Il faut que je vous parle je crois. Il y a quelques mois a commencé une drôle d’aventure, le genre d’aventure qui t’empêche de dormir tellement c’est excitant, qui te fait également douter de ta légitimité et qui te fait passer des heures et des heures en bibliothèque face à ton ordinateur et ton cahier.
J’ai écrit un livre. Un petit de 44 pages. C’est très bizarre quand je le dis oralement mais c’est pourtant vrai. Un petit livre sur Frida, vous savez la grande Kahlo. Celle qui pourtant brisée, était aussi heureuse de vivre tant qu’elle pouvait peindre. C’est la maison d’édition Gallimard qui m’a contacté pour ce formidable projet. Nous sommes quatre dans cette nouvelle collection Pop art sortie début avril consacrée à l’oeuvre d’un ou une grand.e artiste. Hokusai par Aurélie Samuel, Van Gogh par Stéphane Lambert, Edouard Manet par Stéphane Guégan et… Frida Kahlo par moi.
Au-delà du format plutôt inhabituel, les pages du livre se replient formant l’oeuvre en 3d. J’ai alors réalisé à travers cette expérience incroyable que si pendant ces 44 pages, j’ai traité l’oeuvre de Frida sous l’angle de son rapport au corps, je n’en avais décidément pas parlé dans ce podcast. C’est quand même un comble. J’ai donc décidé d’y remédier.
La vision du corps chez Kahlo, c’est parti, en route pour un nouvel épisode !
Pour info, tous les livres de la collection sont disponibles en librairie quasiment partout, n’hésitez pas à vous le procurer si le coeur vous en dit, je vous laisse avec ce nouvel épisode ! Très bonne écoute.
Écriture et réalisation : Maurine Roy. Illustration : Lucie C.
Musique intro : Icons by @icons_8 https://icons8.com/music/track/corporate-intro--1
Musique interludes : Spanish Guitar Song ( Latin Mexican Background Music Intro Theme), libre de droit (Pixabay)
Toutes les œuvres d’art et bibliographiques sont à retrouver sur la page fb du podcast et Instagram @dessinemoipodcast Tous droits réservés.
Figure exubérante qui avait su s’affranchir des conventions que la vie lui réservait, Huguette Caland avait fait le choix de la liberté si l’on considère l’éducation stricte qu’elle a reçue et les décisions qui ont été les siennes malgré tout pour devenir l’artiste plasticienne incroyable qu’elle a été.
En 1943, lorsque Huguette a 12 ans, son père devient le premier président du Liban après l’indépendance du pays. Parce qu’elle est sa fille unique, on attend d’elle qu’elle devienne l’épouse dévouée d’un Libanais. Patriarcat en veux-tu en voilà. Pourtant, elle s’obstine contre ces attentes. Non seulement elle épouse un Français, Paul Caland, neveu de l’un des rivaux de son père, dont elle portera les enfants, mais elle prend également des amants. Terrible vous m’en direz tant.
À 30 ans passés, H. Caland commence à suivre des cours d’art à l’Université américaine de Beyrouth et fait un temps partie d’un milieu artistique que fréquente aussi son amie Helen Khal (1923-2009), qui fonde la galerie One à Beyrouth et expose ses œuvres, mais aussi celles d’Etel Adnan (1925-2021), de Simone Fattal (née en 1942), de Shafic Abboud (1926-2004) et de bien d’autres artistes qui deviendront les figures de proue du modernisme libanais bien connu aujourd’hui.
Or, pour une quelconque raison, les toiles aux contours minutieusement cernés de noir d’Huguette ne trouvent pas leur place au Liban. Celle-ci décide alors de quitter mari, enfants et amants (prise de décision courageuse pour l’époque) afin de s’installer dans le Paris des années 70. Elle y découvre un tout autre milieu et entame sa fameuse série des Bribes de corps, qu’elle enrichira tout au long des années 1970. Ces œuvres, en quelque sorte des autoportraits, sont constituées de formes évocatrices et d’abstractions en perpétuel mouvement qui suggèrent le corps sans jamais le révéler. C’est parti pour une incursion dans l’univers voluptueux et coloré d’Huguette Caland… Bonne écoute !
