Tout commence par un regard, un sourire forcé, une attention polie. Derrière ces gestes anodins se cache un mécanisme vieux de plusieurs millénaires : l’idée que la valeur d’une femme se mesure à l’aune de l’approbation masculine.
Des lois mésopotamiennes au pouvoir absolu du pater familias romain, des mariages féodaux aux algorithmes des réseaux sociaux, cette quête d’aval masculin s’est inscrite dans nos codes juridiques, culturels et psychologiques.
Héritage patriarcal autant qu’outil de contrôle social, elle façonne encore les comportements, pousse à accepter l’inacceptable et alimente l’anxiété collective. Comprendre ses racines historiques, ses manifestations modernes et ses effets invisibles, c’est déjà commencer à briser cette cage dorée.
"En colère", un podcast d'Ira Nesta
On insémine les vaches de force. On leur prend leurs petits. On les prive de leur lait. Elles sont exploitées pour leur appareil reproductif, enfermées, tuées. Ce sont des femelles. Et dans le système patriarcal, être femelle — humaine ou animale —, c’est être à disposition.
Les femmes aussi sont réduites à leurs corps. Elles subissent des violences sexuelles, des injonctions à enfanter, à nourrir, à se conformer. Le sexisme et le spécisme reposent sur les mêmes logiques de domination : contrôle, hiérarchie, marchandisation des corps.
Avec ma sœur Suzanne, végane et féministe antispéciste, on explore le lien entre oppression des femmes et exploitation des femelles animales. Pourquoi le féminisme, pour être complet, ne peut pas ignorer la cause animale ?
Un épisode pour comprendre les liens entre féminisme et véganisme, entre sexisme et spécisme, et interroger les violences systémiques faites aux corps des femelles.
"En colère", un podcast d'Ira Nesta
Et si la jouissance pouvait réparer ?
Dans cet épisode, on plonge dans les paradoxes de la dark romance, ces récits où l’érotisme flirte avec la violence, le consentement avec la confusion, et où certaines trouvent – malgré tout – un espace de libération.
Je parle de réappropriation du corps après un trauma, d’acceptation de ses fantasmes, de l’ambiguïté des kinks, et de ce que la fiction permet quand la réalité a blessé. Peut-on guérir par le désir ? Jouir pour se reconstruire ? Et pourquoi ces récits dérangent autant ?
"En colère", un podcast d'Ira Nesta
La prostituée cristallise toutes les peurs, tous les fantasmes et toutes les contradictions du patriarcat. Elle est le symptôme d’un problème bien plus large : la diabolisation de la sexualité féminine. Pourquoi une femme qui désire, qui jouit, ou qui monnaye son plaisir dérange autant ? Pourquoi la société persiste-t-elle à compartimenter les femmes dans trois figures étanches : la vierge, la mère, la p*te — comme si le féminin ne pouvait exister qu’entre chasteté, maternité ou transgression ?
Cet inconfort face au plaisir des femmes révèle un ordre sexuel fondé non sur l’égalité, mais sur le contrôle. Et si la p*te est autant détestée, ce n’est pas parce qu’elle vend du sexe, c’est parce qu’elle incarne ce que la société refuse encore aux autres femmes : la liberté de disposer de leur corps — sans permission.
"En colère", un podcast d'Ira Nesta
Pourquoi un simple tissu suscite-t-il autant de débats ?
Depuis des siècles, dans presque toutes les religions, femmes et hommes ont adopté des formes de voile : tichel, soutane, turban, ghoonghat, habit de nonne. Mais en France, le voile islamique cristallise à lui seul toutes les peurs : celles de l’altérité, du corps féminin, de la foi visible. Derrière le débat sur le voile, ce n’est pas la religion qu’on interroge, mais le droit des femmes à exister librement.
Quand une femme se couvre, on la juge. Quand elle ne se couvre pas, aussi. Trop maquillée, pas assez. Trop courte, trop longue. Trop libre, trop soumise.
Et toujours, le même point commun : c’est encore le corps des femmes qui fait polémique. Cette obsession, profondément ancrée, à vouloir contrôler leur image, leur place, leur voix.
Et si le problème était notre incapacité à laisser les femmes décider par elles-mêmes ?
"En colère", un podcast d'Ira Nesta
Pourquoi la parole dérange plus que le crime ?
