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À vos arts, prêts... Partez ! - Radio Campus Paris
À vos arts, prêts... Partez !
100 episodes
6 months ago
À l’occasion des Jeux de Paris 2024, et dans le cadre de l’Olympiade culturelle, les élèves de l’École du Louvre vous proposent un podcast quotidien durant 100 jours pour découvrir des sites, des œuvres, des artistes qui mêlent art, sport et olympisme. Un projet original, un exercice pédagogique inédit, une performance pour 100 jeunes historiens et historiennes de l’art en herbe, étudiants et étudiantes de l’École du Louvre, devenus apprentis-reporters pour partager chaque jour, en 3 minutes chrono, leurs découvertes et leur passion ! À écouter tous les jours à 18h55 à partir du 18 avril 2024 et en rediffusion le lendemain à 11h55, sur Radio Campus Paris et sur les plateformes de streaming. Avec le soutien du Ministère de la Culture et du Comité national olympique et sportif français. Toutes les informations sur ecoledulouvre.fr.
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À l’occasion des Jeux de Paris 2024, et dans le cadre de l’Olympiade culturelle, les élèves de l’École du Louvre vous proposent un podcast quotidien durant 100 jours pour découvrir des sites, des œuvres, des artistes qui mêlent art, sport et olympisme. Un projet original, un exercice pédagogique inédit, une performance pour 100 jeunes historiens et historiennes de l’art en herbe, étudiants et étudiantes de l’École du Louvre, devenus apprentis-reporters pour partager chaque jour, en 3 minutes chrono, leurs découvertes et leur passion ! À écouter tous les jours à 18h55 à partir du 18 avril 2024 et en rediffusion le lendemain à 11h55, sur Radio Campus Paris et sur les plateformes de streaming. Avec le soutien du Ministère de la Culture et du Comité national olympique et sportif français. Toutes les informations sur ecoledulouvre.fr.
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À vos arts, prêts... Partez ! - Radio Campus Paris
Lenaïg Laot – Au But, Alfred Boucher
Je m’appelle Lenaïg et aujourd’hui, je vais vous parler de sculpture, de mouvement, et d’athlétisme. L’objet que je vais vous décrire est une sculpture représentant un groupe d’athlètes.   Imaginez les derniers mètres d’une course, où trois athlètes se battent pour décrocher la victoire. Chacun des muscles de leurs corps tendus par l’effort est saillant. L’équilibre fragile de leurs postures repose sur leurs jambes d’appui. Leurs bustes sont projetés vers l’avant. Leurs visages trahissent leur épuisement.   Le premier coureur a le regard fixe. Il est concentré, déterminé. La ligne d’arrivée est proche, il le sait. Les paumes de ses mains sont grandes ouvertes, tendues vers la victoire. À sa droite se trouve le deuxième coureur. Sa bouche est ouverte, il crie. Ses sourcils sont froncés et les traits de son visage sont tirés par la colère. Il a les poings serrés. Tout son corps exprime la rage. Son bras gauche repousse le troisième coureur derrière lui. La stupeur et la crainte se lisent sur le visage de ce dernier. Le regard tourné vers son adversaire, il tente de conserver son sang-froid.   Pour saisir les différents mouvements de la course et les décomposer, l’artiste s’est inspiré de la technique de la chronophotographie. Les trois coureurs répètent le même mouvement, mais à quelques secondes d’intervalle. Pourtant, un élément de la sculpture trouble notre esprit : les positions en extension des trois coureurs ne sont pas tenables dans la réalité. La sculpture suggère la course plus qu’elle ne la représente. Cette liberté prise par l’artiste contribue à magnifier l’effort physique.   Ce que j’aime dans cette sculpture, c’est qu’elle incarne le moment de la course où l’émotion est la plus intense : lorsque les coureurs franchissent la ligne d’arrivée et qu’ils arrivent au but. Ce court instant est le plus beau, mais c’est aussi le plus dur. Car les sportifs doivent se dépasser pour aller au bout d’eux-mêmes. Ils cherchent à repousser les limites de leurs corps pour aller toujours plus loin dans l’effort.  Intitulé Au But, cette sculpture d’Alfred Boucher a été réalisée en 1886, l’année de naissance de l’athlétisme en France, à l’occasion du premier championnat à la Croix-Catelan au Bois de Boulogne. Connu depuis l’Antiquité, l’athlétisme figure au programme des premiers Jeux Olympiques modernes de 1896. C’est d’ailleurs cette existence longue de plusieurs siècles qui lui confère le statut de « sport roi » des Jeux Olympiques.   Au But, Alfred Boucher, 1886, Paris, Réduction en bronze de l’œuvre monumentale, 46 cm de hauteur pour 69 cm de long, Nogent-sur-Seine, Musée Camille Claudel.   Texte et voix : Lenaïg Laot Enregistrement : Philipp Fischer Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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10 months ago

À vos arts, prêts... Partez ! - Radio Campus Paris
Sophia Drobysheva - Le Chalet du Cycle au bois de Boulogne, Jean Béraud
Bonjour, je m'appelle Sophia, et aujourd'hui je voudrais vous parler d'une toile de Jean Béraud, du cyclisme et de la Belle époque. Imaginez-vous, une journée d'été au bois de Boulogne, en 1900. Il fait beau, les membres de la société mondaine se trouvent dans un café, près du chalet du cycle : un des hauts lieux de rencontre de la haute société à l´époque. Le peintre a laissé une chaise vide au premier plan, comme pour nous inviter à rejoindre cette société oisive. Pourtant, ce tableau, peint avec sa palette vive et fraîche, n'est pas une simple scène de fête en plein air, le sujet typique de l'époque. Il s'agit ici d’évoquer le cyclisme.   Derrière les tables s'ouvre un chemin sablé, sur lequel s'avance une cycliste. Derrière elle, une autre s’apprête à monter en selle. En face, un couple vient de terminer sa course et rapporte les bicyclettes au point de location du chalet.  Le vélocipède a conquis les cœurs des Français en 1818, suite à son exposition publique au Jardin du Luxembourg, un an après son invention en Allemagne. Au milieu du siècle, il se transforme en bicyclette, plus confortable, avec ses deux roues de même taille. Le cyclisme devient alors un loisir à la mode, qui se démocratise progressivement vers la fin du siècle. Ainsi, en 1900, à la date de la réalisation de la toile, le cyclisme est déjà ancré dans le paysage sportif français, il ne faudra attendre que trois ans pour voir apparaître le premier Tour de France.  Chroniqueur de la vie parisienne, le peintre Jean Béraud accorde un grand soin à la représentation des détails comme ceux des vêtements. Au premier plan, deux élégantes femmes, portant des culottes de cycliste, attirent votre attention. La culotte du cyclisme, spécialement inventée pour la pratique de ce sport, n'a intégré la garde-robe féminine que dans les années 1890 et a longtemps fait l'objet de débat, étant jugée comme une tenue indécente. C'est donc grâce au cyclisme, que le pantalon est entré dans le vestiaire féminin, permettant aux femmes d'acquérir la liberté du mouvement.  Ainsi, Béraud livre ici un témoignage d'une possible émancipation des femmes par le cyclisme.  J'ai choisi cette œuvre étant sensible à l'esthétique de la Belle Époque, et parce que Jean Béraud est né dans ma ville natale, à Saint-Pétersbourg.  Le Chalet du Cycle au bois de Boulogne, Jean Béraud, 1900, huile sur bois, 186 cm de hauteur sur 153 cm de largeur, Paris, musée Carnavalet.  Texte et voix : Sophia Drobysheva Enregistrement : Hugo Passard Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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10 months ago

