Quel sera le rôle du biogaz et du bioGNL dans la révolution énergétique à venir ?
Quels défis au regard des limites planétaires ?
Un entretien avec le fondateur de la première entreprise à mission enregistrée en France, Bruno Adhémar, président de SUBLIME Energie.
Bruno a une formation d’ingénieur en électrochimie et matériaux complétée en 2018/2019 par un an de mastère Deep Tech Entrepreneur à Mines Paris.
Pendant les 27 ans passés au sein de Cogema, devenu Areva puis Orano, il a notamment été ingénieur projet sur le projet MELOX (1993/1999), coordinateur technique pour la construction d'une unité de traitement des fluides contaminés issus de l’accident de Tchernobyl (2000/2001), chef du projet Aménagement MELOX (2002/2003), chef du projet Russian MOX aux USA (2004/2005), dirigé la Business Line Transports de la BU Logistique d’AREVA (2005-2011) et chef de projet de la première unité de décontamination de l'eau issue de l'accident de Fukushima Daïchi (2011). Il a ensuite piloté jusqu’en 2018 la mise en place de la FINA (Force d'Intervention Nationale en cas d’accident grave).
En 2018 il décide de revenir sur les bancs de l’école et c’est à l’issue du mastère Deeptech.
Entrepreneur de Mines Paris - PSL qu’il crée SUBLIME Energie, première entreprise à mission à avoir été enregistrée en France.
Aurélia Carré est experte en stratégie de marque, avec une carrière marquée par 13 années au sein de la marque Yves Rocher, où elle a occupé les fonctions de directrice de la Fondation et de la communication. Elle y a développé une expertise approfondie des enjeux liés à la RSE, au marketing, aux RH et à la communication des grandes entreprises.
Aujourd’hui, Aurélia est présidente et co-fondatrice de l’agence 3e étage, spécialisée en branding et communication responsable. Conférencière passionnée, elle partage régulièrement sa vision et ses expériences sur la transformation des marques et des organisations, en mettant l’accent sur l’impact positif et l’excellence créative.
Notre échange a permis de décrypter les enjeux de la communication responsable et de mettre en lumière les bonnes pratiques.
Voici 5 points clés à retenir :
1️⃣ Intégrer la RSE au business model : La communication responsable va au-delà de la simple diffusion des engagements RSE. Elle implique de les ancrer profondément dans la stratégie de l'entreprise et dans son offre, à l'image de Célio qui a abandonné les promotions incessantes au profit d'un "juste prix", plus respectueux de la chaîne de valeur. Pour Aurélia, la communication responsable, c’est faire du business autrement et relier les enjeux de croissance avec ses ambitions écologiques et sociétales.
2️⃣ L'engagement sincère du dirigeant : 90% des consommateurs attendent des marques qu'elles s'engagent pour le bien commun. Cet engagement doit être porté par la direction pour être crédible. Aurélia a mentionné notamment Alexandra Palt, l'ex-directrice RSE de L'Oréal, qui aujourd'hui est présidente du WWF France. Elle vient d’entreprendre une thèse sur le sujet suivant : « comment être à la hauteur de la responsabilité qui incombe à un leader ? »
3️⃣ Cohérence et transparence : La communication responsable exige une cohérence globale et une transparence totale. Il s'agit de communiquer aussi bien sur les réussites que sur les difficultés rencontrées, comme l'illustre Action Contre la Faim qui a augmenté ses dons de 10% grâce à une campagne transparente incitant les salariés à donner leurs tickets restaurant périmés. Aurélia a également cité l'exemple d'Yves Rocher, entreprise pionnière en matière d'éco-conception, qui gagnerait à aligner sa communication commerciale sur ses valeurs.
4️⃣ Co-construire avec les parties prenantes : Valrhona a co-créé sa politique cacao durable avec l'ensemble de ses équipes (sourceurs, direction achats, RSE, marketing). Mustela a quant à elle impliqué ses concurrents (Pierre Fabre, Bioderma, dans le développement d'une offre de cosmétiques en vrac, limitant ainsi l'utilisation de plastique et de carton.
5️⃣ Oser se réinventer : Evaneos a supprimé les vols long-courriers pour les séjours de moins de 5 jours, privilégiant les offres de proximité et le train. Interface a mis 10 ans pour transformer son offre de revêtements de sol et la rendre plus durable.
Episode 3/3
Quels sont les défis et les opportunités de l'électrification en France ?
- Pourquoi l'électrification est-elle indissociable de la réindustrialisation et de l'atteinte de la neutralité carbone ?
- Pourquoi serait-il contre-productif d'ajouter une taxe sur l'électricité ?
- La réglementation fait-elle obstacle au développement de capacités électriques bas-carbone ?
- Comment les prix de l'électricité sont-ils fixés ? Comment faire évoluer le système actuel ?
- Le système de l'ARENH (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique) doit-il être prolongé ?
- Comment tirer parti des capacités excédentaires de production électrique ?
