger, hein, faut que vous aimiez les cendriers pleins, les verres cassés, les éclats de voix avec les Beatles à fond. Allez, on vous ouvre la porte de leur QG à Londres, ou de la grande baraque de Supernova Heights, tiens. C’est celle de Noel, on dit Nole en anglais, et Noel Gallagher, c’est le cerveau, l’auteur de Oasis.

Et Oasis, c’est pas juste un groupe. C’est une bande. Et surtout, impossible de l’ignorer, deux frères ennemis qui vivent entourés comme des caïds de Manchester. On n’entre pas là comme dans un moulin. Non, mais on débarque pour s’y éclater, entre mecs, avec les potes d’enfance, les roadies, les musiciens, des fans sélectionnés — ou parfois juste ramassés en fin de soirée au pub. Mais attention, pas de rendez-vous chez les Gallagher. Faut tomber au bon moment. Et une fois dedans, pas question de rester coincé dans l’entrée. On vous file une bonne ale, on s’assoit sur un canapé écrasé par cent derrières depuis 1994, et on vous passe la dernière démo de Noel ou un live pirate de leur dernier concert. Il n’est pas impossible de tomber sur Johnny Depp, parfois, ou sur Kate Moss qui cherche Liam dans la cuisine. Parce que Liam, lui, il squatte la cuisine. Il parle peu, marmonne beaucoup, toujours avec une clope en main et un regard d’enfant jaloux dans un corps d’adulte. Liam, c’est le feu. Le charisme, le front en avant. Il chante à travers les murs, des vieux trucs de Lennon, parfois même du Slade, et il fout la paix à personne. Noel, lui, c’est la salle de musique. Casque sur les oreilles, guitare sur les genoux, il compose. Il y en a toujours un qui bosse et un autre qui fout le bordel. Et vice versa.

Entre les deux, ça claque. Littéralement. On a vu des verres voler, des amplis aussi. Même qu’une fois, un Brit Award a fini dans l’aquarium. Mais faut pas croire, ils s’aiment. À leur manière. Des frères, quoi. Avec des coups dans le dos et des câlins qui finissent en prise de catch. Un jour, on a trouvé une lettre d’amour de Liam à Noel. Deux lignes bourrées de cœurs et de fautes. On a cru à une blague. C’en était pas une.

Ah, et les objets ? Parlons-en. Des centaines de lunettes rondes à la Lennon, pour Liam, alignées sur un meuble Ikea. Des guitares à moitié pétées que Noel refuse de jeter. Et des baskets Adidas neuves, jamais portées. Parce que faut que ça claque, même aux pieds, comme dit Liam. Et puis le jukebox qui marche une fois sur deux et où on trouve des 45 Tours de Bowie, The La’s, Stone Roses et un seul disque de Blur. Rayé. Volontairement.

Oui, ce soir, chez les Gallagher, ça va encore fumer, gueuler, chanter et rigoler jusqu’à pas d’heure. Demain on s’insultera dans la presse ou on se battra dans les loges. Oasis, c’est pas une success story. C’est une tragédie rock à deux voix. Et c’est p’tet pour ça qu’on les aime, ces sales gamins.
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Un soir avec Jacques Brel
Paris, 1966. Le rideau tombe sur la scène de l'Olympia, où Jacques Brel vient de livrer une fois de plus, un récital bouleversant. Le public, encore sous le choc, applaudit à tout rompre. Brel, épuisé mais exalté, quitte les coulisses sans un mot, son regard déjà tourné vers la nuit qui s’ouvre. Il retrouve ses amis dans un bistrot discret de Montmartre, un lieu qu'il affectionne pour son ambiance chaleureuse et son absence de prétention. Autour d'une table de bois usée, les verres se remplissent et la conversation s'anime. Brel, toujours en quête d'authenticité, écoute autant qu'il ne parle, car il ne peut s’empêcher d’observer les visages et de capturer les émotions.

On ferme !

