Le Père Jean-Emmanuel est prêtre du diocèse de Tours. Il est le premier curé à qui je parle. Très vite, je réalise qu’il est aussi un homme comme les autres. Avec des regrets, des doutes, des rêves, des déceptions, des colères. Un homme qui pense à celui qu’il aurait pu devenir s’il n’avait pas choisi de consacrer sa vie à Jésus : le mari, le père de famille. Un homme dans toute sa fragilité.
Vivre vingt ans sous l’emprise d’un autre. Avoir l’impression de ne plus rien avoir à l’intérieur. Être dépossédée de soi-même. Certains diraient que Marguerite a été la victime d’un pervers narcissique. Aujourd’hui, Marguerite a soixante-cinq ans. Tout l’angoisse : prendre le métro, changer de quartier, faire ses courses… J’ai l’image d’une poupée à qui l’on aurait arraché la tête. Son esprit est enfermé quelque part, dans une boîte dont un homme a la clé.
Sandrine a cinquante ans. Sa solitude, même si elle la côtoie depuis l’enfance, s’est intensifiée depuis neuf ans. Elle est liée à un évènement précis, tragique. Le 13 novembre 2015, elle est allée voir un concert au Bataclan. Elle s’est retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Depuis, Sandrine n’avance plus. C’est comme si elle avait toujours quarante-deux ans. Sandrine est restée au Bataclan. Elle ne parvient pas à en sortir…
Ulysse a vingt-sept ans. Il est peintre et bipolaire. C’est comme ça qu’il se présente. Sa bipolarité est diagnostiquée à dix-sept ans après qu’il a essayé de se jeter par la fenêtre. On lui dit qu’il va devoir toute sa vie vivre avec ça. On lui demande de dormir, de ne plus boire, de ne plus se droguer, de prendre des cachets tous les jours, à vie. Plutôt mourir. Ulysse veut ressentir. Tout en extrême. Ulysse veut dessiner. C’est tout ce qui importe. Tant pis pour le reste. Tant pis s’il brûle...
Une série écrite et menée par Loulou Robert. Réalisation Vincent Decque.
Certains naissent au mauvais endroit, dans le mauvais corps. Certains en meurent. En Jordanie, on emprisonne les hommes qui veulent devenir des femmes, parfois on les tue. Soltana dissimule sa véritable identité depuis son enfance. Elle est une femme transgenre jordanienne. En d’autres termes : une survivante.
Une série écrite et menée par Loulou Robert. Réalisation Vincent Decque.
On est tous remplis de contradictions, d’angoisses, d’espoirs. Olivia aussi. Elle a quarante ans. Elle est fille unique, célibataire, sans enfant. Une femme ancrée qui ne regarde pas le sol, pas le ciel, mais droit devant, qui trace sa route. Sous son pull, elle cache une petite cicatrice entre son nombril et son pubis. Il y a deux mois, Olivia a subi une salpingectomie. Elle ne sera jamais mère. Cette solitude-là, elle l’a choisie.
Une série écrite et menée par Loulou Robert. Réalisation Vincent Decque.
Dans cet épisode, Loulou Robert a décidé d’enregistrer ses grands-parents et vous livre leur récit.
"Pour pouvoir fermer les yeux, et toujours les retrouver. L’histoire que je raconte commence par la fin. Par la peur de partir le premier. De se retrouver seul, sans l’autre. Si je suis honnête, il est autant question de ma solitude que de la leur. Celle d’une enfant devenue grande. Celle d’une petite-fille dans la maison de ses grands-parents, qui tente de retenir ce qui lui échappe."
Une série écrite et menée par Loulou Robert. Réalisation Vincent Decque.
Camille a 54 ans, est mariée, a deux enfants devenus grands. Mère au foyer ? Elle a horreur de ce terme. Elle pense être inintéressante, invisible. Elle ressent une profonde mélancolie, a la sensation de vivre à l’extérieur d’elle-même. Dans l’entre-deux. Là mais pas vraiment. Seule mais pas vraiment...
Au travers de chaque épisode, l'écrivaine Loulou Robert pose ses mots et son regard sensible sur des solitudes singulières. L’idée de ce podcast est de donner du sens à nos solitudes. Ou du moins de les faire entendre. L’idée c’est d’être seul ensemble.
Une série écrite et menée par Loulou Robert. Réalisation Vincent Decque.