À vos arts, prêts... Partez ! - Radio Campus Paris
Elinor Bailly – Discobole en bronze, Alfred Janniot
Je m'appelle Elinor, et aujourd'hui nous allons entrer au stade Chaban-Delmas à Bordeaux pour parler de corps musclés, d’antique et d'Art déco. L'œuvre que nous allons découvrir est une sculpture en bronze de 2m60 de haut. Elle représente un athlète masculin debout nu. Le sportif tient un disque, attribut du discobole, terme employé dès l'Antiquité pour désigner le lanceur de disque.  Elle a été réalisée en 1941, en pleine Seconde Guerre mondiale, par le sculpteur Alfred Janniot. Ce dernier s'inscrit dans le style Art déco, des années 1920 à 1940. Bien que cette sculpture trône dans le stade Chaban-Delmas de Bordeaux au côté d'une statue féminine de Marcel Damboise, elle était originellement destinée à une piscine de la ville.  Alors pourquoi cette sculpture évoque l'Antiquité ? Tout d’abord, parce que le lancer de disque est une épreuve mère des Jeux Olympiques au VIIIe siècle avant notre ère et a été réintroduite dans la version moderne dès 1896.  Ensuite, Alfred Janniot récupère plusieurs caractéristiques aux sculptures antiques : il représente de larges épaules, des bras musculeux, des emprunts faits à l'une des plus célèbres représentations antiques d'athlètes : le Discobole de Myron.  Il va aussi emprunter un positionnement du corps issu de la Grèce Antique : le contrapposto. C'est une inclinaison inverse des hanches par rapport aux épaules, ce qui va créer des lignes qui se répondent les unes aux autres. Mais attention, essayez chez vous, vous verrez que ce n'est pas du tout une pause naturelle !  Pourquoi Alfred Janniot aime-t-il autant l’antique ? Car c'est un sculpteur du style Art déco et ce courant artistique se définit notamment par un retour à une sensibilité classique : il fait référence au culte du corps antique et aussi à l’usage du bronze, une matière considérée comme l'une des plus nobles pendant l'Antiquité.  Cette musculature développée est aussi en vogue dans les années 1940. Les costumes de l'époque sont rembourrés au niveau des épaules et même les stars de ces années-là sont des sportifs comme le nageur olympique Johnny Weissmuller qui joue Tarzan au cinéma.  Cette œuvre me touche beaucoup parce qu'elle allie parfaitement le sport et l'art dans un lieu comme un stade, tout en mettant en valeur la pratique sportive et le bien-être physique. Elle me donne à la fois envie d'aller courir un marathon et de visiter un musée !  Discobole en bronze, 1941, Alfred Janniot, bronze, 2m60 de haut, stade Chaban-Delmas, collection du Musée des Beaux-arts de Bordeaux.  Texte et voix : Elinor Bailly Enregistrement : Suzanne Saint-Cast Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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10 months ago

À vos arts, prêts... Partez ! - Radio Campus Paris
Lou Escariot - Lutteur au repos déposant son ceste, François Rude
Je m’appelle Lou, et aujourd’hui je vais vous parler de sculpture, de lutte et d’Antiquité. L'œuvre que nous regardons se nomme Lutteur au repos déposant son ceste. C’est une statuette en marbre, sculptée par François Rude entre 1832 et 1837. Un jeune athlète nu est assis, le buste penché vers l’avant, un bras appuyé sur sa jambe, il dépose lascivement son gant de lutte sur le sol. Ce gantelet, appelé “ceste” était constitué de bande de cuir et de plaque de fer, porté par les lutteurs pendant l’Antiquité. On aperçoit dans ses cheveux un bandeau qui retient les fines mèches qui tombent sur son front et protège ses oreilles. Le lutteur lève légèrement la tête, il vous regarde.   François Rude réalise en 1806 le modèle en plâtre du lutteur lors de ses études à Dijon. Il travaille alors sur des modèles antiques qui sont, au XIXe siècle, considérés comme un idéal artistique. Ce n’est que trente ans plus tard, que le sculpteur en réalisera un marbre, à la demande du futur Président Adolphe Thiers qui l’a aperçu dans son atelier.  Il sculpte le jeune athlète avec un réalisme marquant. Les muscles de ses bras ou de son dos sont doux et fins, mais semblent encore contractés après un long combat.   Mais de quel combat s’agit-il ? et contre qui ? Rien dans cette œuvre ne semble nous indiquer ce qui est arrivé à notre lutteur. Son visage est impassible. C’est tout ce qui fait la singularité de cette œuvre ! Ici, François Rude fait le choix de représenter un athlète au repos, plutôt qu’en plein cœur d’un combat de lutte. Étrange, n’est-ce pas ? En réalité, ce genre de représentation est assez courant au XIXe siècle. Imitant les artistes de l’Antiquité grecque et romaine, les artistes font le choix d’un sujet qui devient secondaire et n’est plus qu’un prétexte, un exercice à la création d’un corps parfait.  L'esthétique de cette œuvre est représentative de la jeunesse de l’artiste, dont le style évoluera plus tard vers des œuvres plus expressives dans la mouvance Romantique qui prône la représentation des sentiments à travers des œuvres mouvementées et pleines de contrastes.   J’aime cette œuvre d’abord pour sa finesse. Elle est très belle ! Mais ce qui me plait, c’est qu’elle m’intrigue. En particulier son regard dont on ne sait s’il laisse transparaître de la fatigue ou de la détermination.  Lutteur au repos déposant son ceste, François Rude, 1832-1837, H: 0,418m ; L: 0,468m ; P: 0,245 m, marbre, Musée du Louvre  Texte et voix : Lou Escariot Enregistrement : Colin Gruel Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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10 months ago

À vos arts, prêts... Partez ! - Radio Campus Paris
Naïs Ollivier - Piscine Molitor, Lucien Pollet
Salut, je m’appelle Naïs, et aujourd’hui on va parler Art déco, natation, et années folles. Je vous emmène donc à la Piscine Molitor, un fameux complexe daté de 1929 qui jouxte encore aujourd’hui le Bois de Boulogne à Boulogne-Billancourt.   Mais pourquoi parler de complexe nautique ? Parce que la piscine est en réalité dotée de deux bassins, un d’hiver et un d’été. Le premier, le bassin d’hiver est couvert et entouré de galeries de cabines. Le deuxième, le bassin d’été est un bassin de plein air. Il fait aujourd’hui partie de l’hôtel Molitor.  En 1929, on est encore dans cette césure d’après-guerre, ce tournant appelé « Années folles », qui se caractérise notamment par le développement des loisirs. Une société qui s’intéresse à la santé mentale et physique des individus. Et c’est donc un moment où on dépasse l’idée des simples « bains », qui favorisaient l’hygiène pour s’orienter vers l’éducation et la compétition sportive.   Ce lieu s’inscrit dans le vaste programme de nouvelles piscines commandées en France, en raison du retard constaté lors des JO d’été de 1924. L’architecte Léon Pollet, ici mandaté, a réalisé 4 autres piscines similaires dans les mêmes années qui révèlent des dispositifs semblables. S’y retrouvent des coursives et l’usage de mosaïques décoratives.   La piscine Molitor témoigne du style « Paquebot » qu’on identifie par ses emblématiques fenêtres hublot qui donnent sur la rue. Le bâtiment frappe aussi par ses formes épurées, et le jaune égyptisant qui domine la façade. Une architecture qui s’inspire à la fois de l’antique et de l’industrie des transports de 1929-1930. Au portail sud d’entrée, des vitraux de Louis Barillet représentaient des baigneuses.   Ce lieu je l’affectionne tout particulièrement, puisqu’il a gardé son style d’origine, l’endroit a tout connu : des squats, des défilés de mode, des représentations théâtrales, de la révolution du « bikini » au « topless », à l'entraînement des champions français de patinage.    Piscine Molitor, Léon Pollet, 1929, Paris, XVIe arrondissement.   Texte et voix : Naïs Ollivier Enregistrement : Margot Page Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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10 months ago