Oh non ! Brel insiste pour avoir le petit dernier en forçant un accent brusseleir mais ça ne marche pas, alors rentré dans son immeuble, il va réveiller Georges Brassens, son nouveau voisin de palier. Les deux artistes et amis de longue date échangent des histoires, des nouvelles et des rires. La nuit avance, la bouteille se vide, mais l'énergie ne faiblit pas.

Cette fois, il n’est plus d’heure, Brel suggère de continuer la soirée chez lui, où quelques bouteilles de Chartreuse les attendent. Brassens refuse mais Brel insiste. Chez Brel, la musique reprend, les discussions s'intensifient, Jacques en est à la philosophie, aux grands sermons, il s’emporte, refait le monde, il est vrai qu’il n’a pas besoin d’aller jusqu’au bout de la nuit pour livrer sa version définitive du sens de la vie. Ce n’est pas que l’homme soit méchant, en définitive, mais il est toujours perdant à vivre avec les autres, non ce qu’il faut c’est être libre … Mais à l'aube, il est seul, Brassens, épuisé, s'est endormi sur le canapé. Brel le raccompagne à son appartement, non sans difficulté, et alors qu'il le couche, Brassens ouvre un œil et murmure : Je prendrais bien un petit dernier !  

Le lendemain soir, Jacques se rend dans son restaurant favori. Il est rentré à Bruxelles dans la journée. Assis à sa table favorite, il déguste des croquettes de crevettes, son plat préféré, tout en prenant des notes dans un carnet. Il note des idées, … Une nouvelle chanson ? Il ne sait pas encore. Il observe les clients, le personnel, en écoutant les conversations autour de lui. C'est dans ces moments de solitude et de réflexion que naissent ses plus belles histoires. 

Ainsi vous avez assisté à une soirée classique avec Jacques Brel : entre passion, amitié, musique et recherche incessante de vérité. Un homme loin d’être parfait mais qu’il ne revendique pas, non, il est profondément humain, toujours en mouvement, toujours en recherche, laissant derrière lui des femmes tristes mais des souvenirs impérissables.
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Un soir avec Linda Perry
Nous sommes à la fin des années 80 dans les rues de San Francisco. Le quartier animé du Castro, où une jeune artiste venue du Massachusetts, vit dans une petite chambre sans fenêtre. Qu’est-elle venue faire loin de sa côte est et de New York ? Elle est artiste, d’accord, mais alors pourquoi pas Los Angeles, là où tout se passe. Et en effet, le jour, elle travaille comme serveuse pour le soir, arpenter les rues avec sa guitare, jouant ses compositions originales aux passants qui sont, il faut bien le dire, beaucoup plus réceptifs aux artistes et à la musique folk dans cette ville où est né, 25 ans plus tôt, le mouvement hippie. Ce soir-là, elle se produit au Nightbreak, un club de Haight Street aujourd’hui disparu mais à l’époque réputé pour sa scène alternative, et aussi son vin californien, ses bières mexicaines et jamaïcaines, je peux en témoigner, j’y ai traîné au même moment. Elle m’a peut-être servi, cette demoiselle dont vous devinez qu’elle n’y est pas restée, dans ce bar. La salle est modeste, mais l'ambiance électrique, c’est pour ça qu’on y vient ou que d’autres nous y emmènent. Linda, j’ai oublié de vous dire que la jeune fille se prénomme Linda, monte sur scène, coiffée d’un chapeau particulier dans le Massachusetts mais ici c’est ok.

Et elle entame une chanson qu'elle a écrite dans sa chambre, vous savez la petite chambre sans fenêtre dont je viens de vous parler. Dans le public, un gars qui rame assez bien pour le moment. Il s’appelle Stephan Jenkins, et il est dans le désordre le futur leader de Third Eye Blind, un groupe pré grunge qui va vendre des millions d’albums, et qui sera par après le compagnon de Charlize Theron et de Vanessa Carlton. Mais pour le moment, il est juste rien, enfin il est lui, ce qui est déjà pas mal avec ce que je viens de vous dire et il est captivé, le gars. À la fin de la prestation, il l'aborde, et les voilà à discuter de leur vie qui commençait, comme disait la chanson de Michel Fugain. Elle lui rejoue son What's Up?, car vous avez deviné qu’il s’agit de Linda Perry des 4 Non Blondes, et lui son Semi-Charmed Life. Ils ignorent évidemment que ces chansons deviendront immortelles, ce qui ne rend l’instant présent que plus beau.

