Parmi les pensées qui donnent à Phaune Radio la force d'avancer tous les jours, il y a la voix radieuse de Vinciane Despret qui sait mieux que personne faire résonner dans un éclat de rire toute la joie d'apprendre et fabuler.

Avec elle, on chahute les hiérarchies et les approches linéaires, on fermente des complots avec d'autres espèces, on fait corps avec elles pour sentir la puissance des alliances secrètes et des liens invisibles.
On apprend à penser par le milieu et on se peuple pour devenir multitudes et enfin comprendre à quel point nous sommes faits l'un par l'autre.

Initiation à la mycolinguistique et revue de presse fongique, c'est Phaunoscopie #8.

Là où commence la vie sauvage… Dans ces espaces où l’on apprend à se connaitre autrement, dans les lisières, les entre-deux, les solitudes de bouts du monde. Là. C’est là que nous partons avec Kim Pasche.
Dehors et dedans. Dans le temps et dans l’espace. Respirer le ciel immense, faire taire le monde en soi pour écouter vraiment. Redevenir une proie, aux aguets. Sentir les liens invisibles qui nous rattachent. Retrouver les gestes justes. Au-delà de la survie, écrire l’histoire d’un instant vraiment vécu.

Et si on pensait avec les animaux ? Oser une autre question - Oser se déplacer, apprendre à sentir différemment.
Cette fois-ci, c’est Vinciane Despret qui vient remuer les cartes des idées. Proposer un nouveau point de départ, qui n'est précisément jamais là où on l’attend. Pour tracer des chemins ensemble, entre humains et non-humains.
Entre éthologie et philosophie des sciences, c’est surtout un art de rester en éveil, à l’écoute de tout ce qui vibre et évolue, dont il s’agit ici et maintenant.
Et si c’était danser qu’il nous fallait apprendre ?

Les insectes sociaux inspirent depuis longtemps les chercheurs en sciences cognitives. Comment à partir de comportement individuels relativement simples émergent des comportements collectifs très complexes ?
Cette intelligence collective ou intelligence en essaim, est formée par les relations entre les membres de la colonie, de blattes ou de fourmis. Feed back positif, amplification du signal, feed back négatif, évaporation du signal… La science est sur la piste des phéromones.
Guy Théraulaz est directeur de recherche au Centre de Recherches sur la Cognition Animale à Toulouse. Spécialiste des comportements collectifs, il observe les insectes sociaux comme on observe un réseau de neurones dans un cerveau. Par là, la science construit des modèles, applicables aussi à l’homme, pour mieux comprendre voire prédire nos comportements.

Et si on découvrait aujourd’hui de la vie au-delà des frontières de notre planète ? Des traces fossiles de bactéries à l’immense Godzilla, qu’en est-il du vivant extra-terrestre ?
Quelles conditions et processus permettraient l’émergence du vivant ailleurs dans l’univers ? Comment les lois connues de la physique et de la biologie pourraient nous laisser imaginer cette vie ?
Roland Lehoucq est astrophysicien au Commissariat à l'énergie atomique de Saclay, spécialiste de la topologie cosmique, et aussi président du festival de science-fiction Les Utopiales de Nantes. Avec lui, nous repoussons les limites de l’univers observable…

Et si les humains disparaissaient de la surface de la terre ? Comment un système retrouve-t-il un état d’équilibre dynamique après une perturbation ? Comment le vivant rebondira-t-il après nous ?
Après tout, après tout - justement, il est un peu toujours question de résilience.
Guillaume Lecointre est zoologiste, et Professeur au Muséum national d'histoire naturelle, où il dirige le département "Systématique et Evolution". Avec lui, nous nous penchons sur les modes de résistance de la nature.

Et si on prêtait attention à tout ce qui grouille, vibre et prolifère là où l'on ne regarde plus ? Sous nos pieds, dans les parcs, sur les toits, la ville est un écosystème qui s'ignore. La majorité invisible habite dans les interstices, les failles et les fissures urbaines.
Approches transverses et changements d’échelles avec Nathalie Blanc, géographe, directrice de recherche au CNRS. Elle a déplacé son regard pour observer, à ras du sol, les espèces, comme les rats ou les cafards, avec lesquelles on cohabite sans le savoir ou plutôt sans l'accepter. Et cette relation, souvent conflictuelle, en dit long sur notre rapport au vivant.
Alors comment imaginer la ville autrement ? Une ville qui pourrait réconcilier l'homme et son environnement, une ville où l'hygiénisme et le désir de contrôle laisserait place à d'autres configurations.

Le sculpteur animalier Marc Boulay et le paléontologue Sébastien Steyer ont imaginé ensemble un fantastique bestiaire “Demain, Les Animaux du Futur”.
Plongeon en plein Néozoïque, où il sera question de radiation évolutive, de têtard géant, d’inversion des pôles magnétiques, de perroquets terrestres…
Un monde possible et improbable comme on les aime, où l’on entend que la co-évolution des espèces s’applique aussi entre scientifiques et artistes.
Une histoire qui commence par "Il serait une fois…"