
Soumis à des enseignements rigides et violents dans leur enfance, des personnes du pasteur Claude Guillot à Québec ont finalement obtenu gain de cause des dizaines d’années plus tard. La procureure Sonia Lapointe était chargée du dossier. Elle a été marquée par la vulnérabilité des jeunes victimes. Elle se souvient en plein contre-interrogatoire de l’une d’elles qui avait quitté la salle d’audience, bouleversée émotionnellement par le contre-interrogatoire. Exceptionnellement, le juge avait permis à la procureure d’aller rejoindre la victime pour lui parler. Instinctivement, Me Lapointe avait eu le réflexe de retirer sa toge et d’aller serrer la victime dans ses bras pour lui assurer que tout irait bien et qu’ils allaient traverser cette étape du processus judiciaire ensemble. « Notre toge, c’est notre armure, c’est notre cape de superhéros, mais cette fois-là, ça m’a atteint. C’était Sonia qui voulait lui parler, pas Me Lapointe », se souvient-elle.