Depuis les débuts de la pandémie de Covid-19, la population chinoise en France semble avoir été doublement mise à l’épreuve. D’un côté par la maladie, qui a pu toucher les familles et amis dans le pays d’origine, distendre les liens avec la fermeture des frontières, et faire de la diaspora un acteur central dans la mise en œuvre d’une solidarité transnationale qui ne semble pas toujours avoir été portée par les acteurs étatiques. D’un autre côté, cette population a fait face à une montée du racisme. S’il n’existe pas de statistiques officielles en France sur le racisme anti-asiatiques, diverses enquêtes ont montré son ampleur croissante avec la pandémie.Pour discuter de ces différents aspects, Cosmopolitique reçoit Simeng Wang, chargée de recherche au CNRS et directrice scientifique du projet de recherche « Migrations chinoises de France face au Covid-19 : Émergence de nouvelles formes de solidarité en temps de crise ». - Le site internet du projet « MigraChiCovid » : https://www.migrations-asiatiques-en-france.cnrs.fr/projet-migrachicovid/actualites-covid19?filter_tag[0]=2 - Exposition photographique « Sans frontières au temps du coronavirus » au Grand établissement documentaire du Campus Condorcet, 10 cours des Humanités, 93 300 Aubervilliers - Simeng Wang, Illusions et souffrances. Les migrants chinois à Paris. Editions Rue d'Ulm, 2017.

avec Amélie Zima

Elle est appelée « centrale » mais reste marginalement étudiée : l’Asie centrale, qui regroupe le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Tajikistan et le Turkménistan, est une région qui fait peu l’actualité en France. Pourtant, cette région est depuis l’Antiquité un carrefour où se rencontrent et se mêlent les influences culturelles et politiques venues de Chine, de Russie, d’Europe et du sous-continent indien. Plus récemment, le projet chinois des nouvelles routes de la soie, lancé en 2013, semble lui donner une importance stratégique renouvelée. Mais ces pays en « -stan » forment-ils un ensemble homogène ? Quels sont les grands enjeux politiques et sociaux qui traversent ces sociétés ? Que devient l’héritage soviétique partagé ? Pour en apprendre plus sur cette région, Cosmopolitique reçoit Hélène Thibault, docteure en science politique de l’Université d’Ottawa et professeure à Nazarbayev Université à Astana, au Kazakhstan.

L’Agenda Femmes, Paix et Sécurité, dit agenda FPS, a été créé il y a plus de vingt ans avec l’adoption de la résolution 1325 par le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies. Il avait pour objectif d’accroître la participation des femmes à la prévention et au règlement des conflits, et promouvait l’idée que faire participer les femmes à ces processus permettrait de favoriser une culture de paix. Mais derrière ces formulations vagues, cet agenda a-t-il eu des effets concrets ? Est-il un outil utile, et si oui pour qui ? Pour mieux comprendre ce qu’est l’agenda FPS et tenter de répondre à ces questions, discuter de ces questions, Cosmopolitique reçoit Camille Boutron, docteure en sociologie et chercheuse « sociologie du genre et des conflits » à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire.

A partir des années 1990, une nouvelle catégorie de demandeurs d’asile fait son apparition en Amérique du Nord et en Europe : celle des réfugiés LGBTI (Lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre, Intersexués). Depuis 2000, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés reconnait en effet les persécutions du fait de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre en tant que motif d’octroi du statut de réfugié. Dans les différents pays européens, la création de cette catégorie est le fruit d’un long processus légal, administratif et parfois politique. Le traitement de ces demandes soulève par ailleurs des enjeux spécifiques liés à leur dimension intime. Pour les requérants, la question cruciale est la suivante : comment convaincre l’officier traitant la demande de l’orientation sexuelle alléguée ? Pour en discuter, Cosmopolitique reçoit Ahmed Hamila, docteur en science politique et post-doctorant à l’Université de Cambridge, spécialiste des politiques migratoires et d’asile.

En juillet 2020, la Convention citoyenne pour le climat a remis un rapport final contenant 149 propositions. Parmi celles-ci se trouve celle de renégocier le l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union Européenne, le CETA, pour y intégrer les objectifs climatiques de l’Accord de Paris. Négocié à partir de 2013 et ratifié dès 2017 par le Parlement européen et les élus canadiens, le CETA a suscité de vives oppositions. Son inclusion de mécanismes d’arbitrage, ses impacts sur la filière agro-alimentaire et sur l’environnement ont notamment été dénoncés. En France, il a été ratifié par l’Assemblée Nationale, mais le vote du Sénat se fait attendre. Les représentants chypriotes ont voté contre en 2020. Ces oppositions et tergiversations signifient-elles la fin du CETA ? Pour en discuter, Cosmopolitique reçoit Lora Verheecke, enseignante et chercheuse en politique commerciale européenne.

Le domaine du renseignement alimente nombre de fantasmes, entretenus par des représentations cinématographiques et télévisuelles mettant en scène des espions plus ou moins héroïques parcourant le monde pour déjouer les plans de divers ennemis. Dans la réalité, le travail quotidien du renseignement tel qu’analysé par les chercheurs apparait bien plus prosaïque, ses acteurs étant souvent plus des policiers que des espions, agissant au sein d’un maillage complexe d’institutions. Au coeur de ce travail se pose la question de la ccopération entre Etats dans un domaine où le secret et la méfiance règnent, et où la collecte de renseignement concerne autant les alliés que les adversaires. Qui coopère, comment et qu’est-ce que la coopération en matière de renseignement ? L’émission tente de répondre à ces questions avec Hager Ben Jaffel, docteur en relations internationales et chercheuse associée au CNRS qui a travaillé notamment sur les relations entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne.

Depuis dix ans, Pékin est le premier partenaire commercial du continent, avec 170 milliards d’euros d’échange en 2018. Les relations sino-africaines ne se limitent cependant pas uniquement à leurs dimensions commerciales. Il existe également un soft power chinois, dont l’un des outils est l’implantation de médias chinois sur le continent. Dans cette émission en compagnie de Selma Mihoubi, enseignante et docteure en Géographie politique, culturelle et historique au sein du laboratoire Médiations – Sciences des lieux, sciences des liens de Sorbonne Université, c’est à cette dimension des relations Chine-Afrique que nous nous intéressons, avec une focalisation sur l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit d’interroger comment est mise en place concrètement cette stratégie d’influence et quels sont les défis auxquels elle fait face.

Le cas du Canada et de ses 20% de citoyens nés à l’étranger, d’après le recensement de 2016.

L’image de la personne migrante en France et en Europe est souvent liée dans les discours politiques et médiatiques à l’idée du danger sécuritaire. Le migrant est généralement pensé comme un homme pauvre, plutôt jeune et peu qualifié. Or, dans cette image ne se retrouvent pas, par exemple, les travailleuses migrantes liées au marché de la domesticité, qui sont en large majorité des femmes. En effet, alors que 57% des travailleurs migrants, tous secteurs confondus, sont des hommes, concernant le travail domestique, 74% sont des femmes. En termes de chiffres, les migrations liées à ce type d’emploi sont loin d’être négligeables : en 2015, l’Organisation Internationale du Travail évaluait ainsi à un peu plus de 150 millions le nombre de travailleurs migrants dans le monde, dont 11.5 millions étaient des travailleurs domestiques. L’organisation estimait que sur 67 millions de travailleuses domestiques dans le monde, 1 sur 5 était migrante. Interroger le travail domestique dans ses dimensions internationales est donc indispensable.