À vos arts, prêts... Partez ! - Radio Campus Paris
Salomé Faury-Beurrier - Coupe Omnisports, Roger Vieillard
Bonjour, je m’appelle Salomé et aujourd’hui je vais vous parler de porcelaine, de couleur et de Tour de France. Imaginez tout d’abord une coupe en porcelaine d’environ 30 cm de haut que vous pouvez saisir par un pied conique où repose une large vasque ouverte.  Puis, visualisez une surface entièrement recouverte d’un émail bleu profond sur lequel court, en frises concentriques, un décor en or 24 carats. Localisées sur le pied, le bord extérieur et l’intérieur de la vasque, ces frises figurent de manière très stylisée de nombreuses disciplines sportives telles que l’équitation, la natation, le tennis ou encore le cyclisme. Vous comprenez pourquoi notre œuvre a été appelée « Coupe Omnisports ».  Mais méfiez-vous, car ce nom est trompeur sur l’épreuve qu’elle récompense. Peut-être l’avez-vous deviné grâce à l’un de mes trois mots-clés. Il s’agit effectivement du Tour de France. Et c’est depuis 1975 que notre Coupe Omnisports est offerte aux vainqueurs du Tour de France par le Président de la République Valéry Giscard d’Estaing. Il perpétue une plus longue tradition, remontant à Napoléon III, de prix en porcelaines, offerts au nom de la République française, et qui sont réalisés par la manufacture de porcelaine de Sèvres, fondée au XVIIIe siècle sous le règne de Louis XV.  Cette coupe est le résultat d’une collaboration entre la manufacture de Sèvres et l’artiste Français Roger Vieillard en 1971.   Roger Vieillard est l’un des artistes graveurs les plus connus du XXe siècle. Grand sportif, passionné de tennis, qu’il pratiqua au plus haut niveau, il s’était spécialisé dans le travail du burin. C’est d’ailleurs par cette technique exigeante que le décor de notre coupe a été préalablement réalisé, puis, apposé par un travail de transfert sur sa surface. Mais plus encore que cette technique, c’est son style qui transparaît à travers les frises de sportifs : il s’agit d’un style très linéaire, épuré, et segmenté si bien que c’est notre œil qui recompose, par l’ensemble des traits, la forme.   Mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une collaboration ! Ainsi, l’artiste a intégré à son travail deux grandes caractéristiques de la manufacture de Sèvres qui sont : son émail bleu profond, réalisé à partir de cobalt, appelé bleu de Sèvres et son décor en or pur 24 carats, puisque la manufacture, grâce à un privilège royal, était la seule autorisée à l’employer.  Personnellement j’apprécie beaucoup cette œuvre pour sa couleur très profonde, qui anime la surface par des jeux lumineux et donne une impression de mouvement.   Coupe Omnisports, Roger Vieillard, 1971, porcelaine, or, Manufacture de Sèvres.   Texte et voix : Salomé Faury-Beurrier Enregistrement : Suzanne Saint-Cast Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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10 months ago

À vos arts, prêts... Partez ! - Radio Campus Paris
Jeanne Berlande – Le jeu de paume, Ateliers de faïence de Nevers
Bonjour, je m’appelle Jeanne et aujourd’hui je vais vous parler de faïence, de vaisselle commémorative et du jeu de paume.  Vers 1757, les ateliers de faïence de Nevers créent une assiette dont le décor bleu et jaune sur fond blanc, représente une partie de jeu de paume. Au premier plan, deux hommes équipés de raquettes se font face, de part et d’autre d’un filet. À l’arrière-plan, quelques curieux observent le match depuis la galerie qui borde le terrain. Les regards de tous les personnages convergent vers la balle, point de tension de la composition, alors qu’un joueur s’apprête à la renvoyer d’un revers.  Si sa balle « tombe à pic », il aura réussi à « épater la galerie », tandis que son adversaire « restera sur le carreau » ! Ces trois expressions dérivent de cette pratique sportive née en France au Moyen Âge. Aujourd’hui, le jeu de paume a un peu disparu de nos mémoires. Pourtant, son impact culturel est loin d’être négligeable : c’est l’ancêtre de tous les sports de raquette modernes, et notamment du tennis. Le jeu de paume a même été une discipline olympique aux Jeux de Londres en 1908.  Mais pourquoi cette image sur notre assiette ? Cet objet appartient à un ensemble d’une dizaine de pièces similaires, certaines portant l’inscription « Caré 1757 » et d’autres l’inscription « Mason 1757 ». Ces indications ont permis d’identifier les commanditaires : Jean-Claude Carré et Antoine-Henry Masson, deux célèbres joueurs de paume, qui s’étaient associés un an plus tôt. Ces assiettes viennent ainsi commémorer cette alliance et s’inscrivent dans une pratique bourgeoise courante à l’époque, consistant à offrir de la vaisselle personnalisée à l’occasion d’un événement marquant.  J’admire la virtuosité des artisans qui ont peint ce décor : entre le dynamisme du jeu et le public qui retient son souffle, on est vraiment face à un instant suspendu et déterminant du match. Si ça ne tenait qu’à moi, je me dépêcherais de finir mon assiette pour mieux la contempler !  Assiette Le jeu de paume, faïence stannifère, vers 1757, ateliers de faïence de Nevers, diamètre : 24,6 cm, Sèvres, Musée national de la céramique, dépôt du musée Carnavalet-Histoire de Paris.  Texte et voix : Jeanne Berlande Enregistrement : Margot Page Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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10 months ago

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Ynès Ferreira - Surfing-board, planche de surf