Le silence n’est pas neutre. Il protège les agresseurs, les racistes, les homophobes, les dominants en tout genre. Il étouffe les victimes, isole, ronge, et devient un outil de contrôle.
Dans cette société, dénoncer une violence est souvent perçu comme plus grave que la violence elle-même. Mieux vaut se taire pour "préserver la paix", éviter le scandale, ne pas déranger. La justice suit rarement. La parole coûte cher. Et les oppresseurs, eux, le savent : ils instrumentalisent la peur, la honte et la menace pour museler celles et ceux qui osent parler.
Cette loi du silence ne sort pas de nulle part. Elle est historique, sociale, intériorisée. De l’échafaud d’Olympe de Gouges à #MeToo, des violences sexuelles à la lutte antiraciste, ce sont toujours les mêmes voix qu’on veut faire taire.
Mais ce n’est pas la parole qui salit. C’est ce qu’elle révèle. Et c’est précisément pour ça qu’elle dérange.
"En colère", un podcast d'Ira Nesta
Dépression, burn-out, crises d’angoisse, anxiété sociale, syndrome de l’imposteur, charge mentale, vide existentiel... Il paraît qu’on est toute une génération à galérer. À ne pas comprendre pourquoi notre cerveau bug à l’idée d’aller bosser.
Mais d'où vient cette crise autour de la santé mentale ?
Remontons un peu. Dans la Grèce Antique, on pensait que l’utérus des femmes se baladait dans leur corps et les rendait hystériques. Sympa. Pendant des siècles, la moindre émotion féminine a été pathologisée. Les femmes sont élevées pour ressentir et subir mais sont alors jugées trop sensibles, trop fragiles, trop folles. Et pendant ce temps-là, les hommes, eux, apprennent à contenir les émotions et dominer quitte à rester stoïques ou dangereux.
Résultat : le patriarcat a créé un cercle vicieux dans lequel la souffrance n'est jamais bien entendue et traitée.
Pourquoi le jeu vidéo est-il encore un univers miné pour les femmes ?
Des studios de développement aux parties en ligne, en passant par Twitch et les forums, le monde du gaming reste profondément sexiste. Harcèlement, invisibilisation, hypersexualisation, entre-soi masculin… Le jeu vidéo a beau être un loisir universel, il continue d’exclure, de violenter, de rabaisser les femmes.
Dans cet épisode, on démonte le mythe du “progrès naturel” et on retrace l’histoire d’un système qui, depuis ses débuts, a érigé la masculinité toxique en norme. Pourquoi les personnages féminins sont souvent sexualisés ? Pourquoi les femmes sont sous-représentées dans les studios ? Et pourquoi tant de joueuses sont encore obligées de se justifier, se cacher ou se taire pour pouvoir jouer ?
"En colère", un podcast d'Ira Nesta
Qu’est-ce que le porno dit de notre société ?
Des magazines aux cartes postales érotiques, en passant par les VHS, les deepfakes et désormais les films à la demande, le porno n’a pas toujours été ce qu’il est. Mais il a toujours dit quelque chose. Sur le pouvoir. Sur le genre. Sur les corps.
Dans cet épisode, je retrace l’histoire de la pornographie pour comprendre comment elle a façonné, au fil des siècles, les rapports entre les femmes et les hommes. Qui filme, qui regarde, qui jouit — et qui paie. On y parle d’images, de fantasmes, de normes, mais aussi de violences : celles qu’on joue, celles qu’on cache, celles qu’on banalise.
Et dans un monde où les garçons apprennent à faire l’amour sur Pornhub, où les femmes intériorisent la honte de leur plaisir, où les corps féminins deviennent des décors interchangeables — il faut bien se demander ce qu’on fabrique, et pour qui.
"En colère", un podcast d'Ira Nesta
La guerre ne surgit pas seule. Elle se prépare, s’encourage, s’autorise.
Dans Les Trois Guinées, Virginia Woolf montre comment la guerre reflète une violence masculine enracinée dans l’éducation, le pouvoir, la nation.
Les hommes apprennent à être soldats, conquérants, chefs. Les femmes, elles, à se taire, à servir, à obéir.
Dans cet épisode, je décortique les trois propositions de Woolf pour résister à la guerre : donner aux femmes l’accès à l’éducation, au travail, puis les laisser s’émanciper grâce à un revenu propre.
