
Tu es fatigué et pourtant les vacances sont juste, juste devant toi.
Tu essayes de faire tout ce qui reste à faire avant de partir en vacances, avant finalement pouvoir te proposer.
La liste de choses à faire et pleine à rebord.
Tu sais pas où en donner de la tête :
le dernier voyage
le dernier déplacement
le dernier envoi
la dernière proposition
a valise
les plantes, qu'il faut caser chez quelqu'un, ou préparer pour qu'elles puissent survivre pendant que tu n'es pas là.
Dans ta tête, ça ressemble à un cirque.
D'un côté, il y a les trapéziste qui sont là-haut, de l'autre côté, il y a les éléphants bien lourds dans l'arène, les clowns qui se faufilent un petit peu de partout, les chevaux qui hennissent dans l'arrière plan.
ça se passe de partout tout le temps et toi, tu jongles avec tout ça et tu espères de ne pas laisser tomber une des balles.
Il y a des balles, comme tu sais peut-être, qui sont faites de caoutchouc qui vont à chaque fois rebondir et remonter jusqu'à ta main.
D'autres balles sont faites de cristal. Tu ne peux pas les laisser tomber.
Or, quand tu es très, très, très occupé quand tu jongles très, très, très, très, très vite, tu peux éventuellement ne pas faire attention à la seule balle qui n'est pas rebondissante :
C'est ta famille.
C'est ta santé.
C'est les êtres qui te sont chers.
Toi tu es trop préoccupé à jongler, à faire le mouvement à accompagner un mouvement que tu ne maîtrise plus.
Tu as besoin de poser toutes les balles juste là devant toi. Et tu as besoin d'arrêter de jongler, du repos, prendre des vacances : vacare - faire le vide.
Tu peux le sentir de l'autre côté du miroir. Oui, les vacances sont juste là ! - et tu es aussi ici avec ces foutues balles.
Tu es tiraillé entre tout poser maintenant et partir en courant ou bien de ranger les balles dans une malle, là où elles appartiennent le temps que toi, tu puisses te reposer. Le temps que toi tu puisses te poser toi aussi.
Pas dans une malle - non - sur un transat, dans un lit sur le gazon dehors. Peu importe la destination, ton jardin ou l'autre bout du monde. Ce n'est pas la destination qui compte à cet endroit là, non, c'est la décision de poser les balles. De les ranger.
Et de te dire rien ne va se passer pendant que moi, je me repose. Parce que c'est moi qui jongle. C'est moi qui donne le rythme. C'est moi qui envoie une balle après l'autre dans l'air et qui la rattrape.
Un jongleur, une jongleuse qui se repose est un vacancier, une vacancière. Et peut-être est-il temps de prendre la décision de poser les balles et de faire le vide.
Bonnes vacances.