Né en Auvergne et mort à l'Abbaye de Cluny, dont il fut le 9e abbé, le 25 décembre 1156, Pierre le Vénérable fut un des plus grands intellectuels du XIIe siècle et un proche des papes de son temps. Mais ce qui lui a permis de marquer l'histoire, c'est sans aucun doute sa traduction du coran en latin, qu'il adjoignit d'écrit critiques dans lesquels il réfuta les doctrines israélites et musulmanes. Une stratégie polémique, mais qui n'en restait pas moins pacifique : Pierre le Vénérable estimait en effet que des débats argumentés avec les théologiens des autres religions valaient mieux que des croisades...

Le 5 janvier 1539, le laïc espagnol Vasco de Quiroga devenait le premier évêque de Michoacán, au Mexique. Il déploya alors une telle activité envers les Indiens qu'il reste encore aujourd'hui vénéré dans tout le pays. Son héritage est en effet immense : on lui doit l'introduction de la banane dans le pays, le développement de l'artisanat dans ses écoles notamment chez les Purépechas de la région de Pátzcuaro qui sont encore aujourd'hui considérés comme les artisans les plus qualifiés du Mexique mais aussi ses prises de positions en faveur des indiens. Comme il le fit en 1534, en écrivant à Charles Quint qui venait de révoquer l'interdit de l'esclavage des sujets conquis, sa célèbre "Información en Derecho" dans laquelle il rappelait à l'empereur la dignité des mexicains.

Le 03 février, les catholiques japonais se tournent vers la figure du bienheureux Justo Takayama Ukon, surnommé "le samouraï du Christ". Rien apparemment ne prédestinait pourtant Justo Ukon Takayama (1552-1615) à épouser la foi chrétienne. Ainsi, dès son enfance, participe-t-il avec son père aux guerre civiles, qui font rage au Japon en cette fin du XVIe siècle. Mais quelques années auparavant, en 1549, le message chrétien avait été répandu au Japon par saint François-Xavier. Très vite, près de 300.000 japonais se font baptiser pour être ensuite persécutés. Ce fut le cas de Josto Takayama Ukon, qui, ayant refusé de renoncer à sa foi, fut déchu de son rang, attaqué sur ses terres puis exilé vers les Philippines où il mourut.

En ce 2 février, Journée mondiale de la vie consacrée, Dieu dans l'histoire est consacré à un moine : Thomas Merton, en religion, Père Louis. Né le 31 janvier 1915 à Prades en France et mort accidentellement le 10 décembre 1968 à Bangkok, fils d'un père et d'une mère peintres, qu'il perd très jeune, Thomas Merton se convertit au catholicisme au cours de ses études, devient moine cistercien-trappiste à l'abbaye Notre-Dame de Getsemani où il écrira de très nombreux ouvrages. Parmi ceux-ci, "La nuit privée d'étoiles", en 1948, une autobiographie qui connaîtra un succès mondial insufflant au sein du monachisme américain, au milieu du XXe siècle, un souffle nouveau.

"Dieu dans l'histoire" est aujourd'hui consacré à un évènement très important qui eut lieu en France le 1er février 1954. On était alors en plein hiver et cette année-là, la rudesse du froid faisait bien des victimes dans les rues de Paris. Parmi celle-ci, un petit garçon, apporté par son père jusque sur le seuil d'un prêtre capucin : l'abbé Pierre. Mû tout autant par la rage que par la tristesse, celui-ci lancera dans les jours suivant un appel à la générosité sur les ondes de la radio RTL... avec succès. La presse française parlera d'une insurrection de la bonté. Pour l'abbé Pierre, c'est la naissance de la fondation Emmaus.

Né le 16 août 1815 à Castelnuovo d'Asti, dans le Piémont italien et mort d'épuisement le 31 janvier 1888 à Turin (Italie), la carrière sacerdotale de Saint Don Bosco fut exceptionnelle. Prêtre, professeur, entraîneur de sport, magicien, acteur, chanteur, journaliste, la vie de Don Bosco, qui fut aussi semée d'embûche, ressemble à un tourbillon de charité, dirigée exclusivement aux services des autres, et principallement des jeunes. Il fut, le premier peut-être, à avancer l'idée que l'éducation intellectuelle et professionnelle permet d'empêcher la délinquance. D'où la fondation de ses écoles. Ce qui permet de faire figurer Don Bosco parmi les grands éducateurs et pédagogues du XIXe siècle.