Après ça, Linda et quelques amis se dirigent vers le Paradise Lounge, un autre endroit emblématique de la scène musicale de San Francisco. Là, elle improvise un mini-set acoustique, captivant l'audience évidemment, avec sa voix et puis ses textes. La nuit se termine dans un café du Mission District, où artistes et musiciens se rassemblent pour discuter, partager des idées et rêver de succès. Linda, bien que fatiguée, est inspirée. Elle griffonne des paroles sur une serviette en papier, peut-être les prémices d'une future chanson à succès.
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Un soir avec Coluche
Il fut un temps où, si vous vouliez passer une soirée avec Coluche, c’était possible, et sans payer votre ticket de théâtre, quand il était à l’affiche. Si vous étiez copain avec lui, ou le copain d’un copain, il suffisait de sonner à la porte de sa maison, à Paris. Ah ils sont très nombreux à connaître la façade carrée de briques rouges du numéro 11 de la rue Gazan, avec la cour jardin sur le côté gauche, derrière une grille où on gare les motos et mobylettes.

Oui, il a beau être devenu une star, Coluche a gardé le plaisir, l’instinct de vivre en meute. Il est d’ailleurs interdit de prendre rendez-vous, de demander l’autorisation de passer et obligatoire de s’asseoir, boire un coup et accepter la bouffe qu’on va vous servir. L’installation parle d’elle-même : la juxtaposition des divans devant la télé, la série de chaises de bistrot et de chaises longues vous appelle quand vous entrez dans la salle de séjour, très éclairée.

Il y a beaucoup de chance que ce soit Gérard Lanvin qui soit venu ouvrir la porte. Oui, le comédien qu’on a tous vu dans le terrible film, Tir groupé, et qui nous a fait rire dans Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine. Gérard habite là. Car c’est Coluche qui l’a emmené dans le métier, l’a tiré des puces de St Ouen où il vendait un tas de trucs. Au début Gérard conduisait la voiture, la camionnette, décrochait le téléphone, faisait un peu tout. Puis il a construit un café théâtre avec d’autres potes, Le Point Virgule, c’est lui qui y a fait entrer tout le bois des banquettes et du balcon. Puis Gérard a fourni des vannes à Coluche, pour le spectacle mais aussi les émissions de radio. Et même quand Véro est partie, Gérard est resté, enfin, un temps, on ne va pas s’attarder. Mais suivons-le, entrons …

Le coude sur la table, une cigarette à la main et un verre de whisky devant lui, c’est Eddy Mitchell, bien sûr, le grand pote, avec Renaud, pas loin, avec un demi ou un pastagard. C’est le cercle rapproché des chanteurs, car la musique, ça le botte, Coluche, il aurait tant voulu être chanteur. Il a même monté un studio d’enregistrement dans la maison. Pour lui, oui, et que les copains utilisent pour enregistrer leurs trucs, ah ils se démerdent entre eux, dit Coluche, j’loue pas, j’suis pas dans l’commerce, moi. On ne peut pas s’empêcher de s’attarder un instant sur les casques de motos sur l’appui de fenêtre. Pourquoi il y en a tant ? Un pour chaque moto ? Non, un pour chaque usage. Enfin bref, passons, le présentoir à lunettes est beaucoup plus fun. Ça a commencé bêtement parce qu’il les paumait, ses lunettes, alors il en avait toujours plusieurs paires. Et pour rigoler, un copain lui a un jour offert un présentoir qu’il s’est mis en peine de garnir complètement. Ah oui, tous ses potes lui apportent un tas de trucs quand ils viennent. Alors, il ne les jette pas, du moins tant qu’y viennent, comme il dit. Et comme il faut les distraire, tous ces camarades, il y a deux flippers sur lesquels Mick Jagger et même Jack Nicholson ont joué, oui monsieur, et puis la table de ping pong qui remplace la piscine dans laquelle on s’est bien marrés mais au bout d’un temps, on a fini par ne plus y aller. C’est comme tout, hein, on se lasse.