Bonjour, je m’appelle Ynès et aujourd’hui je vais vous parler de surf, de culture et de rituel. Imaginez une planche de surf en bois, de forme oblongue mesurant 1,27 m de longueur et décorée d’une petite tête d’animal à la pointe. Son origine est étonnante, elle provient de Papouasie-Nouvelle-Guinée, un pays d’Océanie situé au nord de l’Australie, pays moins connu pour ses vagues que pour ses nombreux crocodiles.   Si cet objet est bel et bien une planche de surf, il était, vu sa taille, sûrement utilisé par des enfants mais les plus âgés pratiquaient aussi cette activité. Elle s’utilisait exactement comme les planches que l’on connait aujourd’hui : on se met à plat ventre, on rame et on se lève. Mais ici, elle est en bois et bien moins stable. La méthode de fabrication de cette planche se rapproche peut-être de celle utilisée à Hawaï. Tout d’abord, on choisit un arbre solide avec un grain fin que l’on peut facilement polir. On taille l’arbre dans la forme souhaitée et ensuite on passe au polissage à l’aide de roches ou de coraux abrasifs.   À Hawaï, la taille des planches diffère selon leur rang social : les plus modestes ont le droit à une petite planche mesurant entre 50 centimètres et 1,80 mètre de hauteur et les élites possèdent des planches qui peuvent faire jusqu’à 5 mètres de hauteur.   Mais l’ancêtre du surf daterait de 3 000 avant notre ère, pendant la période pré-Inca, sous la culture Mochica. Les pêcheurs prenaient les vagues debout sur des bateaux en roseaux.   Si le surf est généralement pratiqué sur le continent Océanien, c’est à Hawaï que la pratique se développe davantage, la discipline y est très ritualisée. Des prêtres sorciers, aussi appelé « kahuna », servent de surf report avant l’heure en annonçant les conditions : ils les provoquent parfois grâce à des offrandes et incantations, ils supervisent les rituels durant la fabrication des planches et donnent le courage nécessaire aux Hommes pour affronter les vagues. Au cours du XXe siècle, c’est la naissance de la culture surf à Hawaï et de tout ce qu’elle nous évoque : les Beach Boys, Santa Cruz et les colliers de fleurs. L’origine du surf est ancienne et pourtant, ce sport n’a trouvé sa place aux Jeux Olympiques que depuis ceux de 2020 à Tokyo. Pour ceux qui auront lieu à Paris l’été prochain, c’est le spot mythique à Teahupo’o à Tahiti qui accueillera la discipline du 27 au 29 juillet 2024. Ce qui me fascine avec l’évocation de cet objet c’est que d’un continent à l’autre la pratique du surf perd sa valeur rituelle et religieuse pour prendre une dimension sportive et de divertissement.   Planche de surf, milieu du XXe siècle, Océanie, bois sculpté et gravé, 1,27 m de hauteur x 27 cm de largeur, Paris, Musée du Quai Branly Jacques Chirac. Texte et voix : Ynès Ferreira Enregistrement : Colin Gruel Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Matthieu Favre - Le Tennis à Dinard, Frederick Arthur Bridgman
Bonjour, je m’appelle Matthieu et aujourd’hui je vais vous parler de tennis, d’émancipation féminine et de mode. Le Tennis à Dinard, peint en 1891, est une peinture à l’huile sur toile de Frederick Bridgman. Au premier plan, on aperçoit deux femmes assises richement vêtues à la mode de la fin du XIXe siècle. La plus proche de nous porte une robe en satin de soie violette, brillante, un chapeau et une ombrelle.  Au deuxième plan, on entend deux hommes en costume blanc parler à une femme portant une jupe blanche plus courte que celles qu’on connaît de l‘époque. Continuons vers l’arrière-plan de la scène, avec le public, également vêtu de blanc, et assistons au match qui se prépare. Nous sommes en train de profiter d’une après-midi mondaine ensoleillée durant laquelle on se plaît à jouer au lawn tennis.   Le lawn tennis ou tennis sur gazon, évolution du jeu de paume apparu au XIIIe siècle, est au XIXe siècle, une activité élitiste et mondaine de villégiature comme on le devine grâce aux robes précieuses des femmes du premier plan. L’absence de règle régissant le vestiaire permet à hommes et femmes, ce sport n’étant pas l’apanage des hommes, de jouer dans leurs habits de garden party.   On le voit sur la toile, l’élégance prime. Ainsi, si les hommes profitent de leur costume, les femmes jouent corsetées et en talon. Elles doivent changer de corset entre les jeux, le leur étant trempé de sang.   En abandonnant le corset à la fin des années 1910 et en raccourcissant les manches et les jupes jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les femmes entament une certaine libération de ce vestiaire contraignant.   À l’Après-Guerre, Ted Tinling, styliste et joueur de tennis, réalise des tenues à jupes à volant et tutus de froufrou. Ces tenues scandaleuses nous signalent l’arrivée de la mode dans le monde du tennis. Nous pensons aujourd’hui aux sœurs Williams qui, en plus de remporter à elles deux 62 titres du grand chelem, transforment les courts de tennis en podium de défilé. Serena remporte en fin d’année 2023, le prix d’icône de la mode du Council of Fashion Designers of America. Le tennis a été pour les femmes une manière d’abolir les règles vestimentaires enserrant leur corps pour en faire un lieu de représentation de mode rare dans le monde du sport.   Cette œuvre me plait : elle évoque la condition vestimentaire et sociale des femmes à l’époque tout en déployant, comme ce satin violet, l’élégance de l’aristocratie du XIXe siècle.   Bridgman, Américain séjournant en France, peint d’ailleurs la même année le Lawn Tennis Club, autre œuvre prétextant la représentation du sport pour s’attarder sur le cadre mondain de ses origines.  Le Tennis à Dinard, Frederick Arthur Bridgman, 1891, huile sur toile, 27cm x 41cm, Musée d’arts de Nantes.   Texte et voix : Matthieu Favre Enregistrement : Colin Gruel Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Jade Laouna – Partie de rugby, André Lhote
Je suis Jade, et aujourd’hui je vais vous parler de rugby, de mouvement et de géométrie. Dans la première moitié du XXe siècle, l’artiste André Lhote peint une huile sur toile intitulée Partie de rugby. Sur un fond de grands nuages simplifiés et accidentés, six rugbymen en formes géométriques créent une pyramide de leurs corps enchevêtrés. Au sommet de ce triangle se trouve l’objet de leur convoitise : le ballon ovale. En marge, à droite, un septième joueur nous tourne le dos, prêt à poursuivre l’action. Il est, à notre image, spectateur de cette lutte aérienne. Les maillots, tantôt quadrillés d’un camaïeu de vert, tantôt rayés de rouge et de blanc, nous indiquent les deux équipes qui jouent à ce que l’on appelait encore à l’époque le football-rugby.   Pourquoi un tel sujet ? Si la tradition veut que l’anglais William Webb Ellis ait créé le rugby en 1823, ce sport n’atteint la France que dans les années 1870. D’abord dominé par l’élite parisienne, le rugby gagne Bordeaux qui devient, en 1899, le premier club de province sacré champion de France. André Lhote, originaire du sud-ouest, se fait donc le témoin de la popularité du rugby mais avec une approche cubiste.   Vous êtes devant l’œuvre et vous vous étonnez sûrement : il n'y a ni perspective, ni modelé, ni contours définis. L’artiste s’intéresse plutôt aux aplats de couleurs et à la simplification des corps. C’est le vocabulaire cubiste. Par-là, le peintre insiste davantage sur le mouvement. Mais comment ? L’équilibre de la pyramide est menacé par la contradiction des gestes de chaque joueur. Le ballon, à moitié sorti du cadre, est attrapé in extremis. Quant à la couleur, elle est là pour créer du rythme : l’alternance des complémentaires rouges et vertes des maillots crée à la fois une luminosité et une cadence dans l’action. L’efficacité de l’œuvre est donc paradoxale : c’est dans la confusion des formes et des couleurs qu’André Lhote nous éclaire sur notre perception du jeu sportif.   Présenter cette œuvre est l’occasion pour moi de vous montrer, j’espère, combien les formes plastiques sont capables de représenter l’instantanéité. C’est pour moi, un des enjeux majeurs de l’art.   Partie de rugby, André Lhote, huile sur toile, 1m x 0.8m, début du XXe siècle, Saint Quentin, Musée Antoine Lécuyer.  Texte et voix : Jade Laouna Enregistrement : Kélian Jeannez Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Yasmine Aïfi - Action Escalade non-anesthésiée, Gina Pane
