Vous a-t-on déjà adjoint de « garder votre sang froid » pour prendre une décision ? Ou bien vous a-t-on déjà reproché d’être trop émotif(ve), pas assez rationnel(le) ? En effet notre société patriarcale, c'est à dire une société qui privilégie certains hommes sur d’autres hommes et accorde un traitement de faveur à tous les hommes par rapport aux femmes – valorise un comportement fondé sur un raisonnement « logique ». Pour prendre une décision, il serait nécessaire de s’extraire de la situation particulière pour imaginer les grands principes universaux qui permettraient d’orienter notre choix ; par exemple lors de dilemmes moraux, agir pour la liberté ou pour l’égalité.
Et si une voix éthique empreinte de sensibilité, de soucis de l'autre, d'empathie était une alternative plus appropriée à nos choix moraux ? Et s'il était temps de valoriser cette attention à l'autre, à sa vulnérabilité, manière d'agir dénigrée car associée à la féminité ? C'est ce que propose Carole Giligan.
Pensez-vous être quelqu’un de rationnel ? c'est-à-dire quelqu’un dont les opinions sont mesurées, argumentées… et donc majoritairement vraies. Si oui j’imagine que vous pouvez souvent être agacé par le discours de certaines personnes, que vous considérez comme creux, irrationnel voir même complètement délirant. Mais êtes vous véritablement certains de la rationalité de vos croyances politiques, religieuses, économiques, sociales, de vos croyances sur la diététique, la santé, l’éducation, sur les relations amicales, amoureuses, vos croyances sur la psychologie, sur la justice et ainsi de suite ? En bref, pouvez-vous affirmer que ce que vous considérez comme vrai et qui vous permet au quotidien d’agir, de voter, d’éduquer vos enfants, de faire vos courses, ou encore de juger, sont des croyances plus fiables que celles des personnes qui ne pensent pas comme vous ?
« L’identité ne cesse de se faire et de se défaire » Temps et Récit I, Points, Essais, 1991.
Avez-vous déjà vécu des moments dans votre vie ou ce que vous faisiez, les relations que vous entreteniez, vos activités, etc. ne correspondaient pas à votre identité. Autrement dit, des moments, des lieux ou des périodes dans lesquelles vous ne vous reconnaissiez pas, soit parce que vous étiez contraints de porter un masque, ou d’agir autrement que comme vous l’auriez spontanement fait, soit parce que vous n’aviez pas le courage, l’énergie, d’être la personne que vous souhaitiez être ?
Si oui : cet épisode est pour vous.