On a l'habitude d'attribuer à la civilisation grecque l'invention de la démocratie. Dans l'émission d'aujourd'hui, Laurent Verpoorten nous explique que c'est davantage dans les monastères qu'il faut situer sa véritable naissance... Suffrage universel, confidentialité, mesures de sécurité afin d'éviter les fraudes, autant de pratiques qui constituent les fondements de nos démocraties modernes et qui sont directement héritées de ce qui se fit au sein des monastères chrétiens dès leur origine.

Ce 28 janvier, c'est la fête de l'immense Saint Thomas d'Aquin. Surnommé le docteur angélique, Saint Thomas d'Aquin est né vers 1225 en Italie, est mort en 1274 et est l'auteur d'une oeuvre théologique, philosophique et musicale, dont la profondeur et l'influence sur la pensée occidentale demeure sans égale. A l'occasion de la fête de cet intellectuel et de ce saint dont l'église catholique peut être si fière, Laurent Verpoorten lui consacre un nouveau numéro de Dieu dans l'histoire. C'est bien le moins !

Il y a exactement 60 ans, le 25 janvier 1959, le pape Jean XXIII annonçait, contre toute attente, l'organisation du concile Vatican II. A cette occasion, revenons sur la personnalité du 261e pape de l'église catholique à l'origine de cet évènement : l'italien Angello Roncalli, qui prit le nom de Jean XXIII mais que les fidèles avaient l'habitude de surnommer : le bon pape Jean. Une bonté et une bonhomie qui, vous allez vous en apercevoir dans ce nouveau numéro de "Dieu dans l'Histoire", ne manquait pas de caractère.

Issue de l'aristocratie japonaise, la jeune Satoko Kitahara se donnera corps et âme à Dieu au travers de son aide apportée aux chiffonniers de Tokyo. Dans les années 40, lorsqu'elle contracte la tuberculose pour la première fois, la jeune Satoko pense encore, conformément à la pensée traditionnelle japonaise, que les maladies sont les conséquences d'un mauvais état d'esprit. Mais son expérience quasi mystique dans une église de Yokohama et sa rencontre avec le père Zénon, missionnaire polonais et ancien compagnon de Saint Maximilien Kolbe, modifiera sa conception de la souffrance et la mènera à la conversion, prenant le nom d'Elisabeth Marie. Décédée à l'âge de 29 ans, elle est reconnue vénérable en 2015 par le Pape François et est fêtée le 23 janvier.

Pour présenter la figure de sainteté à laquelle ce nouveau numéro de Dieu dans l'Histoire est consacré, sans doute vaudrait-il mieux se taire.Ce serait en tout cas conforme à ce que fut la vie incroyable de Saint Salaman le silencieux, dont nous célébrerons la fête ce 22 janvier. En effet, cet homme, qui vécut en Palestine au IVe siècle, décida un jour de se murer dans le silence le plus complet. Ce qui n'empêcha pas ses contemporains de s'intéresser à lui ...

Ce 21 janvier, nous célébrons un saint et un Père de l'Église chrétienne « indivise », c'est-à-dire célébré à la fois par les catholiques et les orthodoxe : Saint Maxime le confesseur. Cela s'explique par le fait que Saint Maxime a vécu entre le 6e et le 7e siècle, soit avant le grand schisme d'Orient, en 1054, qui allait voir l'église se diviser en 2 grands courants. Mais c'est aussi sa contribution majeure à la théologie chrétienne qui justifie sa vénération.

