# Les professionnels de santé partagent leurs retours sur l’enquête mondiale climat-santé Des leaders de la santé du programme Teach to Reach se sont réunis le 8 janvier 2025 pour donner leur feedback sur une enquête novatrice qui examinera l’impact du changement climatique sur la santé communautaire à l’échelle mondiale. ## Une initiative mondiale ancrée dans les réalités locales Teach to Reach, une plateforme d’apprentissage par les pairs qui relie plus de 60,000 professionnels de santé de 70 pays, a permis de piloter l’enquête. Cette plateforme rassemble des agents de santé de première ligne, des gestionnaires de district et des planificateurs nationaux pour partager leurs expériences et solutions au-delà des frontières, avec 80 % des participants travaillant au niveau des districts et des établissements. L’enquête, développée par la Fondation Apprendre Genève en partenariat avec Grands Défis Canada, a terminé sa phase pilote avec 306 réponses. Elle sera lancée mondialement le 15 janvier en plusieurs langues via de multiples grands réseaux internationaux, notamment l’OMS et d’autres organisations multilatérales. ## Objectifs et structure de l’enquête « Nous vous demandons quels sont les changements climatiques que vous observez dans votre communauté, comment ces changements affectent la santé des populations, et ce qui rend la protection de la santé de la population difficile dans votre contexte », explique Charlotte Mbuh de la Fondation. « Nous sommes impatients d’entendre ce que pensent ceux qui sont en première ligne de ce défi, quelles sont leurs perceptions, quelles sont leurs idées », a déclaré Dr Joanna Sanchez, responsable Climat et Santé chez Grands Défis Canada. « Cela va informer la recherche, les politiques, le financement, et comment nous pouvons travailler ensemble sur des solutions globales. » ## Retours des professionnels de santé Les participants ont partagé leurs expériences directes des impacts du changement climatique sur la santé : M. Cissé Ali, coordinateur de projet humanitaire au Mali, a décrit des adaptations innovantes : « L’accès à la santé, la vaccination, les programmes sont un peu atteints. On a essayé de créer une région pour atteindre au moins le maximum des programmes élargis de la vaccination. On a créé un réseau pour pouvoir avoir les zones inondées, avoir les pirogues, pour pouvoir aller dans ces zones et faire la vaccination. » Dr Mouna Boussefiane, gynécologue obstétricienne au Maroc, a souligné l’importance d’adapter l’enquête aux différentes réalités nationales : « Pour le niveau national, comme au Maroc, il y a une hétérogénéité. Dans certains endroits, il y a la sécheresse qui pose problème, mais dans d’autres, nous avons des problèmes d’inondation, de chute excessive de neige. » Annie Maloba de la République démocratique du Congo a partagé des impacts concrets : « L’inondation a vraiment dérangé la population… Il y a eu des noyades puisque c’était vraiment très dangereux. Il y a eu aussi des hydratations chez les enfants tellement que la population était très dérangée. » Rameau Colo, chargé de suivi des projets au Cameroun, a mis en lumière les effets multiples : « Non seulement il y a une rareté de pluie, il y a un taux élevé de sécheresse. Et actuellement, les gens sont en train de vivre aussi des vents forts, des petits tornades, des petits cyclones qui dévaluent les bâtiments. » ## Engagement communautaire et prochaines étapes Les résultats seront analysés au printemps 2025, et les conclusions seront annoncées lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre. Comme l’a souligné Reda Sadki, directeur exécutif de la Fondation : « Si nous vous posons des questions, notre engagement est de restituer et de s’assurer que vous êtes étroitement impliqués dans le processus qui est finalement à propos de vous et des communautés que vous servez. » Cette initiative représente une étape importante dans la connexion entre les décisions de financement mondiales et les réalités vécues par les agents de santé face aux impacts du changement climatique sur la santé communautaire. En engageant les perspectives de première ligne, l’enquête vise à garantir que les futurs investissements répondent aux besoins les plus pressants des communautés affectées.