Je m’appelle Yasmine et je vais vous parler d’escalade, de douleur et du corps. Paris, avril 1971. Nous sommes dans l’atelier de Gina Pane. Soyez discrets, la performance commence. Je vous laisse imaginer l’artiste vêtue d’une chemise à carreaux et d’un pantalon noir, gravir, mains et pieds nus, une échelle de trois mètres de haut, sur laquelle elle a positionné des pics métalliques qui la blessent au fil d’une ascension éprouvante.   Ce volet éphémère de l’œuvre est étoffé d’une partie photographique qui conserve et prolonge le souvenir de la performance. La photographe Françoise Masson est la seule à avoir le droit d’utiliser son appareil. Gina Pane élabore un montage, imbriquant gros plans sur ses éraflures et plans d’ensemble.  J’aime l’aspect intemporel de cette œuvre qui intègre trois formes d’art bien que seules deux subsistent au musée : une échelle en métal symétrique au montage photo noir et blanc. Les deux, liés par la performance.   Dans une lettre-manifeste, Gina Pane écrit sur la douleur qu’elle s’inflige.   Elle la déploie d’abord contre ce qu’elle considère comme une anesthésie des consciences. Quand elle met au point cette performance, la guerre du Vietnam s’éternise. Elle est partout. Photos de presse et télévisions participent à anesthésier les sensibilités. L’artiste grimpe en écho à une autre escalade, celle de la violence au Vietnam. Par les gros plans photographiques sur son corps en mouvement, elle nous rappelle que nous sommes vivants.   Cette expression de la douleur sur son propre corps devient un moyen de gagner l’empathie du corps social. Dans les clichés, elle ne montre jamais son visage de face. On s’identifie ainsi à l’artiste. Dans le sport, cette empathie est encore plus démocratisée. On grimpe aux côtés de notre athlète favori. On croit ressentir sa douleur.   L’artiste partage la douleur de son corps tout en testant ses limites. Un concept du dépassement de soi partagé avec le sport de haut niveau. Ce n’est pas un hasard si, dans le dictionnaire le Robert, le mot « performance » désigne tant « une œuvre artistique conçue comme un événement » que le « résultat obtenu dans une compétition ». Le grimpeur olympique est lui aussi un performer.   Gina Pane met l’accent sur le corps et sa réappropriation. Un corps qui sera vedette des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris.   Action Escalade non-anesthésiée, Gina Pane, 1971, photographies noir et blanc sur panneau en bois, acier doux, Musée national d’art moderne de Paris, Centre Pompidou.   Texte et voix : Yasmine Aîfi Enregistrement : Colin Gruel Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Jaedyn Bord - Cratère en cloche
Bonjour, je suis Jaedyn et je viens vous parler de sport, de céramique grecque et d’aristocratie. Imaginez-vous en 430 avant J.-C. en Grèce, vous êtes un citoyen athénien et vous vous rendez à un banquet. À cette époque, seuls les hommes y ont accès. Vous y retrouvez toute la haute société qui festoie et discute, dans le banquet grec, dans le symposium, le vin est la boisson principale. Mais il nécessite d’être coupé d’eau et d’épices tant il est fort. Selon combien est dilué le vin, il en résultera la qualité des conversations.   Alors, pour couper ce vin, un cratère en terre cuite est sorti de presque trente centimètres de haut, c’est-à-dire un vase en forme de cloche renversé. Il présente un fond noir d’où se détachent des figures de la couleur de l’argile rouge : c’est une céramique dite à figure rouge.   Sur une des deux faces de ce cratère nous observons deux jeunes hommes en nudité typique des sportifs qui pratiquent la lutte. À leur gauche, un homme âgé les entraîne, il illustre la transmission de l’expérience.   C'est une céramique typique de l’art grec classique athénien. Notamment par la représentation de figures rouges sur fond noir, technique inventée à Athènes par Andokides en 530 avant J.-C. Cela a pour effet de rendre les figures représentées plus vivantes et permet les traits à l’intérieur des formes. Comme pour nos lutteurs avec une musculature détaillée pour montrer l’effort.   Ce qui me plait le plus à travers cet objet, c’est sa fonction, quand on voit ce cratère on peut vraiment voyager dans le temps. Il met en valeur l’excellence sportive à la grecque avec des héros pour modèle comme Achille par exemple. L’excellence du corps va aussi de pair avec l’intellect et la perfection est l’objectif idéal à atteindre. Le sport en Grèce antique fait partie de la vie militaire et citoyenne, il est purement social, ce qui confirme le caractère aristocratique de cet objet. Puisque les athlètes sont souvent des aristocrates de sang ou plus tard d’argent. La lutte en particulier est un des sports les plus anciens, présente dès les premiers Jeux Olympiques antiques. Cette tradition est encore perpétuée dans les Jeux Olympiques modernes depuis les premiers à Athènes en 1896. Pratique historiquement masculine, il faut attendre 2004 pour voir la lutte féminine aux JO.   Cratère en cloche, 430-420 avant J.-C, céramique à figure rouge, production athénienne, provenance inconnue, hauteur 26cm, collection Dutuit, Paris, Petit Palais.  Texte et voix : Jaedyn Bord Enregistrement : Philipp Fischer Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Samuel Hulin - Joueurs de football, Raymond Duchamp-Villon
Bonjour, je m’appelle Samuel et je vais vous parler de rugby, de dynamisme, et d’émotion. Notre œuvre est une sculpture, Joueurs de football, réalisée par Raymond Duchamp-Villon en 1906.  Un ballon ovale attire immédiatement votre regard, qui court ensuite sur le corps d’un homme nu se tordant pour l’attraper, en une spirale dont le centre est le ballon. Sur la base de l’œuvre, vous distinguez deux autres hommes nus, presque écrasés, cherchant à retenir leur adversaire en l’agrippant. Ils reposent tous trois sur une base dont le côté brut contraste avec le poli des corps nus, dont on distingue les moindres détails.  Cette sculpture est un arrêt sur image, comme sur un ralenti passé 1000 fois après une action d’exception, comme le point culminant d’un travail d’équipe.   En la regardant, vous ressentez peut-être l’attention du joueur tenant la balle et son regard intense, peut-être aussi son futur bonheur et la volonté farouche des autres joueurs d’empêcher son geste.   Malgré le titre de l’œuvre, Joueurs de football, il s’agit de joueurs de rugby, car ces deux sports partageaient le même nom au début du XXe siècle, alors qu’ils venaient d’être créés. Ce sport a connu deux vies olympiques.  Le rugby à XV est quatre fois un sport olympique entre 1900 et 1924 dans des tournois uniquement masculins qui se résument souvent à un ou deux matchs. Le rugby disparaît ensuite des JO mais réapparaît à Rio, en 2016, avec le rugby à VII. Pour chaque genre, 12 équipes s’affrontent, et, en 2021, les Fidji conservent leurs titres chez les hommes, tandis que la Nouvelle-Zélande bat la France en finale chez les femmes. S’il vous arrive d’être fasciné par la vitesse du jeu, c’est que le sport est propice à la recherche du mouvement et du dynamisme. Duchamp-Villon les recherchera toute sa carrière, ce qui le pousse à sculpter ce groupe, encore très naturaliste, car il s’agit d’une œuvre de jeunesse. Il présente le plâtre de cette œuvre au premier salon auquel il participe à Paris en 1905.   Par l’anatomie naturaliste des corps et la recherche de représentation du mouvement, elle s’inspire des sculptures de Rodin, déjà très connu. Le dynamisme de cette composition annonce pourtant déjà la sculpture cubiste dont Raymond Duchamp-Villon sera, par ses sculptures et ses relations, un des précurseurs.  J’aime cette œuvre pour l’impression de mouvement qu’elle dégage, et parce qu’elle me procure par ce mouvement une émotion similaire à celle d’un essai de l’équipe de France. Je vous encourage d’ailleurs, à regarder au moins un match cet été en gardant cette sculpture en tête.  Joueurs de football, Raymond Duchamp-Villon, fonte en 1906 à Paris par Andro sur un plâtre perdu de 1905, 68 x 68 x 55 cm, Rouen, musée des Beaux-Arts.   Texte et voix : Samuel Hulin Enregistrement : Margot Page Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Jade Loiselle - Les Coureurs, Robert Delaunay