Écriture et réalisation : Maurine Roy. Illustration : Lucie C.
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Qui dit nouvelle année dit également nouveau format ? Je sais pas trop mais disons un format plus libre. C’est aussi parce que le sujet s’y prêtait. En effet, qui a -t-il de plus libre que les odeurs ? J’ai eu une discussion assez passionnante je dois dire avec Mathilde Castel sur ce sujet. Plein de sujets en fait. 1000 digressions. 36 000 anecdotes. Et des fous rires. Si vous n’avez aucune idée de ce qu’est la muséologie olfactive ? Comment se positionner face à une oeuvre qui se veut olfactive ? Comment le corps et nos sens réagissent-ils ou si vous tenez absolument à savoir quelle est l’odeur chouchou de Mathilde et bien je vous invite à découvrir cet épisode assez inhabituel sur le rapport au corps dans un environnement muséal et tant d’autres choses bien sûr. Très bonne écoute et j’en profite pour vous souhaiter une douce année 2025 (olfactive bien entendu !) Allez c’est parti !
Mémo : Les 4 sens supplémentaires à la vue ouïe, gout, toucher, odorat sont :
- thermoception (perception du chaud et froid)
- interoception (perception du corps de l'intérieur
Écriture et réalisation : Maurine Roy. Illustration : Lucie C.
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Du 15 octobre 2024 au 30 mars 2025, le musée des Arts décoratifs propose une fois de plus un voyage fascinant au cœur de nos jardins secrets à travers une histoire de l’intime du xviiie siècle à nos jours. 470 œuvres, peintures et photographies, mais aussi objets d’art décoratifs, du quotidien et de design, révèlent comment l’intime a évolué depuis des siècles.
De la chambre vue par Henri Cartier‐Bresson ou Nan Goldin, des lits en fer forgé du xixe siècle au lit‐clos des Frères Bouroullec, de la chaise percée à l’urinoir pour femmes, des objets de la toilette sèche à la salle de bain, de la beauté aristocratique à la consommation de masse, des livres licencieux aux sex‐toys, du walkman aux réseaux sociaux et à l’influence en passant par les outils de surveillance et de protection, l’exposition montre comment l’intime s’est imposé puis s’est profondément modifié petit à petit au cours des siècles et des pratiques.
Vous n’êtes pas sans avoir si vous suivez ce podcast depuis ses débuts que j’ai consacré deux ans de mes études supérieures à rédiger un mémoire sur le voyeurisme au XVIIIe siècle. Alors ce thème de l’intime ne pouvait que me plaire et j’ai donc décidé d’y aller franco et de franchir cette frontière entre privé et publique devenue plus encore floue et poreuse aujourd’hui.
C’est parti pour un nouvel épisode, je précise qu’il n’est pas en collaboration avec le musée des arts décoratifs, ce n’est que mon bon plaisir. Bonne écoute !
Écriture et réalisation : Maurine Roy. Illustration : Lucie C.
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À l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le musée Marmottan Monet s’est aligné comme beaucoup d’autres musées en France et présentera du 4 avril au 1er septembre 2024, l’exposition intitulée « En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930) ». À cette occasion, le musée retracera l’histoire visuelle du sport entre 1870 à 1930 à travers plus d’une centaine œuvres assez incroyables provenant de collections publiques et privées d’Europe, des États-Unis et du Japon…
L’occasion parfaite pour moi d’aborder quelque chose que je n’ai jamais fait, le corps sportif. J’avais déjà réalisé un épisode sur le corps en mouvement en 2021 mais là on passe à l’étape d’au-dessus. Le corps SPORTIF.
Bon je n’ai jamais été très sportive. La vérité c’est que j’étais plutôt bonne dernière aux courses et la dernière qu’on choisissait dans son équipe de basket par exemple… En revanche j’ai un corps comme tout le monde et du coup bizarrement le corps sportif, ça m’intéresse de comprendre la mécanique.
