
Invité : Martin Stephan, Carbios
Protégée par 38 brevets, l'enzyme développée par Carbios a le potentiel de permettre à l'entreprise de s'imposer comme leader mondial du recyclage du plastique.
Aujourd'hui, les déchets sont fondus : un procédé efficace uniquement 7 ou 8 fois. "Grâce à notre technologie, on peut faire du recyclage à l'infini" annonce Martin Stephan, directeur général adjoint de la jeune entreprise auvergnate. « Notre molécule déclenche une réaction biologique qui permet la déconstruction du polymère. »
« C'est illusoire de penser qu'on pourra remplacer le plastique par autre chose » prévient le dirigeant, tant ses propriétés sont uniques. « 90% du plastique au fond des océans ne pourra jamais être récupéré. Il faut arrêter la source. Le consommateur a déjà le pouvoir de choisir des emballages recyclés » martèle-t-il.
Avec des engagements plutôt ambitieux des industriels, la demande en P.E.T recyclé est aujourd'hui plus importante que l'offre, la faute a une collecte insuffisante. « Les industriels réagissent, car ils savent que leur main d'oeuvre de moins de 35 ans n'hésitera pas à quitter l'entreprise si celle-ci n'est pas assez vertueuse. Il y a une responsabilité collective à mettre en place une filière de collecte massive » pour « donner de la valeur aux déchets ».
« La France sait financer l'innovation de manière très efficace » reconnait Martin Stephan. « Un jour, notre procédé sera sans doute au même coût qu'un procédé pétrochimique classique » anticipe-t-il. « On pourra faire un tshirt avec une bouteille, et inversement ». Vivement !
Disponible en vidéo : https://youtu.be/WDLWRKAIKuU