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Olivier Razemon : Le marché, antidote à la mort des villes
L'interview matinale
2 weeks ago
Olivier Razemon : Le marché, antidote à la mort des villes
Olivier Razemon a la patience de l'enquêteur. Face à la "mort programmée des centres-villes", un diagnostic qu'il a lui-même posé dans son livre "Comment la France a tué ses villes", il ne se contente pas de pleurer. Il revient avec "On n'a que du beau : le marché, ingrédient d'une société heureuse", non pas pour se lamenter, mais pour proposer une solution. Une solution qui est là, sous nos yeux, chaque semaine : le marché.
Cette solution, c'est le marché. Et pour la comprendre, Razemon a refusé l'impressionnisme. Son analyse n'est pas celle d'un flâneur, mais celle d'un mécanicien social. Son approche, précise et didactique, l'a conduit à énumérer ceux qu'il est allé voir : les commerçants, bien sûr, mais aussi le "placier", les "élus qui sont en charge du marché", les "sociétés concessionnaires", jusqu'au "Congrès de la Fédération des des commerçants des marchés". Il a voulu "expliquer comment ça fonctionne", démonter le mécanisme de cette "génération spontanée" qui n'en est pas une.
Le miracle de la probabilité
Ce qui fascine Olivier Razemon, ce n'est pas seulement le produit. C'est la structure. Le marché, explique-t-il, est un "moment unique et un lieu unique" précisément parce qu'il est éphémère. C'est sa rareté – "une fois par semaine" – qui crée l'événement et force la rencontre. "Dans une ville de 5 000 habitants", calcule-t-il, "comme c'est une fois par semaine, on est sûr de rencontrer des gens". C'est une simple question de "probabilité mathématique".
Il décrit cet espace comme un lieu de sociabilité et "d'approvisionnement", un lieu où les gens "font quelque chose ensemble". Un lieu où l'on apprend, en tendant l'oreille dans la file d'attente, que "cette voisine qu'on connaît pas très bien, bah finalement elle achète beaucoup plus ce week-end parce qu'elle va accueillir ses petits-enfants". C'est un théâtre de la vie locale qui fonctionne à ciel ouvert, "à la merci des éléments", où l'on "mange des huîtres à 11h du matin un mardi sous la pluie".
Il brosse le portrait de ce "paysage commercial" : un écosystème de 140 000 âmes (contre 400 000 en 1980, précise-t-il), où le producteur local côtoie "l'approvisionneur" indispensable, où les "passagers" saisonniers redessinent la carte des saveurs au fil de l'automne. Un lieu où les commerçants, pour la plupart, "gagnent plutôt bien leur vie", parce que leur métier repose sur une compétence clé : "le contact humain".
Les prédateurs du lien
Le propos d'Olivier Razemon se durcit sensiblement lorsqu'il évoque les menaces. Le mot qu'il emploie est sans équivoque : les marchés ont des "prédateurs". "La grande distribution", dit-il, "essaie de cannibaliser" et de "bouffer le marché".
Sa stratégie ? Le mimétisme. D'abord, en créant des rayons d'hypermarché qui "ressemblent vaguement à des marchés". Ensuite, et c'est plus insidieux, en développant des "halles gourmandes" ou "halles privées" dans les centres-villes.
Razemon pointe la différence fondamentale : "comme c'est ouvert tout le temps, [...] on a beaucoup moins de probabilité de rencontrer les gens qu'on connaît". En détruisant le caractère éphémère de l'événement, la grande distribution "singe" le marché mais en tue l'essence : le rendez-vous social.
L'angle mort des politiques publiques
Alors, pourquoi ce formidable outil de revitalisation est-il si souvent ignoré des urbanistes et des politiques ? "Je me suis beaucoup posé la question", admet Razemon.
Les réponses qu'il avance sont celles d'un homme qui s'est heurté à l'inertie administrative.
* Le marché est éphémère : il n'apparaît pas "dans les plans locaux d'urbanisme".
* Ses acteurs sont ambulants : ils "viennent pas forcément aux réunions".
* C'est "compliqué" : on y compte en "mètre linéaire" et non en "mètre carré".
Mais la raison principale est peut-être la plus simple : le mar...
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