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Expert de l'énergie et de l'électricité, top voice de LinkedIn, Maxence Cordiez revient pour De Gré ou de Force sur son parcours, sur le rôle de la vulgarisation des enjeux liés à l'énergie et sur la responsabilité des politiques dans la modification des systèmes énergétiques et l'atteinte des objectifs climatiques.
Il s’agit du 2ème épisode d’une série de 3.
Sommes-nous entrés dans « l’âge d’or de l’électricité » ?
L’électrification semble promise à un essor important. L’électricité est en effet le vecteur énergétique le plus facile à décarboner, notamment grâce au déploiement des EnR.
En France, l’électricité compte pour 25% de l’énergie finale consommée et la stratégie nationale bas-carbone envisage 55% à 60% d’électricité dans le bouquet énergétique pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Cependant, l’électrification n’est pas la panacée :
Nous aurons besoin de molécules bas-carbone comme le biogaz pour les secteurs difficiles à électrifier (ex: l’industrie), avec des limites sur la disponibilité en volume et le coût de ces molécules.
Dans certains pays en développement, l’électricité bas-carbone vient seulement superposer à la consommation d’énergies fossiles au lieu de s’y substituer (heureusement pas en Europe, où l’on constate une réelle substitution).
L’une des caractéristiques de l’électricité est de nécessiter de gros investissements de départ (le coût d’un réacteur nucléaire comme l’EPR de Flamanville se chiffre en milliards d’euros - 19 selon la Cour des Comptes), d’où une barrière de financement qui peut ralentir le déploiement de l’électrification.
Pour soutenir la décarbonation de l’économie européenne :
1) l’Union Européenne devrait soutenir les entreprises bien davantage qu’elle ne le fait aujourd’hui, notamment lorsque l’on observe les politiques énergétiques menées en Chine et aux Etats-Unis. Il est urgent de soutenir nos entreprises dans le secteur des batteries, du nucléaire, des éoliennes, des pompes à chaleur…Faute de quoi nous risquons de connaître un scénario semblable à celui qui a frappé le secteur du solaire photovoltaïque, où l’industrie européenne a perdu la bataille face à la puissance chinoise.
2) L’application d’un mécanisme robuste d’ajustement carbone aux frontières couvrant la totalité des secteurs de l’économie en profondeur pourrait permettre de soutenir la compétitivité des industries européennes en ajoutant un prix du carbone aux produits importés et en permettant aux exportateurs européens de jouer sur un pied d’égalité avec leurs concurrents étrangers.
3) Tous les leviers disponibles devront être mobilisés pour atteindre la neutralité carbone, d’où la nécessité d’une neutralité dans les choix technologiques. On ne décarbonera pas Malte de la même manière que la République Tchèque ou la France. Il faut donc redonner des degrés de liberté aux Etats-Membres afin qu’ils mettent en place des politiques adaptées à leurs besoins et à leurs ressources et que l’on puisse mobiliser tous les leviers de décarbonation disponibles.
La transition va coûter cher, d’où la nécessité de faire un effort d’efficacité dans la dépense.
En attendant l’électrification à grande échelle, la sécurité énergétique passera par la sécurisation de volumes d’énergie à des prix compétitifs et par des efforts d’efficacité et de sobriété soutenus par une fiscalité incitative.
L’augmentation des prix des énergies fossiles peut également présenter des opportunité : lors du premier choc pétrolier, l’industrie automobile européenne avait par exemple pris des parts de marché à l’industrie américaine, aux véhicules plus gourmands en carburant.
En se positionnant dès aujourd’hui en champion de l’électricité bas-carbone, l’Europe peut se positionner en avance de phase sur les marchés de demain, et ainsi renforcer sa compétitivité.
"On va dans le mur et on n'a même pas l'idée d'appuyer sur le frein".
Expert de l'énergie et de l'électricité, top voice de LinkedIn, Maxence Cordiez revient pour De Gré ou de Force sur son parcours, sur le rôle de la vulgarisation des enjeux liés à l'énergie et sur la responsabilité des politiques dans la modification des systèmes énergétiques et l'atteinte des objectifs climatiques.
Il formule un certain nombre de recommandations et de suggestions pour accélérer la transition, exhortant à arrêter les positions dogmatiques.
Cet épisode est le premier d'une série de 3 entretiens avec Maxence Cordiez.
Maxence Cordiez est responsable du cycle du combustible nucléaire chez HEXANA et expert associé énergie à l'Institut Montaigne.Il était auparavant en charge des affaires publiques européennes du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), après avoir été conseiller nucléaire adjoint à l’ambassade de France au Royaume-Uni. Spécialisé dans les questions énergétiques, Maxence Cordiez a publié le livre Énergies aux éditions Tana en 2022 et il rédige régulièrement des articles sur ces thématiques.Il enseigne en tant que vacataire au sein de l'ENSTA, de l’université PSL, de HEC et du CNAM. Maxence Cordiez est ingénieur, diplômé de Chimie ParisTech – PSL et titulaire d’une maîtrise en énergie nucléaire de l’INSTN.
Le transport maritime est la colonne vertébrale de l'économie mondiale.
