À l’hiver 2023, l'artiste Karine Gaulin mène une enquête poétique sur les forêts des Îles-de-la-Madeleine. À travers une série de blind-dates sauvages, elle s’immisce dans les méandres du territoire, auprès de gens qui ont un lien fort et vibrant avec le vivant. Il s’agit d’abord d’une expérience relationnelle de l’intime, portée par le tissu végétal de la forêt.
Pendant ces tête-à-tête à arpenter des fragments géographiques et humains de l’archipel, elle récolte une myriade de témoignages et de réflexions portant sur notre lien fragile aux espaces boisés du territoire… et sur leur devenir.
De cette cueillette est née Arborescence, une création sonore documentaire aux effluves d'écorce et de sapinage. On y parle de déforestation, de subsistance, d’écologie; de communauté, d’interdépendance, de la nature profondément vibratoire de la forêt. Et de l’absolue nécessité de cultiver un attachement tendre et ardent envers le vivant, fait de curiosité, d’observation et de savoir-être.
Ils vont loin. Ils connaissent tous les fonds, naviguent à l’estime, rentrent tard, pêchent beaucoup. Ils ont tous disparu. Sauf un. Le dernier des Cachalots.
Dans le port de St-Pierre résonnent l’écho des chants des marins espagnols et les bagarres des matelots en provenance de toutes les mers. Comment préserver cet amour profond du métier, alors que le poisson a maintenant déserté les eaux?
Il a été conçu au pied d'un phare, puis il est devenu navigateur. Alors qu’il s’embarque pour une traversée l’Atlantique au sextant, son voilier en décide autrement.
Partir de nuit. S’endormir dans la bannette du bas, pliée en origami. Ouvrir les yeux à l’aube, sous de vieux airs de rock’n roll. Carte postale sonore d’une marée de 30 heures à bord du Kéravel.
Un studio flottant est aménagé à bord d‘un voilier, dans le port de St-Pierre et de Miquelon. Entre récits, témoignages et paysages sonores, on y raconte la pêche, la navigation, l’étiolement des gestes de la subsistance, le lien intime que l’on nourrit envers la mer. Une incursion sonore sur un territoire sculpté par l’Atlantique Nord.
Réalisation : Karine Gaulin
Montage son et mixage : Daniel Capeille
Musique originale : Édith Beauséjour et Alexandra Hernandez