
Première étape : Apprendre à reconnaître vos biaispréférés.
Il en existe desdizaines, mais en voici trois que vous croisez tous les jours au bureau :
1. LeBiais de Confirmation
C'est le plus courant.Il ne nous fait pas chercher la vérité, il nous fait chercher ce qui confirmenos propres croyances.
L'exemple type ? Le"biais du champion". On a tous un collègue en qui on a une confianceaveugle. Même si ses derniers projets sont des fiascos, on continue de luiaccorder du crédit, en ignorant les signaux d'alerte, juste parce qu'ilconfirme notre croyance initiale : "c'est un champion".
2. L'Excèsde Confiance
On a tendance àsurestimer nos propres capacités.
L'exemple qui faitmouche : 93% des conducteurs américains estiment faire partie des 50% quiconduisent le mieux. C'est statistiquement... compliqué. Au bureau, c'estpareil : on sous-estime les risques d'un projet parce qu'on est sûr de nous.Des leaders comme Carlos Tavares (Stellantis) ont même admis avoir sous-estiméla concurrence de Tesla à leurs débuts, à cause de ce biais.
3. LeCadrage Serré
C'est notre tendance àvoir un problème avec des œillères, souvent de manière binaire : "oui ounon".
Exemple : Uncollaborateur vous dit "Je dois démissionner ou non ?". Le cadrageest serré. En activant votre esprit critique, vous ouvrez le cadre : "Leproblème est-il de quitter l'entreprise, ou de réaliser un projet personnel?". La solution n'est peut-être pas la démission, mais un changement auniveau de ses missions ou alors simplement de l’encourager à en discuter avecson boss.
Deuxième étape : Activer votre "cerveaulent" avec 3 questions clés.
Ok, on a des biais.Comment on les neutralise ? En activant notre cerveau rationnel.
Voici 3 questions à vous poser avant toutedécision importante :
Question 1 : "Suis-je assez neutre émotionnellement?" Les émotions (stress, joie, colère) sont des polluants pour notrerationalité. Une bonne nouvelle le matin peut vous rendre trop optimiste sur undossier risqué.
L'astuce ? Celled'Andy Grove, l'ex-patron d'Intel. Quand son entreprise était en crise, il apris de la distance en demandant à son DG : "Si on nous licenciait etqu'un nouveau PDG arrivait, que ferait-il ?". Réponse : "Il noussortirait de ce marché". Ils l'ont fait. Cette question a permis de sortirde l'émotion pour prendre une décision rationnelle.
Question 2 : "Ai-je les ressources nécessaires pourdécider ?" Le cerveau lent est gourmand en énergie. Si vous êtes fatigué,surchargé mentalement ou enchaînez les réunions, votre cerveau bascule en mode"rapide" et automatique.
L'astuce : Ne prenezjamais une décision stratégique un vendredi à 18h. Reportez-la au lendemainmatin. Avoir les ressources, c'est aussi être assez informé et avoir les bonnesdonnées pour "nourrir" votre cerveau lent.
Question 3 : "Suis-je prêt à aller contre la norme?" C'est le fameux biais de conformisme. On a tous vécu cette expérience :dans une réunion, tout le monde semble d'accord. Allez-vous oser être le seul àexprimer un doute ?
L'astuce : Laperformance d'une équipe dépend de sa capacité à exprimer la pensée divergente.C'est le rôle du manager de créer un climat où dire "je ne suis pasd'accord" est non seulement accepté, mais encouragé.
En résumé...
L'esprit critique, cen'est pas un don, c'est une discipline. Ce n'est pas être négatif, c'est êtrelucide.
Ça commence parl'humilité de reconnaître qu'on est tous biaisés. Et ça continue ens'entraînant, seul ou en équipe, à "chasser nos biais" pour poser lesbonnes questions, au bon moment.
On se retrouve mardiprochain pour un nouvel épisode de Késaco by DMM.
Et d’ici là… quel estle dernier biais que vous avez repéré chez vous (ou dans votre équipe) cettesemaine ?