Je m’appelle Jade et je vais vous parler de couleurs, de mouvement et de course à pied. Les Coureurs de Robert Delaunay est un tableau peint au cours de l’été 1924, durant les VIIIe Jeux olympiques d’été. On y voit un peloton de cinq coureurs à pied aux maillots colorés. Ils se trouvent dans le virage d’une piste d’athlétisme, devant les tribunes d’un stade vide.  La couleur ! Voici la première chose qui frappe en regardant la scène. Composée de touches d’orange, de jaune, de rouge, ou encore de vert, on est ébloui par tant de couleurs. Pour créer cet effet, Delaunay s'est inspiré de la loi du contraste simultanée des couleurs du chimiste Michel Eugène Chevreul. En opposant les couleurs complémentaires entre elles, comme l’orange de la piste de course avec le bleu du maillot d’un coureur, il rend alors la toile vibrante et dynamique.   Qui dit course, dit vitesse ! Le nez, la bouche et les sourcils sont les seuls éléments du visage visibles chez ces athlètes. De même, aucune présence de leurs pieds, comme si la vitesse de la course nous les rendait invisibles. Les maillots colorés des athlètes sont l’unique moyen de les différencier.  La course à pied est l’une des épreuves les plus anciennes des jeux olympiques. Appelée le stadion, elle consistait à courir sur une longueur de stade, 193 mètres, plus précisément pour celui d’Olympie. Il s’agissait de la distance que le héros Hercule pouvait, selon la légende, courir sans reprendre son souffle. Pourtant, Delaunay utilise ici l’iconographie de ce sport pour témoigner de l’évolution de la société et de sa modernité. Modernité, par exemple, à l’œuvre dans le stade de Colombes où une piste de 500 mètres est la grande nouveauté.    Première d’une série de huit toiles réalisées entre 1924 et 1926, cette œuvre témoigne aussi de l’évolution du style de Delaunay qui oscille entre figuration et abstraction. Dans les dernières versions, les sportifs ne se résument plus qu’à des formes colorées. Enfin, le tableau ne nous présente que des coureurs, mais qu'en est-il des athlètes féminines ? Uniquement accessibles aux hommes lors des premiers jeux modernes en 1896, les épreuves d’athlétisme sont ouvertes aux femmes à partir des jeux de 1928 à Amsterdam.   J’ai choisi ce tableau car j’apprécie cet artiste qui fut l’une de mes premières découvertes en arrivant à Paris. Sa toile L'équipe de Cardiff au Musée d’Art Moderne de Paris représentant des rugbymen m’avait notamment fortement marqué, par sa taille et sa modernité.  Les Coureurs, Robert Delaunay, 1924, huile sur toile, 1,14 x 1,46 m, Troyes, musée d’Art Moderne.  Texte et voix : Jade Loiselle Enregistrement : Margot Page Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Agathe Bonin - Zidane, un portrait du XXIe siècle, Douglas Gordon & Philippe Parreno
Bonjour, je m’appelle Agathe et je vais vous parler portrait, vidéo et football. Zidane, un portrait du XXIe siècle est une installation vidéo des artistes contemporains Douglas Gordon et Philippe Parreno, filmée pendant un match en 2005 opposant le Real Madrid et le club Villarreal. Vous naviguez dans le noir entre dix-sept écrans retransmettant simultanément dix-sept versions du footballeur Zinedine Zidane pendant le match, le bruit diminue, la vidéo ralentit et vous n’entendez alors plus que sa respiration, le bruit sourd de ses crampons sur le gazon.   Un match de foot on connait mais qu’est ce qui en fait une œuvre d’art ?  C’est qu’ici les caméras sont braquées sur Zidane, selon les écrans et les bandes son, il est comme seul sur le terrain, puis parmi les autres joueurs ou encore sur fond du stade. On le voit courir, réfléchir, communiquer avec ses coéquipiers, c’est un portrait diffracté, comme la matérialisation de tant de facettes qui composent l’identité jamais fixe ni fixée, toujours mouvante comme ces mouvements sur le terrain. C’est le portrait d’un homme iconisé dont le son tente de restituer l’intériorité, la concentration, tout comme son être est relié à un stade bruyant composé lui-même d’une myriade de personnes venues assister au match.  Qui est vraiment Zidane ? Ce joueur concentré, adulé, seul et en équipe, icône de plusieurs générations qui incarne la réussite sociale. Le portrait a longtemps été le privilège des élites royales et bourgeoises qui montrent leur statut, leur puissance. À la veille de sa fin de carrière de joueur, chacun a son image de Zizou.   L’œuvre faite par ces nombreux écrans nous montre leur diversité. Plus qu’un portrait de l’icône ou de l’homme derrière, c’est aussi celui d’un siècle avec ses loisirs, son mode de consommation du sport qui starifie les joueurs en les affichant partout. Ce portrait en mouvement pose des questions sur le genre même du portrait. Qu’est-ce qui en fait sa réussite ? Ce que l’on pense devoir capter, ce qui doit être restitué de quelqu’un ?  L’œuvre sous-tend ces questions tout en mettant à nu ses procédés, les caméras filment parfois d’autres caméras ou le caméraman derrière. Elle capte les outils avec lesquels elle a été élaborée et avec lesquels elle rivalise.   J’ai été happée par le dispositif, à déambuler entre dix-sept écrans et points de vue, du feutré d’un pas à la liesse de la foule, pour découvrir Zidane autrement.   Zidane, un portrait du XXIe siècle, Douglas Gordon & Philippe Parreno, 2006.  Texte et voix : Agathe Bonin Enregistrement : Colin Gruel Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Philippe Aregba - Nausicaa, jeu de balle, Maurice Denis
