Home
Categories
EXPLORE
True Crime
Comedy
Business
Society & Culture
Sports
Technology
History
About Us
Contact Us
Copyright
© 2024 PodJoint
00:00 / 00:00
Sign in

or

Don't have an account?
Sign up
Forgot password
https://is1-ssl.mzstatic.com/image/thumb/Podcasts115/v4/dc/96/d9/dc96d933-2213-3ab2-e662-0092935ae049/mza_13663760574073905960.jpg/600x600bb.jpg
Raconter par les bribes - Journal de voix tissées
lou dimay
10 episodes
2 days ago
Ce que je vais vous raconter ne se chuchote pas. Ne se hurle pas. Un liquide froid glisse entre mes mains. Je le réchauffe avec mes mots, avec ma voix. Je le réveille. Je m’y baigne pour le rendre vivant. Que la température s’ajuste. Sans choc thermique, cette fois. Je vais vous raconter les morts et les vivants du quotidien. Notre peau tannée au fil des jours, qui soudain se fissure. La chair qui parle avant la voix.
Show more...
Fiction
RSS
All content for Raconter par les bribes - Journal de voix tissées is the property of lou dimay and is served directly from their servers with no modification, redirects, or rehosting. The podcast is not affiliated with or endorsed by Podjoint in any way.
Ce que je vais vous raconter ne se chuchote pas. Ne se hurle pas. Un liquide froid glisse entre mes mains. Je le réchauffe avec mes mots, avec ma voix. Je le réveille. Je m’y baigne pour le rendre vivant. Que la température s’ajuste. Sans choc thermique, cette fois. Je vais vous raconter les morts et les vivants du quotidien. Notre peau tannée au fil des jours, qui soudain se fissure. La chair qui parle avant la voix.
Show more...
Fiction
https://d3t3ozftmdmh3i.cloudfront.net/production/podcast_uploaded_nologo/16106058/16106058-1624112931815-9babf5b6be238.jpg
La ligne à tracer
Raconter par les bribes - Journal de voix tissées
3 minutes 50 seconds
4 years ago
La ligne à tracer
L’éclat dans ma peau lézardée je glisse doucement La peau du cercle retourné en son milieu me plante des pieds à la bouche cette voix qui manque plonger encore l’élan, le souffle revenir au monde nouvelle forme, autre langage peau distendue, respirante humus humide et collant sur le corps, l’âme brèche des vivants desséchés je suis partie à ta recherche j’ai descendu les marches je suis tombée souvent rattrapée la rampe pleuré de peurs, de terreur, de joie Mangé mes larmes une à une les cris qui sortent par mes oreilles je deviens seuils voix de traverse lignées recousues en nous l’innommable le trou béant mémoire rafistolée pans qui pendent s’envolent Remembrement de ficelles et de trames récits de peaux, de folies et d’élan de joie puissante Cet immense rire qui prend le corps une vague, un tremblement, vibration géante qui retourne le monde paillettes oubliées étincelles soufflées, revigorées, éclatantes gratitude d’être encore en vie pour avoir pu toucher cette peau-là La colère s’engouffre en puissance dans la joie refuse ce jeu de la terreur dans nos corps au plus profond dernier sursaut mourir plutôt que de laisser l’impuissance coloniser ses veines, notre colonne et ses pores lui déchirer les yeux ne plus la laisser nous écraser de honte d’exister La joie revient au creux de l’aine partir dans un cri infini nous ne sommes pas seules à puiser cette force souterraine La terre s’ouvre des milliers de volcans n’en peuvent plus richesses inconnues qu’il faudrait cacher, planquer, comme nos corps, nos âmes et nos jouissances nous hurlons plus fort dans un cri de joie immense Nous voilà du corps en bas, au plus profond monte une force, une détermination que l’on a voulu exterminer La vie non éthérée, puissance de nos vies indomptables impossible à confisquer même dans la mort. Cette vie je sais ceux qui la prenne je connais l’anéantissement le porte dans ma chair pétrie de femmes et de fantômes ma lignée habite le dedans dehors de mon monde et du vôtre. Vie de survivante, complément d’âme offert pour raconter avant qu’à mon tour je m’éteigne leurs voix dans la mienne je tisse, je couds, je répare soigne et témoigne raconte et raffistole fabule et lance au monde un récit de guérison des mots, briques de paille et bulles recouvrent le linceul du semis pour une terre compostée je me retourne le visage regarde en dessous le masque et le suivant toutes ces épaisseurs de silence qui ont presque éteint nos voix mais la brèche, la faille, le vent et nos cris nos histoires un feu qui reprend au cœur de nos anéantissements Je me relève mes racines dansent rejoignent le cœur du sol sur lequel personne ne marche impunément celui de la mémoire qui nous tient de la peau qui fait seuils espoirs, nos rêves danses irréelles qui restent dans la lymphe les tissus s’agencent, s’étirent et se resserrent mouvement immobile et le vent. Je pense à toi, Jeanne. Soigner le sol, l’aérer laisser les âmes partir raconté leur histoire criée leur colère pleurés leurs regrets confiées leurs dernières volontés aux vivants Nous les nouerons autour de notre cœur avec la joie de la ligne à tracer.
Raconter par les bribes - Journal de voix tissées
Ce que je vais vous raconter ne se chuchote pas. Ne se hurle pas. Un liquide froid glisse entre mes mains. Je le réchauffe avec mes mots, avec ma voix. Je le réveille. Je m’y baigne pour le rendre vivant. Que la température s’ajuste. Sans choc thermique, cette fois. Je vais vous raconter les morts et les vivants du quotidien. Notre peau tannée au fil des jours, qui soudain se fissure. La chair qui parle avant la voix.