Défendre les droits humains et les biens communs du vivant, construire un monde plus solidaire, ce sont les missions dévolues à la Fondation France Libertés il y a 35 ans par sa créatrice Danielle Mitterrand.
En mars 1986, Danielle Mitterrand s’est lancé dans le combat contre toutes les souffrances des hommes pour construire un monde plus solidaire.
* Avec Jacqueline Madrelle, vice-présidente de la
Fondation Danielle Mitterrand.
Avec cette Fondation,
Danielle Mitterrand disait vouloir être le maillon d’une alternative à la mondialisation capitaliste et à l’injustice. Qu’est-ce qui a motivé, il y a 35 ans, la création de cette Fondation ?
« La création de cette Fondation est d’abord dû à la personnalité de Danielle Mitterrand qui a tout le temps été une insoumise, une rebelle, qui a toujours résisté à toutes les injustices, quelles qu’elles soient. Souvent elle disait, mais quel mobile nous pense à défendre des causes indéfendables, qui semblent perdues ? Elle disait, sans doute, c’est le refus de l’irréparable. Toute la motivation de la création de la Fondation se trouve dans le refus de l’irréparable. Elle ne pouvait pas supporter de voir des injustices et que ces injustices perdurent. Toute sa vie, elle n’a été qu’engagement et résistance. C’était un mode de vie pour elle. Il ne faut pas oublier qu’à 17 ans elle a obtenu la médaille de la Résistance. Je pense que c’est ce qui a forgé sa raison de vivre, sa façon de résister à toutes les injustices quelles qu’elles soient. Elle a toujours défendu tous ceux qui étaient sans, les sans-parole, les sans-papiers, les sans-terre. Elle a toujours été du côté des opprimés et des plus faibles. Elle ne supportait pas l’injustice. Elle n’aimait quand on disait d’elle, c’est une femme engagée. Non. Elle était engagement. C’était une philosophie de vie. »
La Fondation est née de la fusion de trois associations humanitaires, « L’association du 21 juin », « Cause commune » et « La France est avec vous ». Et le choix s’est vite porté sur le nom de France Libertés.
« C’est un beau label, c’est un beau nom France Libertés. Et libertés avec un S. Pour elle, la liberté n’était pas un concept. C’était défendre les libertés, tout ce qui fait la vie, les libertés dans notre vie. C’est ce qui était important pour elle. Ce n’était pas la liberté comme un concept philosophique. Il faut se rappeler le logo de la Fondation : le mélange du chêne, la force du chêne et la paix représentée par l’olivier. »
Un contre-pouvoir
Comment elle s’adaptait entre son statut de femme du président et sa volonté, sa nécessité de s’engager, de porter des combats ?
« Il y a eu des situations sans doute très délicates. Lors de petits déjeuners dans la rue de Bièvre, il y avait des discussions fort animées. C’était très compliqué. Elle a dû donner des sueurs froides au ministre des Affaires étrangères qui était Roland Dumas à l’époque. Je pense que c’était une forme de contre-pouvoir. Et François Mitterrand devait apprécier cette situation. Il disait que tout pouvoir devait susciter son contre-pouvoir. Avec sa Fondation, elle exerçait une sorte de contre-pouvoir. Elle faisait ouvrir les yeux à certains. Elle allait voir les vrais gens. Elle racontait comment parfois elle s’est un petit peu ennuyée quand elle devait tenir la conversation avec des femmes de présidents dans la diplomatie officielle. Elle préférait aller voir sur le terrain,