Bonjour, je m’appelle Philippe et aujourd’hui je vais vous parler de tennis, de peinture et de mythologie. Nausicaa, jeu de balle est une peinture de Maurice Denis réalisée en 1913.  Imaginez-vous au bord d’un étang bleu, dans une campagne au sol ocre, aux arbres jaunes, aux montagnes violettes. Du ciel jusqu’au sol, le premier plan est occupé par deux jeunes femmes debout, chacune raquette à la main.  L’une est vue de dos en longue robe blanche échancrée, et l’autre porte une longue robe rouge, tournée de profil. Elles scrutent dans le ciel vert pâle la retombée d’une balle, encore trop haute pour qu’on la voit entrer dans le cadre. Si la première, en blanc, a déjà abandonné l’idée de pouvoir l’attraper, son amie en robe pourpre, plus confiante et souriante dresse fièrement sa raquette pour récupérer le tir.   Le titre Nausicaa, jeu de balle est curieux ; bien que nos protagonistes soient habillées à la mode du début du XXe siècle. Il suggère que nous ayons ici affaire à une œuvre d’inspiration mythologique. En effet, dans l’Odyssée, Ulysse se trouve naufragé sur les rivages légendaires de Phéacie où il est recueilli par la princesse locale Nausicaa qui tombe sur lui par hasard alors qu’elle jouait à la balle avec ses amies.  Vous vous en doutez, le tennis n’existait pas à l’époque d’Ulysse. L’artiste, né en 1870, est en réalité plutôt influencé par son époque qui voit la réglementation du tennis moderne en 1870 et la création du tournoi de Roland-Garros en 1891.   L'iconographie est caractéristique du goût de Maurice Denis pour les sujets sacrés ou issus de l’imaginaire. Durant sa formation artistique à l’Académie Julian, ce dernier s’était associé à d’autres jeunes peintres, réunis sous l’influence de Paul Gauguin et s’auto-proclamant “Nabis”, littéralement des prophètes, en hébreu.    Entre 1888 et les années trente, ce groupe d’avant-garde prône un retour à un art dit “primitif”, privilégiant un style épuré dans lequel les couleurs seraient au service de la vérité des formes et de l’émotion. Cette attention particulière des Nabis au traitement des couleurs est sensible dans Nausicaa, on la retrouve dans la gamme chromatique chaude avec l’emploi de jaunes vibrant et irréels pour représenter la végétation.   Ce qui me touche dans ce tableau, c’est l’élégance qui se dégage de ces jeunes femmes saisies dans l’instant du jeu, habillées paradoxalement de longues et belles robes très peu pratiques pour faire du sport.   Nausicaa, jeu de balle, 1913, peinture à l’huile, 160,5 par 106 cm, conservée à Nice au Musée National du Sport.  Texte et voix : Philippe Aregba Enregistrement : Sibylle Buloup Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Marion Desramaut - Compression, César
Bonjour ! Je m’appelle Marion et je vais vous parler de bicyclettes, de presse industrielle et de liberté. Je vous présente aujourd’hui une œuvre réalisée en 1995 par l’artiste César, de son vrai nom César Baldaccini et intitulée Compression. Il est fort possible que vous ayez déjà une petite idée de la forme de cette œuvre. Si je vous dis cinéma et cérémonie des Césars, est-ce que vous l’avez ? Les fameux Césars, trophées décernés chaque année par l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma aux meilleurs films et artistes, sont des compressions du sculpteur qui leur a donné son nom.   La compression dont je vais vous parler est en revanche d’un tout autre format. Bien plus monumentale que les élégants prix que nous venons d’évoquer. Figurez-vous un volume parallélépipédique, bloc régulier et dense, d’un mètre soixante-dix de haut, puis un enchevêtrement de guidons rouges, bleus ou rouillés, de fins pneus de vélos de ville ou de pneus plus larges, de pédaliers, de plateaux, de chaînes. Le tout écrasé, tordu, imbriqué à tel point qu’il devient difficile de reconnaître les bicyclettes qui ont servi de matériaux de base à l’artiste.    Le titre de l’œuvre fait ici directement écho à sa nature, pour réaliser ses compressions César utilise une presse industrielle qui lui permet de compresser ensemble des matériaux industriels : des épaves automobiles ou encore des bicyclettes, les agençant ainsi de manière aléatoire.   Lors de la présentation de ses premières compressions, le fait qu’il ne sculpte pas lui-même le métal fait réagir : provocation, coup d’éclat, coup de pub, ou gigantesque bluff, c’est selon. Il justifie son geste en disant « J'ai beau être fainéant, je n'ai fait que laisser faire à la machine ce que mes mains ne pouvaient pas faire ».  Pour comprendre cette démarche artistique, il nous faut d’abord revenir en 1960. Cette année-là, des artistes parmi lesquels Yves Klein, Arman, Jean Tinguely signent le manifeste d’un nouveau courant artistique : le Nouveau Réalisme. Prenant un rapport direct au réel et à la beauté du quotidien, ils incluent dans leur art des objets ordinaires, la ville, la rue, même les déchets deviennent un réservoir d’inspiration et de création. César s’inscrit donc dans ce courant en utilisant des objets de la vie de tous les jours ou trouvés dans les rues.   Alors justement ici, pourquoi des vélos ? César souhaite modifier notre regard sur les objets manufacturés et interroge la société de consommation de son époque. Dans cette œuvre, il transforme en matière première et de fait anobli, un objet lourd de symboles : le vélo. Le vélo, c’est le moyen de transport qui reçoit les faveurs du public depuis le XIXe siècle. Il joue un rôle majeur dans l’émergence de la presse sportive avec la création en 1903 du Tour de France par Henri Desgranges, directeur du journal l’Auto. Le vélo incarne aussi la liberté individuelle en permettant à tout un chacun de voyager alors que l'automobile restait un moyen de transport onéreux.  C’est également un nouveau rapport au sport, plus ludique, personnel, loin des institutions officielles. Fédérateur, le cyclisme se classe en 2005 au rang des trois premières pratiques sportives des Français, toute catégorie sociale confondue.   Je trouve intéressant de présenter cette œuvre d’art contemporain car bien qu’au attrait simple, elle incarne un moment de la pensée artistique particulièrement riche.   Compression, César, 1995, sculpture de bicyclettes compressées, 174 x 88 x 70 cm, Musée d'Art Contemporain du Val-de-Marne à Vitry sur Seine.   Texte et voix : Marion Desramaut Enregistrement : Margot Page Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Clémentine Rejeaunier - La Piscine, Musée d'Art et d'Industrie de Roubaix, Albert Baert
Bonjour à tous ! Je m'appelle Clémentine, et je vais vous parler piscine, musée et Art déco. Pas le temps d'aller au musée ? Vous avez piscine ? Ah mais aucun souci. Vous savez quoi ? Je vous emmène dans les deux en même temps !  Direction Roubaix et son musée, La Piscine. Pour l'extérieur, un long mur de briques rouges : aucun doute possible, on est bien dans le Nord. À l'intérieur, je vous propose directement de nous immerger dans la nef principale. Elle est toute en longueur, sur trois niveaux, sous une vaste voûte. Aux extrémités, deux beaux vitraux en demi-cercle, qui représentent un soleil levant et couchant, tout en rayons rouges, oranges et jaunes. S'il n'y a plus de quoi piquer une tête, on a quand même gardé un miroir d’eau au centre, dans lequel se reflètent les statues exposées autour.  La Piscine est construite entre 1927 et 1932 par l'architecte Albert Baert, originaire de Lille : le spécialiste des piscines dans le Nord. Ce bâtiment va aider à améliorer la situation sanitaire et puis fournir une piscine olympique pour permettre de faire du sport ; c'était l’une des rares en France à ce moment. Il ne faudrait pas oublier les compétitions de water-polo ainsi que la natation classique et les ballets nautiques.  La Piscine s'inscrit aussi dans le concept de l'hygiénisme, un courant de pensée qui consiste à vouloir améliorer les conditions de vie des hommes pour améliorer leur santé. On a donc un lieu pour faire du sport, avec des bains, accessible à tous, notamment aux classes ouvrières et vraiment très beau ! Tout le bâtiment est réalisé dans le style Art déco. C'est un courant artistique de l'entre-deux-guerres, que personnellement j'adore, tout en formes géométriques, très épuré. Les vitraux dont je vous ai parlé sont parfaitement représentatifs, avec des rayons exécutés en lignes droites régulières, finies par des pointes, déployées dans un demi-cercle parfait.  La Piscine ferme en 1985 mais elle n'est pas détruite. Mais qu'en faire ? En 1994, on décide d'y créer un musée d'Art et d'Industrie, qui ouvre en 2001 et l’idée est vraiment géniale. Ce type de musée qui allie Beaux-Arts et Industrie permet d'aller voir ce qui touche au plus près de l’histoire d’une ville et de sa population. Et c’est d’autant plus intéressant lorsqu’on est comme ici dans un bâtiment emblématique de la ville.   J'espère vous avoir convaincu de venir visiter ce musée et ce très beau bâtiment au surnom assez avantageux, rien de moins que de « la plus belle piscine de France ».  La Piscine, Musée d'Art et d'Industrie André Diligent de Roubaix, construite par Albert Baert, 1927-1932, musée ouvert en 2001.  Texte et voix : Clémentine Rejeaunier Enregistrement : Margot Page Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Solène Roy - Homme nu sautant à la perche, Eadweard Muybridge