Aujourd'hui, évocation d'une figure chrétienne peu connue et pourtant particulièrement réjouissante : celle de Paulus Orosius. Ce prêtre et lettré du Ve siècle aurait pourtant eu toutes les raisons de désespérer. L'église, encore jeune, restait traumatisée par le sac de Rome survenu en 410 et craignait de voir sa fin venir des invasions barbares. Au milieu de ce marasme, Paulus Orosius eut le courage et l'espérance d'affirmer que les incursions des envahisseurs ne constituaient pas une catastrophe mais une occasion à saisir de répandre la Parole de Dieu au sein de peuples qui l'ignoraient encore. Une leçon d'optimisme à méditer !

Ce 18 janvier, comme chaque année depuis plus d'un siècle, c'est le premier jour de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens. A l'origine, ce sont deux anglicans qui, en 1908, lancent une octave de prière pour l'unité des chrétiens. Demeuré relativement peu connue pendant 30 ans, cet évènement prend son véritable envol dans les années 30 par sa reprise par le prêtre français Paul Couturier. A partir de là, ce prêtre lyonnais parcourera le monde afin de rencontrer les membres de toutes les confessions chrétiennes et construire avec eux les ponts de l'oecuménisme.

Le 17 janvier 1871, à Mayenne en France, la Vierge se présente visiblement à plusieurs enfants. Cette apparition mariale - dites "de Pontmain" - eut lieu alors dans une France plongée dans la guerre franco-prussienne. Les enfants décriront autour de la Vierge une mandorle bleu, une croix rouge et des inscriptions s'inscrivant au fur et à mesure de la solenité des prières sur une sorte de tableau situé au-dessus de la Mère de Dieu. Celle-ci, comme à son habitude si l'on ose dire, incita les habitants du village à prier davantage. Le lendemain, les troupes prusiennes s'arrêtaient à quelques kilomètres du village. La guerre était bientôt terminée.

Ce 16 janvier, c'est la fête de Saint Honorat. Un saint mal connu à qui l'on doit pourtant l'institution d'une des plus anciennes communautés monastiques occidentales. Depuis sa plus tendre enfance, Honorat, jeune noble d'une famille gallo-romaine chrétienne, voulait devenir moine. Après un voyage raté vers la Grèce, terre des moines, il reçoit de Léonce, évêque de Fréjus, une île de l'archipel de Lérins situé au large de Cannes. Il y fonde en 410 un monastère qui deviendra l'un des grands centres spirituels de la région, monastère encore habité aujourd'hui, 16 siècles plus tard, par des moines cisterciens.

C'est un 15 janvier, en l'an 1200, que fut ouverte l'Université de Paris. Elle allait devenir le modèle de toutes les universités occidentales. Acccordant une grande place à l'étude des textes anciens et à la théologie, elle dût aussi son renom à la liberté de pensée qui y était la norme, une liberté, il faut le rappeler, obtenue directement de la papauté.

Anne de Guigné n'avait pas 12 ans lorsqu'elle décède le 14 janvier 1922 à Cannes en France et pourtant, en 1990, Anne de Guigné, née le 25 avril 1911, au château de la Cour à Annecy-le-Vieux et morte à Cannes, fut déclarée vénérable par le pape Saint Jean-Paul II le 3 mars 1990. En effet, son humilité, sa douceur, son désir permanent de devenir bonne étonnèrent ses contemporains. Tout comme sa manière de communier - on la vit comme transfigurée - elle remuait les cœurs.

En 1550, un débat opposa le dominicain Bartolomé de Las Casas et le théologien Juan Ginés de Sepúlveda, tous deux espagnols. L'enjeu : évaluer la légitimité de l'esclavage des Améridiens. Au terme de ce procès, l'Église universelle promulgera courageusement que le statut des Amérindiens est égal à celui des Blancs. Laurent Verpoorten nous raconte aujourd'hui la célèbre controverse de Valladolid.

Le 9 janvier 1431 s'ouvrait à Rouen en France le procès de Sainte Jeanne d'Arc, qui devait aboutir, 5 mois plus tard, le 30 mai 1431, à sa mise à mort par le bûcher. Laurent Verpoorten nous raconte aujourd'hui l'histoire extraordinaire et fervente de cette jeune fille de 17 ans qui prit la tête des armées du dauphin Charles VII et que l'on surnommait" la Pucelle d'Orléans".