Mais que vaut cette pensée face à la brutalité du réel ?
Quel est le destin d’un monde qui apprend aux hommes la domination, et aux femmes la docilité ?
“En colère”, un podcast d’Ira Nesta
En 1767, Nicolas Beauzée décrète que le masculin l’emporte sur le féminin parce qu’il est « plus noble ». Le but ? Supprimer le plus de mots et de formes féminines de la langue française. Plus qu’une simple règle de langage, cette phrase a entraîné une vague d’invisibilisation des femmes. Sans les mots pour nous définir, nous n’existons plus. Des professions entières sont devenues entièrement masculines et inaccessibles, les petits garçons ont commencé à grandir en apprenant qu’ils dominaient l’autre moitié de la population, et les petites filles en apprenant qu’elles étaient dominées par nature. Des histoires de femmes pionnières en sciences, informatique, psychologie, sport, astronomie, journalisme, politique, ont été supprimées des livres d’Histoire.
Comment une simple phrase d’un homme médiocre, a-t-elle totalement modifié la société française ?
“En colère”, un podcast d’Ira Nesta
"C'est de ma faute, je n'ai pas dit non". Une phrase qui tourne souvent dans ma tête et dans celle d'autres victimes d'agressions sexuelles et de viols.
Mais pourquoi les victimes sont toujours celles qui se sentent coupables, sales, honteuses et pas les agresseurs ? Dans cet épisode à coeur ouvert, je raconte sans tabou cette ambivalence qui pousse les personnes comme moi à juger les mécanismes qu'elles mettent pourtant en place pour... survivre.
Sachez que vous n'êtes pas seul.e.s.
"En colère" , un podcast d'Ira Nesta
Les féministes sont des rebelles, elles ne demandent pas la permission, elles exigent des droits. Elles ne cherchent pas à plaire, mais à renverser. Elles représentent un engagement politique radical. Avoir le droit de voter, de disposer de leurs corps, d’être libre, oulalala, c’est… terrifiant non ? Le féminisme n’est pas réellement une invitation à brûler les slips ou à haïr tous les hommes — mais ça a toujours été une menace pour l’ordre établi.
Si on fait grincer des dents, c’est précisément parce qu’on touche là où ça fait mal : dans les privilèges. Et on ne compte pas s’arrêter.
“En colère”, un podcast d’Ira Nesta
Parfois je me dis que tout serait plus simple si on était toutes lesbiennes.
Qu’on parle de sexe ou d’amour, est-ce qu’une femme misandre peut entretenir une relation avec un homme ? Que faire quand le désir du cœur et le désir du cul, diffèrent drastiquement avec nos idéaux et nos combats moraux ? Entre contradictions, pulsions et convictions féministes, bienvenue dans une énième crise existentielle.
“En colère”, un podcast d’Ira Nesta
Les femmes ont été massacrées pendant près de 300 ans (entre 1430 et 1730 environ). “Ce sont des sorcières” disait-on. La vérité était : ce sont des femmes. Alors, pourquoi parlons-nous de chasse aux sorcières et pas de chasse aux femmes ? Quels sorts leur réservait-on? Et surtout, comment la société d’aujourd’hui a-t-elle été modulée par 300 ans de torture ?
Si vous pensez que des siècles de persécutions n’ont pas radicalement transformé nos manières de penser, vous vous plantez votre GROS DOIGT DANS L’OEIL. Beurk…
“En colère”, un podcast d’Ira Nesta
Peut-être qu’au fond, l’histoire de la misogynie commence par des hommes avec un putain de culot. Quand il s’agit de jouer le mâle alpha, ils sont là. Ils veulent, ils prennent, peu importent les conséquences. Ils donnent leur avis, surtout lorsqu’on ne le leur a pas demandé. Ils touchent, ils jugent, ils passent au-dessus des lois.
Aujourd’hui, je leur dis d’aller se faire f****
“En colère”, un podcast d’Ira Nesta
Comment moi, Ira — une jeune femme classique, privilégiée, blanche, modulée par le patriarcat — j'ai pu devenir une si grande vipère ? Le pire cauchemar d’un masculiniste ?
L’histoire commence dès l’enfance… Je ne suis pas née féministe, mais le monde était destiné à me le faire devenir.
“En colère”, un podcast d’Ira Nesta.