Salut, je m’appelle Solène, et aujourd’hui je vais vous parler instantané, saut à la perche et image mentale. Les photographies en question ont été prises dans une université américaine par Eadweard Muybridge à la fin du XIXe siècle. Sur un papier épais sont imprimées deux séries de 11 clichés en noir et blanc. Elles montrent chacune un homme, nu, sautant à la perche de points de vue différents. Il prend de l’élan, se tend, passe, et se réceptionne.  Ce genre de photos peut paraître banal. Vous savez, les différentes phases de la Lune, qu’on a tous dû apprendre en cours ? Là, c’est le même principe, mais en plus rapide. Et à la fin du XIXe siècle, c’est une révolution. Les photographes étaient alors incapables de produire des photos nettes de sujets en mouvement, autrement dit des instantanés. Ce problème est résolu en 1871, avec l’élaboration d’une substance photographique réagissant plus vite à la lumière.  Contrairement à la technique de la chronophotographie inventée plus tard par Étienne-Jules Marey, 22 appareils photo ont été utilisés au lieu d’un seul. Chacun d’eux est relié par courant électrique à un fil. La prise de vue est déclenchée lorsque le perchiste le brise pendant son saut.  La première fois, je n’ai pas tout de suite compris que la série montrait du saut à la perche car le sportif est nu et la perche ne se plie pas. La nudité rappelle l’origine antique de la discipline, présente dès les premiers JO modernes. Mais pourquoi la tige paraît-elle aussi rigide ? La perche est en bois, pas en fibre de carbone ! Pour vous donner une idée, de 3,30 mètres en 1930, le record passe à 6,22 mètres en 2023 grâce à Armand Duplantis. Les progrès techniques font donc sauter toujours plus haut, comme les avancées en photographie permettent de prendre des sujets toujours plus variés.  Finalement, je trouve cette œuvre particulièrement intéressante. Elle inaugure quand même les premières photos de mouvements instantanés. À l’époque, l’image mentale que les gens ont de leurs mouvements s’en trouve bouleversée : la marche, l’eau en mouvement, la course du cheval. Je trouve fascinant que l’effet de surprise fonctionne même encore aujourd’hui.  Homme nu sautant à la perche, Eadweard Muybridge, 1887, héliogravure, Paris, musée d’Orsay.  Texte et voix : Solène Roy Enregistrement : Colin Gruel Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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Margot Faucon - Passage de haie, Demetre Chiparus
Je m’appelle Margot et je vais vous parler de jambes, d'obstacles et d’athlétisme. L'œuvre que je vais vous présenter est une petite sculpture en alliage métallique, intitulée Passage de haie, réalisée dans les années 1920 par le sculpteur franco-roumain Demetre Chiparus. Nous sommes alors dans l’entre-deux-guerres, et notre artiste bat tous les records de popularité avec ses sculptures de bronze et d’ivoire, représentant des danseuses aux tenues orientalisantes.  Pourtant notre œuvre se place à contre-courant de cette production en saisissant le thème du sport. Le sujet : un athlète, simplement vêtu d’un short et chaussé de crampons, s’élançant avec détermination par-dessus une barrière. Une jambe tendue par-devant l’obstacle, l’autre encore en flexion, la sculpture immortalise l’instant du saut de haies. Après la Grande Guerre, le goût du sport se renforce, et avec lui se diffuse la pratique de l’athlétisme, la plus ancienne des disciplines olympiques. Néanmoins, l’épreuve du saut de haies n’a rien d’antique. Elle est inventée en Angleterre par des étudiants d’Oxford au XIXe siècle, peut-être inspirée des courses d’obstacles hippiques. La pratique traverse la Manche, et la France standardise définitivement le parcours à 110 m de long pour des haies de 1,06 m de haut. L’épreuve est disputée dès les premiers JO modernes de 1896.  La forme de l’obstacle est ici étonnante. Sorte de barrière massive, aux piliers en forme de “T” inversés, la haie n’a rien de léger et ne peut être percutée par le coureur. C’est l'ancêtre des haies modernes, aux piliers en forme de “L”, facilement renversables en toute sécurité.  Notre athlète déploie son corps dans l’espace : sa tête et sa jambe droite sont projetées vers l’avant, sa jambe gauche est repliée en arrière, et ses bras sont à l’horizontale. Cela vous semble familier ? Les sportifs d’aujourd’hui utilisent toujours cette technique ! Elle est inventée en 1898 par l’Américain Alvin Kraenzlein. Alors que les coureurs sautaient “empaquetés”, c’est-à-dire les deux jambes repliées sous le corps, Alvin franchit la haie une jambe tendue pour se réceptionner : utile pour reprendre sa foulée. Il établit même un nouveau record du monde resté inégalé jusqu’au JO de Paris en 1924.  Je suis fascinée par ce choix de l'instant fatidique du saut de haies. Non pas le moment de l’impulsion, ni celui de l’amortissement du corps, mais bien l’instant, ô combien insaisissable, du vol de l’athlète. Le regard vers la victoire, son corps tendu propulsant ses espoirs, voilà qu’il anticipe déjà le prochain obstacle.  Passage de haie, Demetre Chiparus, vers 1920, régule, 42 x 45,5 cm, Roubaix, La Piscine, Musée d’Art et d’Industrie André Diligent.   Texte et voix : Margot Faucon Enregistrement : Margot Page Montage : Jean Foucaud-Jarno Musique & web : Philipp Fischer Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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À vos arts, prêts... Partez ! - Radio Campus Paris
À l’occasion des Jeux de Paris 2024, et dans le cadre de l’Olympiade culturelle, les élèves de l’École du Louvre vous proposent un podcast quotidien durant 100 jours pour découvrir des sites, des œuvres, des artistes qui mêlent art, sport et olympisme. Un projet original, un exercice pédagogique inédit, une performance pour 100 jeunes historiens et historiennes de l’art en herbe, étudiants et étudiantes de l’École du Louvre, devenus apprentis-reporters pour partager chaque jour, en 3 minutes chrono, leurs découvertes et leur passion ! À écouter tous les jours à 18h55 à partir du 18 avril 2024 et en rediffusion le lendemain à 11h55, sur Radio Campus Paris et sur les plateformes de streaming. Avec le soutien du Ministère de la Culture et du Comité national olympique et sportif français. Toutes les informations sur ecoledulouvre.fr.