
On a tous en tête l’image du divorce “classique” : des avocats qui s’affrontent, des années de procédures, et des enfants au milieu.
Mais dans la réalité, les choses peuvent se passer autrement.
Et c’est tout le sujet de cet échange avec Joséphine Réjean, avocate en droit de la famille et médiatrice.
Elle accompagne des femmes et des hommes à travers des séparations, mais sans chercher à “gagner”.
Son objectif, c’est d’aider à trouver un accord juste, construit ensemble, et non imposé par un juge.
👉 On parle de ce qu’on oublie souvent : la peur, l’inquiétude, la culpabilité, la colère, le sentiment d’échec…
👉 On parle aussi des femmes qui découvrent qu’à 65 ans, elles peuvent encore choisir de vivre autrement.
👉 Et de ces couples qui, après 15 ans de vie commune, apprennent à redéfinir le mot “accord”.
Joséphine explique très simplement la différence entre le judiciaire et l’amiable :
Le juge tranche.
L’amiable construit.
Devant un juge, tu n’as plus la main.
Tu attends une décision, tu dors mal, tu t’inquiètes, tu espères “gagner”.
Mais à la fin, même celui qui gagne a souvent perdu beaucoup : de l’argent, du temps, et de la paix intérieure.
À l’amiable, c’est différent.
Tu discutes. Tu négocies. Tu fais des compromis.
Tu acceptes de perdre un peu… mais tu décides.
Et c’est ça, la vraie liberté : savoir que la solution n’est pas parfaite, mais qu’elle est la tienne.
Joséphine raconte ces discussions improbables qui en disent long :
une heure passée à parler d’un tapis de course, symbole d’un dernier cadeau, d’une histoire partagée.
Un juge n’aurait jamais pris ce temps-là.
Mais dans un divorce amiable, ce détail a du sens.
Parce que chaque détail compte quand il te permet d’être entendu.
Ce qu’on retient de cet épisode, c’est qu’il est possible de se séparer sans se détruire.
Qu’on peut tout à fait divorcer sans guerre, sans haine, sans juge.
Et que, contrairement à ce qu’on croit, aller voir un avocat ne veut pas dire qu’on divorce demain.
C’est souvent juste un premier pas.
Un moment pour poser des questions, comprendre, envisager des options.
“Les avocats sont aussi là pour accompagner les personnes, pas seulement pour plaider”, dit-elle.
Et c’est peut-être ça, la clé :
changer notre regard sur le droit, sur la séparation, sur ce qu’on croit “inévitablement douloureux”.
Parce qu’au fond, comme elle le dit si bien :
“Ce n’est jamais parfait, mais ça peut se passer mieux que prévu.”