Cette exposition du musée Marmottan Monet nous montre comment le sport, les sports et les sportifs furent érigés en sujets de la modernité puis des avant-gardes. A la flexion des XIXe et XXe siècles, alors que Pierre de Courbertin inventait une version contemporaine des olympiades antiques, le sport connaissait une série de mutations dont les artistes prenaient la pleine mesure et s’en inspirent en tant que sujet d’art.
Enjeux éthiques, modalités esthétiques du regard porté sur les sports, pratiques élitaires (équitation, voile, escrime) et pratiques plutôt archaïques (lutte, boxe, jeux de balle), significations de la figure héroïque de l’artiste en sportif, sacré programme !
A vos muscles, épisode n°62, prêt partez ! Je vous souhaite une bonne écoute !
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Je n’attendais qu’un prétexte pour vous reparler de Giacometti et il m’a été servi sur un plateau. En plus avec un guest de choix avec qui l’Institut Giacometti a eu l’idée géniale de collaborer Ali Cherri, plasticien et vidéaste libanais, lauréat d’un Lion d’argent à la Biennale de Venise en 2022. En-visage-ment Le titre déjà me plaît et nous confronte tout de suite à cet intérêt particulier pour la représentation de la tête humaine. L’artiste explore la notion d’« envisagement », terme faisant à la fois référence à l’action d’envisager quelque chose, mais également à l’évocation du visage, si on déconstruit le titre. Ce double sens choisi par Ali Cherri trouve un écho particulièrement marquant dans les sculptures et les peintures de Giacometti où la face humaine est au centre même de son travail. Ce dialogue entre l’ancien et le contemporain mettra en lumière des nouvelles créations d’Ali Cherri conçues spécialement pour l’exposition, pour la plupart d’entre elles. Ces oeuvres inédites ont été choisies tout exprès en relation avec la très riche collection de peintures, sculptures et dessins de l’Institut Giacometti, C’est parti pour une incursion au sein de la vision du corps de deux artistes qui se ressemblent beaucoup plus qu’ils n’en ont l’air ! Cet épisode n°60 est en collaboration avec l’Institut Giacometti. Merci encore à eux. Je vous souhaite une très bonne écoute !
Écriture et réalisation : Maurine Roy. Illustration : Lucie C. Toutes les œuvres d’art et bibliographiques sont à retrouver sur la page fb du podcast et Instagram @dessinemoipodcast Tous droits réservés.
Emprunté de l’italien incarnato, mot dérivé de carne (« chair »). Couleur de la chair, rouge rose clair. Couleur intermédiaire entre la couleur de cerise et celle de la rose. Le problème dans toute représentation réaliste humaine est la facture de l’incarnat, de cette couleur aux mille nuances qui recrée la vie dans l’espace de l’oeuvre. Problème soulevé également car comme tout un chacun le sait, nous ne sommes pas tous de la même couleur de peau. L’histoire des arts a subi bon nombre de tentatives et de techniques afin de peindre la vie et de la rendre la plus réelle et palpable possible. Et ce n’est pas chose facile. Comment rendre possible TOUTES les nuances de représentations de la chair ? Certains s’y sont essayé avec un glacis, la technique du sfumato ou du clair-obscur, d’autres en insufflant du bleu et du vert pour faire apparaître les circuits veineux sous la peau. D’autres ont radicalement pris un contre-pied en adoptant une couleur opposée comme les fauvistes. C’est un sujet finalement universel je trouve que nous abordons en cette nouvelle année 2024. Un sujet dans lequel j’espère chacun se reconnaîtra. En plus, vous verrez je ne suis pas toute seule dans cet épisode, j’ai une invitée de choix. Je n’en dis pas plus. Je vous souhaite une bonne écoute !
Écriture et réalisation : Maurine Roy. Illustration : Lucie C. Toutes les œuvres d’art et bibliographiques sont à retrouver sur la page fb du podcast et Instagram @dessinemoipodcast Tous droits réservés.