Le secteur fait face à de nombreux défis : décarbonation, réduction des pollutions, amélioration du bien-être des marins, digitalisation, amélioration de l'efficience et nouveaux modes de propulsion.
Les réglementations édictées par l'organisation Maritime Internationale et par l'Union européenne suffiront-elles à rendre le secteur plus durable ?
Nous en parlons avec Julien Boulland, expert chez Bureau Veritas.
Julien Boulland occupe actuellement le poste de responsable du développement des services liés à la « sustainability » au sein de la direction stratégique de Bureau Veritas Marine & Offshore. Il pilote egalement l’initiative interne « Future Shipping Team », dont l’objectif est de créer une communauté de pratiques et de connaissances sur la décarbonation du transport maritime au sein de sa société.
Julien a travaillé 19 ans au sein de Bureau Veritas dans des fonctions techniques et commerciales, notamment pendant 10 ans en Asie.
Pour en savoir plus sur Bureau Veritas :
https://www.bureauveritas.fr/nos-marches/marine-offshore
Sur le transport maritime dans le monde :
https://news.un.org/fr/story/2024/10/1149951
Sur le transport maritime en France :
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-transports-2024/11-transport-maritime-de-marchandises-#:~:text=Champ%20%3A%20France%20entière.&text=En%202022%2C%20le%20transport%20maritime,des%20trafics%20énergétiques%20en%20hausse.
Consultant et formateur en communication, ex Président d'Enercoop Hauts-de-France, Yonnel Poivre Le Lohé est l'auteur d'"Evitez Le Greenwashing" (éd. du Trilogue).
Dans cet épisode, nous abordons entre autres thématiques :
Martin Bertran est Directeur de la Marque, de la Publicité et du Sponsoring chez Totalenergies.
Une multinationale de l'énergie peut-elle communiquer de façon responsable ?
Anne-Sophie Corbeau, spécialiste des marchés du gaz naturel, professeur à Sciences-Po et Global Research Scholar à Columbia University (NYC) aborde dans cet épisode les questions suivantes :
Pour aller plus loin :
https://www.iea.org/energy-system/fossil-fuels
https://www.iea.org/energy-system/fossil-fuels/natural-gas
https://www.energypolicy.columbia.edu/publications/repowereu-tracker/
https://www.energypolicy.columbia.edu/publications/anatomy-of-the-european-industrial-gas-demand-drop/
Les émissions de méthane (les rejets ou les fuites de gaz dans l'atmosphère) sont la 2ème cause la plus importante du réchauffement climatique. Eliminer les émissions dues au secteur de l'énergie est possible, alors pourquoi ne le fait-on pas ?
Dans cet épisode, Antoine Rostand, CEO de Kayrros, explique pourquoi il est important de disposer de données environnementales et ce qu'il faudrait faire pour en finir avec les émissions de méthane.
Organismes cités dans l’épisode :
AIE (Agence Internationale de l’Energie)
CNES (Centre National d’Etudes Spatiales)
IMEO (International Methane Emissions Observatory)
NASA (National Aeronautics and Space Administration)
UNEP (Programme des Nations Unies pour l’Environnement)
Chansons citées dans l’épisode :
Eye in the Sky – The Alan Parsons Project
Satellite – Lena Meyer Landrut
Pour aller plus loin :
UNEP IMEO (International Methane Emissions Observatory) : https://www.unep.org/topics/energy/methane/international-methane-emissions-observatory
IEA Methane Tracker Database : https://www.iea.org/data-and-statistics/data-product/methane-tracker-database
EU Methane Legislation (juillet 2024) : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?uri=OJ:L_202401787&pk_campaign=todays_OJ&pk_source=EURLEX&pk_medium=X&pk_keyword=energy_sector&pk_content=Regulation&pk_cid=EURLEX_todaysOJ
De Gré ou De Force: la transformation écologique en questions.
Après 20 ans dans le secteur de l’énergie, j’ai décidé de prendre du recul.
Chaque jour nous apporte son lot de nouvelles anxiogènes sur le dérèglement climatique, la perte de biodiversité, les pollutions diverses et les inégalités.
Dans les conversations avec mon entourage, je me suis rendu compte qu’il y avait une grande méconnaissance des enjeux énergétiques alors qu’ils sont au cœur de la transformation écologique.
J’ai aussi réalisé à quel point la communication d’entreprise était déconnectée de la réalité de l’urgence et des défis actuels. Pourtant, à l’ère de l’image, la communication est indissociable de la transformation des modèles d’affaires.
A travers ce podcast, je vais donc à la rencontre de ceux qui contribuent de près à la transformation écologique, dans le secteur de l’énergie mais aussi dans celui de la communication, pour sortir du débat entre experts et poser les questions que tout le monde se pose.
Energie responsable et communication responsable seront donc au cœur de mon exploration.
Face aux limites planétaires et à l'urgence écologique, quelles responsabilités et quelles marges de manoeuvre?
Professionnels de l'énergie, de la communication, de la RSE, scientifiques et artistes répondent.
Bienvenue dans « De gré ou De force ».