Oui, ce soir, chez Coluche, on va encore parler, rigoler jusque tard dans la nuit. Demain n’existe pas quand on est une bande de jeunes et qu’on se fend la gueule …
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4 weeks ago
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La Story Nostalgie
Un soir avec Freddie Mercury
Munich, début des années 80. Freddie Mercury y séjourne régulièrement dans un petit appartement meublé que lui a dégoté son amie Barbara Valentin, star allemande du cinéma, égérie du réalisateur Rainer Fassbinder. Barbara adore faire la fête, comme Freddie qui adore Munich. Il aurait pu, comme David Bowie, aller à Berlin où on connaît le chemin qui mène au bout de la nuit mais voilà, Freddie a atterri dans la capitale bavaroise pour des raisons professionnelles : pour travailler avec le producteur Reinhold Mack qui s’est notamment illustré sur tous les albums à succès d’Electric Light Orchestra. 

Et donc c’est en découvrant le studio de cet ingénieur du son qui va renouveler le son de Queen en 1980 que Freddie constate à sa grande satisfaction qu’en plus des soirées sans fin, on le laisse tranquille quand il marche dans la rue, s’assoit dans un café. Pas de chasseurs d’autographes comme à Londres, et surtout, pas de photographes d’impitoyables tabloïds britanniques.

Et donc ce soir, tout commence dans un grand restaurant. Ambiance chic, couverts en argent, Freddie est invité par des gens qui veulent lui parler affaires. Freddie s’ennuie rapidement. Il soupire. Et quand l’un des convives ose faire une blague sur son look, Freddie se lève, balance sa serviette et sort. Rideau.

Le voilà dans la rue sous les lampadaires, habillé en rock star, perfecto noir, lunettes fumées et bottes de cuir, quand au coin de la rue, il entend de la musique. Des rires. C’est une fête, étudiante, on dirait. Freddie sonne à la porte. On ouvre. Le reconnaît-on ? Il n’en sait rien. Son nouveau look cheveux courts et surtout moustache n’est pas encore vraiment connu de tous. Et puis des moustaches comme la sienne, en Allemagne, à cette époque, il y en a à tous les coins de rue. Alors Freddie entre, prend une bière, s’assoit avec les autres, discute, rigole. Puis, il entend quelqu’un jouer sur un piano droit, s’approche, demande si il peut, s’installe et joue Bohemian Rhapsody.

La salle se fige, murmure. Puis explose. Tout le monde chante. Freddie monte sur une table, improvisant un récital improbable devant une trentaine de jeunes gens ébahis. Et vers quatre heures du matin, c’est lui qui sert les bières derrière le bar, blaguant, hilare, avant de filer au petit matin en lançant un : Thanks for the party, darlings! C’est ça, Freddie Mercury. Chanter devant dix mille spectateurs ou trente convives, ça reste le même plaisir. Et si cette histoire qui circule et que j’ai enjolivée n’est pas tout-à-fait exacte, quelle importance. Elle a forcément eu lieu. J’ai assez assisté à des scènes de ce genre pour savoir que c’est arrivé et que ça se produit encore, enfin peut-être plus parce qu’aujourd’hui des gens sortent aussitôt leur portable pour filmer. Freddie n’aurait pas aimé car ce qu’il appréciait par-dessus tout, c’était de vivre, faire la fête, pas la regarder. La vraie vie, quoi.
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1 month ago
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La Story Nostalgie
Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps.

Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels.

Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable.

Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende.

Que vous soyez un nostalgique des seventies ou un amoureux des eighties, "La Story Nostalgie" est le rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de musique. Branchez vos écouteurs et laissez Brice Depasse vous raconter ses histoires inédites.