Quand un de nos scénaristes préférés prend les commandes du Punisher, impossible de ne pas plonger dedans. Dans cette version signée Greg Rucka, accompagnée des superbes planches de Marco Checchetto, on redécouvre Frank Castle dans une approche brute, viscérale, proche des origines. Ce récit, récemment réédité en Marvel Deluxe chez Panini Comics, mérite toute votre attention.
Trigger Warning : émission chaotique en approche
Si vous aimez les podcasts bien structurés, aux plans millimétrés… fuyez tant qu’il est encore temps ! Avec Sophie, on est partis dans tous les sens — probablement un excès de caféine ce jour-là. Perso, c’est exactement le genre d’épisode que j’adore enregistrer. Mais si vous êtes plutôt du genre à organiser vos vacances en bullet points, préparez-vous à souffrir un peu.
Le Punisher, l’anti-héros absolu
À l’origine, Frank Castle est apparu comme un antagoniste de Spider-Man, imaginé par Gerry Conway, Ross Andru et John Romita Sr. Vétéran de l’armée, il rentre à New York où un drame va bouleverser sa vie : sa femme et ses enfants sont tués, pris entre deux feux lors d’un règlement de comptes entre gangs. Ce jour-là, Castle meurt symboliquement, laissant place à The Punisher, un spectre de vengeance qui écume les rues de la ville, éliminant les criminels sans aucune pitié.
Rapidement, il affronte Spider-Man, puis d’autres héros de l’univers Marvel qui, bien qu’ils comprennent sa douleur, rejettent ses méthodes expéditives. Même dans Civil War, quand il tente de rejoindre l’équipe de Captain America, ses alliés rechignent à s’associer à un tueur de sang-froid.
Greg Rucka : du polar noir à l’univers Marvel
En 2011, après plusieurs errances narratives (pouvoirs angéliques, version Frankenstein...), Marvel décide de revenir à l’essence du personnage. Pour ça, l’éditeur fait appel à Greg Rucka, maître du thriller et spécialiste des personnages complexes. Si vous écoutez ComicsDiscovery, vous l’avez déjà entendu dans Gotham Central, dont James vous parle à chaque saison.
Avec cette série, Rucka redonne au Punisher son aura sombre et réaliste, en le plongeant dans une croisade contre le crime new-yorkais. Il introduit également Rachel Cole-Alves, une ancienne marine dont la vie bascule le jour de son mariage, quand une fusillade décime tous les invités. Seule survivante, elle devient le reflet de Castle, partageant sa soif de justice expéditive. Ensemble, ils remontent la piste d’une organisation criminelle implacable.
Marco Checchetto : visuel coup-de-poing
Le style de Marco Checchetto sublime le récit. Ses planches, à la fois froides, dynamiques et crues, capturent un New York poisseux et dangereux. Chaque séquence d’action frappe fort, avec un découpage fluide et immersif. Les personnages, eux, sont magnifiés par des cadrages iconiques et une narration visuelle impeccable. On saute de toit en toit, de ruelle en ruelle, comme projetés dans un thriller graphique musclé.
Un thriller moralement ambigu
Greg Rucka maîtrise le thriller comme peu d’auteurs de comics. Il ne cherche jamais à justifier les actes de Frank Castle, mais les interroge constamment. En adoptant le point de vue des personnages secondaires, notamment Rachel, il introduit un recul salutaire. Le Punisher reste un anti-héros : son combat a du sens, mais ses méthodes posent toujours question. Ce regard critique, loin de glorifier la violence, ancre l’œuvre dans une réflexion bien plus subtile qu’il n’y paraît.
Et puis, franchement, un auteur qui excelle à écrire des personnages féminins forts, on ne va pas s’en plaindre.
Envie de plus de Greg Rucka ?
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Lois Lane : Ennemie du peuple — Un thriller politique percutant avec une Lois Lane plus déterminée que jamais.
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